18 - 19 juin 1815 - Wavre
visite du champ de bataille
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Limal
Ferme de la Bourse
Ferme du Pélerin
Avant Wavre, il y a Walhain...Walhain
Au carrefour de la rue de la Sauvenière et de la rue Gailly.
Grouchy arriva vers dix heures à Walhain-Saint-Paul. Il entra dans la maison du notaire Hollertt * pour écrire à l'Empereur et déjeuner avec son état-major. Selon certaines sources, le repas aurait eu lieu sous le kiosque dans le jardin - mais ce n'est absolument pas sur, puisque d'autres sources parlent de la "pièce" où le repas eut lieu. Ils en était au dessert (les fameuses fraises - c'était la saison !) lorsqu'on entendit les premiers coups de canon dans le lointain.Grouchy et Gérard descendirent dans le jardin avec de nombreux officiers de l'état-major. Plusieurs avaient mis l'oreille contre terre, pour s'assurer de la direction.
Un paysan que le général Valazé avait pris comme guide, déclara que la bataille avait lieu à Mont-Saint-Jean. Le notaire Hollertt confirma les paroles du guide : « C'est sur la lisière de la forêt de Soignes. Il y a d'ici environ trois lieues et demie ». Le paysan parle évidemment du déplacement d'un homme seul (+/- 5-6 km/h), pas d'un corps d'armée.
De toute façon, à ce moment, il est trop tard. Même donnant immédiatement l'ordre de partir vers Mont-Saint-Jean - ce que Grouchy n'avait aucune raison de faire, car les combats du 18 du côté de Mont-Saint-Jean étaient prévus et il n'avait pas l'ordre de rejoindre - les premières unités des troupes de Grouchy n'auraient pu arriver sur place avant 22h00 au plus tôt, et seulement une petite partie de ces troupes. Ils n'auraient rien changé à l'issue, mais auraient été entraînées dans la débâcle.
Ceux qui croient cette légende ne tiennent pas compte :
- du délai de transmission de l'ordre. Quand l'ordre part du sommet pour descendre la chaîne hiérarchique, cela prend un temps considérable avant d'atteindre le soldat de base et avant que celui-ci ne se mette en marche.
- de la distance à parcourir
- de la vitesse de déplacement d'un corps d'armée d'infanterie : 2,6 km/h sur de bonnes routes, 1,25 km/h dans de très mauvaises conditions, ce qui était le cas ici.
- de la durée d'écoulement : ce n'est pas parce que le premier soldat arrive, que tout le cours peut combattre ! Les derniers soldats du corps sont alors encore à des kilomètres du champ de bataille !
Source : Boehn, Hubert von, Generalstabsgeschäfte, Potsdam, 1862.* Hollertt avec "tt", c'est bien ainsi que le nom figure dans tous les documents officiels de l'époque.
18 JUIN 1815
ICI STATIONNAIT LE MARECHAL GROUCHY
ALORS QUE WATERLOO S'EMBRASAIT.
Le porche d'entrée du château-ferme Marette (ou ferme Evilard) à Walhain-Saint-Paul. La maison du notaire Hollertt est à droite, une fois passé l'entrée. On en voit le toit derrière les branches.En 1815, il n'y avait qu'une aile d'écuries et de remises à gauche du porche. Lors de travaux effectués en 1900 et en 1937, deux autres ailes ont été construites, transformant les bâtiments en ferme en carré.
Dénommée château-ferme Marette, cette maison du notaire Hollertt1 fut achetée á son décès par Monsieur Lardinois. Sa fille épousa Monsieur Evilard, dont les descendants exploitaient toujours la ferme.
La maison du notaire Hollertt. Anciennement, le bâtiment comptait deux autres portes à gauche, mais cette partie de la maison a aujourd'hui disparu.
L'arrière de la maison. Les deux arbres que vous voyez se trouvent dans le jardin où avait été construit le kiosque, qui n'existe plus de nos jours. C'est dans ce jardin que les officiers descendirent pour mieux écouter la canonnade.
En comparant, les deux côtés de la maison, on voit qu'une partie a disparu.
C'est également dans cette maison que fut transporté et soigné le général Gérard après sa blessure à Bierges. On y conserva longtemps sa civière. Si je me souviens bien du témoignage de l'occupant du lieu, avec qui j'ai eu le plaisir d'un agréable conversation, cette civière servit ensuite plusieurs fois pour des enterrements, donc celui d'un officier allemand en mai 1940. Plusieurs soldats allemands furent (temporairement) enterrés dans la propriété.
Walhain
- rue de Baudecet, ferme de Baudecet : passage des troupes prussiennes dans la nuit du 16 au 17 juin 1815 et des troupes de Grouchy le 18 juin 1815.
Bierges
La Dyle à Bierges. Nous sommes au coin de la rue de la Carrière et de ruelle a l'Buse. On distingue, à gauche, le moulin, théâtre de durs combats.
La Dyle à Bierges, au nord-est du moulin, lieu également très disputé.
Moulin de Bierges
Une vue actuelle du moulin de Bierges, à gauche, et une vue ancienne, avant la destructions d'une partie des bâtiment, ci-dessus.
A l'origine, toute la rive nord de la Dyle était bordée d'une grange, aujourd'hui détruite.
Le petit pont du moulin de Bierges.
Quelques photos anciennes du Moulin de Bierges pour lesquelles nous remercions M. Frédéric Nicourt.
Monument Gérard
Le monument Gérard à son deuxième emplacement, le long du boulevard de l'Europe.
On distingue à l'arrière les bâtiments du moulin.
Le monument était à l'origine placé très près de l'endroit historique, au bout de la rue de la Carrière, près du moulin. Cette œuvre du sculpteur Meurant fut inaugurée le 28 septembre 1958.
C'est également près d'ici que le général Penne fut tué le lendemain, la tête emportée par un boulet. Malheureusement, aucun monument ne commémore son sacrifice.
EN CES LIEUX FUT BLESSÉ
LE 18 JUIN 1815
LE GÉNÉRAL ÉTIENNE GÉRARD
HÉROS DE L’EMPIRE ET
DÉFENSEUR DE NOTRE
INDÉPENDANCE NATIONALE.
Le monument à son emplacement actuel (depuis 2014), à nouveau sur la rive "française" de la Dyle
au carrefour de la rue de la Carrière et de ruelle a l'Buse.
Première phase de la bataille
Wavre
Le Pont du Christ
Le Christ porte encore dans son flanc gauche l'impact d'un biscaïen. Selon la direction du tir, il devrait être prussien, les Français venant du côté opposé. Sauf, bien sûr, s'Il a été transféré sur l'autre parapet lors de travaux !
De l'autre côté du pont, la Dyle est couverte, mais le parapet porte deux plaques.
AUX SOLDATS DU BATAILLON STOFFEL, DU 2E
Régiment étranger (suisse), créé le 24 avril
1815 - intégré à la 10e division du 3e corps
d'armée français (armée du Nord) -, qui
prirent part à la campagne de Belgique et qui
furent décimés, à Wavre, en conquérant à
deux reprises le Pont du Christ, dans la
soirée du dimanche 18 juin 1815. 09-05-2009
LE 18 JUIN 1815, CE PONT
FUT L'ENJEU D'UN COMBAT
ENTRE LES TROUPES DE
GROUCHY ET DE BLUCHER
La Dyle dans le centre de Wavre, un peu plus à l'est, où elle n'est plus couverte.Église Saint-Jean-Baptiste
Le côté sud-est, exposé aux tirs. Le boulet a dû traverser le second vitrail.
LE 18 JUIN 1815, L’ARTILLERIE FRANÇAISE
BOMBARDE LES TROUPES PRUSSIENNES
RETRANCHÉES DANS WAVRE.
HOMMAGES AUX VICTIMES.
UN BOULET EST ENCASTRÉ DANS UN PILIER
DE L’ÉGLISE.La plaque à l'entrée de l'église, inaugurée lors du week-end des 3 et 4 juillet 2010.
QUID VIS, O IRRITA ACIES CONTRE HANC PETRAM
ECCE NEDUM PLUS ULTRA
SIC INCONSULTA TRANSIT GLORIA MUNDI.
Pour les non-latinistes: "Que veux-tu faire, furieux fer, contre cette pierre ? Tu n'iras pas plus loin ! Ainsi passe la gloire écervelée du monde." Cette plaque, due à une initiative du curé, semble ancienne, pourtant elle ne date que des années 1970.
Les façades arrière de plusieurs maisons de la rue du Commerce portent encore dans la maçonnerie des projectiles tirés par les Français.2
Hôtel de ville
- place de l'hôtel de ville : l'hôtel de ville, alors couvent des Carmes, servit d'hôpital après la bataille.
- 20, rue de l'Escaille, l'Hôtel de l'Escaille, maintenant CPAS, servit d'ambulance. Seutin, chirurgien-major de l'armée impériale, y opéra, avec l'officier de Santé Simonart et le chirurgien wavrien Rayée.
Sans rapport direct avec l'Empire, mais je ne résiste pas à évoquer une petite page de notre histoire nationale :
"Ici vécurent :
Joseph de l'Escaille (1751-1818), capitaine
des volontaires wavriens lors de la
Révolution Brabançonne, et ses fils :
François (1780-1843), chef des volontaires
wavriens durant la Révolution de 1830,
Benoît( 1785-1858), donateur de ce home.
2e phase.
Limal
Ferme de la Bourse
Grouchy arriva ici vers 21h00 et il passa la nuit du 18 au 19 dans cette ferme, où il rédigea à 23h30 un ordre à Vandamme.
Jusque peu de temps après la Seconde Guerre mondiale, il y avait encore des traces de balles dans les murs de cette ferme.
Une autre portion du champ de bataille encore préservée (vue du nord vers l'est): au nord de la ferme de la Bourse, le long de la rue Champêtre. (La ferme est derrière nous.)
Un peu plus à l'est, dans les champs, vue du NE au SE (emplacement du f de gauche sur la carte ci-dessus): la ferme de la Bourse est à l'extrême-droite de la photo.
Ferme du Pélerin
"Français"
"prussiens"
bec à bec
21 hrs 18 juin 1815Wavre 1815 - 1995
Jusqu'à la Première Guerre mondiale, la ferme du Pèlerin a été un cabaret (éponyme). Il n'y a pas si longtemps, on pouvait encore voir un boulet de canon dans le mur de l'écurie.
Une des toutes dernières portions du champ de bataille de Wavre encore intactes, près de la ferme du Pélerin, au sud-ouest de celle-ci (emplacement du z' sur la carte ci-dessus). Vue de l'est (ferme du Pélerin) vers l'ouest. Combats du soir du 18 juin 1815.
Château de la Bawette
Le 17 juin. vers 20h00, la tête de colonne du IIIe corps d'armée prussien de Thielmann, atteint les hauteurs de la Bawette et y campe. Thielmann s'installe au château. La cavalerie de Lottum et la division Borke, qui forment l'arrière-garde, n'arrivent que tard dans la nuit.
Le 18, Thielmann apprend l'arrivée des troupes de Grouchy, laisse à la Bawette 14 escadrons et une batterie sous le commandement du général Hobe. Au soir, ce dernier se replie sur Limal et Thielmann vers Louvain. Les troupes de Vandamme chassent alors les derniers prussiens de la ferme. Deux boulets français sont encore visibles, encastrés les pilastres de la ferme. Grouchy arrive en vainqueur à la Bawette le 19 juin et y installe son quartier-général, en attendant de s'emparer de Bruxelles. C'est là qu'il apprend le désastre de Waterloo. A 10h30, suite à un message de Vandamme, Grouchy se replie sur Wavre et entreprend ensuite sa retraite par Dion-le-Mont, Tourinnes et Grand-Leez.
Etant à Wavre, vous ne manquerez pas d'aller saluer la mémoire des frères Debève, au cimetière de la ville : http://napoleon-monuments.eu/Napoleon1er/Debeve.htm .
et aussi : Peter Hofschröer, Waterloo 1815 - Wavre, Plancenoit & the race to Paris, Pen & Sword, 2006.
1. G. Speeckaert et I. Baecker, Les 135 vestiges et monuments commémoratifs des combats de 1815 en Belgique, Waterloo, relais de l'histoire, 1990. (INDISPENSABLE pour trouver les monuments !) Attention, il ne mentionne évidemment que les monuments antérieurs à 1990, pp. 58-59.
2. Idem, p.60.
Bibliographie :
- Mark Adkin, The Waterloo Companion, Aurum Press, 2001.
- Alain Arcq, Wavre & le combat de Namur L'épilogue de la campagne de Belgique, dans la collection "Les batailles oubliées", Historic'One Editions, 2008.
- Alain CHAPPET - Roger MARTIN - Alain PIGEARD, Le Guide Napoléon - 4000 lieux pour revivre l'épopée, Bibliothèque Napoléonienne, Tallandier, 2005.
- Peter Hofschröer, Waterloo 1815 - Wavre, Plancenoit & the race to Paris, Pen & Sword, 2006.
- André Sevrin et Alain Arcq, Route Napoléon 1815 (ouvrage collectif coordonné par), Edition Unité de projet "Route Napoléon 1815", s.d..
- G. Speeckaert et I. Baecker, Les 135 vestiges et monuments commémoratifs des combats de 1815 en Belgique, Waterloo, relais de l'histoire, 1990. (INDISPENSABLE pour trouver les monuments !) Attention, il ne mentionne évidemment que les monuments antérieurs à 1990.