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Forces et faiblesses des hommes de guerre
Du côté français, Napoléon avait perdu, comme chef d'état-major, son fidèle Berthier qui le comprenait et savait traduire en termes clairs et précis ses intentions et ses ordres. Soult, qui lui succédait, était un brillant général, mais piètre organisateur ; il était détesté de ses généraux et surtout de Ney.
Les maréchaux Grouchy et Ney commandaient respectivement l'aile droite et l'aile gauche de l'armée. Le premier, fraîchement promu, manquait d'autorité morale et d'expérience ; le second, extrêmement volontaire, ne connaissait pas les troupes qui venaient de lui être confiées.
Quant aux généraux, tous avaient fait leurs preuves. Drouot, commandant la Garde impériale, était l'une des figures les plus marquantes de l'armée. Drouet d'Erlon, promu général en 1799, s'illustra en Espagne. Vandamme était connu pour sa grande bravoure et ses talents militaires, mais aussi pour son mauvais caractère. Gérard avait combattu à Fleurus, en 1794, en Italie, à Austerlitz. Promu maréchal, puis ministre de la guerre, il libéra Anvers des Hollandais, en 1832. Le Centre historico-culturel de Ligny lui est dédié. Mouton, comte de Lobaut, était l'un des plus braves soldats et le plus brillant manœuvrier d'infante¬rie de l'Empire. Les généraux Pajol, Exelmans, Kelleman, Milhaud, étaient tous quatre des généraux remarquables qui s'illustrèrent au cours de la campagne de Belgique, par leur courage et leur dévoue¬ment à l'Empereur.
Chez les Prussiens, Blücher et Gneisenau étaient considérés comme les meilleurs généraux de l'armée du Bas-Rhin. Blücher, commandant en chef, âgé de 73 ans, était le type même du sabreur. Quant à Gneisenau, son chef d'état-major, c'était le tacticien, intelligent et réfléchi.
Par contre, les généraux Zieten, Pirch, Thielmans, Lùtzov, Bûlow... n'avaient ni le panache, ni l'envergure des officiers supérieurs français.
Quant aux forces anglaises, elles avaient pour chef Wellington surnommé le «Duc de fer». Le colonel français Charras en trace le portrait en ces termes : «Incontestablement moins grand stratège que l'Empereur, il était en revanche un maître tacticien, peut-être le meilleur de son temps. Doué d'un bon sens extrême, politique profond, excellent appréciateur des hommes, instruit à fond de la science et du métier des armes, faisant parfois des fautes mais sachant ne pas s'y obstiner, soigneux du bien-être de ses soldats, dur au désordre, impitoyable aux déprédateurs, habile à concevoir et à exécuter, inébranlable dans la mauvaise fortune, âme de fer dans un corps de fer.»
Il avait comme secrétaire militaire (chef d'état-major) le lieutenant-colonel lord Sommerset et disposait d'excellents généraux tels : Hill, Clinton, Picton, qui s'illustrèrent en Espagne et dont les troupes pouvaient rivaliser avec les meilleurs régiments français.
Le soir du 15 juin, généraux, officiers, diplomates anglais et leurs alliés se rendaient en grand équipage au bal donné à Bruxelles par la duchesse de Richmond. Le gratin de l'aristocratie de l'époque y assistait. Mais alors que commençait cette soirée galante, animée par les cornemuses des Gordon Highlanders, les premières dépêches annonçant le passage de la frontière par les troupes françaises et leur avance sur Charleroi, parvenaient aux états-majors alliés.
Mais ce ne fut qu'à 5 heures du matin que Wellington donna au bal l'ordre de diriger la 3e division sur les Quatre-Bras !
L.R.
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