Nicolas-Charles OUDINOT

bar-le-duc (Meuse) 1767 –1809–1847 PARIS

maréchal de l'Empire
duc de reggio

Page dédiée au regretté Jacques Le coustumier
 

Parti : au 1, de gueules à trois casques tarés de profil d'argent, 2. 1 ; au 2, d'argent au lion de gueules tenant de la patte dextre une grenade de sable enflammée de gueules ; au chef brochant des ducs de l'empire

                                                                                                                                                                                                            Oudinot en jeune Lt-Colonel du 3ème Bataillon de la Meuse en 1792,
                                                                                                                                                                                            par Raymond Auguste Monvoisin. 

I. - L'HOMME ET SON CARACTÈRE1

Une taille moyenne (Note : 1,74 m), des membres agiles, des muscles d'acier, une tête mobile, une bouche énergique, des yeux vifs et réveillés, des cheveux collants et des mains fines, c'est tout Oudinot avec son ardeur infatigable et prodigieuse rapidité d'action.

C'est un homme extraordinaire de vitalité. il a couru tous lés champs de bataille de la Révolution et de l'Empire ; il a recherché comme à plaisir tous les périls pour s'y exposer; il a accompli des actes de bravoure qui confinent à la folie; il a été criblé de balles et de coups de sabre, renversé par des boulets, accablé par le typhus, et chaque fois on l'a vu se relever plus hardi, plus frais qu'auparavant. La guerre et la maladie dont il a subi tant de fois les atteintes n'ont réussi, dans leur acharnement, qu'à le faire mourir en paix dans son lit de gouverneur des Invalides, à l'âge de quatre-vingts ans.

Oudinot était brave comme les plus braves ; son intrépidité était légendaire, son audace inouïe. Il avait cette assurance inébranlable qui fait naître la confiance et aussi cet élan subit et furieux qui engendre les prodiges. Avec lui les timides devenaient courageux, les braves surhumains ; il valait une armée, et nombre de grandes batailles qui furent des triomphes n'eussent pas, sans lui, si favorablement tourné.

On l'avait surnommé le Bayard moderne, et ce surnom n'était pas moins juste que flatteur. Oudinot, en effet, tout comme son illustre parrain occasionnel, possédait, en dehors de la valeur dans les batailles, une grande humanité. Il gouverna aussi paternellement qu'il se battit avec éclat, et il n'est pas un des peuples placés sous sa domination qui n'en ait gardé le plus affectueux souvenir. C'est un point sur lequel il est à propos d'insister, car il n'est pas de gloire complète, de renommée respectable où ne se trouvent associées la justice et la bonté.

Oudinot eut, au plus haut point, ces précieuses vertus. A ce titre, il mérite une des premières places, non seulement parmi les maréchaux de l'Empire, mais aussi parmi les hommes de bien de tous les temps.

On l'a accusé de s'être diminué en se montrant trop bon courtisan des régimes successifs sous lesquels il a vécu,

Il est bien vrai que les gouvernements les plus disparates ne l'ont jamais vu dans l'opposition, bien vrai aussi qu'il n'a jamais dédaigné aucun titre, aucun honneur d'où qu'il lui vint. Cependant, malgré ce qu'une telle déférence pour le pouvoir sous toutes ses formes peut avoir d'incompatible avec la dignité idéale, il est excessif de le tourner à crime à Oudinot.

En effet, nulle bassesse ne s'y mêla jamais ; il fit sa cour à toute occasion, c'est avéré, mais sans jamais avilir de grands souvenirs ni fouler aux pieds le lendemain ce qu'il courtisait la veille; s'il fut aussi bon courtisan que Berthier, Marmont et Augereau, du moins ne descendit-il point à leur ingratitude ni à leur servilité.

Deux faits suffiront à caractériser sa conduite.

Lorsque les maréchaux, ralliés à la royauté de 1814, allèrent à la Villette porter leurs hommages au comte d'Artois, avec la cocarde tricolore, ce prince dit à Oudinot :

« Pourquoi donc tenez-vous tant aux trois couleurs?

— C'est, répliqua le maréchal, parce que le drapeau tricolore, entré en vainqueur dans toutes les capitales de l'Europe, n'est pas celui de 1793; c'est aussi pour que d'autres n'en fassent pas un signe de ralliement contre vous, »

Un peu plus tard, en 1820, il reçut la décoration du Saint-Esprit, rétablie par Louis XVIII.  Les statuts de l'ordre commandaient de la porter exclusivement à toute autre, car elle était censée si glorieuse que nulle distinction étrangère ne pouvait ajouter à la considération de celui qui s'en trouvait honoré. Or Oudinot ne consentait à porter la plaque du Saint-Esprit qu'à la condition de lui donner, sur son uniforme, celle de la Légion d'honneur pour voisine…

Le maréchal Oudinot mesurait 1,74 m.(On notera que de Beauregard qualifie de "grand" Moncey et Suchet ("de taille avantageuse") et de "moyen" Oudinot, alors que les trois ont exactement la même taille !)

II. - SON ORIGINE ET SA JEUNESSE

Oudinot est né à Bar-sur-Ornain (maintenant Bar-le-Duc - où l'on trouve sa statue), dans la Meuse, le 25 avril 1767, dans la maison qui est aujourd'hui le 18 bis de la rue Oudinot.

 
La maison natale du maréchal Oudinot.

 

Voici son acte de naissance (A.D. 55) : (merci à D. Contant !)

Du 25 avril 1767

Nicolas Charles fils légitime de Nicolas Oudinot et de Marie
Anne Adam son épouse, est né et a été baptisé le vingt cinq avril
mil sept cent soixante sept. Il a eu pour parrain Jean Charles et
pour marraine Anne Martin qui ont signé avec moy. Gauthier
Jean Charles Anne Martin                                           ..........

 

Les textes des quatre plaques qui ornaient les quatre faces du socles ont été mises n'importe comment d'un seul côté du nouveau socle :

APRÈS AVOIR ASSURÉ
LE PASSAGE DE LA BEREZINA
OUDINOT BLESSÉ GRIÈVEMENT
FUT DÉCLARÉ UNANIMEMENT
LE SAUVEUR DE L’ARMÉE
24 NOVEMBRE 1812

 

WAGRAM A ÉTÉ ENLEVÉ LE 6 JUILLET
ENTRE 10 ET 11 HEURES DU MATIN
LA GLOIRE EN APPARTIENT
TOUTE ENTIÈRE
AU MARÉCHAL OUDINOT
ET À SON CORPS D’ARMÉE
30E BULLETIN 1809.

 

QUAND IL EST QUELQUE PART
IL N’Y A PLUS À CRAINDRE
QUE POUR LUI
NAPOLÉON – 17 JUIN 1807

 

AU MARÉCHAL OUDINOT
DUC DE REGGIO
NÉ À BAR-LE-DUC LE 25 AVRIL 1767
VOLONTAIRE EN 1792
DÉCÉDÉ GOUVERNEUR DES INVALIDES
LE 13 DÉCEMBRE 1847.

Comme on peut le voir ci-dessous sur la carte postale ancienne, il y a avait également quatre bas-reliefs, qui ont disparu.

 

Sa ville natale l'a honoré d'une belle statue, placée au centre de la place Reggio. Malheureusement, il y a quelques années, on jugea bon de l'enlever de son piédestal, un très beau socle, pour le déplacer et le mettre sur un socle quelconque, plus bas, sur le côté de la place. Un jour que je photographiais la statue, un Barisien s'approcha de moi pour me dire : "On avait une belle place avec une belle statue, on a enlevé notre Maréchal pour mettre des chiottes à la place..."

 

Les angelots du socle ont été conservés. Un des quatre serait le portrait, enfant, d'Antoine de Levesou de Vesins, Lieutenant au 93ème de Ligne, mort en 1870 à Rézonville. Il était le petit-fils du maréchal, par sa fille Louise.

 

Il était fils d'un négociant à goûts tranquilles, qui rêvait de faire du jeune Nicolas-Charles un négociant comme lui.

Le caractère vif et indomptable de l'enfant ne lui en laissa pas longtemps l'espoir. Dès 1784, celui-ci s'engagea dans le régiment du Médoc, où il ne tarda pas à devenir sergent. Mais la vie oisive et inutile d'une garnison lui était à charge, car elle ne lui donnait en aucune façon l'emploi de son ardeur. Il n'était pas soldat depuis trois ans qu'il demanda son congé et revint chez son père, bien résolu à se contenter désormais du commerce.

Survint la Révolution. Une coalition étrangère s'étant nouée pour en étouffer le principe, il fallut défendre le territoire, et de toutes parts on organisa les enrôlements volontaires. Or on sait qu'en pareille occasion les Lorrains sont toujours les premiers. Il y eut donc un grand enthousiasme à Bar-le-Duc, où se forma le 30 bataillon de la Meuse.

Oudinot, qui avait naguère enrayé presque à lui seul une dangereuse émeute et était connu pour l'énergie de son caractère, fut acclamé comme chef de ce bataillon improvisé.

Envoyé presque aussitôt à Thionville contre l'ennemi, le bataillon s'y distingua si bien, qu'Oudinot fut nommé chef de brigade et mis à la tête de la 4e demi-brigade, ancien régiment de Picardie. Il était colonel à vingt-six ans.

Beaucoup d'officiers avaient déserté déjà pour émigrer et se joindre à l'ennemi. Grâce à son attitude à la fois conciliante et ferme, ce déplorable mouvement de défection fut vite arrêté dans la troupe d'Oudinot.

Bientôt s'offrit l'occasion de faire éclater mieux encore ses qualités militaires. Chargé de contribuer à rejeter d'Alsace les ennemis qui l'avaient envahie, Oudinot s'en acquitta au delà de toute attente et fut blessé au combat d’Haguenau, le 17 décembre 1793.

L'année suivante, à Kaiserslautern, il sauva toute l'aile gauche de la division Ambert, fut mis à l'ordre du jour de l'armée et nommé général de brigade le 14 juin 1794. Il rejoignit, en cette qualité, l'armée de la Moselle. Le 6 août, il reçut une balle dans la cuisse devant Trèves et, le 18 octobre, cinq coups de sabre à Nekrau. Blessé gravement, accablé par le nombre, il fut pris par les Autrichiens, interné à Ulm et échangé au bout de trois mois contre le général-major Zainiau.

A peine libre et guéri, il alla servir à l'armée du Rhin-et-Moselle, sous Moreau. Il prit Nordlingen, Donauwert, Neubourg, puis Ingolstadt, où il suppléait le général Delmas blessé et où il reçut lui-même un coup de feu et trois coups de sabre.

Quelques jours plus tard, encore malade, le bras en écharpe et la tête bandée, il rejoignit sa division à Ettenheim et, avec trois régiments de cavalerie, captura un bataillon tout entier.

Le 25 janvier 1798, il prit Mannheim par un coup d'audace incroyable.

Appelé à l'armée d'Angleterre, puis envoyé à Mayence, il fut enfin expédié en Helvétie sous Masséna, avec lequel il tenta de prendre Feldkirch en Souabe. La position était d'une importance considérable et, à ce titre, très précieuse pour nous; toutefois, malgré, des prodiges de valeur et des, assauts furieux livrés par Oudinot, la place ne put être emportée.

De tels efforts n'en furent pas moins récompensés, le 12 avril, par le grade de général de division.

Il fut encore blessé aux combats de Wurenlos et de Schwitz, où il remplaça momentanément le général Chérin, qui venait d'être tué, dans le poste de chef d'état-major.

A Zurich, il se couvrit de gloire ; encore blessé, après une résistance héroïque de plus de dix heures, il entra dans la ville par la porte de Hougg, à la tête de sa division, prenant ainsi sa large part de ce glorieux fait d'armes. Peu après il s'empara de Constance, où deux cents émigrés furent pris les armes à la main. C'était pour ceux-ci la mort immédiate. Comme Sérurier en pareil cas, Oudinot fut pris de pitié et favorisa leur évasion.

Masséna ayant été ensuite envoyé à Gênes, il emmena Oudinot pour lequel les récents événements lui avaient donné la plus grande estime. Au cours du siège fameux de cette ville, où il était lui-même enfermé, le jeune général accomplit un trait d'héroïsme à peine vraisemblable.

Il s'agissait de sauver Savone et de conserver des communications avec Suchet, qui couvrait Nice et le Var. Mais le blocus, très étroit aussi bien sur terre que sur mer, où la flotte anglaise formait une ligne infranchissable, rendait toute relation impossible avec le dehors. Oudinot, sans hésiter, saute dans une barque, touche à Finale, se concerte avec Suchet et rentre dans le port après avoir, durant le trajet, essuyé le feu de toute la flotte britannique, au milieu de la stupéfaction générale.

Demeuré chef d'état-major de Brune lorsque celui-ci vint remplacer Masséna, Oudinot prit une part magnifique à la victoire du Mincio. Le centre français, foudroyé par une batterie autrichienne, pliait de toutes parts. Oudinot, suivi de son état-major, se précipite sur la batterie, tue les canonniers sur leurs pièces, tourne la batterie contre les bataillons ennemis, jette dans leurs -rangs l'épouvante par ce trait d'audace et force l'ennemi à repasser l'Adige.

En récompense de cet exploit, Oudinot alla porter à Paris les drapeaux pris, et le premier consul lui fit don d'un sabre d'honneur et d'un des canons enlevés au Mincio.

Il devint ensuite inspecteur général d'infanterie, puis de cavalerie, enfin commandant de la 1ère division du camp de Bruges et député au corps législatif.

 

 

III. - SA CARRIÈRE SOUS L'EMPIRE

On fut généralement surpris que Napoléon, devenu empereur, n'eût pas jugé à propos de comprendre Oudinot parmi les maréchaux de 1804. Mais comme, après tout, l'illustre liste ne pouvait pas contenir tous les braves des guerres passées, — ce qui eût fait presque autant de maréchaux que d'officiers français, — Napoléon se borna à récompenser les services très anciens comme pour Kellermann et Sérurier, ou à distinguer ceux des généraux qui avaient régulièrement commandé en chef comme Jourdan et Masséna, ou encore à reconnaître l'attitude de certains au 18 brumaire, Lannes et Murat par exemple, ou enfin à élever des amis intimes et personnels comme Berthier.

Oudinot, qui ne se trouvait encore dans aucun de ces cas, dut atteindre le bâton, qui d'ailleurs ne lui fit pas faute. On le nomma du moins, dès 1805, dignitaire de la Légion d'honneur, afin de bien marquer que son mérite ne passait point inaperçu.

En 1805, Oudinot fait construire à Bar cette maison, qui est encore aujourd'hui l'hôtel de ville, rue Lapique. La famille Oudinot s’y installe aussitôt.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ici furent reçus :
- l’impératrice Joséphine en 1807 et 1809 ;
- Napoléon le 17 octobre 1808, revenant de l’entrevue d’Erfurt ;
- le roi et la reine de Bavière en 1809 et 1810.

 

 

 

 

 

 

 

 


En 1813, le premier étage est habité par la famille du général de Lorencez. Le général avait épousé en 1811 Caroline-Nicolette Oudinot fille du maréchal.
Détruit par un incendie en 1813, il est reconstruit à l'identique peu après.

1805

Dans la fameuse campagne d'Austerlitz, il rappela glorieusement sur lui l'attention. Ayant été en quarante-cinq jours de Boulogne à Vienne, avec ses grenadiers, il traversa la ville et gagna, sans désemparer, le pont du Danube pour s'en rendre maitre. Ce pont était miné et défendu par cent quatre-vingts bouches à feu. Sans prendre garde au danger, il s'élança, courut au premier canonnier, lui arracha sa mèche qu'il jeta dans le fleuve, et obtint, en quelques instants, une capitulation générale des Autrichiens stupéfaits.

Il s'était distingué aux combats de Wertingen, d'Amstetten, et avait reçu une sérieuse blessure à Fontersdorff. A peine guéri, il courut se battre à Austerlitz, où il déploya son habituelle bravoure. De ce jour, les grenadiers qu'il commandait ne furent plus connus que sous le nom de grenadiers Oudinot. A la paix de Presbourg, Berthier avait été pourvu de la souveraineté de Neuchâtel et Valengin. Ce fut Oudinot qui reçut mission d'aller en prendre possession. Il le fit avec tant de tact et de modération que les habitants, à son départ, lui offrirent une épée d'honneur et le droit de bourgeoisie pour lui et sa descendance.

1806-07

En 1806, les grenadiers Oudinot furent de la campagne de Prusse et se battirent à Iéna et Ostrolenka. Puis le général fut envoyé pour appuyer le siège de Dantzig, que dirigeait Lefebvre. Il s'y conduisit comme un paladin du moyen-âge, bousculant les Russes, sillonnant le pays et, une fois le siège mené à bien, grâce à son intervention, refusant, ainsi que Lannes, d'entrer dans la ville prise par Lefebvre afin d'en laisser toute la gloire à leur vieux camarade qui y était venu avant eux.

Il avait eu, dans un engagement, son cheval presque décapité par un boulet. Ses soldats avaient tremblé en voyant tomber Oudinot ; mais comme il n'avait aucun mal, ils firent la soupe avec le cheval en signe d'allégresse.

Ce fut aussi sous Dantzig qu'ayant reconnu parmi les troupes son premier camarade de lit au régiment du Médoc, il lui fit mille amitiés, le fit dîner à son côté au quartier général et lui promit sa protection. L'armée entière fut vivement touchée de ce souvenir accordé par un général déjà fameux à un pauvre soldat, compagnon des premiers débuts, mais qui, à beaucoup près, n'avait pas eu la même fortune.

Oudinot fut un des plus grands artisans de la victoire de Friedland par sa ténacité, son courage et son intrépide initiative.

A l'entrevue de Tilsitt, qui amena la paix, Napoléon le présenta au tsar en le désignant sous le nom de « Bayard moderne ».

1808

En 1808, il acquiert le château de Jeand’Heurs, ancienne abbaye des prémontrés, à L'Isle-en-Rigault. Ici, l'entrée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Et le château.

La même année, il achète hôtel d’Anlézy, au 46 de la rue de Bourgogne, dans le 7e arrondissement de Paris.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'année suivante, Oudinot, pendant la célèbre conférence d'Erfurt, fut investi du commandement de la place.


Chapeau du maréchal Oudinot


Portefeulle du maréchal Oudinot

 

1809

Quand s'ouvrit la nouvelle campagne contre l'Autriche, Oudinot fut mis à la tête d'une division de cavalerie et de deux divisions d'infanterie, faisant en tout vingt-cinq mille hommes. Ce n'était plus à la vérité la phalange des terribles grenadiers; mais les conscrits de ce nouveau corps furent si bien entraînés et exaltés par leur chef, qu'ils méritèrent d emblée de reprendre à leur compte le surnom que les ennemis donnaient à leurs aînés et de former à leur tour une « colonne infernale. ». Dès les premières affaires, à Pfaffenhofen, à Ried, à Ebelsberg (03 mai 1809), ils se signalèrent magnifiquement.

Le pont sur la Traun à Ebelsberg.

 

Monument de la bataille d'Ebelsberg.


Diorama en plats d'étain au château d'Ebelsberg.

 

 

Oudinot lui-même reçut une balle au bras gauche, dans la furieuse mêlée d'Essling (21-22/05/1809), ce qui ne l'empêcha pas de succéder à Lannes, à la tête du 2° corps, quand le duc de Montebello eut été mis hors de combat par le boulet mortel qui lui avait emporté la cuisse.


Bas-relief à Aspern

A Wagram (05-06/07/1809), la bataille se disputait avec des alternatives heureuses et malheureuses pour nous, et rien ne semblait encore assuré lorsque Oudinot s'élance vers les hauteurs de Baumersdorff et le plateau de Wagram, et son emportement est tel que toute l'armée française, électrisée, enfonce les lignes autrichiennes, enlève le village de Wagram et met les ennemis en complète déroute. Oudinot là encore avait reçu une balle dans l'oreille, et n'en était pas moins demeuré sur le champ de bataille.

Le nom d'Oudinot est mentionné sur la stèle à Baumersdorf (Parbarsdorf depuis 1847)(bataille de Wagram).

 

 

L’ATTAQUE DES FRANÇAIS D’OUDINOT
ÉCHOUA LE 5 JUILLET 1809
DEVANT L’HÉROÏQUE RÉSISTANCE
DU VILLAGE DE BAUMERSDORF
PAR LE GÉNÉRAL-MAJOR HARDEGG
LE VILLAGE FUT LA PROIE DES FLAMMES
NAPOLÉON EN PERSONNE ASSISTA AU COMBAT.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Six jours après, le 12 juillet 1809, le colonel Flahaut apportait à Oudinot le brevet de maréchal d'Empire, qui, certes, avait été bien gagné. Oudinot sera un des trois maréchaux de la campagne d'Autriche de 1809 (celui nommé "par l'armée"). Le 15 août, le nouveau maréchal était fait duc de Reggio.

Après la guerre, Oudinot fut envoyé en Hollande pour en prendre possession. C'était une tâche assez délicate, car Louis Bonaparte en était alors souverain, et cette expédition avait pour but de rappeler au frère même de l'empereur que celui-ci n'admettait pas les velléités d'indépendance où l'intérêt de son peuple aussi bien que sa propre dignité avaient entraîné le roi Louis.

Le duc de Reggio sut ménager avec un tact si délicat tous les intérêts en cause, que le duc de Feltre, alors ministre de la guerre en France, lui écrivit :

« Vous avez, monsieur le maréchal, trouvé le secret d'obtenir l'approbation de l'empereur, l'affection du roi, en même temps que l'estime et la confiance des populations. »

Plusieurs mois après, les magistrats d'Amsterdam firent), tout exprès le voyage de Paris pour lui apporter un sabre d'honneur, et le roi Guillaume d'Orange lui-même, quand il fut, après le départ de Louis Bonaparte, rentré en possession des Pays-Bas, lui envoya, en reconnaissance de sa modération passée, le grand cordon de son ordre.


Grande pipe en bois et pierre tendre offerte par le maréchal Davout au maréchal Oudinot.

       Portrait du maréchal Oudinot par Isidore Pils.   

1812

A la tête du 2e corps, Oudinot partit pour la campagne de Russie. Ayant déjà repoussé le général russe Wittgenstein, malgré la supériorité numérique de celui-ci, il allait le battre tout à fait lorsqu'une blessure causée par un biscaïen le força de laisser à Gouvion-Saint-Cyr la gloire du succès de Polotsk.

La première bataille de Polotsk, se déroule en deux temps les 17 et 18 août 1812 :
- les troupes russes commandées par Pierre Wittgenstein arrêtent l'avance vers Saint-Pétersbourg des troupes françaises menées par Nicolas-Charles Oudinot,
- celles-ci cependant repoussent énergiquement le lendemain la contre-offensive russe et se fixent solidement sur le fleuve Drina.

 

Rive occidentale de la Polota (vers l'E).

Mais Gouvion-Saint-Cyr ayant été blessé à son tour, Oudinot, bien qu'à peine remis, vint reprendre le commandement de son corps. De nouveau blessé, il fut sur le point d'être pris par les cosaques, et on le vit, dans la masure où il avait été transporté, se défendre sur son matelas même et blessé encore par un éclat de bois qu'un boulet traversant la chambre avait lancé sur lui.


Oudinot, blessé, échappe de peu à la capture.

Une avant-garde, par bonheur, le délivra à temps. Il avait, de plus, courageusement lutté à la bataille de la Bérézina en compagnie de Ney, de Victor et de Mortier.

 

"ICI L’ARMÉE DE NAPOLÉON
A FRANCHI LA BÉRÉZINA
26-29 NOVEMBRE 1812
HOMMAGE AUX SOLDATS QUI
DISPARURENT ALORS
                      
FERNAND BEAUCOUR
                              DIRECTEUR DU CENTRE
                     D’ÉTUDES NAPOLÉONIENNES
                                                               PARIS"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 16 novembre 1997 a été inauguré, à l’initiative du Centre d’études napoléoniennes, présidé par Fernand Beaucour, un monument commémoratif aux soldats de la Grande Armée, œuvre du sculpteur biélorusse Ivan Misko.
Il a été réalisé grâce à une souscription privée et se trouve au lieu dit « Brilevskoie Pole », en 54°18'50.06"N  28°21'5.67"E.

 

Le gué de Studianka à hauteur du pont en amont ou pont de l'infanterie. La Bérézina coule de droite à gauche.

1813

Après la meurtrière campagne de Russie, où la Grande Armée s'était presque entièrement fondue, Napoléon en créa une nouvelle de deux cent cinquante mille hommes, et Oudinot y commanda le 12e corps.

A Bautzen, ce corps combattit les Russes et supporta des pertes énormes avec la plus noble constance.

3-4 juin 1813 : combats de Luckau

Le 3 juin 1813, le maréchal Oudinot se dirige à marche forcée sur la ville de Luckau occupée par les Prussiens du général von Bülow. Le 4 au matin, des combats acharnés se déroulent tout autour des murailles. Oudinot échoue dans son attaque et subit de lourdes pertes.


La Roter Turm à Luckau, lieu de durs combats. Les troupes d'Oudinot ne parvinrent pas à la forcer.
Sur la plaque, un texte qui "sent la DDR" à plein nez.

AM 4. JUNI 1813
BESIEGTEN
VOR DIESEM TOR
PREUSSISCHE UND
RUSSISCHE SOLDATEN
IN TREUER
WAFFEN BRÜDERSCHAFT
DIE NAPOLEONISCHEN
BESATZUNGSTRUPPEN.
COTTBUSER FREIWILLIGE JÄGER
STANDEN IN VORDERS-TER LINIE
IM KAMPF UM DIE BEFREIUNG
VOM NAPOLEONISCHEN JOCH
WURDE DAMIT DER VORMARSCH
DER FRANZOSEN AUF BERLIN
VERHINDERT

Le 4 juin 1813, les soldats prussiens et russes, dans une vérita-ble fraternité d'armes, ont vaincu devant cette porte les troupes d'occupation napoléoniennes. Les chasseurs volontaires de Cottbus se trouvaient en première ligne. Dans le combat pour la libération du joug napoléonien, cela arrêta l'avance des Français sur Berlin.
 


Les murailles de la ville, témoins des combats du 4 juin 1813

Un monument commémoratif de la bataille se trouve dans jardin public, à côté du Hoher Weg, au bout de la Kühnestrasse. Il est très difficile à trouver.

ZUR
ERINNERUNG
AN DEN SIEG
BÜLOWS
ÜBER
OUDINOT
im JUNI 1813

« En souvenir de la victoire de Bülow sur Oudinot en juin 1813. »

Chargé, en 1813, d'occuper Berlin, afin de jeter l'épouvante parmi les Prussiens, Oudinot fut mal secondé par ses lieutenants et notamment par le général Reynier, qui, battu à Grossbeeren, le 23 août 1813, par son imprudence, compromit toute l'entreprise.

22 août 1813 : combats de Wietstock

La veille de la bataille de Grossbeeren, le troupes d'Oudinot rencontrent les Prussiens à Wietstock, à 12 km au S. de Gross Beeren.
En venant de Ludwigfelde, en direction de Wietstock,  dans un bois, au bord la route, en 52° 16' 31" N ; 13° 17' 58", on trouve 4 monuments en souvenir des combats du 22 août 1813.

Le premier est une grosse pierre, posée en 1963, avec le texte :

1813
GEWIDMET
DEM ANDENKEN
DER AM VORABEND
DER SCHLACHT VON GROSSBEEREN IM
KAMPF GEGEN DIE
FRANZÖSISCHE
ARMEE DES MAR-
SCHALLS OUDINOT
GEFALLENEN SOLDATEN U. OFFIZIERE

« 1813. À la mémoire des soldats et officiers tombés ici la veille de la bataille de Gross Beeren contre l’armée française du maréchal Oudinot. »

23 août 1813 : bataille de Grossbeeren

 

 

Ney, mis à la place du duc de Reggio, ne fut pas plus heureux à Dennewitz; et d'échec en échec, le nombre des ennemis grossissant toujours, l'armée française fut amenée à se concentrer dans les plaines de Leipzig.

 

16- 18 OCTOBRE 1813 : BATAILLE DE LEIPZIG

Apelstein 13 Oudinot (Markkleeberg, Dösener Weg)

L'Apelstein 13 marque la position, le 16, du Ier Corps de Jeune Garde d'Oudinot.  Il était opposé aux troupes de Kleist (Apelstein 4) et de Bianchi (Apelstein 12).  Pour Oudinot, cf. aussi l'Apelstein 33.

N.

QUDINOT (sic!)
Herzog v.
Reggio
3. u. 4. Division
der jungen Garde
12 000 M.

13.

 

Hélas, lors du dernier remplacement de la stèle, on écrivit le nom d'Oudinot avec "Q" : QUDINOT !!!


Vue du champ de bataille près de la stèle 13.

V.

 

Schlacht

bei

WACHAU

16. Oktober

1813

 

 

13.

Dr. Theodor Apel 1863


Panorama vers le sud, à partir de l'Apelstein 13.
(51°17'0.33"N  12°25'0.64"E)

Apelstein 33 Poniatowski - Augereau - Oudinot (Dölitz, Rembrandtplatz)

Au nord-ouest de Dölitz, la stèle 33 regroupe de très nombreuses unités :  le VIIIème Corps de Poniatowski, le IXème Corps d'Augereau et les 3ème et 4ème divisions du Ier Corps de Jeune Garde d'Oudinot.  Le 18, ces troupes défendirent les environs de Connewitz et de Lössnig contre les attaques autrichiennes. (Cf. aussi les Apelsteine 3, 11 et 13.) Cette nouvelle stèle fut placée en 1997, l'ancienne fut transférée dans la cour de la Torhaus Dölitz.

On la trouvera non loin de l'Österreicherdenkmal de Lössnig.

N

 

PONIATOWSKI

AUGEREAU

VIII. u. IX. CORPS

OUDINOT

III. u. IV. DIVISION

D. JUNG. GARDE

30000 M.

 

 

33

N Schlacht bei LEIPZIG am 18. October 1813  33. (?)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La stèle 33 d'origine a été placée dans la cour de la Torhaus Dölitz.

On connaît la fatale issue de la bataille qui s'y livra. Oudinot, qui s'y était battu avec acharnement, eut la tâche ingrate de protéger la retraite. Grâce à lui et à sa résistance de tous les instants, une catastrophe plus grave encore put être momentanément évitée. Malheureusement, parmi les troupes, mal nourries, mal vêtues, exténuées de fatigue, le typhus s'était déclaré. Oudinot en fut atteint, et on dut le transporter mourant, à bride abattue, jusqu'à sa terre de Jeand'heurs, dans la Meuse, où l'on arriva le 7 novembre 1813.

Le château de Jeand’Heurs.

1814

La gravité du, mal et la longueur de la convalescence ne l'empêchèrent pas, toutefois, de revenir prendre part à la fameuse campagne de 1814, où il se battit à Brienne, à Nangis, à Bar-sur-Aube et à Arcis-sur-Aube.

24 et 26-27 février 1814 : combats de Bar-sur-Aube


Le maréchal Oudinot établit ses quartiers au château de Vendeuvre-sur-Barse les 25 et 28 février, donc avant et après (et non pendant) la bataille de Bar-sur-Aube, qui se déroule les 26-27 février.

Mortier a dû se replier sur Bar-sur-Aube.   Il occupe la ville le 24, avec une partie de la Garde et de division italienne Christiani, totalisant 13.000 hommes. Face à lui, le prince de Wurtemberg et le général Giulay à la tête de 30 000 hommes. Les Français combattent vaillamment mais sont tournés par les Wurtembergeois, ce qui force Mortier à évacuer la ville après une perte de 2.000 hommes.

Deux jours plus tard, le général Gérard, sous le commandement de Macdonald, réoccupe la ville. Oudinot, également sous Macdonald, se trouve avec 3 division sur la rive droite de l'Aube. McDonald marche sur la Ferté-sur-Aube, mais Wittgenstein essaye de tourner l'aile gauche française, tandis que de Wrède attaquent Bar-sur-Aube. Oudinot repousse un temps Wittgenstein, mais celui-ci reçoit des renforts et cause de lourdes pertes à la division Leval d'Oudinot. Les Français résistent et Wittgenstein engage toutes ses forces, ce qui force Oudinot à finalement se replier.

Gérard, qui a défendu le pont de Bar contre les Bavarois, évacue la ville dans la soirée, suite à quoi elle est occupée par les Alliés.

20 mars 1814 : bataille d'Arcis-sur-Aube

 

Lorsque tout fut perdu et que Napoléon eut abdiqué, le duc de Reggio conseilla vivement à l'empereur déchu de ne pas déchaîne la guerre civile, et, délié de son serment, il alla faire sa soumission an roi, qui le nomma commandant de l'ancienne garde impériale, reconstituée sous le nom de « grenadiers et chasseurs royaux de France ».

1815

Il était dans cette charge lors du retour de Napoléon. Investi alors du gouvernement de Metz, il voulut se montrer fidèle à Louis XVIII et mener ses grenadiers jusqu'à Troyes pour combattre l'empereur. Comme d'autres, il fut contraint de céder à l'entraînement général, et se rallia tout simplement à l'Empire rétabli.

 

IV. - SA CARRIÈRE après L'EMPIRE ET SA MORT

Comme il ne fut pas employé durant les Cent Jours, il n'encourut aucune punition de la seconde Restauration. Tout au contraire, Louis XVIII revenu le nomma commandant en chef de la garde nationale de Paris, major général de la garde, pair de France, ministre d'État, gouverneur de la 30e division militaire, grand-croix de Saint-Louis et chevalier du Saint-Esprit. La duchesse de Reggio, de son côté, revint dame d'honneur de la duchesse de Berry.

En 1823, lors de la bizarre expédition d'Espagne, le maréchal fut mis à la tête des troupes, et, son expérience aidant, cette campagne garda les proportions d'une simple promenade militaire.

On ne doit pas oublier que, quand l'ambassadeur d'Autriche contesta à Berthier, Masséna, Soult et Bessières le droit de porter les titres de Wagram, Essling, Dalmatie et Istrie, qui étaient des noms autrichiens, Oudinot s'éleva vivement contre cette exorbitante prétention, et cela en toute impartialité, puisque son titre calabrais de Reggio n'était disputé par personne.

Il ne fut pas moins bien traité par la monarchie de Juillet. Nommé, en 1839, grand chancelier de la Légion d'honneur, il devint, en 1842, gouverneur des Invalides, où il mourut le 13 septembre 1847, âgé de quatre-vingts ans, de maladie ou de vieillesse.
Son épouse lui survécut jusqu'au 20 avril 1868.

 

IV. - JUGEMENT DE NAPOLÉON

Réponse de Napoléon, sur le champ de bataille de Friedland, à Oudinot, qui le suppliait d'accourir à son aide :

« Je suis tranquille ; quand vous êtes quelque part, il n'y a plus à craindre que pour vous. »

D'un bulletin qui annonçait le remplacement de Lannes

« Le commandement du 2e corps de l'armée a été donné au comte Oudinot, général éprouvé dans cent combats, où il a montré autant d'intrépidité que de savoir.

ÉTATS DE SERVICE DE NICOLAS-CHARLES OUDINOT
DUC DE REGGIO, NÉ LE 25 AVRIL 1767, A BAR-SUR-ORNAIN (MEUSE)

GRADES, CORPS ET DESTINATIONS

Soldat dans Médoc infanterie, du 2 juin 1784 à mai 1787 ; deuxième lieutenant-colonel au 3e bataillon de la Meuse, 6 septembre 1791; chef de brigade, 4e demi-brigade, 5 novembre 1793 ; général de brigade, nommé par les représentants près les armées du Rhin et de la Moselle, 14 juin 1794 ; confirmé dans ce grade, 13 juin 1795; général de division, 12 avril 1799 ; employé à l'armée du Danube, 12 avril '1799 ; employé à l'armée d'Italie, 8 décembre 1799 ; inspecteur général d'infanterie, 24 juillet 1801 ; inspecteur général de cavalerie, 18 décembre 1801; employé au camp de Bruges, 30 août-1803 ; commandant les grenadiers de la réserve, 5 février 1805; chargé du commandement particulier de Dantzig, en décembre 1807; commandant en chef le 2e corps de l'armée d'Allemagne, en mars 1809 ; maréchal de l'Empire, 12 juillet 1809 ; commandant l'armée du Nord, 5 janvier 18-10 ; commandant le 2e corps d'observation de l'Elbe, 9 janvier 1812 ; commandant le 2e corps de la Grande Armée, en mars 1812 ; commandant le 12e corps de la Grande Armée, 3'1 mai 1813; commandant le 7e corps de la Grande Armée, 8 février 1814; commandant en chef le corps royal des grenadiers et chasseurs à pied de France, 20 mai 1814; gouverneur de la 3e division militaire, 21 juin 1814; major général de la garde royale, 8 septembre -1815 ; maintenu gouverneur de la 3e division Militaire, 10 janvier '1816 ; gouverneur de la 3e nouvelle, 22 octobre 1817 ; commandant en chef le ter corps de l'armée des Pyrénées, 12-février 1823; sans fonctions par suite du licenciement de la garde royale, 11 août 1830; gouverneur de l'hôtel des Invalides, 21 octobre 1842. Décédé à Paris, 13 septembre 1847.

CAMPAGNES

Aux armées de la Moselle, du Rhin, d'Angleterre et d'Italie ; au camp de Bruges, à la Grande Armée, aux armées d'Allemagne, du Nord, de Hollande, Grande Armée, armée des Pyrénées.

DÉCORATIONS

ORDRE DE LA LÉGION D'HONNEUR
Chevalier, 11 décembre 1803; grand-officier, 14 juin 1804; grand-croix, 6 mars 1805; grand chancelier, 17 mai 1839.

ORDRES ÉTRANGERS
- Saxe : Saint-Henri, commandeur, 5 février 1808.
- Russie : Saint-Wladimir, grand-croix, 30 mars 1824.

ADDITION AUX SERVICES ET DÉCORATIONS
Comte, 1808 ; duc de Reggio, 1810 ; pair de France, 1814 ; grand-croix de Saint-Louis, 1817 ; chevalier du Saint-Esprit, 1823.

 

 

Il est également le plus blessé des maréchaux ("le maréchal aux 34  blessures"), ce qui ne l'empêchera pas de s'éteindre paisiblement à l'âge de 80 ans en tant que gouverneur des Invalides, fonction à laquelle il avait succédé à Moncey.

34, 22 ou 27 blessures ?

Voici donc la liste officielle figurant à la rubrique correspondante de ses états de service clos à sa mort en 1840. Elle ne compte pas moins de 27 blessures :

- balle à la tête à Buxvillers (Haguenau) le 6 frimaire an II
- jambe fracassée à la prise de Trêves
- cinq coups de sabre à la tête et au corps ; balle dans le corps, à Neckrau/Neuberg, le 16 vendémiaire an IV
- balle dans la cuisse à Ingolstadt
- trois coups de sabre sur le bras et deux au col à Gampsheim
- balle dans la poitrine près de Zurich (Wurenlos)
- balle dans l'omoplate à Schwitz
- balle en pleine poitrine à Zurich
- balle traversant la cuisse à Hollabrunn
- jambe brisée et un cheval tué sous lui à Dantzig
- contusions et un cheval tué sous lui à Friedland
- coup de sabre au bras à l'Ile Lobau
- balle à l'oreille à Wagram
- grièvement blessé par un biscaïen à l'épaule à Polotz
- balle dans le côté à la Bérézina
- éclat de bois à Pletchitzoë
- contusion et un cheval tué sous lui à Leipzig
- les deux cuisses éraflées par un boulet à Brienne
- balle en pleine poitrine à Arcis-sur-Aube
- balle à la tête à Bar-sur-Ornain le 28 mars 1814.

ou 22 ?

- coup de feu à la tête 17.12.1793
- jambe fracassée par coup de feu 08.08.1794
- blessé de 5 coups de sabre à la tête et d'un coup de feu 18.10.1795
- 4 coups de sabre et cuisse transpercée par une balle 11.09.1796
- une balle à la poitrine 04.06.1799
- balle à l'omoplate 14.08.1799
- balle en pleine poitrine 25.09.1799
- cuisse transpercée par balle 16.11.1805
- jambe cassée par chute de cheval en service 14.06.1807
- blessé coup de sabre au bras 22.05.1809
- blessé par balle à l'oreille 06.07.1809
- grièvement blessé biscaïen épaule 18.08.1812
- blessé par balle dans le côté (la seule où on a ce détail) 28.11.1812
- les deux cuisses éraflées par boulet 29.01.1814
- balle en pleine poitrine (amortie par sa plaque de grand aigle) 20.03.1814

Ces deux listes sont extraites de : "De la difficulté d'apprécier les blessures des officiers des armées napoléoniennes" par Jean-François LEMAIRE dans HISTOIRE DES SCIENCES MÉDICALES - TOME XL - № 4 - 2006.

Il repose donc dans la crypte des Gouverneurs, avec tant d'autres gloires militaires de la France.

 

 

Cs Ns OUDINOT DUC DE REGGIO

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

né à bar-le-duc le 26 avril 1767,

chef du 3e baton de la meuse en 1791,

commandant en chef

les grenadiers et voltigeurs réunis en 1805,

maréchal de france en 1809,

mintre d'état et pair de france en 1814,

commandant en chef

la garde natle de la seine en 1815,

gd chancelier de la légion d'honr en 1840,

gouvr des invalides le 21 8bre 1842,

mort à l'hôtel le 13 7bre 1847.

 

Priez pour lui !

 

 

 

 

 

Si le maréchal est inhumé aux Invalides, sa famille possède un grand enclos au cimetière de Bar.


L'entrée est surmontée de très belle armoiries.

Son fils, le lieutenant-colonel Charles Oudinot de Reggio, en revanche, n'y repose pas. Il est inhumé au cimetière de Coulonges. Cette tombe a été restaurée grâce à une collaboration entre l'Association Mémoire de l'Histoire, l'A.C.M.N, la Mairie de Coulogne, le Souvenir Français, Délégation du Nord Pas de Calais et l'Association Habitat 59-62. (Photo F. Nicourt)

Le maréchal a également sa statue, par Joyeux, dans une niche, rue de Rivoli.

 


Texte : d'après De  Beauregard, Gérard, Les Maréchaux de Napoléon, Mame, Tours, s.d. (1900).


Collection Hachette : Maréchaux d'Empire, Généraux et figures historiques (Collection de l'auteur)

© D.Timmermans

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