28 octobre 1805 : Haag am Hausruck
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Haag, le 16 brumaire an XIV (28 octobre 1805): Treizième bulletin de la Grande Armée.
Le corps d'armée du maréchal Bernadotte est parti de Munich le 4 brumaire.
Il est arrivé le 5 à Wasserburg sur l'Inn, et est allé coucher à Altenmarck.
Six arches du pont étaient brûlées. Le comte Manucci, colonel de l'armée bavaroise, s'est porté de Roth à Rosenheim.
Il avait trouvé également le pont brûlé et l'ennemi de l'autre côté.
Après une vive canonnade, l'ennemi céda la rive droite.
Plusieurs bataillons français et bavarois passèrent l'Inn, et le 6, à midi, l'un et l'autre pont étaient entièrement rétablis ; les colonels du génie Moris et Somis ont mis la plus grande activité à la réparation desdits ponts ; l'ennemi a été vivement poursuivi dès qu'on a pu passer ; on a fait à son arrière-garde cinquante prisonniers.
Le maréchal Davoust, avec son corps d'armée, est parti de Freysing, et s'est trouvé le 5 à Mulhdorf ; l'ennemi a défendu la rive droite, où il avait établi des batteries désavantageusement situées.
Le pont était tellement détruit qu'on a eu de la peine à le rétablir.
Le 6, à midi, une grande partie du corps du maréchal Davoust était passée.
Le prince Murat a fait passer une brigade de cavalerie sur les ponts de Mulhdorf, a fait rétablir les ponts d'Oeting et de Marckhl et les a passés avec une partie de sa réserve.
L'empereur s'est porté de sa personne à Haag.
Le corps d'armée du maréchal Soult est bivouaqué en avant de Haag.
Le corps du général Marmont couche ce soir à Wihsbiburg ; celui, du maréchal Ney à Landsberg ; celui du maréchal Lannes sur la route de Landshut à Braunau.
Tous les renseignemens qu'on a sur l'ennemi portent que l'armée russe marche en retraite.
Il a beaucoup plu toute la journée ; tout le pays situé entre l'Iser et l'Inn n'offre qu'une forêt continue de sapins, pays fort ingrat.
L'armée a eu beaucoup à se louer du zèle et de l'empressement des habitans de Munich à lui fournir les subsistances qui lui étaient nécessaires
NAPOLÉON.
29 octobre 1805 Muhldorf - Burghausen - Braunau
Muhldorf am Inn
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Braunau, le 18 brumaire an 14 (30 octobre 1805): Quatorzième bulletin de la grande armée.
Le maréchal Bernadotte est arrivé le 8, à dix heures du matin, à Salzbourg. L'électeur en était parti depuis plusieurs jours ; un corps de six mille hommes qui y était s'était retiré précipitamment la veille.
Le quartier-général impérial était le 6 à Haag, le 7 a Mulhdorf, et le 8 à Braunau.
Le maréchal Davoust a employé la journée du 7 a faire réparer entièrement le pont de Mulhdorf. Le premier régiment de chasseurs a exécuté une belle charge sur l'ennemi, lui a tué une vingtaine d'hommes, et lui a fait plusieurs prisonniers, parmi lesquels s'est trouvé un capitaine de hussards.
Dans la journée du 7, le maréchal Lannes est arrivé avec la cavalerie légère au pont de Braunau. Il était parti de Landshut ; le pont était coupé. Il a sur-le-champ fait embarquer sur deux bateaux une soixantaine d'hommes ; l'ennemi, qui d'ailleurs était poursuivi par la réserve du prince Murat, a abandonné la ville. L'audace des chasseurs du treizième a précipité sa retraite.
La mésintelligence parmi les Russes et les Autrichiens commence à s'apercevoir. Les Russes pillent tout. Les officiers les plus instruits d'entre eux comprennent bien que la guerre qu'ils font est impolitique, puisqu'ils n'ont rien à gagner contre les Français, que la nature n'a pas placés pour être leurs ennemis.
Braunau, comme il se trouve, peut être considéré comme une des plus belles et des plus utiles acquisitions de l'armée. Cette place est entourée d'une enceinte bastionnée, avec pont-levis, demi-lune et fossés pleins d'eau. Il y a de nombreux magasins d'artillerie, et tous en bon état ; mais ce qui paraîtra difficile a croire, c'est qu'elle est parfaitement approvisionnée.
On y a trouvé quarante mille rations de pain prêtes à être distribuées, plus de mille sacs de farine ; l'artillerie de la place consiste en quarante-cinq pièces de canon avec double affût de rechange, en mortiers approvisionnés de plus de quarante mille boulets, et obusiers. Les Russes y ont laissé une centaine de milliers de poudre, une grande quantité de cartouches, de plomb, un millier de fusils, et tout l'approvisionnement nécessaire pour soutenir un grand siège L'empereur a nommé le général Lauriston, qui arrive de Cadix, gouverneur de cette place, où il a établi le dépôt du quartier-général de l'armée.
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Den k.k. österreichischen |
Den kaiserl.
russischen |
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Gewidment |
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Le moins qu'on puisse dire, c'est que le marketing joue bien sur la figure de l'Empereur. Tout ceci, alors que l'Empereur y simplement déjeuné. Qu'est-ce que cela aurait été s'il y avait passé la nuit !
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1er novembre 1805 : Ried
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3 novembre 1805 : Lambach
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DIX-SEPTIÈME BULLETIN.Lambach, le 12 brumaire, an 14 (3 novembre 1805)
Aujourd’hui 12 , le maréchal Davoust a ses avant-postes près de Steyer. Le général Milhaud, avec la réserve de cavalerie aux ordres du prince Murat, est entré à Lintz le 10. Le maréchal Lannes y est arrivé le 12 avec son corps d’armée. On a trouvé à Lintz des magasins considérables dont on n’a pas encore l’inventaire, beaucoup de malades dans les hôpitaux, parmi lesquels une centaine de Russes. On a fait des prisonniers, dont 50 Russes. Au combat de Lambach, il s’est trouvé deux pièces de canon russes parmi celles qui ont été prises. Un général russe et un colonel de hussards autrichiens ont été tués. La blessure que le général Bisson, commandant la première division du corps d’armée du maréchal Davoust, a reçue au bras, est assez sérieuse pour l’empêcher de servir tout le reste de la campagne. Il n’y a cependant aucun danger. L’empereur a donné au général Caffarelli le commandement de cette division. Depuis le passage de l’Inn, on a fait 15 à 1800 prisonnniers, tant Autrichiens que Russes, sans y comprendre les malades. Le corps d’armée du général Marmont est parti de Lambach le 12 à midi. L’Empereur a établi son quartier général à Lambach, où l’on croit qu’il passera la nuit du 12. La saison continue à être rigoureuse ; la terre est couverte de neige ; le temps est très froid. On a trouvé à Lambach des magasins de sel pour plusieurs millions. On a trouvé dans la caisse de Lintz plusieurs centaines de milliers de florins. Les Russes ont tout dévasté à Wels, à Lambach et dans tous les villages environnants. Il y a des villages ou ils ont tué huit ou dix paysans. L’agitation et le désordre sont extrêmes à Vienne. On dit que l’empereur d’Autriche est établi au couvent des Bénédictins de Molk. Il paraît que le reste du mois de novembre verra des événemens majeurs et d’une grande importance. M. Lezay, ministre de France à Salzbourg, a eu une audience de l’Empereur, au moment où S. M. partait de Braunau. Il n’avait pas cessé jusqu’alors de résider à Salzbourg. On n’a point de nouvelles de M. de Larochefoucauld ; on le croit toujours à Vienne. Au moment où l’armée autrichienne passa l’Inn, il demanda des passeports qu’on lui refusa. Il est arrivé aujourd’hui plusieurs déserteurs russes.
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En haut, façade sud. Ci-dessous, façade nord et vue intérieure.
L'Empereur quitte Linz dans la soirée du 9 novembre.
6 novembre 1805 : combat d'Amstetten
Combat d'Amstetten, par Prosper Lafaye.
Koutousov, désespérant de pouvoir défendre avec succès la ligne de l’Ems, la seule qui lui restât pour couvrir la capitale de l’Autriche, s’était empressé de l’évacuer à l’arrivée des premières colonnes françaises. Il avait fait prendre position à une partie de son armée sur les hauteurs d’Amstetten. Mais après s’être emparé de la ville d’Ems, Murat avait suivi la même direction avec sa cavalerie légère et la division de grenadiers du général Oudinot, détachée du corps du maréchal Lannes.
Murat commença par reconnaître la position de l’ennemi, et après quelques engagements assez sérieux entre sa cavalerie et la cavalerie russe, il poussa en avant la division de grenadiers formée en plusieurs colonnes d’attaque. L’ennemi fit d’abord une assez belle défense, mais Oudinot ayant ordonné une charge générale à la baïonnette, les Austro-Russes furent culbutés sur tous les points, et laissèrent 400 morts sur le champ de bataille. Les Français firent, en outre, 300 prisonniers. Poursuivi par le 9e et le 10e de hussards, l’ennemi laissa encore 1500 prisonniers entre les mains de cette cavalerie.
Cette défaite hâta la retraite de l’armée alliée.D’après « La France militaire 1792-1837 » – Abel Hugo
9 novembre 1805 : Strengberg
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10 novembre 1805 : Melk
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La terrasse ou petit jardin de Napoléon (Napoleonsgärtchen) (en 12 sur le plan), où l’Empereur aurait rédigé ses plans de campagne. Il n'est pas clair si cet épisode date de 1805 ou de 1809.