Emmanuel de Grouchy
marquis (ancien régime)
maréchal de l'Empire
comte de l'Empire - Pair de France
Pourquoi Grouchy n'a pas "marché au canon" le 18 juin 1815
|
Grouchy en Colonel du 2e Dragons en 1792, par G. Rouget.
II. — SON ORIGINE ET SA JEUNESSE
Né à Paris le 23 octobre 1766, Grouchy était un authentique marquis de l'ancien régime.
Son père était François Jacques DE GROUCHY, Marquis DE GROUCHY (1715-1808),
Cornette de Cavalerie, sa mère, Gilberte FRÉTEAU DE PÉNY (†1793)
Il entre à l'armée comme aspirant au Corps Royal de l'Artillerie en 1779. Celui
qui deviendra célèbre comme commandant de cavalerie commence donc sa carrière
dans l'artillerie.
Élève d'artillerie à l'École de Strasbourg, 31 mars 1780; lieutenant d'artillerie par lettre de service du 14 mars 1781, à dater du 23 octobre 1780; sous-lieutenant en pied dans le régiment d'artillerie de Besançon, 24 août 1781.
C'est le 28 octobre 1784 qu'il devient capitaine au Royal-Étranger-Cavalerie. Sous-lieutenant des Gardes du corps du Roi, compagnie écossaise, avec rang de lieutenant-colonel, 25 décembre 1786; réformé, 27 janvier 1787.
Au moment où survient la Révolution, il est déjà commandant au 12e Régiment de Chasseurs à Cheval, mais il se montra partisan de la Révolution. Lieutenant-colonel du 12e chasseurs à cheval, 18 décembre 1791 ; colonel du 2e dragons, 1er février 1792.
Colonel du 6e hussards, 8 juillet 1792 ; à l'armée du Centre, puis des Alpes, septembre 1792; maréchal de camp, 7 septembre 1792.
A l'armée des Côtes de Brest, 15 mai 1793; défendit Nantes contre Charette; repoussa les Vendéens du camp des Gorinières qu'il commandait près de Nantes, 31 août-1er septembre 1793; suspendu de ses fonctions comme noble, 30 septembre 1793; exclu de l'armée pour ce motif, 8 octobre 1793.
Réintégré dans son grade à. l'armée de l'Ouest, 29 novembre 1794; nommé provisoirement général de division par les représentants, 23 avril 1795; confirmé dans ce grade par le comité de salut public, 13 juin 1795; chef d'état-major de Hoche à l'armée de l'Ouest, 1795-1796; prit part à l'affaire de Quiberon; commanda par intérim l'armée de l'Ouest à la place de Canclaux, 7-10 septembre 1795; nommé commandant en chef de l'armée des Côtes de Brest à la place de Pérignon, 26 novembre 1795.
Subordonné à Hoche à l'armée des Côtes de l'Océan, 1er janvier 1796; nommé chef d'état-major de l'armée du Nord à la place de Des Bruslys, 25 mars; commandant supérieur à Brest puis à l'île de Ré, 16 août; commandant la 12e division militaire à La Rochelle, 2 septembre 1796-17 mars 1798; commandant en 2e l'expédition d'Irlande et chef d'état-major de Hoche, 1er novembre 1796; partit de Brest le 15 décembre; commanda par intérim l'expédition d'Irlande du 24 décembre 1796 au 18 janvier 1797;
Commanda les 4 divisions militaires de l'Ouest; chef d'état-major de l'armée du Nord, 17 mars 1798; de l'armée de Mayence sous Joubert, 11 juillet; chargé de commander la citadelle de Turin à la place de Mesnard, 27 novembre; commandant la division du Piémont, 11 décembre.
Chef d'état-major de Moreau en Italie, mai 1799; vainqueur à San Giuliano, 20 juin; chef d'une division sous Pérignon à la gauche de l'armée d'Italie à la bataille de Novi, 15 août 1799; reçut 14 blessures en défendant Pasturana et y fut fait prisonnier, 15 août 1799.
Protesta par lettre étant en captivité contre l'établissement du Consulat; commandant la 4e division de la 2e armée de réserve, 31 juillet 1800; puis la 2e division à la place de Baraguey-d'Hilliers à la même armée, 8 septembre (devenue armée des Grisons, 5 octobre) ; commanda par intérim l'armée des Grisons pendant une maladie de Macdonald, 2-5 novembre 1800; nommé à la place de Delmas commandant la 1ère division du corps du centre à l'armée d'Allemagne, 12 novembre ; prit possession de son commandement le 1er décembre; servit à Hohenlinden, 3 décembre.
|
|
Monument de la bataille de Hohenlinden, inauguré en 1998. Les trois premiers piliers symbolisent les nations belligérantes, la Bavière, l'Autriche et la France. Le dernier représente la population entre Danube et Inn, qui souffrit de la guerre. Les poutres transversales qui reposent sur les piliers représentent l'espoir d'un avenir pacifique qui unira les peuples d'Europe. La stèle en granit rouge de Finlande représente le sang versé, et les thuyas, à gauche, les troupes françaises montant à l'assaut .
Sous Murat au corps d'observation du Midi, juillet 1801; inspecteur général de cavalerie, 23 septembre 1801; en mission en Étrurie, 1803; nommé commandant la cavalerie du camp de Bayonne sous Augereau, 30 août 1803; au camp de Brest, 1804; commandant la 2e division du corps d'occupation de la Hollande sous Marmont à la place de Barbou au 6 mars 1804.
III. — SA CARRIÈRE SOUS L'EMPIRE
1805
Commandant la 2e division du 2e Corps de la Grande Armée sous
Marmont, 30 août 1805 ; servit à Wertingen, 8 octobre, Gunzbourg, 9 octobre,
devant Ulm, 17 octobre;
1806
Remplacé dans son commandement pour cause de maladie, 27 avril 1806; commandant la 2e division de dragons à la place de Beker à la réserve de cavalerie de la Grande Armée sous Murat, 20 septembre; servit à Zehdenick, 26 octobre, Prenzlau, 28 octobre, à la prise de Lubeck, 6 novembre, à Thorn, 5 décembre; commandant la 2e division de dragons au 2e Corps de cavalerie sous Bessières, 13 décembre; au combat de Biezun, 23 décembre;
1807
Puis de nouveau à la réserve de cavalerie sous Murat, 12 janvier 1807; servit à Ziegelhoff, 7 février; blessé à Eylau, 8 février; servit à Friedland, 14 juin; grand-croix de l'ordre militaire de Bavière, 29 juin 1807; grand aigle de la Légion d'honneur, 13 juillet 1807; commandant la cavalerie du corps d'observation des Côtes de l'Océan sous Moncey, 5 novembre.
1808
Commandant la cavalerie de l'armée d'Espagne, février-octobre 1808; réprima l'insurrection de Madrid, 2 mai 1808; gouverneur de Madrid; employé à l'armée d'Italie, 9 novembre;
1809
Comte de l’Empire, 28 janvier 1809; commandant la division de dragons à l'armée d'Italie sous le prince Eugène de Beauharnais au 1" avril 1809; servit au Piave, 8 mai; détaché avec les divisions Pacthod et Sahuc, 20 mai; au siège de Graz, 28-30 mai; occupa Graz, 30 mai; vainqueur à Stein am Anger, 7 juin, à Vasvar, 10 juin, à Papa, 12 juin; servit à la bataille de Raab, 14 juin; couvrit l'extrême droite de la ligne française sous Davout à Wagram, 6 juillet; colonel général des chasseurs à la place de Marmont, 31 juillet 1809; autorisé à rentrer en France, 19 octobre; disponible, 20 octobre 1809;
1810-12
Commandant la division de cavalerie légère du corps d'observation d'Italie, 20 avril 1811-10 janvier 1812; commandant le 3e Corps de réserve de cavalerie de la Grande Armée à la place de La Tour-Maubourg qui n'avait pas rejoint, 28 janvier 1812; servit en cette qualité sous le prince Eugène en Russie, 1812; s'empara d'Orcha, de Liady, 14 août 1812 ; blessé d'un biscaïen à la poitrine à la Moskova, 7 septembre; servit à Malojaroslaw.etz, 24 octobre; puis à Krasnoïe ; commanda pendant la retraite « le bataillon sacré », formé d'officiers, en novembre 1812;
1813
Autorisé à, rentrer en France, 19 janvier 1813; nommé commandant le 3e Corps de cavalerie à Metz, 15 février ; déclara que sa santé ne lui permettait pas de s'y rendre et qu'il désirait ne commander qu'un corps d'infanterie; fut mis, pour ce motif, en non-activité, 1er avril 1813 ; et rentra dans ses foyers; remplacé par Arrighi le 25 mars 1813; désigné pour l'armée d'Italie, 5 novembre; n'y était pas encore parti lorsqu'il fut nommé commandant en chef de la cavalerie de la Grande Armée, 15 décembre ;
1814
Servit à Brienne, 29 janvier 1814, La Rothière, 1er février,
29 janvier 1814 : Bataille de Brienne-le-Château
Napoléon veut encore empêcher la jonction de Blücher avec Schwarzenberg qui arrive par le sud-est en lui coupant la route de Troyes, et se dirige, par des chemins réputés impraticables, sur Brienne qu'il attaque le 29. La ville et le château de Brienne sont occupés par les corps russes de Osten-Sacken et d'Olsoufiev, avec lesquels se trouve Blücher, qui manque d'être pris avec son état-major. Napoléon engage 16.000 hommes contre les 26.000 alliés. Malgré leur supériorité numérique, les alliés sont expulsés de la ville, c'est une victoire pour Napoléon. Les pertes sont de 3 à 4.000 hommes côté français, de 3 à 6.000 hommes côté allié.
Bas-relief représentant la bataille de Brienne-le-Chateau sur
le socle de la colonne au roi Guillaume de Wurtemberg, sur la grand-place de
Stuttgart. Il commandait les troupes wurtembergeoises en 1814, alors qu'il était
Prince héritier.
La plaque indiquant qu'il s'agit de la bataille de Brienne, en-dessous du
bas-relief, a malheureusement disparu.
Etant donné que la bataille de Brienne fut une défaite pour les Coalisés, il y a
fort à parier que ce qui est appelé bataille de Brienne est en fait celle de La
Rothière.
(Cliquez pour agrandir.)
Puis il sert à Vauchamps, 14 février, au combat de Montereau, 17 février; blessé à la prise de Troyes, 23 février ; s'empara de Braisne, 5 mars; blessé d'un coup de feu à la cuisse à Craonne, 7 mars 1814;
Inspecteur général des chasseurs et chevau-légers lanciers, 19 juillet 1814;
1815
Commandant l'armée du Midi contre le duc d'Angoulême et les 7e, 8e, 9e et 10e divisions militaires, 31 mars 1815 ; fit prisonnier le duc d'Angoulême; commandant le 7e Corps et l'armée des Alpes, 11-26 avril 1815; organisa la défense des Alpes.
Maréchal de France, 15 avril 1815. Ironie de l'histoire, il a de magnifiques états de service, mais c'est finalement pour une "campagne" qui n'en mérite même pas le nom, qu'il fut nommé maréchal : la capture du duc d'Angoulême à Pont-Saint-Esprit.
Rappelé à Paris, 8 mai; pair de France, 2 juin 1815; commandant la réserve de cavalerie à l'armée de Belgique, 3 juin ;
Servit à Ligny, 16 juin; chargé de poursuivre l'armée prussienne sur Wavre avec l'aile droite de l'armée, 17 juin.
|
|
(Cliquez pour agrandir.)
Vue sur Ligny à partir des hauteurs au sud-est du village. Positions de
l'artillerie du 4e Corps français et positions de départ des attaques des divisions Pécheux (à gauche) et Vichery (à centre gauche de la photo).
La division Hulot se trouvait à droite du bord droit de la photo.
On distingue dans le lointain, passée la vallée de la Ligne, la crête de Brye,
où se situait le moulin de Blücher.
À Wavre, les 18-19 juin (pour une visite complète, cliquez sur le lien), il repousse Thielmann, mais doit se replier après avoir appris la nouvelle de la déroute de Waterloo.
Pourquoi Grouchy n'a pas "marché au canon" le 18 juin 1815
Les pseudohistoriens du dimanche - en suivant en cela la propagande nationaliste française du XIXe siècle - accusent souvent Grouchy de ne pas avoir "marché au canon".
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles il ne l'a pas fait.
- Tout d'abord, il n'avait aucune raison de le faire. Les ordres de l'Empereur étaient clairs. Grouchy devait poursuivre les Prussiens. En donnant ses ordres - rappelons que Napoléon ne charge Grouchy de cette poursuite que le 17 à midi, après avoir perdu une bonne douzaine d'heures, temps mis à profit par les Prussiens pour s'éclipser - Napoléon savait bien qu'il allait affronter les troupes de Wellington le 18. Il le faisait en toute connaissance de cause, croyant de plus que celles-ci se repliaient. Il n'y avait donc aucune raison pour Grouchy de cesser subitement de suivre les ordres donnés. Imaginons ce qu'auraient été les autres campagnes de l'Empire si, à tout moment, les chefs avaient, d'initiative, subitement décidé de ne pas suivre les ordres de Napoléon ! L'accent mis ultérieurement sur les insistances de Vandamme - qui n'a cessé de saboter les ordres de ses supérieurs au cours de cette campagne (cf. son attitude le 15) - est bien sûr la conséquence de la connaissance l'issue fatale de la campagne. Évidemment, le 18 juin 1815 à 11h35, on ne connaissait pas cette issue.
- Ensuite, même s'il l'avait fait. Il lui aurait été matériellement impossible d'arriver à temps sur le champ de bataille de Mont-Saint-Jean, surtout pas avec un nombre suffisant d'unités pour faire basculer la victoire. Il faut tenir compte des éléments suivants, que la plupart des gens ignorent.
1) Au moment où Grouchy et son état-major entendent les premiers coups de canon de la bataille de Waterloo (11h35), personne ne sait à quel point cette bataille sera importante, même décisive. En effet, même Napoléon croit que Wellington va se replier, voire même rembarquer à Ostende ou à Anvers. A ce moment, il peut donc très bien croire qu'il s'agit d'un combat d'arrière-garde sans grande importance. Ce doute n'est dissipé avec certitude qu'au moment des 3.600 coups tirés par la grande batterie en 30 minutes, de 13h à 13h30. Mais cela retarde d'autant une prise de décision. De toute façon, Grouchy n'a pas d'ordres de rejoindre, donc il n'a pas de raison de le faire.
2) À ce moment-là, si Grouchy veut se rendre sur ce champ de bataille de Waterloo, il doit donner ses ordres. Cela prend du temps, tous ses subordonnés ne sont pas près de lui, il faut les prévenir. Une fois que ces ordres sont donnés, ils doivent parcourir toute la chaîne hiérarchique de haut en bas pour arriver aux soldats qui doivent se mettre en marche. C'est la durée de transmission des ordres. Ces ordres doivent être clairs, les hommes doivent savoir ce qu'ils doivent faire. Il ne suffit pas de dire : "Il faut aller dans cette direction." Beaucoup de gens croient qu'il suffit d'un claquement de doigts pour que 33.000 hommes se mettent subitement à marcher dans la bonne direction !
3) Ensuite, un ou plusieurs corps d'armée d'infanterie ne se déplacent pas comme un cavalier - ou même un fantassin - seul. Selon les normes de déplacement des troupes de l'époque, que l'on peut retrouver dans les documents du XIXe siècle, un corps d'armée d'infanterie se déplace - dans des conditions très défavorables, ce qui est le cas ici, le terrain est très gras suite aux pluies de la veille et de la nuit - à une vitesse de 1,25 km à l'heure. N'oublions pas que seuls l'artillerie et le charroi se déplacent sur les routes - dans le cas donné, d'ailleurs uniquement des chemins de terre, il n'y a aucune route pavée sur le trajet que les troupes de Grouchy doivent parcourir - et que l'infanterie marche à côté des chemins, à travers champs. (Notons au passage que la vitesse de déplacement d'un corps de cavalerie dans des conditions très défavorables est de 1,4 km/h. Pour des conditions "seulement" mauvaises, la vitesse de déplacement est de 1,6 km/h pour un corps d'infanterie et de 1,7 km/h pour un corps de cavalerie.)
Je me demande parfois si certaines personnes ne croient pas que Grouchy commandait une unité de parachutistes !
4) À cela, il faut ajouter la durée d'écoulement. Ce n'est pas parce que le premier soldat de la première unité arrive à destination, que tout le corps d'armée est prêt à combattre. En fonction du chemin, du nombre des troupes et d'autres paramètres, il se peut très bien que - dans certains cas - quand le premier soldat de la première unité arrive à destination, le dernier soldat de la dernière unité ... ne soit pas encore parti !!!! Quand le premier soldat de la première unité arrive, il n'est donc nullement question de commencer à combattre !
De plus, il faut tenir compte du fait que, s'il entame une telle manœuvre, la présence de Thielmann sur son flanc droit constituerait une menace pour Grouchy, il ne peut donc manœuvrer sans couvrir son flanc, et cette précaution le ralentirait évidemment.
5) En arrivant au compte-gouttes à partir de 22h00 -22h30, la seule conséquence aurait été, pour les troupes de Grouchy, d'être emportées dans la débâcle et d'être entraînées dans la déroute. Or, en ne marchant pas au canon, Grouchy a pu ramener toutes ses troupes, tous ses blessés, tous ses emblèmes et tous ses canons (sauf un, pris dans la boue au nord-ouest de Namur). Il a donc préservé une armée en état de combattre, armée qui aurait – éventuellement, si la situation politique avait été différente à Paris - pu servir à une campagne ultérieure. Ceci bien sûr au conditionnel. Maintenant, cela n'est pas considéré comme important, mais uniquement parce qu'on sait ce qui s'est passé. Ce n'était pas le cas à l'époque.
6) Grouchy a donc non seulement fait ce qui lui avait été ordonné, mais il a préservé ses troupes, comme tout bon chef a le devoir de le faire.
7) Le parallèle qui est parfois tiré avec l'arrivée de Desaix à la bataille de Marengo ne tient pas. D'une part, les ordres de Desaix lui permettaient bel et bien de changer son itinéraire, puisqu'il était à la recherche d'un ennemi dont on ne connaissait pas l'emplacement. De plus, Desaix n'a pas "marché au canon", il a été rappelé par Bonaparte ! D'autre part, il était assez près pour pouvoir faire la différence, ce qu'il fit d'ailleurs.
8) On oublie que Wellington lui-même a laissé 20.000 hommes dans les environs de Hal. On ne leur reproche jamais de ne pas avoir "marché au canon" ! Et pourtant, ils étaient bien plus près, bien plus à même de rejoindre le champ de bataille de Waterloo, et Wellington a bien failli être battu.
Toutes les critiques à l'égard de Grouchy - allant parfois jusqu'à parler de "trahison" par ce que Grouchy était un marquis de l'ancien régime - proviennent de la propagande et des historiens du XIXe siècle, qui ne pouvaient envisager que Napoléon lui-même ait fait des erreurs ce jour-là. Or, la responsabilité ultime repose toujours chez le chef. C'est d'ailleurs pour cela qu'il est le chef. Tout cela est écrit à partir de la connaissance de l'issue de la bataille. Or, le 18 juin 1815, à 11h35, on ne savait pas ce qui allait se passer ce jour-là. C'est évidemment la façon dont il ne faut pas "faire de l'histoire" !
Avant Wavre, il y a Walhain...
Walhain
Au carrefour de la rue de la Sauvenière et de la rue Gailly.
|
18 JUIN 1815 |
|
La maison du notaire Hollertt. Anciennement, le bâtiment
comptait deux autres portes à gauche, mais cette partie de la maison a
aujourd'hui disparu.
|
Walhain
- rue de Baudecet, ferme de Baudecet : passage des troupes prussiennes dans la nuit du 16 au 17 juin 1815 et des troupes de Grouchy le 18 juin 1815.
Bierges
La Dyle à Bierges. Nous sommes au coin de la rue de la Carrière et de ruelle a l'Buse. On distingue, à gauche, le moulin, théâtre de durs combats.
La Dyle à Bierges, au nord-est du moulin, lieu également très disputé.
Moulin de Bierges
|
|
|
Le petit pont du moulin de Bierges. |
Quelques photos anciennes du Moulin de Bierges pour lesquelles nous remercions M. Frédéric Nicourt.
Première phase de la bataille
2e phase de la bataille.
Wavre
Le Pont du Christ
|
|
De l'autre côté du pont, la Dyle est couverte, mais le parapet porte deux plaques.
|
AUX SOLDATS
DU BATAILLON STOFFEL, DU 2E |
LE 18 JUIN 1815, CE PONT FUT L'ENJEU D'UN COMBAT ENTRE LES TROUPES DE GROUCHY ET DE BLUCHER |
La Dyle dans le centre de Wavre, un peu plus à l'est, où elle n'est plus
couverte.
Église Saint-Jean-Baptiste
|
|
LE
18 JUIN 1815, L’ARTILLERIE FRANÇAISE
HOMMAGES AUX VICTIMES.
UN
BOULET EST ENCASTRÉ DANS UN PILIER |
La plaque à l'entrée de l'église, inaugurée lors du week-end des 3 et 4 juillet 2010.
|
|
Les façades arrière de plusieurs maisons de la rue du Commerce portent encore dans la maçonnerie des projectiles tirés par les Français.2
Hôtel de ville
|
|
Limal
Ferme de la Bourse
Grouchy arriva ici vers 21h00 et il passa la nuit du 18 au 19 dans cette ferme, où il rédigea à 23h30 un ordre à Vandamme.
Jusque peu de temps après la Seconde Guerre mondiale, il y avait encore des traces de balles dans les murs de cette ferme.
Une autre portion du champ de bataille encore préservée (vue du nord vers l'est): au nord de la ferme de la Bourse, le long de la rue Champêtre. (La ferme est derrière nous.)
Un peu plus à l'est, dans les champs, vue du NE au SE (emplacement du f de gauche sur la carte ci-dessus): la ferme de la Bourse est à l'extrême-droite de la photo.
Ferme du Pélerin
"Français" Wavre 1815 - 1995 |
Jusqu'à la Première Guerre mondiale, la ferme du Pèlerin a été un cabaret (éponyme). Il n'y a pas si longtemps, on pouvait encore voir un boulet de canon dans le mur de l'écurie.
Une des toutes dernières portions du champ de bataille de Wavre encore intactes, près de la ferme du Pélerin, au sud-ouest de celle-ci (emplacement du z' sur la carte ci-dessus). Vue de l'est (ferme du Pélerin) vers l'ouest. Combats du soir du 18 juin 1815.
Château de la Bawette
Le 17 juin. vers 20h00, la tête de colonne du IIIe corps d'armée prussien de Thielmann, atteint les hauteurs de la Bawette et y campe. Thielmann s'installe au château. La cavalerie de Lottum et la division Borke, qui forment l'arrière-garde, n'arrivent que tard dans la nuit.
Le 18, Thielmann apprend l'arrivée des troupes de Grouchy, laisse à la Bawette 14 escadrons et une batterie sous le commandement du général Hobe. Au soir, ce dernier se replie sur Limal et Thielmann vers Louvain. Les troupes de Vandamme chassent alors les derniers prussiens de la ferme. Deux boulets français sont encore visibles, encastrés les pilastres de la ferme. Grouchy arrive en vainqueur à la Bawette le 19 juin et y installe son quartier-général, en attendant de s'emparer de Bruxelles. C'est là qu'il apprend le désastre de Waterloo. A 10h30, suite à un message de Vandamme, Grouchy se replie sur Wavre et entreprend ensuite sa retraite par Dion-le-Mont, Tourinnes et Grand-Leez.
Le lendemain, Grouchy fit retraite sur Namur, Dinant et Rethel. Au cours de cette magistrale retraite après la demi-victoire de Wavre, il ne perdit aucune aigle, et n'abandonna aucun blessé, seul un canon dut être abandonné, embourbé et hors d'usage.
20 juin 1815
Il faut encore mentionner la plaque apposée à l'emplacement de la porte de Bruxelles à Namur (actuellement place d'Omalius) par l'ACMN en 1986. C'est le seule monument commémorant le combats du 20 juin 1815, le monument funéraire érigé en 1857 au cimetière de Namur (Saint-Servais) ayant été détruit.
ici s'élevait la porte de bruxelles le 20 juin 1815, cette porte fut témoin des combats opposant l'Arrière-garde du maréchal grouchy à l'armée prussienne. a.c.m.n. 1986
|
|
Rejoignit les débris de l'armée avec 45.000 hommes et prit le commandement de toute l'armée du Nord, 26 juin; se replia sur Paris et céda le commandement à Davout, 28 juin 1815.
IV. — SA CARRIÈRE après L'EMPIRE ET SA MORT
Proscrit à la Seconde Restauration, 24 juillet 1815; s'embarqua à Guernesey puis se réfugia à Philadelphie; amnistié et remis lieutenant-général, 24 novembre 1819; rentra en France, 20 juin 1820; admis à la retraite, 1er décembre 1824.
La Restauration ne reconnaissant pas les nominations faites au cours des Cent-Jours, il dut attendre jusqu'en 1831 (1835, selon d'autres sources) pour que sa nomination soit enfin reconnue et son traitement versé ! Reconnu maréchal de France, 19 novembre 1831; pair de France, 11 octobre 1832. Il était commandeur de la Couronne de Fer.
En revenant d'un voyage en Italie, il décède "de maladie", à savoir d'une crise d'appendicite, le 29 mai 1847, à 20h 30, à Saint-Étienne, à l'hôtel du Nord, rue Royale (actuellement le N° 7 de la rue de la République). La rue se trouve dans le quartier où a été construite, à partir de 1872, la caserne de cavalerie Grouchy, remplacée, en 1946, par la piscine Grouchy.
Un plaque y mentionne :
EN CETTE MAISON, ALORS HÔTEL DU NORD
DESCENDIRENT
L’ACTRICE RACHEL
L’ÉCRIVAIN B. D’AUREVILLY,
EMMANUEL DE GROUCHY
MARÉCHAL DE FRANCE Y MOURUT LE 30 MAI 1847
La date exacte de sa mort est le 29 mai.
Le nom du maréchal Grouchy est inscrit au côté Nord de l'Arc de Triomphe de l'Etoile.
Notons qu'il était le beau-frère de Condorcet, celui-ci ayant épousé sa sœur Sophie, et également de Pierre-Jean Cabanis, célèbre médecin et académicien qui avait épousé sa sœur Charlotte-Félicité. Dans les deux cas, cela n'a certainement pas aidé sa carrière : le salon de Sophie était le point de rencontre d'opposants à l'Empire, et Cabanis, bien que sénateur de l'Empire, était hostile à l'Empereur. Un autre facteur explique peut-être son maréchalat tardif : Grouchy avait été un proche de Moreau.
Même après sa mort, le malheureux semble encore être la victime d'un ostracisme de la part de ses concitoyens et collègues. Si, comme la plupart de ses collègues maréchaux, il est enterré au Père-Lachaise, c'est cependant loin d'eux, dans la 57e division (avenue latérale du Nord, première ligne).
NOEMI DE GROUCHY NÉE LE 4 janvier 1830 Décédée le 10 février 1843 |
Le nom de la première des trois couronnes, donc celle de gauche, n'est pas
lisible, mais il s'agit de la fille du couple, Charlotte Antoinette Noëmi DE
GROUCHY, née le lundi 4 janvier 1830, malheureusement décédée à l'âge de
13 ans, le vendredi 10 février 1843 à Danvou-la-Ferrière (14).
Fanny Hua, sa seconde épouse, est la seule des maréchales de l'Empire à être née au XIXe siècle; elle est décédée sous la 3ème République, le 20 juin 1889, à Pau.
Aucune inscription ne rappelle les nombreux titres du Maréchal, aussi nous permettons-nous de le faire ici :
- Pair de France,
- Grand-Croix de l'Ordre militaire de Bavière,
- Grand-Aigle de la Légion d'Honneur,
- Commandant de la Couronne de Fer.
Le maréchal de Grouchy a tout de même un honneur particulier, bien mérité
: celui d'avoir son cœur dans une urne dans le caveau des gouverneurs aux
Invalides. Cependant, aucune plaque ne le mentionne dans l'église.
Unions et enfants
•Marié le 13 mai 1785 (vendredi) avec Cécile FC LE DOULCET
DE PONTÉCOULANT 1767-1827 (Parents : Léon Armand LE DOULCET DE PONTÉCOULANT,
Marquis DE PONTÉCOULANT 1726- & Marie Anne PAJOT D'ARDIVILLIERS ca 1735-) dont
◾Henriette Ernestine DE GROUCHY 1787-1866
◾Alphonse DE GROUCHY, Marquis DE GROUCHY 1789-1864
◾Victor DE GROUCHY, Comte DE GROUCHY 1796-1864
•Marié le 19 juin 1827 (mardi) avec Fanny HUA 1802-1880 (Parents : Eustache Antoine HUA, Juge 1759-1836 & Louise Jeanne HORDRET ca 1770-1820) dont
◾Charlotte Antoinette Noëmi DE GROUCHY 1830-1843
Source : https://gw.geneanet.org/garric?lang=fr&p=emmanuel&n=de+grouchy
Collection
Hachette : Maréchaux d'Empire, Généraux et figures historiques (Collection de
l'auteur)
© D. Timmermans