Maximilien-Sébastien FOY
Ham (Somme) 3 février 1775 - Paris 28 novembre 1825
général de division - comte de l'Empire
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Maximilien Foy est né le 3 février 1775 à Ham, dans la Somme, fils de Florent Sébastien Foy, marchand et d'Élisabeth Visbecq. Il entre comme aspirant au corps de l'artillerie à l'École de La Fère, le 1er novembre 1790, à l'âge de 15 ans. Il passe sous-lieutenant élève à l'École d'artillerie de Châlons, 1er mars 1792; lieutenant en 2nd au 3e régiment d'Artillerie à Pied, le 1er septembre 1792 et employé à l'armée du Nord, sous Dumouriez. Combat à Jemappes. Il passe lieutenant en premier au régiment d'Artillerie à Cheval en mars 1793, puis capitaine le 15 avril 1793; capitaine-commandant, 1er septembre 1793.
Il montre une première fois son intérêt pour la politique en prenant parti pour les Girondins et en 1794, il est arrêté par Joseph Le Bon à Cambrai pour avoir soutenu la cause libérale. Cité devant le tribunal révolutionnaire pour avoir tenu des propos "inciviques" il est condamné à la destitution pour avoir indûment touché une ration de fourrage pendant un mois, 13 juin 1794. La sanction est clairement politique.
Remis en liberté après le 9 thermidor. Sa condamnation est annulée par décret de la Convention du 25 mars 1795 et il est réintégré à cette date comme capitaine de la 5e compagnie du 2e régiment d'Artillerie à Cheval à l'armée de Rhin-et-Moselle, 15 juin 1795. Il sert au passage du Rhin, puis à Offenbourg, fin juin 1796 ; sous Abbatucci à Kamlach, 13 août 1796; puis à la défense de la tête de pont de Huningue, 30 novembre ; blessé au passage du Rhin à Diersheim, près de Kehl, le 20 avril 1797; chef d'escadrons, 23 juin 1797; sert sous Schauenburg en Suisse en 1798, puis à l'armée d'Helvétie, sous Oudinot, 1799. Il sert à Feldkirch, à la prise de Schaffhouse; adjudant-général chef de brigade provisoire le 31 juillet 1799; commandant l'artillerie de la division Lorge à Zurich, 25-26 septembre 1799; chef de brigade du 5e régiment d'Artillerie à Cheval pour prendre rang du 25 septembre 1799, 13 mars 1800. À la division Lorge en avril 1800. Il sert sous Lecourbe à Engen, 3 mai 1800, Moesskirch, 5 mai ; Biberach, 9 mai ; puis à Altrach ; chef d'état-major de la division Lorge, 24 mai. Chargé de commander les troupes dans la vallée de la Reuss, 2 juin; traverse la Suisse avec Moncey pour rejoindre l'armée de Réserve ; fait fonction de chef d'état-major de la division Boudet sous Moncey à l'armée d'Italie, 5 juillet 1800.
Employé près le corps de troupes dans la République Cisalpine, 20 juin 1801. ll reçoit l'ordre de rejoindre son régiment en France le 6 août 1801. Il continue à affirmer ses opinions politiques de républicain convaincu et, malgré son admiration pour Bonaparte, il vote contre le Consulat à vie. Lors de la mise en jugement de Moreau, une adresse où la conduite politique de ce dernier était incriminée fut présentée à la signature du colonel Foy, qui refusa de l'apposer en disant : « Qu'il était militaire et non pas juge. » Foy vote également contre l'Empire. Sa carrière en est freinée, mais cela ne l'empêche pas de continuer fidèlement à servir.
Il organise la défense des côtes de la 16e division militaire, 1803;commandant les batteries mobiles du camp de Boulogne. septembre 1803; chef d'état-major de l'artillerie du camp d'Utrecht, 1804; puis du 2e Corps de la Grande Armée sous Marmont, 30 août 1805 ; commandant l'artillerie du Corps du Frioul, 1806.
Le 20 avril 1807, il épouse Elisabeth-Augustine Daniels, la belle-fille du général Baraguey d'Hilliers. Le couple eut cinq enfants. Foy part ensuite en mission à Constantinople avec Sébastiani, 1807. Il organise alors la défense des Dardanelles; chevalier de l'ordre du Croissant de Turquie, 1807.
Il sert ensuite au Portugal sous Junot, fin 1807. Il est chargé de l'inspection des places de guerre au Portugal en décembre 1807, commande l'artillerie de réserve et est blessé à Vimeiro le 21 août 1808.
Monument commémoratif de la bataille de Vimeiro, livré le 21 août 1808.
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L'inscription sur le monument :
"L’expédition
britannique, sous le commandement du général Wellesley, débarquée à Lavos et
réunie aux troupes portugaises, marcha sur Lisbonne et battit les avant-postes
ennemis à Roliça, puis, étant attaquée par l’armée commandée par le général
Junot dans la région de Vimeiro, remporta sur elle une glorieuse victoire."
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Panorama du champ de bataille de Vimeiro, à partir des
positions britanniques, axe de l'attaque de la division Maransin.
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L'église de Vimeiro
Carte de la bataille de Vimeiro sur la place du
village, près du très beau musée (faïence).
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Il obtient une dotation de 500 francs de rente annuelle, 17 mars 1808. Foy est nommé général de brigade le 3 novembre 1808; commandant la 1e brigade de la division Heudelet au 8e Corps de l'armée d'Espagne, 17 novembre 1808. Il passe avec sa division au 2e Corps sous Soult, 2 janvier 1809. Sert à la Corogne, 16 janvier 1809, puis à Villaza, Ruyvaëns, Carvalho. Il est blessé devant Braga, 20 mars. La prise de Porto manque de lui être fatale. Il est presque égorgé le 27 mars, en allant sommer l'archevêque d'ouvrir les portes de la ville aux Français. Capturé malgré le drapeau blanc, maltraité par les milices portugaises, dépouillé de ses vêtements et jeté dans un cachot, il est heureusement délivré par les troupes françaises, 29 mars, deux jours plus tard.
Il est vainqueur à Arroyo del Puerco, puis à Caceres. Bat en retraite sans se laisser entamer, mars 1810. Obtient une dotation de 4.000 francs de rente annuelle sur le département de Rome, 15 août 1810. Baron de l'Empire, 9 septembre 1810, il est grièvement blessé à Bussaco, 27 septembre 1810.
Le moulin de Moura près de Bussaco, postes de commandement du Maréchal Masséna lors de la bataille.
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Il sert aux Arapiles, 22 juillet 1812, puis participe à la retraite sous Clauzel, 22 juillet-18 septembre.
Le champ de bataille des Arapiles : positions de la division Foy à Calvarassa de Arriba. Au centre, au bout du sentier, on distingue la chapelle de l'ermitage Nuestra Seňora de la Peňa.
Vue d'est en ouest vers les positions alliées. Au centre gauche, on distingue l'Arapil chico (petit Arapile) et à sa gauche (donc plus au sud) l'Arapil grande (position de Marmont).
Cliquez sur le panorama pour l'agrandir.Le premier panneau de la "Route des Arapiles". au centre, portrait du général Foy.
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La chapelle de l'ermitage Nuestra Seňora de la Peňa, position occupée au début de la bataille par la division Foy. celle-ci joua un rôle très important et empêcha que la défaite française devint une déroute totale.
Sous Souham, 18 septembre; sert à Villahoz et entre à Burgos le même jour. Prend Palencia, 21 octobre, Simancas, 28 octobre, et franchit le Douro; s'empare de Castro-Urdiales, 11 mai 1813, défend Tolosa; blessé à Mondragon, 22 juin 1813. En apprenant la perte de la bataille de Vitoria (21 juin 1813), le général Foy se hâte de rassembler ses troupes pour se porter sur Tolosa. Il arrive dans celle ville presqu'en même temps que le général Graham, qui s'avançait pour lui couper la retraite. Après avoir combattu pendant quelque temps, le général Foy réussit à effectuer sa retraite sur Irun. Il rentre en France par Pampelune et la vallée de Bastan; commandant la 1ère division sous Reille à l'armée du Midi, 16 juillet; sert au combat de Cubiry, 25-28 -juillet, à Irun, 31 août; vainqueur à Maya, 10 novembre; repoussé sur la Nive, 9 décembre 1813. Il combat sous Reille à Saint-Pierre d'Irube, 10-12 décembre; sous d'Erlon du 12 décembre 1813 au 5 janvier 1814.
Le 27 février 1814, à la bataille d'Orthez, Foy est blessé à Orthez d'un éclat d'obus à l'omoplate.
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Après la chute de l'Empire, il est employé dans la 14e division militaire, mai 1814. Louis XVIII le nomme chevalier de Saint-Louis, 8 mai 1814, puis Grand-Officier de la Légion d'honneur, 29 juillet,1814. Inspecteur général d'infanterie pour 1815 dans la 12e division militaire, 30 décembre 1814. Il accueille avec soulagement autour de l'Empereur et proclame l'Empire à Nantes 24 mars 1815 .
Il est nommé commandant de la 9e division d'infanterie au 2e Corps d'observation, le 23 avril 1815.
C'est avec cette division qu'il fera la campagne de Belgique de 1815. Comte de l'Empire, 15 mai 1815.
Il combat aux Quatre-Bras, le 16 juin, mais est blessé d'une balle qui lui traversa l'épaule droite à l'attaque d'Hougoumont, 18 juin 1815, ce qui n'empêche pas de rester à son poste. C'est la 15e et dernière blessure de sa carrière !
Le général Foy est blessé pour la 15e fois à l'assaut du Goumont.
Il est mis en non-activité après le licenciement de l'armée (1er août 1815), mais et ne subit pas d'autre représailles à la Deuxième Restauration. Compris comme inspecteur général d'infanterie dans le cadre d'organisation de l'état-major général, 30 décembre 1818; inspecteur général du 3e arrondissement d'infanterie (16e et 2e divisions militaires), 16 juin 1819.
La paix lui permet de se tourner à nouveau vers la politique : élu député libéral du collège du département de l'Aisne, 11 septembre 1819, par 622 voix sur 1.089 votants et 1.4,95 inscrits. Il est réélu le 25 février 1824
- 1e dans le 2e arrondissement de l'Aisne (Saint-Quentin) par 192 voix contre 134 à M. de Marolles sur 336 votants et 3.58 inscrits;
- 2e dans le 3·arrondissement de l'Aisne (Vervins) par 117 voix contre 109 à M. de Nicolai sur 231 votants et 247 inscrits;
- 3e dans le 1er arrondissement de Paris par 814 voix sur 1.523 votants.Il opte pour Vervins et est remplacé à Saint-Quentin par Labbey de Pompières et à Paris par Dupont de l'Eure. À la chambre des députés, il déploie un grand talent oratoire, défendant les principes constitutionnels et les sentiments patriotiques, ne cessant de s'opposer aux gouvernements de la Restauration. Il fut l'un des chefs de file de l'opposition libérale, défendant notamment la charte, les droits acquis et se prononça en faveur de l'école unique. Ses pairs l'ont honoré en érigeant une statue dans les couloirs de l'Assemblée.
Maximilien Foy meurt d'une maladie de cœur à Paris, le 28 novembre 1825, au 62 rue de la Chaussée-d'Antin, Paris 9e.
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Il est remplacé à Vervins comme député par le général Sébastiani, 27 janvier 1826. Son enterrement est l'occasion d'une immense démonstration contre le régime. Un très grand nombre de ses concitoyens l'accompagne au Père-Lachaise et une souscription nationale ouverte en faveur de sa famille rapporta près d'un million de francs. Ceci permit ériger un magnifique monument au Père-Lachaise, dans la 28e division.
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Ce monument, un des plus grandioses du Père-Lachaise, est orné de trois magnifique bas-reliefs par David d'Angers.
Le premier illustre la carrière militaire du général, plus particulièrement ces combats en Espagne..
Le second témoigne de sa carrière d'homme politique et
d'orateur. David d'Angers l'a représenté, entouré de quelques parlementaires :
Daunou, Chauvelin, Jacques Laffitte, Chateaubriand, Royer-Collard, Dupin aîné,
Kératy, le général Gérard, Camille Jordan, l'abbé de Pradt, Caumartin,
Lafayette, Casimir Perrier, Étienne, Benjamin Constant, Bodin et Guizot.
Le troisième rappelle l'événement important que fut son enterrement comme démonstration de l'opposition des libéraux à l'Ancien régime. ils sont représentés : Victor Hugo, Kératy, Prosper Mérimée, David d'Angers lui-même, le colonel Favier (près d'un soldat de l'Empire),
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Au pied du monument, on trouve la tombe du général de division Adrien Hyppolite Arthur Foy (1793-1877), où repose également le général de brigade Frédéric Foy (1822-1877), le troisième fils de Maximilien (voir ci-dessous).
Ses Discours, avec notice biographique, ont été publiés dans 1826. On a aussi de lui une Histoire des guerres de la Péninsule sous Napoléon, publiée en 1827, Paris, 4 volumes in-8. Petite anecdote : le jeune Alexandre Dumas lui rendit visite le 1er avril 1823 et obtint de lui la recommandation qui lui permit d'entrer au service du Duc d'Orléans.
Son épouse, Elisabeth-Augustine Daniels, décéda le 27 septembre 1868. Ils eurent dont cinq enfants :
I. - Maximilien-Sébastien-Auguste-Arthur-Louis (dit Fernand) deuxième comte de Foy, ministre plénipotentiaire, pair de France (19 novembre 1831). Né à Ham, 20 juin 1815, soit deux jours après Waterloo !
Décédé 1er novembre 1871 ; marié, 24 février 1830, à Louise-Amable-Caroline-Albertine Germain de Montforton, décédée 19 janvier 1862, fille du comte de l'Empire, dont trois enfants :1º Fernand-Frédéric-Maximilien Foy ; né en 1840, décédé 21 octobre 1866 ;
2º Arthur-Fernand-Maxime-Tiburce comte Foy ; marié, mars 1870, à Marie Gérard, dont : a) Max ; b) Henri ; c) Tiburce.
3º Jeanne-Elisabeth-Louise : mariée en 1860, à Léon-Louis Tresvaux, comte de Berteux.
II. - Tiburce vicomte Foy, préfet Officier de la Légion d'honneur né 26 août 1816, décédé 7 septembre 1870, sans postérité.
III. - Maximilien-Sébastien-Frédéric Foy, général de brigade, commandeur ; né en 1825, décédé 11 novembre 1877 ; marié, 11 juin 1864, à Isabelle-Blanche Piscatory, dont un fils, Théobald vicomte Foy, conseiller général d'Indre-et-Loire (1892) ; né 8 mars 1866.
IV. - Isabelle-Joséphine-Maximilienne Foy ; mariée à Joseph-Henri Galos, député.
V. - Blanche-Hélène Foy ; née 6 mars 1814, décédée 4 juillet 1891 ; mariée, mars 1834, à Théobald-Emile Piscatory, pair de France, dont une fille, Isabelle, ci-dessus
Le nom du général Foy est inscrit au côté Ouest de l'Arc de Triomphe de l'Etoile.
Sources :
Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père-Lachaise, Mémoire et Documents, 2006.
Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852.
SIX, Georges, Dictionnaire biographique des Généraux & Amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814), Saffroy, éditeur, Paris,1934.