Grouchy : bec à bec avec l'ennemi

 

Vers 19 h, les Français n'ont pas réussi à franchir à Dyle. Grouchy se poste à la Barque, au sud de Wavre, avec le général Gérard. Il fait exécuter au 4e Corps un changement de direction vers Limai. Grouchy se résout à passer la Dyle en amont de Wavre et de Bierges. Et c'est le 19 juin seulement, à la nuit tombante, que la cavalerie légère du général Vallin, le 6e Hussards, s'empare par surprise du pont de Limal. La division Vichery prend possession des hauteurs, au nord-ouest de Limal, et bivouaque à la ferme de la Bourse. On est alors en pleine nuit et les Français ignorent qu'à quelques kilomètres de là, se noue la défaite...

 

Les moulins de Bierges et de Basse-Wavre continuent de résister. Français et Prussiens bivouaquant à portée de fusil les uns des autres, «bec à bec avec l'ennemi».

Grouchy bivouaque dans l'un des carrés, car la situation du 4e Corps est critique. Il dicte un ordre à Vandamme à 11 h 30 du soir. Duel d'artillerie

 

 

Thielmann dispose la cavalerie de Hobe derrière le bois de Rixensart, le détachement de Stengel dans ce même bois. Stûlpnagel se trouve entre Stengel et Bierges et dans le village même, se reliant à la droite de Kemphen, dont la gauche est vers Wavre, au bois de Beaumont. Le colonel Zeppelin reste à Wavre : Luck y maintient une partie de sa division, laissant l'autre et un bataillon à Basse-Wavre.

 

 

Quant aux Français, Vandamme garde un détachement devant Basse-Wavre, sa gauche à hauteur du moulin de Bierges et la masse de son 3ème Corps vis-à-vis de Wavre, occupant le faubourg d'Aisemont. Exelmans s'établit vers Ste-Anne-de-Louvranges. Le Corps de Gérard, commandé par Vichery reste devant Bierges et le bois de Rixensart, ayant en seconde ligne Pajol et Treste.

 

Informé vers 2 heures du matin de la déroute des troupes françaises à Waterloo,

Thielmann prend aussitôt les dispositions nécessaires pour attaquer les Français dès la pointe du jour du lundi 19. Vers 3 heures du matin, 1/2 h avant le lever du soleil, les Prussiens recommencent l'attaque, en faisant déboucher du bois de Bierges la cavalerie de Hobe. Un dernier duel d'artillerie a lieu non loin de la ferme de la Bourse. Le feu d'une artillerie supérieure à celle de Thielmann arrête le mouvement de Hobe.

A son tour, Grouchy prend alors l'offensive. Il porte la division Hulot conter le bois de Bierges, la division Pêcheur contre le centre prussien, et la division Treste contre le village de Bierges. Pajol appuie ce mouvement en menaçant de tourner la droite des Prussiens.

Vers 19 heures, le 19, Bierges tombe aux mains de Treste, mais son adjoint, le général Penne, a la tête emporté par un boulet.

La retraite prussienne commence vers 10 heures, la droite reculant lentement sur le hameau de Champles et la gauche abandonnant successivement les moulins de Bierges et de Wavre.

 

Amère victoire

 

Thielmann, voyant sa gauche débordée et sa droite près d'être tournée par la cavalerie de Pajol, qui manœuvre vers Rosières pour gagner la route de Bruxelles, quitte son quartier général du château de la Bawette. Il se met en retraite en direction de Louvain par Ottembourg.

Vandamme en profite pour traverser la Dyle avec ses troupes; la division Berthezène franchit le pont du moulin à Bierges, le reste du 3e Corps passe la rivière au pont de Wavre....

Durant les combats, plusieurs maisons ont été incendiées à Wavre et à Bierges; les arrières des maisons de la rue des Fromages (actuellement rue du Commerce) ont été atteintes par des boulets de canon français un de ceux-ci a frappé un des piliers de l'église Saint-Jean-Baptiste). Le Christ du grand pont de Wavre a été frappé d'un coup de biscaïn (ancien fusil de rempart) et l'ancien moulin de Wavre a été incendié.

En souvenir de ces combats, le dimanche 28 septembre 1958, le Comité des Fêtes a inauguré un monument au général Gérard, blessé au cours de l'attaque victorieuse du moulin de Bierges.

 

Vers 10h 30, le lundi 19 juin, alors que Grouchy, victorieux, se prépare à gagner Bruxelles, près de Rosières, le capitaine Dumonceau, fourbu, se présente à lui; aide de camp du général Gressian, il lui apporte la nouvelle de la défaite de Waterloo, la veille !

Grouchy réunit son état-major au château de la Bawette, abandonné le matin même par les Prussiens, et, vers midi, il ordonne la retraite vers Namur...

 

Faute d'une marche victorieuse vers Bruxelles, c'est une brillante retraite qu'il organise.