Jean-Mathieu-Philibert Sérurier
(1742-1804-1819)
maréchal de l'Empire
comte de l'Empire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sérurier en Lieutenant-Colonel
au 68e de Ligne en 1792
par F. Delancé.

   

I. - L'HOMME ET SON CARACTÈRE1

Bien qu'écarté, par son âge et le droit qu'un glorieux passé lui donnait au repos, des grandes guerres de l'Empire, Sérurier n'en reste pas moins une des figures sympathiques à la postérité par son mérite et ses vertus.

Il est de ceux qui ne durent pas tout au bouleversement révolutionnaire et qui, n'ayant pas tout à en attendre, s'honorèrent doublement, comme Kellermann et quelques autres, en y tenant dignement et courageusement leur place.

Il était grand (Note : en fait il mesurait 1,70 m - soit 1 cm de plus que Napoléon, que certains traitent de "petit"), robuste, dédaigneux de la fatigue et du danger. Son visage était grave, son expression sérieuse et imposante.

Dans l'éloge très judicieux et très modéré qu'il fit du maréchal à la Chambre des pairs, le duc d'Albufera s'exprime ainsi :
« Vous avez aisément remarqué le trait distinctif qui relève les grades et consacre la réputation, je veux dire la noblesse du caractère. Nous l'avons vu, avant la Révolution, mériter ses grades par sa bravoure, ses blessures et son instruction. A Perpignan, il sauve ses officiers de la fureur des partis par sa  prudence et sa fermeté. Libre de tous sentiments étrangers à son devoir de soldat, il reste à son poste et combat les ennemis de la France. En butte à des dénonciations, il se justifie par des actions ; il force l'envie même au silence et au respect. Ami rigide de la discipline, soumis aux lois, méprisant l'intrigue, il donne l'exemple de la générosité, de la justice. Jamais un acte arbitraire ou intéressé ne souilla son âme franche et pure. Combien ces vertus personnelles rehaussent l'éclat des victoires et ennoblissent un guerrier ! Sérurier s'était proposé Catinat pour modèle : comme lui, il fut brave, loyal et modeste. »   

Le maréchal Sérurier mesurait 1,70 m.

II. - SON ORIGINE ET SA JEUNESSE

Sérurier est né à Laon le 8 décembre 1742 au 3 de l'actuelle rue Sérurier.

Jean Sérurier est né à Laon le 8 décembre 1742, au 3 de la rue qui porte aujour'hui son nom, dans l'hôtel des Chevaliers, un hôtel particulier du XVIIIe siècle

C'est aujourd'hui un hôtel.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sa ville natale eut longtemps la statue d'un de ses plus célèbres fils. Elle fut inaugurée le 23 août 1863 devant l'hôtel de ville. C’était une œuvre de Doublemarte. Elle fut enlevée par les Allemands, le 12 novembre 1917. 

 

 

 

 

 

Réédifiée après la guerre, elle fut placée en 1934, sur la promenade de la Couloire. Elle est à nouveau enlevée par les Allemands au cours de la Seconde Guerre mondiale.  Il n'en reste malheureusement plus que le socle, contre la muraille de la ville.

 

Au

Maréchal

Sérurier

ses concitoyens

1742-1819

Sa famille était de bonne bourgeoisie et prétendait même, avec quelque raison, à la noblesse, car le père du futur maréchal avait été officier de la maison du roi.

De plus, son oncle était commandant du bataillon des grenadiers royaux de Laon.

Vivant à côté d'un parent pourvu d'une charge militaire honorable, entouré d'ailleurs d'exemples et de traditions familiales qui le portaient vers la carrière des armes, il en eut tout naturellement la vocation.

En 1755, à douze ans, il obtenait le brevet de lieutenant dans le bataillon de son oncle.

Il fit ses premières armes, pendant la guerre de Sept ans, à l'armée de Hanovre en 1758, 1759 et 1760.

En 1759, il entra comme enseigne au 68e régiment d'infanterie d'Aumont, dans la brigade de La Tour-du-Pin.

Il y fut admis avec quelque solennité, et son père, en lui remettant son brevet, lui dit :
« Mon fils, je ne puis t'offrir qu'une épée; qu'elle soit ta fortune, et que toujours l'honneur la dirige. »

Comme on voit, il était d'une race où s'étaient conservés intacts les vieux principes chevaleresques, et il sut se rendre digne de pareils antécédents dans les conjonctures les plus difficiles, parmi les commotions politiques les plus imprévues et les plus déconcertantes.

A l’affaire de Warbourg, le 31 juillet 1760, il eut la mâchoire brisée par une balle. Il combattait alors sous les ordres du chevalier du Muy, l'ami droit et vertueux du Dauphin fils de Louis XV et qui fut plus tard ministre de la Guerre.

De là, remis de sa blessure, il passa, en 1762, dans le régiment de Beauce et fit la guerre de Portugal sous le prince de Beauvau.

Lieutenant effectif en 1763, après le traité de Paris, il revint en France et, durant six années entières, demeura chargé d'instruire les recrues du régi- ment. Il s'acquitta de cette fonction ingrate et monotone avec la plus entière conscience, trouvant à s'instruire lui-même en instruisant les autres. Pourtant ce fut avec un grand plaisir qu'il accepta un rôle plus actif dans la campagne de Corse qui s'ouvrait sous la direction de M. de Marbeuf.

Il y fut spécialement employé à la formation d'un détachement de chasseurs destinés à éclairer les cantonnements. On était en 1771, et le lieutenant Sérurier se trouvait bien près du petit Napoléon Bonaparte, alors âgé à peine   de deux ans, né d'une famille obscure, dont rien ne permettait de prévoir la foudroyante carrière et de qui pourtant il devait recevoir, trente-trois ans plus tard, le bâton de maréchal.

Sérurier devint capitaine-commandant et chevalier de Saint-Louis en 1782, Il avait déjà servi vingt-sept ans, fait avec honneur plusieurs campagnes et reçu une grave blessure.

Fait, en 1789, major au 70e régiment de ligne Médoc, il obtint l'épaulette de lieutenant-colonel le ter janvier 1791.

Il était en garnison à Perpignan avec son régiment et ceux de Touraine et de Cambrésis. La Révolution, dont les grondements avaient retenti jusqu'aux plus lointaines extrémités du territoire, avait singulièrement exalté les esprits méridionaux. Des troubles graves éclatèrent dans la ville ; mais, tandis que les émeutiers massacraient les officiers de Touraine et de Cambrésis, l'énergie de Sérurier, son prestige, son autorité, sauvèrent son régiment de ces horreurs.

Son attitude lui valut le grade de colonel, et il fut envoyé, en cette qualité, à l'armée du Var.

Toutefois, le rôle qu'on lui avait vu jouer dans les incidents de Perpignan l'avait fait regarder comme suspect, en dépit de l'enthousiasme qu'il avait, dès le début, manifesté pour les principes dont se réclamait la Révolution.   Dénoncé, arrêté, puis relâché, mais destitué de son grade, bien loin de traduire son dépit par une désertion que les faits tout au moins semblaient autoriser, il se contenta de dire à son général :
« On n'a pas confiance en moi comme colonel. Eh bien, je servirai comme grenadier tant que les ennemis menaceront la France. »
Ce n'était point là une vaine protestation de fanfaronnade. Il fit ainsi qu'il avait dit, prit un fusil et entra dans le rang. Une telle marque d'abnégation et de patriotisme désarma le général en chef, qui lui rendit presque aussitôt son grade.

Après le passage de la Vesubia, près de Nice, qu'il effectua sans pont, en se lançant dans un gué, sous la fusillade ennemie, il fut nommé général.de brigade, le 22 août 1793.

En 1794, ayant, avec cinq cents hommes, mis en déroute à Lentosca un corps de quinze cents Piémontais qui l'avaient attaqué pendant la nuit, et ayant reconnu, parmi les sept cents prisonniers qu'il leur avait faits, quatorze officiers français émigrés, il eut pitié de ces malheureux, et au lieu de les faire exécuter séance tenante, ainsi que l'ordonnait la loi, il les renvoya en Piémont sur parole, les jugeant assez punis par cette constatation qu'indignes ou incapables de servir leur patrie, ils s'étaient armés contre elle.

Il fut fait général de division et mis à la tête de la gauche de l'armée en 1795.

Cette armée manquait de tout; les généraux et les officiers devaient recevoir huit francs par mois de solde, mais ne les touchaient pas. Les soldats étaient payés en assignats dont personne ne voulait. Les vêtements, les vivres, les munitions étaient considérés comme des articles de luxe auxquels chacun devait pourvoir. La tendance au découragement ou à la révolte était générale. Sérurier, par sa force d'âme et sa constante sérénité, maintint non seulement la discipline parmi ses troupes, mais encore cette bonne humeur et cette patience sans lesquelles le plus grand courage ne peut être qu'inutile ou dangereux.

A Loano, en 1795, il refoula vingt-deux mille Piémontais avec onze mille hommes et rendit complète une victoire demeurée un instant indécise.

La campagne d'Italie de 1796 lui fournit l'occasion de se distinguer avec plus d'éclat encore.

Le 16 avril, il prend Batifolo, Bagnasco et Nocetto et, dans la nuit, le camp de Ceva.

20 avril 1796 : combat de San Michele di Mondovi 
Après la prise du camp retranché de Ceva, les Piémontais, se retirant sur Mondovi, résistèrent toute la journée du 19 au général Serrurier, qui les attaquait dans leur position de Saint-Michel, sur la Corsaglia. A l'époque, le pont était un peu sur la droite.

 Le 19, il enlève Saint-Michel, après un ardent combat ; le 21, il force le pont della Torre ; le 22, il bat les Piémontais à Vico ; le 23, il s'empare de Fossano, et seul l'armistice du 27 peut l'arrêter. Puis il court aux Autrichiens, se bat le 29 mai au passage du Mincio et s'empare, le 4 juin, du faubourg Saint-Georges de Mantoue.   

Cette célérité et cette persévérance dans le succès lui valurent d'être chargé du siège même de la ville de Mantoue.

Mais Wurmser, qui arrivait avec soixante mille Autrichiens, obligea toutes les forces françaises à se concentrer. Sérurier contribua aussi à la victoire de Castiglione, et lorsque Wurmser, fugitif, courut s'enfermer à son tour dans Mantoue, il reçut encore la mission de reprendre le siège.

En vain les Autrichiens pratiquèrent de nombreuses sorties ; en vain Alvinzy et Provera tentèrent des diversions pour débloquer la place. Sérurier fit face à tout : Mantoue se rendit, et il eut l'honneur de signer la capitulation à laquelle ses savantes opérations et sa bravoure avaient si bien contribué.

Reddition de Mantoue, le 2 février 1797

 

Levée du Siège de Mantoue, par Pierre Chasselat.

On le trouve ensuite à Tagliamento, à Gradisca, à Gorizia, où il prend d'immenses approvisionnements; mais les préliminaires de Leoben bornent là son action et terminent la campagne.

Il eut du moins une large part de gloire, car le général en chef le chargea de porter à Paris vingt et un drapeaux pris dans les dernières batailles. Nommé ensuite gouverneur de la Vénétie, il s'y montra d'une si parfaite justice, d'une si scrupuleuse probité, qu'on lui donna le surnom de Vierge d'Italie.

Au 18 brumaire, il se rangea ouvertement du parti de Bonaparte, qu'il aida puissamment de son influence et de son initiative avec Lannes et Murat.

Lorsque s'ouvrit la seconde campagne d'Italie, il sollicita, lui, général de division vingt fois victorieux, âgé de cinquante-sept ans d'âge et de quarante- cinq ans de service, l'honneur de servir sous Jourdan, plus jeune que lui à tous égards, mais dont il prisait beaucoup les talents militaires. On le vit alors sans jalousie, sans murmure, sans même une hésitation, donner toujours le spectacle de la plus parfaite obéissance et de la plus consciencieuse exactitude.

Il fut d'abord chargé de s'emparer de Lucques, puis rappelé vers le nord, sous les ordres de Schérer.

A Villafranca, à Lecco, à Vaprio, il se conduisit vaillamment; à Verderio, il prit quinze cents hommes et six canons. Mais Bonaparte n'était pas encore venu prendre le commandement de l'armée et jeter l'épouvante au milieu des ennemis par le coup de tonnerre de Marengo.

Harcelé, poursuivi, sans munitions, sans une seule cartouche, sans renforts, sans soutien, Sérurier, n'avait que deux mille cinq cents hommes contre dix-sept mille, dut se rendre à Souvorov, qui d’ailleurs le traité de la façon la plus honorable et la plus généreuse.

Il finit ainsi sa belle carrière militaire, non point par une victoire retentissante, mais par une capitulation que ses conditions mêmes rendaient plus glorieuse que bien des triomphes.

Sérurier fut nommé sénateur le 24 décembre 1799 et gouverneur de l'hôtel des Invalides le 24 avril 1804, fonction à laquelle il succéda à Berruyer.

 

III - SA CARRIÈRE SOUS L'EMPIRE ET SA MORT

Après avoir été fait maréchal le 19 mai 1804 (un des quatre maréchaux honoraires) dans la grande promotion, sur la liste de laquelle il occupait le dernier rang, Sérurier, âgé déjà de soixante-deux ans, se confina dans son gouvernement des Invalides et ne tint aucun rôle dans les campagnes fameuses de l'Empire.

A la fin de l'épopée seulement, il accomplit un acte qui, s'il n'exigea pas la bravoure des champs de bataille, n'en révéla pas moins chez son auteur un grand dévouement à la gloire de la patrie et une remarquable force morale.

Voici ce que raconte à ce sujet le maréchal duc d'Albufera :

« A l'époque de la première invasion des ennemis, en 1814, le maréchal Sérurier voulant épargner à l'armée française l'humiliation de voir enlever les dépouilles victorieuses confiées à sa garde , à l'exemple du régiment de Navarre qui, en 1704, déchira et enterra ses drapeaux, ordonna que les quatorze cent dix-sept drapeaux et étendards pris sur les ennemis de la France, dans toutes les parties du monde, et qui étaient suspendus sous les voûtes du dôme, ainsi que l'épée et les décorations du grand Frédéric, fussent brisés et brûlés dans la principale cour de l'hôtel ; ce qui fut exécuté le 30 mars, à 9 heures du soir.
« Ainsi furent anéantis les trophées de Denain, de Fontenoy, de Jemmapes, de Fleurus, d'Arcole, d'Aboukir, de Zurich, de Marengo, de Hohenlinden, d'Austerlitz, de Wagram, de Tarragone, etc. Les cendres de ce glorieux bûcher furent, par ses ordres, précipitées du pont d'Iéna dans la Seine, afin d'en dérober à l'ennemi jusqu'aux moindres vestiges. Il est plus aisé pour les militaires français de sentir que d'exprimer la vive douleur qu'éprouvèrent les invalides en voyant détruire ces monuments du courage national. Tous pleuraient amèrement.
«  La résolution du maréchal fut bientôt justifiée. A peine l'ennemi entrait- il dans Paris, que des ordres durement exprimés vinrent réclamer ces illustres dépouilles. On enjoignit en même temps au maréchal de faire évacuer l'hôtel dans les vingt-quatre heures, par tous les invalides, à l'effet d'y placer sept à huit mille soldats étrangers blessés ou malades. Déjà les chirurgiens désignaient les quartiers que devait occuper chaque nation.
«  Le maréchal Sérurier court chez l'empereur Alexandre, qui l'accueille avec distinction. Il représente avec chaleur à Sa Majesté le résultat cruel d'une mesure aussi imprévue ; il sollicite, il conjure un prince ami des braves.   L'empereur ignorait l'ordre; il le révoque, et les invalides doivent à sa générosité la conservation de l'asile qui couvre toutes leurs misères... »

Charles X, par la suite, fit replacer aux Invalides quelques débris retrouvés au fond de l'eau par MM. Baudoin et Gaillard, qui reçurent pour ce fait la croix de la Légion d'honneur.

Il existe pourtant encore une statue de Sérurier, celle-ci au pied de la citadelle de Verdun.

 

Il y est représenté dans ce qui est sans doute son "fait d'armes" le plus important de l'Empire :

l'incinération des 1.417 drapeaux pris à l'ennemi au cours des guerres de la Révolution et de l'Empire !

Il restera dans l'histoire de l'Empire - et dans l'histoire tout court - comme celui qui aura organisé le plus grand et le plus glorieux autodafé de l'Histoire !

Dans la nuit du 30 aux 31 mars 1814, alors que la capitulation de Paris était proche, il ordonna l'incinération, dans la cour des Invalides, des 1.417 drapeaux pris à l'ennemi au cours des guerres de la Révolution et de l'Empire, ainsi que d'épée et des insignes de Frédéric II de Prusse.  Livrés dans la journée aux Invalides, les trophées qui avaient été déposés à Notre-Dame sont, eux aussi, jetés dans les flammes. Les parties métalliques des emblèmes (clous, piques, croissants, etc.) sont balayées avec les cendres et jetées dans la Seine.

D’autres drapeaux déposés au Sénat et au Corps législatif sont quant à eux cachés dans les caves. La paix revenue, ils seront par la suite à nouveau installés dans la cathédrale Saint-Louis des Invalides. Ce sont eux que l'on peut encore voir de nos jours -certains, du moins - aux Invalides, dans l'eglise St-Louis et dans quelques vitrines.


La grande cour des Invalides.


Incendie des drapeaux dans la cour d'Honneur des Invalides, le 30 mars 1814, par Dujardin.

 

Le 4 juin 1814, Sérurier fut nommé pair de France par Louis XVIII.

Napoléon, durant les Cent-Jours, ayant confirmé cette nomination, le roi, revenu en 1815, la rapporta.

 De plus, le gouvernement des Invalides fut enlevé au maréchal, le 27 décembre de cette même année, et donné à M., de Coigny, beaucoup moins riche en gloire assurément, mais beaucoup plus en faveur.

Le maréchal comte Sérurier succombe le 21 décembre 1819, en son hôtel parisien de la rue Duphot, à une "paralysie du cerveau" secondaire à la goutte dont il souffre depuis de nombreuses années, au moment où il venait d'être réintégré dans la Chambre des pairs et dans ses droits de maréchal de France.

 

Ayant été relevé de ses fonctions de gouverneurs des Invalides, il ne fut pas enterré dans la crypte des Gouverneurs, mais au Père-Lachaise (39 division, près du monument Murat).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ici repose

le comte Jean, Mathieux*,

Philibert Sérurier,

maréchal et pair de France,

grand-croix de l'ordre royal

et militaire de Saint-Louis

et de la Légion d'honneur,

grand-croix de l'ordre

de la couronne de fer.

Né à Laon

le 8 décembre 1742,

Mort à Paris le 4 décembre 1819.

*sic

Ce n'est que le 26 février 1847 qu'il prit place qui lui revenait, dans la crypte des Gouverneurs des Invalides, et qui lui avait été refusée pour des raisons politiques. Sauf erreur de ma part, aucune plaque dans l'église n'indique sa présence dans la crypte.

 

Ce qui n'est plus que le cénotaphe du Maréchal Sérurier a été restauré par l'ACMN en 2002. On remarquera, à l'extrême gauche, le monument Murat, et, à gauche, la tombe du général comte Louis Leclerc des Essarts.

C'est encore actuellement la tombe de son épouse.

LOUISE MARIE

ITASSE

VVE DE MR LE MAL

SÉRURIER

DÉCÉDÉE À VERSAILLES (SEINE ET OISE)

LE 2 MARS 1828

À L'ÂGE DE 77 ANS

 

Photos D. Timmermans

IV. — JUGEMENT DE NAPOLÉON

D'une lettre adressée au Directoire après   la   première campagne d'Italie :
« Je vous envoie, par le général de division Sérurier, vingt-deux drapeaux pris dans les affaires qui ont eu lieu en Allemagne ou sur les Vénitiens. Le général Sérurier a, dans ces deux dernières campagnes, développé autant de talent que de bravoure et de civisme. C'est sa division qui a remporté la bataille de Mondovi, qui a si puissamment contribué à celle de Castiglione, qui a pris Mantoue et s'est distingué au passage du Tagliamento, de l'Isonzo et surtout à la prise de Gradisca.
« Le général Sérurier est extrêmement sévère pour lui-même ; il l'est quelquefois pour les autres. Ami rigide de l'ordre, de la discipline et des vertus les plus nécessaires au maintien de la société, il dédaigne les intrigues et les intrigants, ce qui lui a quelquefois fait des ennemis parmi ces hommes qui sont toujours prêts à accuser d'incivisme ceux qui veulent que l'on soit soumis aux lois et aux ordres de ses supérieurs. Je crois qu'il serait très propre à commander les troupes de la République cisalpine ; je vous prie donc de le renvoyer le plus tôt possible à son poste. »

D'une lettre adressée au Sénat en 1802 :
« J'ai nommé le sénateur Sérurier gouverneur des Invalides. Je désire que vous pensiez que les fonctions de cette place ne soient point incompatibles avec celles de sénateur. Rien n'intéresse aussi vivement la patrie que le sort de ces huit mille braves couverts de tant d'honorables blessures et échappés à tant de dangers. Eh ! à qui pouvait-il être mieux confié qu'à un vieux soldat qui, dans les temps les plus difficiles et en les conduisant à la victoire, leur donna toujours l'exemple d'une sévère discipline et de cette froide intrépidité, première qualité du général ! »

 

ÉTATS DE SERVICE DE SÉRURIER
(JEAN-MATTHIEU-PHILIBERT)
NÉ LE 8 DÉCEMBRE 1742, .A LAON (AISNE)

GRADES, CORPS ET DESTINATIONS
Lieutenant au bataillon de milice de Laon, 25 mars 1755 ; enseigne au régiment d'infanterie de Mazarin, ter octobre 1759; lieutenant au même régiment, devenu la Tour-du-Pin, 25 avril 1762; sous-lieutenant à la composition de 1763 ; lieutenant au même régiment, devenu Beauce, en 1767 ; premier lieutenant en 1776 ; capitaine en second , 28 février 1778 ; capitaine commandant, 10 mai 1782 ; major du 70e régiment, 17 mai 1789 ; chef de bataillon, 7 août 1793 ; général de brigade, 22 août 1793 ; général de division, 13 juin '1795 ; membre d'un conseil d'officiers généraux, 15 novembre 1799 ; gouverneur de l'Hôtel des militaires invalides, 24 avril 1804 ; maréchal de l'Empire, 19 mai 1804 ; commandant général de la garde nationale de Paris, 3 septembre 1809 ; maintenu gouverneur des Invalides, 22 juin 1811 ; privé de ce gouvernement et admis au traitement de non-activité de 20000 francs, 27 décembre 1815 ; admis au traitement entier de maréchal de France, 1er janvier 1819. Décédé à Paris, le 21 décembre 1819.

CAMPAGNES
De Hanovre, d'Italie, des Alpes et d'Italie, d'Angleterre.

BLESSURES ET ACTIONS D'ÉCLAT
A eu la mâchoire cassée d'un coup de feu à Warbourg, en 1760.

DÉCORATIONS
ORDRE DE LA LÉGION D'HONNEUR

Chevalier, 20 octobre 1803; grand-officier, 14 juin 1804; grand-croix, 2 février 1805.
ORDRES ÉTRANGERS Autriche : Couronne de Fer, grand-croix.

ADDITION AUX SERVICES ET DÉCORATIONS
Sénateur, 1799 ; comte, 1808; grand-croix de Saint-Louis, 30 septembre 1818.

Le maréchal Sérurier joue décidément de malchance, car si sa statue à Laon fut détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, celle par le sculpteur Tourquet, destinée à une des niches du Louvre, rue de Rivoli, ne fut jamais réalisée.


Texte : d'après de Beauregard, Gérard, Les Maréchaux de Napoléon, Mame, Tours, s.d. (1900).


Collection Hachette : Maréchaux d'Empire, Généraux et figures historiques (Collection de l'auteur)

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