Michel NEY (suite)

III - SA CARRIÈRE SOUS L'EMPIRE ET SA MORT (suite)

En 1806, il combat à Iéna, où il commande toujours le 6ème Corps d'armée. Il y joue un rôle important à Vierzehnheiligen.

Stèle indiquant l'emplacement, à 11 heures, le 14 octobre 1806, du 6ème corps du maréchal Ney, à la sortie

sud du village de Vierzehnheiligen, en direction de Lützeroda.

 

 

Au cours de la poursuite, il enlève Magdeburg à un contre deux, à la stupéfaction de Napoléon. Suivent ensuite Erfurt, Hall, Berlin. Son 6ème Corps d'Armée s'empare de seize mille prisonniers, dont vingt généraux, de huit cents pièces et d'un matériel considérable.


L'année suivante, pendant la campagne de Pologne, son impatience lui fait exécuter des mouvements qui finissent par alerter les Russes. Il se fait sermonner, mais se rattrape en marchant au canon pour arriver à temps le soir d'Eylau et permettre à l'armée française de remporter la victoire. Marcher au canon n'est peut-être pas l'expression exacte, car le sort de la bataille est décidé grâce à un caporal, oublié par l'histoire, qui aperçoit le feu de la canonnade au loin, sans l'entendre. Il avertit ses supérieurs et Ney n'hésite pas à un instant. Dirigeant immédiatement son Corps vers Eylau, il décide de la bataille, que l'arrivée de la Division prussienne de L'Estocq avait failli faire basculer dans le camp russe. À Friedland, le 14 juin 1807, c'est encore lui qui mène l'attaque décisive à la tête de son corps d'armée. Il y conquiert ce qui est peut-être le plus beau de ses titres, celui de Brave des braves. Après la paix de Tilsitt, Napoléon lui donna l'éphémère principauté de Sielun.

Nommé duc d'Elchingen, il est envoyé en Espagne, mais s'affronte vite avec Soult, n'admettant pas de servir sous ses ordres

Après un passage en France, il est renvoyé à Salamanque et bientôt mis sous les ordres de Masséna dans l'armée du Portugal. « Le Rougeaud », nommé ainsi à cause de ses cheveux roux, est une fois de plus furieux d'être mis sous les ordres d'un autre maréchal. Mais l'Empereur, qui a ses raisons, semble hésiter à lui confier un commandement indépendant. Il reviendra ultérieurement sur cette décision par la force des circonstances.  Les 7-9 juin 1809. Ney est repoussé à Pontevedra (Galice), (bataille de Ponte Sampaio) par une armée composée de troupes régulières espagnoles et de milices galiciennes. Cet affrontement entraîna l'évacuation définitive de la Galice par l'armée française.



Banc représentant la bataille de Pontevedra à Séville.

Maladroit à Buçaco, Ney mène bien les combats d'arrière-garde, avant de regagner la France.

Sa conduite en Russie, où il commande le 3ème Corps de la Grande Armée, marque véritablement son entrée dans l'histoire, ou plutôt dans la légende. Il y gagne son titre de Prince de la Moskova. « Imperturbable sur son cheval blanc, prenant sa prise de tabac, c'était le vieux Nestor encourageant tout le monde par son exemple et donnant les meilleurs ordres à ceux qui servaient sous lui. »

Mais son plus grand titre de gloire demeure la retraite elle-même, dans laquelle il va user sept arrière-gardes, résister seul à Koutousov, refuser de se rendre, s'échapper à la faveur de la nuit, parcourir 80 kilomètres avec les restes de son corps et réussir à rejoindre l'Empereur, après avoir piétiné plusieurs détachements russes. C'est la 2e bataille de Krasnoïe, un de ses plus beaux titres de gloire.

A l'extérieur de la ville de Krasnoïe, au sud de la route de Smolensk, sur la crête dominant la Losvinka, a été réédifié le monument de la victoire russe détruit en 1931.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


La crête où débouchèrent les troupes de Ney (5.000 hommes)...


... avec en face, celle où avaient pris position les 50.000 hommes de Koutousov, avec 40 bouches à feu.
On aperçoit le pont sur la Losvinka (Lossmina), rivière qui séparait les belligérants. Les troupes de Ney prirent à droite sur la photo ci-dessus, vers le nord.


La Losvinka, que les troupes de Ney suivirent de nuit pour aboutir au Dnjepr gelé, qu'elles purent franchir à pied, abandonnant l'équipement lourd.

Il s'illustre encore à la Berezina, où son corps repousse tous les assauts, et part le dernier, une fois les ponts coupés : Ney, le fusil à la main, continue à protéger la retraite et passe le Niémen, presque seul, le 14 décembre. C'est dans cette attitude héroïque qu'il est représenté à Metz.

 

Chose étonnante, cette statue, inaugurée le 15 août 1860 et due au talent de Charles Pêtre, ne fut pas détruite, comme tant d'autres, par l'occupant en 1942, et ce par respect pour ce grand soldat !

En 1813, il combat en Allemagne et est blessé à Lützen.

1813 den 2. Mai

Logierte hier der Marschall Ney

Da sah es hier sehr traurig aus

Geschossen ward ich in das Haus

Doch meine Kameraden haben ihn vertrieben

Zum steten Andenken bin ich hier geblieben

gegr. Munkelt ern. O Klingler

 rekon v. d. Gemeinde Grossgörschen

 

 

Le 2 mai 1813,

 le Maréchal Ney logea ici.

L'endroit était alors bien triste.

J*'ai été projeté dans cette maison

mais mes camarades l'en ont chassé.**

En souvenir d'eux, je suis resté ici.

Créé par Munkelt, rénové par O. Klingler,

reconstruit par la commune de Grossgörschen

 

 

 

 

 

* C'est le boulet qui parle !

** "mais mes camarades l'en ont chassé." Sic ! Alors que Lützen est incontestablement une victoire française !

On trouve encore à Kaja, un des villages témoins de la bataille de Lützen, un témoin du passage du maréchal Ney.  À l'entrée du village en venant de Rahna, Lindenstraße 17, se trouve la "Marschall Ney-Haus" (Marschall-Ney-Haus mit Museumsstube, Lindenstraße 17, OT Kaja) . Cette vieille bâtisse porte sur la droite de sa façade une PC en bois restaurée et centrée par un boulet.  Il s'agit actuellement d'une nouvelle plaque, l'ancienne se trouve au musée.

Si vous passez un jour par Pegau, ville où l'Empereur établit son quartier-général au lendemain de la bataille -- la maison porte un plaque rappelant cet événement-- ne manquez pas de passer dans la Schlossergasse, rue donnant sur la grand-place.  Au numéro 15 , vous aurez la surprise de voir une série de belles fresques modernes, portraits de Blücher, Scharnhorst et Wittgenstein, mais aussi de Napoléon et de Ney.


Après Lützen, Ney perd son chef d'état-major, le génial Jomini, qu'il protège depuis Boulogne ; ce dernier, dont Berthier a refusé la nomination comme général de division, déserte pour devenir conseiller du Tsar. Cette décision funeste jouera un rôle non négligeable dans la chute de l'Empire... Ney essuie après cela –et il ne s'agit sans doute pas d'un hasard– un sévère échec à Dennewitz, encourant la colère de Napoléon.

Le monument au général Bülow.
 

L'église de Dennewitz.

 

Ney sert courageusement à Leipzig, où il est à nouveau blessé.

16- 18 OCTOBRE 1813 : BATAILLE DE LEIPZIG

Apelstein 41 Ney (Sellerhausen, Volksgarten)

Ce petit obélisque marque la position défensive de Ney au nord-est de Leipzig, le 18.  Ney avait sous ses ordres les troupes de Dombrowski (27ème Division polonaise, Apelstein 37), Marmont (VIe Corps, Apelstein 29) et Reynier (VIIe Corps, Apelstein 39), qui défendaient les faubourgs de Halle et Rosenthal. Ils affontaient les troupes de Benningsen (28), Blücher (36) et Bernadotte (38).

 

 

N.

NEY

Prinz v.d.

MOSKWA

linker Franz.

Flügel

 

 

 

 

 

N - Schlacht bei Leipzig am 18. October 1813 41. Dr. Theodor Apel 1863

L'année suivante, il participe encore héroïquement à la campagne de France.

Reims, Mont-Saint-Pierre.

Napoléon
dirigea
de ce lieu
la reprise
de
Reims
13 Mars 1814

 

Le commandant Lachouque, qui devait avoir de meilleurs yeux que moi, a réussi à discerner sur les autres côtés du monument les noms de :
Marmont, Ney, Berthier, Lefebvre, Bertrand, Drouot, Friant. Lagrange, Ricard, Exelmans, Krasinski, Defrance, Arrighi, Bordessoulle, Pierre Boyer. Sébastiani, Colbert, Letort, de Ségur, Merlin, Pelleport, Piquet.

En fait, la carte postale ancienne montre que les noms étaient bien plus lisibles à l'époque... sur l'ancien monument.

En effet, un examen attentif nous montre que, malgré des similitudes, il ne s'agit pas du même obélisque !

 

 

État-Major entourant Napoléon Ier
dans la nuit du 13 mars 1814 :

Marmont                  Berthier

Ney                          Lefèvre

Drouot                    Bertrand

 

Son nom figure sur une des pierres dans le parc de la Haubette

Hélas, influencé par Talleyrand, il est un des principaux responsables qui poussent l'Empereur à abdiquer après la capitulation de Paris. Après la défection de Marmont, il est l'un des premiers à exiger le départ de l'Empereur et à se rallier à Louis XVIII.

Pendant la première Restauration, il est couvert d'honneurs. Du moins, en apparence. Les émigrés, revenus au pouvoir, lui font sentir qu'il n'est pas à sa place entre eux. S'il le supporte pour lui, il ne souffre pas qu'on manque de respect à sa femme. Son attachement au nouveau régime en prend un coup...

Lorsque l'Aigle revient de l'île d'Elbe, Ney se précipite aux Tuileries pour assurer à Louis XVIII qu'il va « ramener l'Usurpateur dans une cage de fer »... Au sujet de quoi Louis XVIII aurait déclaré plus tard « Je ne lui en demandais pas tant... » . D'autant que le flottement de ses troupes amène finalement le Maréchal à se rallier : « On ne peut arrêter l'eau de la mer avec les mains. »

Napoléon s'apprête à livrer sa dernière bataille et, malgré ses préventions contre lui, il rappelle Ney le 11 juin, donc à peine une semaine avant Waterloo. Ney, livré à lui-même, n'est pas très habile dans la gestion de la bataille de Quatre-Bras, ce qui empêche la victoire de Ligny d'être décisive.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La ferme de Gémioncourt, au sud des Quatre-Bras.

 

Mais Ney n'est pas le seul à avoir commis de lourdes erreurs ce jour-là !

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    La ferme du Chantelet, où Ney passa la nuit du 17 au 18 juin 1815.

 

 

 

Ferme du chantelet

le maréchal Ney

duc d'elchingen

prince de la moskowa

logea dans cette ferme

du  17 au 18 juin 1815.

                        a.c.m.n.  1987

 
 

Bien que n'y ayant pas logé, il figure sur la plaque commémorative portant les noms de tous ceux qui étaient présents au Caillou, les 17 et 18 juin 1815, dans l'antichambre de la chambre de l'Empereur, pièce qui était sans doute la salle à manger en 1815, car Ney y fut bel et bien présent.

À Waterloo, le héros charge véritablement comme un fou furieux. Malgré le célèbre « Venez voir comment meurt un Maréchal de France », la mort ne veut pas de lui en ce jour funeste.

Après la deuxième abdication, Fouché, alors ministre de la Police, lui aurait donné deux passeports pour fuir en Suisse ou aux États-Unis. mais Ney aurait préféré rester en France. Le 31 juillet, il arrive chez sa cousine, Madame de Bessonie, au château de Bessonie, à Bessonies, dans le Lot. Des voisins alertent le préfet du Cantal qui fait cerner le château par les gendarmes. Ney est arrêté le 3 août 1815   Il aurait été trahi par Jean Baptiste de La Tour de La Placette lors du passage de celui-ci dans sa demeure à Cayrols.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le château de Bessonies,  à 35 km au SO d’Aurillac : une plaque indique :  

C’EST EN CE LIEU QUE LE MARÉCHAL NEY (1769-1815)
SE RÉFUGIA, ACCUSÉ DE TRAHISON PAR LES BOURBONS

 Source :  http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Bessonies_1.JPG

 

Le château de Bessonies, restauré, se visite maintenant. A voir surtout la chambre, et sa petite bibliothèque attenante, où logea le maréchal Ney. Remises en état, ces deux pièces comportent encore les véritables meubles et l'agencement tels que les a connu brièvement Ney. Une statue de cire de ce dernier, don de l'ancien musée de cire d'Aurillac, a été installée dans la bibliothèque et rappelle ainsi cet épisode.

http://www.chateau-bessonies.com/

Enfermé à Aurillac jusqu’au 14 août, il est transféré à Paris, à la Conciergerie le 19 du même mois pour être jugé. Il est transféré ensuite à la prison du Luxembourg.


Et c'est alors ce qu'on a appelé un "procès de lâches". Afin de sauver son client, son avocat fait observer que Sarrelouis, ville natale de Ney, n'étant alors plus française, le Maréchal ne se trouvait plus soumis à une juridiction française. Pair de France, Ney ne voulut pas de cette échappatoire et protesta avec véhémence : « Je suis Français et je mourrai Français ! »

Il lui restait à mourir sous des balles françaises. A 8 heures du matin, le 7 décembre 1815, on avertit le Maréchal que le moment était venu. Il passa une redingote bleue, prit un chapeau rond et descendit d'un pas ferme et tranquille, au milieu d'une haie de militaires rangés sur les degrés de l'escalier du Luxembourg. Le cortège traversa le jardin du palais, et sortit par la grille du côté de l'Observatoire.

Le Maréchal fit quelques pas, et, arrivé prés du mur d'un jardin situé le long de la rue d'Enfer, il se plaça devant le piquet d'exécution et demanda à l'officier : « Suis-je à l'endroit choisi ? » On lui répondit affirmativement, et on lui proposa de se mettre à genoux et de se laisser bander les yeux. « Ignorez-vous, dit-il, que depuis vingt-cinq ans j'ai l'habitude de regarder en face la balle et le boulet ? » Puis il ajouta : « Je jure, en face de Dieu et des hommes, que je n'ai jamais été traître à ma Patrie ! J'eusse aimé mieux mourir pour mon pays, mais c'est encore ici le champ de l'honneur. Vive la France ! »

Il allait parler encore, quand le général comte de Rochechouart ordonna aux soldats de faire leur devoir. Le maréchal ôta son chapeau, et, posant la main droite sur son coeur, il eut encore le temps de dire : « Mes camarades, hâtez-vous et tirez là ! »

Aussitôt, il tomba foudroyé par dix balles, dont huit au moins étaient mortelles. Il avait quarante-six ans.

 

Ney n'est qu'un cas parmi d'autres ! Il y eut 19 condamnations à mort, rien que de généraux, sans compter les autres grades !
- Les frères Faucher
- La Bédoyère
- Chartrand
- Mouton-Duvernet
- La Vallette
- Lefebvre-Desnouettes
- De Belle
- Travot
- Gruyer
-Boyer
-Bonnaire
Et des dizaines d'exécutions, sans compter les "exécutions extrajudiciaires" (lynchages, comme celui du maréchal Brune.

Rappelons aussi que toutes ces exécutions ont été en violation flagrante des accords de capitulation obtenus pas Davout !

 

La célèbre statue de Ney par Rude à Paris (6ème), avenue de l'Observatoire. Le Maréchal fut fusillé le 7 décembre 1815 à l'emplacement approximatif du numéro 43 (inexistant) de cette avenue, c'est-à-dire à l'endroit de la bouche de métro.  La statue a été déplacée à son emplacement actuel au moment de la construction de la ligne du RER.

 

 

 

 

        

 

 

Trois photos qui valent un long discours : les titres et les batailles du "Brave des Braves".

Panorama permettant de voir l'emplacement d'origine (RER) de la statue et le nouveau (à droite).

 

 

La tombe du "Rougeaud" au cimetière du Père-Lachaise (29ème division) est une des plus célèbres et, comme on peut le voir, elle est encore régulièrement fleurie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voici quelques personnalités inhumées dans le même caveau :

• Pierre César Auguié (1739-1815).
• Charles Gamot (1766-1820).
• Comte Antoine de Berthollet-Campan (1786-1821).
• Eugène Ney (1806-1845), chargé d’affaires de France au Brésil.
• Michel Napoléon Ney de la Moskowa (1837-1852).
• Michel Ney, Duc d’Elchingen (1804-1854), général de brigade mort au cours de la guerre de Crimée. Seul son cœur fut ramené de Gallipoli.
• Marie Joséphine Souham (1801-1889), épouse du précédent et veuve de Bourdon de Vatry, mère d’Henri Souham.
• Joseph Napoléon Ney, Prince de la Moskowa (1803-1857), sénateur, général de brigade.
• Charles Henry Gamot (1800-1877), receveur général des Finances.
• Michel Aloïs Ney, duc d’Elchingen (1835-1881), général de brigade.
• Henri Ney, Prince de La Moskowa (1812-1882), général de division, sénateur, aide de camp de Napoléon III.
• Marguerite Ney d’Elchingen ( ?-1905)
• Clothilde Ney d’Elchingen ( ?-1905)
• Prince Eugène de Murat (1875-1906), décédé à Mitterteich en Bavière.
• Prince Pierre Alexandre Joachim Napoléon Murat (1889-1926), dépouille transférée en 1930 dans la sépulture des Princes Murat.
• Georges Romain ( ?-1927) Décédé à Fez.
• Léon Napoléon Michel Ney d’Elchingen, Prince de la Moskowa (1870-1928), époux d’Eugénie Bonaparte (1872-1949).
• Charles Aloys Jean Gabriel Ney, Prince de la Moskowa (1873-1933), décédé à Genève.
• Germaine Roussel (1873-1930), épouse du précédent et sœur de l’écrivain Raymond Roussel.

L'ACMN a entrepris, par l'entremise du président et Me Michel Pierre, de nombreuses démarches, pour entamer la restauration de la tombe du maréchal Ney.

IV. — JUGEMENT DE NAPOLÉON

D'une note dictée par Napoléon à son secrétaire Méneval, pour être insérée dans les lettres patentes conférant à Ney le titre de duc d'Elchingen :
« Ney, duc d'Elchingen, pour la bravoure distinguée et les grands talents qu'il a déployés dans toute sa carrière militaire, ayant dans toutes les circonstances puissamment contribué à la prospérité de nos armes. Nous avons surtout remarqué ses belles dispositions et son intrépidité à la journée d'Elchingen, qui préluda si heureusement à la journée d'Ulm. »

Après la retraite de Russie :
« J'ai deux cents millions dans mes caves, je les donnerais pour Ney! »

A Sainte-Hélène, parlant de son retour en 1815 :
« Il est sûr qu'il avait été assez mal pour moi ; mais le moyen d'oublier un si beau courage et tant d'actes passés! Je lui sautai donc au cou en l'appelant le Brave des braves, et dès cet instant tout fut comme jadis. »

Parlant de son procès :
« Ney, aussi mal attaqué que mal défendu, a été condamné par la Chambre des Pairs en dépit d'une capitulation sacrée. On l'avait laissé exécuter, c'était une faute de plus : on en avait fait dès cet instant un martyr... Le pardon de Ney n’eut été qu’une preuve de la force du gouvernement et de la modération du prince. On dira peut-être qu'il fallait un exemple ; mais le maréchal le devenait plus sûrement par un ‘pardon, après avoir été avili par un jugement. C'était pour lui une véritable mort morale qui lui ôtait toute influence, et cependant le coup de l'autorité était porté, le souverain satisfait et l'exemple accompli. »

 

ÉTATS DE SERVICE DE  MICHEL NEY
DUC D'ELCHINGEN, PRINCE DE LA MOSKOWA,
NÉ LE 10 JANVIER 1769, A SARRELOUIS

GRADES, CORPS ET DESTINATIONS
Hussard au 4e régiment,.6 décembre 1788 ; fourrier, 1er janvier 1791 ; maréchal des logis, 1er février 1792 ; maréchal des logis chef, 1er avril 1792 ; adjudant, 14 juin 1792 ; sous-lieutenant, 20 octobre 1792 ; lieutenant, 5 novembre 1792 ; capitaine, 25 avril 1794; adjudant général, chef de brigade, 10 décembre 1794; général de brigade, 1er août 1796 ; général de division, 28 mars 1799 ; inspecteur de cavalerie, 24 juillet 1801 ; commandant la cavalerie de l'armée de Saint-Domingue; ministre plénipotentiaire et général en chef de l'armée française en Helvétie, 1er novembre 1802 ; commandant en chef le camp de Compiègne, 28 décembre 1803 ; maréchal de l'Empire, 19 mai 1804 ; commandant le 6e corps de la Grande Armée, en 1805 ; commandant le 3e corps, en 1812 ; commandant en chef les 3e, 4e et 7e corps, en 1813 ; la 1ère division des voltigeurs de la garde, en 1814. Mort à Paris, le 7 décembre 1815.

CAMPAGNES
A fait toutes les campagnes de la Révolution et de l'Empire, aux armées de la Moselle, de Sambre-et-Meuse, d'Angleterre, du Rhin, du Danube, d'Autriche, de Prusse, d'Espagne, de Russie et de France.

 

DÉCORATIONS  
ORDRE DE LA LÉGION D'HONNEUR
-
Chevalier, 2 octobre 1803. grand officier, 14 juin 1804; grand-croix, 2 février 1805.
ORDRES ÉTRANGERS
-
Brésil : Christ, grand-croix, 28 février 1806.

ADDITION AUX SERVICES ET DÉCORATIONS
Chef de la 7e cohorte de la Légion d'honneur, 1804; duc d'Elchingen, 1808 ; prince de la Moskowa, 1813 ; commandant en chef du corps royal des dragons, chasseurs et lanciers de France, 20 mai 1814 ; gouverneur de la 6e division militaire, juin 1814 ; commandant l'aile gauche de la Grande Armée, 1815.

 


Texte : d'après de Beauregard, Gérard, Les Maréchaux de Napoléon, Mame, Tours, s.d. (1900).

Il existe à Paris une autre statue de lui, rue de Rivoli, par Coutalpas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et un buste, au château de Versailles.

© D. Timmermans

Hommage inattendu : en 1915, la Royal Navy mit en service un HMS Marshal Ney. Lancé le 17 juin 1915, commissionné en août 1915, il fut hélas démoli en 1957.


Author Royal Navy official photographer
Permission Crown Copyright expired (50 years)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Classe_Marshal_Ney
https://en.wikipedia.org/wiki/HMS_Marshal_Ney

 

 


Collection Hachette : Maréchaux d'Empire, Généraux et figures historiques (Collection de l'auteur)


Collection Del Prado : Les plus grands commandants des Guerres napoléoniennes (Collection de l'auteur)

 

Bibliographie:

De Beauregard, Gérard, Les Maréchaux de Napoléon, Mame, Tours, s.d. (1900).

F. G. Hourtoulle, Ney, le Brave des Braves, Lavauzelle, 1981.

Éric Perrin, Le Maréchal Ney, Éditions Perrin, 1993.

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