Associations actives sur le champ de bataille

 

Les autorités waterlootoises disent volontiers qu'une cinquantaine d'associations s'intéressent au champ de bataille et que ce nombre est excessif.

Dans une plaquette, WATERLOO-RELAIS DE L'HISTOIRE, dix-sept associations sont décrites.

Nous nous limiterons à ce qui est pour nous, l'essentiel, aussi arbitraire que cela puisse paraître.

 

 

Bataille de Waterloo 1815 a.s.b.l.

 

Née à la fin des années 1980, cette association regroupe les quatre communes du champ de bataille : Braine-l'Alleud, Genappe, Lasne et Waterloo.

Axée sur l'aménagement du champ de bataille et sa promotion touristique, elle a joué un rôle majeur dans la préparation du bicentenaire de la bataille.

 

SOCIETE BELGE D'ETUDES NAPOLEONIENNES (S.B.E.N.), a.s.b.l.

 

Fondée en 1950 par le journaliste Théo Fleischman (1), elle a longtemps tenu à avoir une orientation française, plaçant dans cet esprit, des plaques commémoratives à l'église de Plancenoit, au musée du Caillou, etc. Très attachée à ce musée du fait de son fondateur, elle a eu les mêmes dirigeants, tombant également sous l'empire de la province de Brabant, quand celle-ci reprit le Caillou et elle ne fut pas sans responsabilités dans une nouvelle orientation.

Mais les données changent avec les hommes et la succession de la province du Brabant wallon à celle de Brabant, constitue un fait nouveau, peut-être dans le sens d'un retour aux origines.

 

La S.B.E.N. publie une revue trimestrielle (siège au musée du Caillou, 1470, Genappe).

La création à Paris en février 1995, d'une association française des AMIS DU MUSEE DU CAILLOU est un fait nouveau d'importance ; le baron de Meneval en est le président.

 

L'ASSOCIATION FRANCO-EUROPENNE DE WATERLOO (AFEW), a.s.b.l.

 

C'est en 1986, qu'elle a vu le jour à l'initiative du professeur J.E. Humblet (2) et du colonel P. Couvreur(5). Elle est appuyée par le Souvenir napoléonien (Paris), assurant une parité de citoyens français et belges dans son Conseil. A ses yeux, depuis une vingtaine d'années spécialement à Waterloo, l'écriture de l'histoire, les nouvelles plaques monumentales, les cérémonies, des inscriptions publiques en anglais déséquilibrent aux dépens du souvenir des morts des armées française et prussienne et de la langue française, l'image donnée aux visiteurs.

L'AFEW s'est donc employée à placer des stèles et plaques, à alerter la presse et les autorités, dans un souci de présence pacifique et de réflexion.

 

WATERLOO RELAIS DE L'HISTOIRE, a.s.b.l.

 

A la même époque, à l'initiative de feu Jacques Huisman, l'homme de théâtre et de Georges-P. Speeckaert, propriétaire au sud du champ de bataille, aux approches du 175e anniversaire, cette association a vu le jour dans le souci partagé par l'AFEW, de considérer juin 1815, non comme un point de départ ou un terminus, mais comme une étape de l'histoire ; non comme un lieu actuel de conflit entre trois camps, mais comme un patrimoine commun européen.

Dans cet esprit, elle a publié en 1990, un excellent inventaire des 135 VESTIGES ET MONUMENTS COMMEMORATIFS DES COMBATS DE 1815 EN BELGIQUE, de même qu'un répertoire des associations s'occupant du site de la bataille.

 

Waterloo, relais de l'histoire avait conçu un grand projet : placer à Plancenoit, le long de la chaussée de Charleroi, un promenoir de 300 mètres de long, où seraient échelonnées des colonnes rappelant les grandes batailles de l'histoire européenne jusqu'en 1945. A proximité, eut pu être installé une sorte de musée mémorial de l'Europe, entouré d'un pavillon pour chaque Etat-membre de l'Union européenne.

Le décès de Jacques Huisman et du comte Pirenne, des objections d'écologistes non pertinentes dans ce cas, la fixation de certains dans un passé révolu, n'ont pas permis de réunir les accords et les soutiens indispensables et de la relève par des plus jeunes, ne semble pas assurée dans cette sympathique association.

 

 

Comité de waTERLOO - waterloo COMMITEE


Le Comité de Waterloo pour les Etudes historiques de la Bataille de Waterloo ASBL, créé en 1947 par des personnalités de la noblesse et de l'administration, fut peu de temps, la seule association soucieuse sur place de garder les souvenirs et les vestiges du passé, jusqu'à la naissance de la Société belge d'Etudes napoléoniennes. Vite appuyée par le duc de Wellington, il  a pourtant rallié des personnes ne se réfé
rant pas à l'un des camps, jouant un rôle important tant dans la conservation et le développement du musée Wellington, que dans le balisage du champ de bataille. Il a compté des membres ayant une certaine nostalgie de «l'avant 1830» et des grands Pays-Bas, notamment, sous la présidence du comte Charles Snoy et d'Oppuers (3).

 

 ET BIEN D'AUTRES... (4)

 

Des associations défendent l'environnement sur le champ de bataille, d'autres, des musées, mais il nous faut saluer l'initiative de MM. J. Van Bellinghen et Robert Hecq. En 1980, ils créèrent l'Association belge napoléonienne. Orientée vers un public plus modeste, mais aussi passionné de l'époque impériale, elle a dans le passé organisé des expositions au musée du Caillou. Des dissensions internes ont conduit les deux principaux fondateurs à quitter l'ABN et à fonder les COMPAGNONS DE L'EMPIRE. Les Compagnons de l'Empire œuvrent pour mieux faire connaître l'œuvre civile de l'Empereur Napoléon.

 

 

 

En France, il faut citer trois associations dont l'action s'étend chez nous par leurs antennes belges, notamment aux lieux des combats de juin 1815:

 

- Le Souvenir français, chargé de la conservation des cimetières, tombes et monuments militaires français du monde entier. C'est ainsi qu'il a veillé, avec l'ACMN et l'AFEW, au respect de l'enclos de l'Aigle blessé. Son délégué général pour la Belgique est le colonel c.r., e.r. Marchand.

 

- Le Souvenir napoléonien: créé en 1937 et présidé actuellement par Alain Pigeard, il a été animé par des familles ayant joué un rôle important sous l'empire tels les Murat, Waleswski, Meneval, Gourgaud, etc.

Le Souvenir napoléonien a pour but d’étudier et de faire connaître ce qui, depuis la Révolution française, concerne l’histoire du Premier et du Second Empire, et de la Famille impériale. Axé sur l'étude conduisant à des voyages-pèlerinages, le Souvenir napoléonien publie une luxueuse revue bimestrielle. Le SN a créé une section belge active et dynamique actuellement dirigée par Mme Van der Auwera. La délégation belge du SN organise régulièrement d'intéressantes conférences.

 

- L’ACMN, Association pour la Conservation des Monuments napoléoniens : créée en 1982, pour la protection, la restauration et l'entretien des monuments, sépultures et sites, l'érection de monuments et plaques commémoratives se rapportant à l'histoire napoléonienne en France et à l'étranger ; et en corollaire, pour l’étude de la vie et de l'œuvre des personnages de cette histoire et de leur famille ainsi que la sauvegarde de leur souvenir, a formé au fil des ans, avec le Souvenir Napoléonien et les Amis de Napoléon III, et la bienveillance de la Fondation Napoléon, une collaboration tripodale: l’un s’occupant plus précisément de Napoléon, l’autre de Napoléon III, et l’ACMN plus particulièrement des monuments napoléoniens.

 

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(1) THEO FLEISCHMAN Brillant journaliste de radio à l'époque des pionniers pleins de faconde, il était le fils d'un passionné de l'empire et de la France et il reçut cet héritage dans ses gênes ; sur les traces de l'historien Lucien Laudy, équilibrant le musée Wellington à l'autre extrémité du champ de bataille, il créa en 1950-51, tant le musée du Caillou, que la Société belge d'Etudes napoléoniennes, obtenant à Paris des appuis majeurs. C'est lui, qui a inventé le parallélisme à l'action britannique et, ou la nécessité de marquer dans la pierre le souvenir des actions et des morts français.

(2) Jean-Emile Humblet : Professeur de sociologie, sénateur e.r., il a partagé avec Norbert Brassinne le souci prioritaire de la Wallonie et de l'Europe, mais aussi, la passion pour un avenir nourri du passé. Il a le souci de l'efficacité de Théo Fleishman, et pense comme lui, qu'il faut intéresser Paris aux enjeux à Waterloo aujourd'hui, tout en construisant une Europe unie.

C'est ainsi que depuis 1983, il agit avec une louable obstination, aidé de l'excellente équipe qu'il a constituée en créant l'Association franco-européenne de Waterloo. On lui doit la vision politique des changements nécessaires telle l'euro-péanisation de la gestion du champ de bataille, et la défense du français. Un journaliste déjà en 1984, baptisait son action de deuxième bataille de Waterloo.

(3) CHARLES, COMTE SNOY ET D'OPPUERS : Brillant universitaire lui aussi, il est de ces six personnages celui dont la réussite fut la plus brillante ; successivement consciencieux et brillant secrétaire général du ministère des Affaires économiques et signataire des traités créant les Communautés européennes, ministre des Finances, directeur de banque, il avait grandi dans un château qui orne le Brabant wallon.

Froid et réfléchi, ce n'est pas sans raison qu'il a fréquenté le duc de Wellington, présidé le Waterloo Committee et contribué à son aura en particulier dans les milieux nobiliaires. Il reste un symbole du courant méfiant vis-à-vis de la France, nostalgique de l'expérience bénéluxienne et admirateur d'une certaine Grande-Bretagne.

(4) EMMANUEL, COMTE DE MEEUS D'ARGENTEUIL : Cet homme affable, discret et efficace, est depuis trente ans l'intendant du duc de Wellington. Pour lui, il est en relation avec sa petite centaine de fermiers, mais en outre, il le tient informé; il suit le Waterloo Committee et est un homme de relations publiques.

Pour lui aussi, c'est dans ses «gènes»; il descend en effet, d'un M. Meeus, agent de la jeune Société générale, chargé dans les années 1820, de la mise en valeur donc notamment du défrichement d'une partie méridionale de la forêt de Soignies qu'elle possédait. Cela conduira au titre de «comte» et à l'adjonction du toponyme, Argenteuil et certes à des contacts avec la famille Wellington. Le comte de Meeus incarne le travail professionnel imperturbable, comme si tout était éternel, comme s'il n'y avait pas d'enjeu.

 

Si nous sortons de Waterloo, il y a lieu de rendre un exceptionnel hommage à Léon Ruquoy. Ancien bourgmestre de Ligny depuis plus de 30 ans, il s'est employé à remettre en valeur les lieux de la dernière victoire de Napoléon, réussissant même à transformer une ferme en musée-centre du général Gérard.

(5) Il a été aidé par le colonel pharmacien e.r. Pierre Couvreur, dont tant les connaissances que la documentation sont exceptionnelles. En effet, celui-ci est le fils du général, auteur des «Wallons dans la grande Armée» et du «Drame belge de Waterloo». Sans lui, l'AFEW n'aurait jamais pu remplir pleinement son rôle en ce qui concerne en particulier, les stèles et plaques monumentales.

 

A Wavre, André Sonmerijn a rempli un rôle comparable à celui de Léon Ruquoy à Ligny, suscitant la création d'un petit musée et présidant «Wavre, 1815».

 

 

 

 

 

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