Dès le départ, les quatre divisions françaises progressent de façon serrée. Cette progression leur interdit les possibilités de déploiement et, notamment, celle de se former en carré lors d'une attaque de cavalerie adverse. Qui fut responsable de cette erreur de débutant? Mystère! La progression n'est pas appuyée par la cavalerie. La coordination des armes n'est pas assurée.
La brigade hollandaise de Bylandt recevra le choc des divisions Donzelot et Marcognet. Le lieutenant Delcambre de Namur est tué dans les rangs du 21° de ligne de la division Marcognet. Sous la pression de la deuxième brigade de Quiot, la Division Bylandt se disperse.
Fureur dans un verger
Pendant ce temps, le 54e de ligne de Quiot enlève le verger de la Haye Sainte, mais il ne parvient pas à franchir les murs. Toutefois à l'est, Durutte enlève la ferme de Papelotte. Wellington expédie des renforts vers la Haye Sainte.
Vers 14 heures 30, Picton contre-attaque en prenant de flanc les colonnes françaises qui ne peuvent se déployer et, par conséquent, mettre leurs armes à profit. Au cours de l'engagement, Picton est tué. Ponsomby saisit l'occasion pour charger les colonnes des 2ème et 3e divisions qui refluent.
Lord Uxbridge engage la cavalerie de Somerset postée de l'autre côté de la route pour rejeter les cuirassiers de Travers vers leur position de départ. Heureusement, la 2" division a pu se former en carré. Du coup, cela limite les dégâts dans les deux autres divisions. Mais, les cavaliers de Ponsomby et Somerset se laissent entraîner loin dans leur contre-attaque. Ils sont à leur tour attaqués par les cuirassiers de Farine, puis pris de flanc par les lanciers de Jacquinot.
Ponsomby perd la vie dans l'engagement. La cavalerie anglaise, très éprouvée, reflue en désordre. Pendant ce temps, Durutte s'est attaqué à l'infanterie des Nassauviens lorsqu'il doit faire face aux cavaliers de Vandeleur et de Ghigny.
Les Anglais se reprennent
A 15 heures, c'est l'échec de l'attaque centrale de Drouet d'Erlon. Les Anglais à bout de souffle pourront se reconstituer. En effet, le 2e Corps de Reille n'est pas resté à la hauteur du 1er Corps. Jérôme s'est entêté à maintenir l'assaut sur Hougoumont qui flambe pendant qu'ont lieu de terribles combats corps à corps. Foy a du soutenir Jérôme. Bachelu qui s'est illustré aux Quatre-Bras n'a pas été engagé. Du côté allié, les désertions augmentent.
Vers 15 heures 30, Napoléon est conscient qu'il ne pourra compter sur l'aide de Grouchy. Le message de ce dernier est très clair. La ferme de la Haye Sainte, non détruite par l'artillerie, constitue toujours un bastion défensif important. Les Français doivent à tout prix s'en emparer avant l'arrivée des Prussiens.
Vers 16 heures, les 1ère et 2ème divisions sous le commandement de Ney repartent donc à l'assaut de la Haye Sainte. Pendant ce temps, l'artillerie reprend son feu sur le centre droit. Voyant les Anglais se diriger vers le nord, Ney crut à un recul. En réalité, ce n'était qu'une mise à couvert. Ney fait charger les cuirassiers de Milhaud suivis par les cavaliers de Lefèvre-Desnoëttes.
Ils sont d'abord ralentis par la mitraille des canons adverses; ensuite, par le feu des carrés au sein desquels se sont réfugiés les artilleurs. Les Français capturent de nombreuses pièces. Mais, aucune n'aura été mise hors service par un simple enclouage.
Une contre-attaque de la cavalerie alliée, menée par Uxbridge et de Collaert, obligera la cavalerie française à refluer. Vers 16 heures 30, les Prussiens attaquent Plancenoit. Vers 17 heures, Napoléon, voyant que les Prussiens menaçaient Plancenoit, renvoya Ney à l'attaque, mais, cette fois renforcé par Kellermann et Guyot. A 17 heures 30 environ, 10.000 cavaliers vont exécuter les grandes charges de la cavalerie française.
Prise de la HAYE SAINTE
Wellington se montre inquiet. Les charges de la cavalerie française vont se répéter jusqu'à douze fois. L'armée néerlandaise est à bout de forces. Dans ses rangs, le général Van Merlen d'Anvers est tué. Son frère est intendant du Corps de Reille. Les hussards de Cumberland désertent, montrant l'exemple à des centaines d'autres. Vingt et un hussards du 8e Hussards néerlandais ont déserté le 18 juin.
Vers 18 heures, Ney engage Foy et Bachelu vers la Haye Sainte qui est prise par les sapeurs du 1" Génie commandé par un Bruxellois, le Colonel Lamare, et par le 13e Léger de la division Donzelot. Cette dernière est appuyée par Quiot et la Brigade Pégot de la Division Durutte.
Mais Durutte a repris les fermes de Papelotte et de la Haye avec la Brigade Brue. La garnison de la Haye Sainte est quasi anéantie. La percée du centre est presque réalisée lorsque, vers 17 heures 30, Lobau se retire à l'est de Plancenoit. Là, la situation va absorber des réserves d'infanterie sur lesquelles comptait l'Empereur pour en finir avec Wellington.