CAMPAGNE DE 1805

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- en Bavière :

07-08/10/1805 Donauwörth

09-11/10/1805 Augsburg

11/10/1805 Haslach
11/10/1805 Jungingen

14/10/1805 Elchingen
15-17/10/1805 Ulm

22-23/10/1805 Augsburg

Octobre 1805 : combats autour et capitulation d'Ulm

Résumé de la campagne
L'armée française, réunie depuis deux ans sur les côtes de la Manche aux camps de Boulogne et d'Ostende, paraissait prête à effectuer une invasion en Angleterre, lorsque l'Autriche, déclarant la guerre à la France, vint conjurer l'orage qui grondait sur la Grande-Bretagne. Cette puissance entrait en lice soutenue par les subsides de l'Angleterre et une armée russe; mais celle-ci, encore éloignée du théâtre de la guerre lorsque les hostilités commencèrent ,ne prit aucune part aux premières opérations de la campagne, et ce ne fut que quelques jours avant son entrée à Vienne que l'armée française se mesura sérieusement avec elle.  L'empereur Napoléon ayant appris que l'armée autrichienne, entrée en Bavière, avait chassé l'électeur de Munich et s'avançait sur le Rhin (2), ordonna à l'armée française la levée des camps et la dirigea tout entière vers l'Allemagne. Jamais marche d'une nombreuse armée ne fut ni, si rapide ni si brillante.

Le 25 août elle était sur les bords de l'Océan, le 26 septembre elle passait le Rhin à Mayence, Mannheim, Strasbourg, et marchait en Souabe à la rencontre de l'ennemi, sans que des marches aussi pénibles eussent altéré l'ardeur belliqueuse qui l'animait. L'Autriche avait dirigé son attaque sur deux points principaux. Une armée, sous les ordres de l'archiduc Charles, se porta vers l'Italie, et une seconde, que commandait l'archiduc Ferdinand ,ayant sous lui le général Mack, envahissant la Bavière, marcha sur le Haut -Rhin, s'appuyant par le Tyrol à l'armée du prince Charles. Cette armée de Bavière s'avançant par la rive droite du Danube, et ayant sa droite à ce fleuve, sa gauche au lac de Constance, occupait tous les débouchés de la forêt Noire. Le général ennemi pensait, et avec raison, que si les Français venaient l'attaquer de front sur ce terrain difficile, coupé dans tous les sens par de nombreuses rivières, d'âpres montagnes, d'épaisses forêts et de défilés multipliés, il pourrait facilement se maintenir et attendre dans cette forte position l'arrivée de l'armée russe. La possession de cette position avait paru d'une telle importance au cabinet de Vienne, qu'il s'était hâté de la faire occuper ayant la jonction de ses alliés, dans la crainte que les Français ne s'en rendissent maîtres. Aussi le général Mack, satisfait d'avoir réussi dans cette première opération de la campagne, et arrêtant son mouvement offensif, ne songea plus qu'à la défensive. Comme les gens à courte vue, il pensait qu'ayant déjà heureusement exécuté une partie de ses projets, tout allait concourir à leur entière exécution; que son plan de campagne étant le meilleur possible, les Français ne pouvait attaquer que sur le point prévu, et que dès lors les chances de la guerre seraient toutes en sa faveur. Aveuglement de l'amour propre, qu'il allait payer bien cher !

Deux armées françaises furent opposées aux armées ennemies: celle d'Italie, aux ordres du maréchal Masséna, ayant sous lui le prince Eugène, vice-roi de ce royaume, s'opposa à la marche de l'archiduc Charles; l'empereur Napoléon, à la tête de l'armée campée sur les côtes, et des troupes françaises qui, sous les ordres du maréchal Bernadotte, occupaient le Hanovre, accourut en Allemagne. La position de l'armée ennemie sur la rive droite du Danube laissait à la disposition des Français tous les pays à la gauche de ce fleuve. Libre de ses mouvements, Napoléon en profita habilement. La cavalerie française, sous les ordres du prince Murât, ayant passé le Rhin à Strasbourg, s'avança jusqu'aux débouchés de la forêt Noire, et pendant trois ou quatre jours inquiétant par de fortes patrouilles les avant-postes autrichiens, attira sur ce point toute l'attention de l'ennemi, d'autant plus disposé à croire à une véritable attaque, que déjà deux fois pendant les guerres de la révolution les Français avaient par là pénétré en Allemagne. Pendant ce tems, le reste de l'armée française, filant tout entière sur le flanc droit de l'armée autrichienne, la débordait et s'avançait à marche forcée au cœur de la Bavière sur la rive gauche et parallèlement au Danube.

Elle avait passé le Rhin le 26 septembre; le 6 octobre elle arrivait sur le Danube, passait ce fleuve à Donauwoerth, et se trouvait à plusieurs marches derrière l'armée autrichienne, dont elle coupait les communications avec Munich et l'Autriche, ne lui laissant que la route du Tyrol pour retraite. Pivotant alors sur le centre, l'aile gauche de l'armée française marcha vers cette route, et par la prise de Memmingen (13 octobre) ôta tout espoir de salut à l'ennemi. Ce mouvement exécuté en si peu de tems quoique sur une échelle si large, cette hardie et savante manœuvre, avaient déconcerté tous les calculs du général autrichien. Dès qu'il eut connaissance de la marche des Français sur son flanc droit, il quitta sa position, désormais inutile, et dirigea en toute hâte les corps les plus rapprochés du point menacé vers Ulm, sur le Danube. Les autres corps suivirent ce mouvement à plus ou moins de distance, selon leur éloignement respectif. La place d'Ulm, où dès l'ouverture de la campagne le général ennemi avait fait élever des fortifications pour assurer son aile droite, par suite des manœuvres des Français, allait donc servir d'appui à l'aile gauche autrichienne. Mais ce changement de front en arrière, si subitement nécessité, cette nouvelle base d'opérations à établir sous le canon ennemi, présentaient trop de difficulté par la nature des choses mêmes, par celle du terrain, par la lenteur allemande, pour que le général Mack pût se tirer d'un si mauvais pas sans éprouver un grand échec. Il ne lui restait qu'un parti à prendre, celui de réunir son armée et de s'ouvrir un passage en tombant sur un des corps de l'armée française. Au lieu de cela, il porta à la rencontre des Français, qui le prenaient à dos, les premières troupes qu'il trouva sous sa main, et les fit battre ainsi en détail, tandis qu'avec les corps les plus éloignés, et qui d'abord formaient son avant-garde, il vint occuper les positions d'Ulm. Devant cette place viennent se réunir plusieurs routes qui vont en Tyrol, en Autriche et en Bohême; le général autrichien avait conçu le projet de faire échapper ses divisions par chacune de ces différentes routes, espérant pouvoir les réunir plus tard sur un autre terrain; mais il ne s'aperçut pas qu'il était déjà trop tard, et que son ennemi, maître des deux rives du Danube, maîtrisait les événements et ayant déjà pris ou dispersé la moitié de l'armée autrichienne, allait couper toutes les communications à l'autre moitié.

Nous avons vu, aux combats d'Haslach, de Wertingen, de Guntzbourg, d'Albeck, de Leudsberg, de Memmingen, d'Elchingen et de Languenau (8, 10, 11 , 13, 14 et 15 octobre), comment les premiers corps autrichiens, se présentant morcelés, et dans tous les sens, avaient été détruits. Napoléon, en passant le Danube, avait supposé que l'armée ennemie, menacée d'être tournée, s'était hâtée de se retirer derrière le Lech pour gagner l'Inn, et que les corps qu'il avait atteints en étaient seulement l'arrière-garde; il se dirigeait en conséquence vers Munich, après s'être emparé d'Augsbourg, et était aux portes de cette capitale de la Bavière lorsque le combat d'Albeck (11 octobre) vint lui apprendre la faute du général Mack, resté à Ulm. Sans perdre de temps, le général français laisse sa cavalerie, un corps d'armée à la poursuite de l'archiduc Ferdinand, qui, quoique battu en diverses rencontres, était parvenu à se faire jour et fuyait vers la Bohême; avec le reste de l'armée il rétrograde sur Ulm, et par les deux rives du Danube il coupe toute communication à l'ennemi, qu'il parvient à renfermer et à resserrer jusque derrière les remparts de cette place. Depuis quelques jours le tems était horrible, une pluie abondante et continue avait rendu les chemins presque impraticables: on était dans la boue jusqu'aux genoux, et le Danube débordé empêchait l'arrivée des subsistances. Malgré cependant des courses aussi rapides, des fatigues et des privations de toute espèce, nos soldats, pleins d'une bouillante ardeur, demandaient le combat à grands cris. Ils s'indignaient que l'armée autrichienne n'eût point encore posé les armes, et l'assaut était la récompense qu'ils sollicitaient pour leur glorieux et pénibles travaux. Napoléon, ne le jugeant point nécessaire, après le combat d'Elchingen (14 octobre), fit proposer une capitulation au général Mack. Le prince de Lichtenstein, envoyé près de lui pour traiter, demanda que l'armée autrichienne fût renvoyée en Autriche, mais cette demande ne fut accordée qu'aux officiers, sous condition qu'ils ne serviraient point durant le cours de la présente guerre.

La capitulation fut acceptée et signée par le général Mack le 17 octobre. Elle portait que la place d'Ulm, avec tous ses magasins et son artillerie, serait remise aux troupes françaises le 25 octobre, si avant cette époque elle n'était point secourue; que l'armée autrichienne déposerait les armes sur les glacis et serait prisonnière à l'exception des officiers, qui retourneraient en Autriche. Deux jours après, le maréchal Berthier, autorisé par l'empereur Napoléon, ayant donné au général Mack sa parole d'honneur que la Bavière était déjà entièrement évacuée par le reste de l'armée autrichienne; que le maréchal Bernadotte était posté entre l'Inn et Munich; que le maréchal Lannes était à la poursuite de l'archiduc Ferdinand ; que le prince Murat, s'étant porté sur Nordlingen, avait fait capituler le corps du général Werneck, le 19; qu'enfin le maréchal Soult occupait les débouchés du Tyrol, et que par conséquent il ne pouvait être secouru; une seconde capitulation fut conclue, par laquelle la place d'Ulm devait être remise le 20 au lieu du 25. Le lendemain, l'armée ennemie défila et mit bas les armes. C'était un beau spectacle pour les troupes françaises, que celui de trente-trois mille hommes, ayant dix-huit généraux à leur tête, qui, le front courbé, venaient s'humilier et déposer cinquante drapeaux et des armes devenues inutiles dans leurs mains. L'empereur Napoléon ayant reçu les épées des généraux, les traita avec bonté et s'entretint avec eux pendant que leurs troupes défilaient. « Messieurs, leur dit-il, votre maître me fait une guerre injuste; je vous le dis franchement, je ne sais pourquoi je me bats. Je lui donne un conseil, c'est qu'il se hâte de faire la paix. C'est le moment de se rappeler que tous les empires ont un terme; l'idée que la fin de la dynastie de la maison de Lorraine serait arrivée doit l'effrayer. Je ne veux rien sur le continent. Ce sont des vaisseaux, des colonies, du commerce que je veux, et cela vous est avantageux comme à nous.» Le général Mack ayant répondu que l'empereur d'Allemagne ne voulait pas la guerre, mais qu'il y avait été contraint par la Russie. Napoléon répliqua vivement: « Il y a été contraint! En ce cas, vous n'êtes donc plus une puissance ? » Outre les trente-trois mille hommes qui venaient de défiler, on trouva encore dans Ulm trois mille blessés qui furent également prisonniers; de sorte qu'en y comprenant les pertes de l'armée ennemie dans les divers combats livrés depuis le commencement de la campagne, soixante mille hommes, quatre-vingts drapeaux, l'artillerie et les bagages attachés à ces troupes, étaient tombés au pouvoir des Français, qui n'avaient pas perdu au-delà de deux à trois mille hommes. Un succès aussi prodigieux, obtenu presque sans coup férir, était le résultat de manœuvres aussi rapides qu'habilement exécutées. Le 26 septembre l'armée française passait le Rhin; le 6 octobre le Danube et le Lech (à plus de quatre-vingts lieues du Rhin). Pendant qu'une partie rétrogradait pour cerner le général Mack, l'autre poursuivait l'archiduc Ferdinand, entrait dans Munich le 12, et le 15 poussait ses avant-postes jusque sur l'Inn. Elle avait donc, dans le court espace de vingt jours, délivré la Bavière, pris la moitié de l'armée autrichienne, dispersé l'autre moitié, et parcouru une distance de plus de cent trente lieues. Quelle est l'armée européenne, quelle est l'armée dans le monde entier qui pourra trouver dans ses fastes un tel exemple de marches et de triomphes si extraordinaires ? Le lendemain du jour où l'armée autrichienne se fut rendue prisonnière, l'empereur Napoléon adressa une proclamation à son armée. Il lui annonçait ses glorieux succès, lui faisait ses remerciements, et la préparait à recommencer une nouvelle campagne contre les Russes, qui s'avançaient sur l'Inn et ralliaient à eux les corps autrichiens fuyant de la Bavière. Voulant lui donner une récompense, il ordonna que toutes les contributions frappées sur les possessions de l'Autriche en Souabe le seraient spécialement au profit de l'armée, ainsi que la vente de tous les magasins pris à l'ennemi ; que le mois de vendémiaire, dans lequel venaient de se passer de si grands événements, compterait pour une campagne, et y serait, comme tel, évalué dans les pensions pour les services militaires.

(Éphémérides militaires depuis 1792 jusqu'en 1815, ou Anniversaires de la valeur française. Octobre. par une société de militaires et de gens de lettres, 1820 Pillet aîné (Paris) 1818-1820)

(1) Ouvrages publiés. Rapports français et étrangers. Documens, manuscrits communiqués.

(2) On rapporte que Napoléon, apprenant la déclaration de guerre de l'Autriche au moment où, sortant de table, il prenait du café, jeta avec violence sa tasse contre terre en s'écriant : "J'écraserai l'Autriche comme cette tasse."

 

- 21/10/1805 Trafalgar

 

- au Tyrol : 
31/10/1805 Pass Lueg,
02-03/11/1805 Pass Strub
04/11/1805 Scharnitz
04/11/1805 Leutasch
08/11/1805 Kufstein

- en Haute et Basse-Autriche :
28/10/1805 Haag
29/10/1805 Muhldorf - Burghausen - Braunau
31/10/1805 Lambach

01/11/1805 Altheim-Ried
02/11/1805 Haag
03/11/1805 Lambach

04-08/11/1805 : Linz
06/11/1805 Amstetten

09/11/1805 Strengberg
10/11/1805 Melk

11/11/1805 Dürrenstein
16/11/1805 Schöngraben, Hollabrunn

 

2 décembre 1805 : bataille d'AUSTERLITZ

 

1806

Cartes : Johnston, Alex. Keith, Atlas to Alison's History of Europe, William Blackwood and Sons, Edinburgh and London,  1848 et 1850.

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