Le temps passe, l'Empereur veut s'assurer que toute l'armée anglaise lui fait face. Il ordonne à Milhaud de déployer ses deux divisions de cuirassiers, de mettre en œuvre ses batteries d'artillerie puis de se porter vers le nord comme en vue d'une charge.
La réponse ne se fait pas attendre: cinquante bouches à feu lui signalent qu'il avait bien devant lui le gros de l'armée anglo-néerlandaise.
Provoquer le feu ennemi par une démonstration est souvent un système de reconnaissance fructueux.
Mais, comme on le voit, il faut plutôt se méfier en défensive.
Dans la suite, la clarté des feux anglais apprit à l'Empereur que Wellington était toujours en place. Il gardait donc l'espoir de battre séparément les Anglais et les Prussiens.
Dans la soirée, Napoléon reçut de Grouchy une dépêche ne lui apprenant rien de positif sur les Prussiens. Mais, Wellington en reçoit une de Blücher lui annonçant qu'il le rejoindrait avec toute son armée.
La carte montre la disposition des unités à 11 heures, le 18 juin. Les formations françaises ont gagné leur emplacement au son de la marche connue «Veillons au salut de l'empire» que nous entendons encore bien souvent jouée par le Corps de musique de la Garde de Waterloo sous la direction du chef Grapin.
L'Empereur fait mettre en place une «grande batterie» de 80 pièces. Le 1er Corps d'Erlon, qui est relativement frais puisqu'il n'a pas combattu les jours précédents, est chargé de l'attaque centrale vers le carrefour de Mont-Saint-Jean dont le fer de lance sera la V division d'Infanterie. Le 2' Corps sera chargé de protéger le flanc du 1er Corps. Il s'avancera en se maintenant à hauteur du 1er Corps. L'ensemble de l'attaque est confiée au maréchal Ney.