La butte du lion, symbole de paix ?

 

Pour l'époque, travail de titans (et de titanes), à la gloire des Pays-Bas, la butte fut construite en 1824-1826, après un concours architectural, au lieu où fut blessé le prince d'Orange, fils du roi Guillaume des Pays-Bas, au cœur du champ de bataille. Elle est devenue un élément du paysage.

La terre qui fut prélevée pour construire la butte, était imprégnée des «restes confondus des combattants» de trois armées et de dix peuples, qui «reposent dans la paix de la tombe». Cette pyramide peut donc être ou devenir un symbole européen de paix, et non plus ce qu'elle fut au départ, «une commémoration des victimes hollando-belges (sic !) de la bataille», comme l'écrivaient trois auteurs.

La butte est un symbole de paix, plutôt que de victoire de ceux dont quinze ans plus tard, l'œuvre fut terrassée ? Oui, tout à fait logique. Oui mais, le lion ? Sa conception, son orientation, son style à la Charlemagne dominant l'Europe ou le monde, sont moins que jamais acceptables aujourd'hui. Il est peut-être temps de détrôner ce lion et d'en faire un très importante pièce d'un musée d'archéologie industrielle en souvenir de John Cockerill et des travailleurs liégeois ayant réalisé l'objet métallique le plus important l'époque.

 

LANGUES  ET BON GOÛT !

 

L'exploitation publicitaire de la butte, l'initiative visant à en faire un centre d'ULM et de parapente, blesse  à la fois l'histoire, le bon goût et la décence.

Visitant Waterloo il y a quelques années, peu après son arrivée à Bruxelles, un correspondant d'un quotidien français s'est ébahi sur l'anglomanie à Waterloo, dans les enseignes, les publicités, les signalisations... Véritable record en Wallonie ! Et il l'a écrit clairement. C'est là aussi qu’il faut être attentif. Celui qui ignore son passé, n'a pas d'avenir. Cet avenir, c'est l'ouverture sur l'Europe et la sauvegarde de sa propre culture.

Il faut donc bien terminer par une autre controverse :

A. La domination de l'anglais est dans la logique des choses, de même que tous les Belges « devraient savoir le néerlandais ». Inutile de s'acharner à défendre la présence du français et sa qualité...

Versus

B.  "L'European Space" et le "War Mémorial Muséum" sont en Ardenne, le "First Triathlon" se déroule à Bertrix, "l'European Theater" a son siège à Bruxelles, etc... La Belgique francophone est malade. Malade d'une anglolâtrie délirante». (C. Masoni, Editorial du Bulletin du Centre culturel et artistique d'Ottignies, octobre 1991).

 

CONCLURE ?

 

Parfois, lecteur, lectrice, vous avez dû vous croire en train de remonter le temps en tournant le dos à l'avenir. Ne sommes-nous pas au troisième millénaire ? N'a-t-on pas fait la paix après Verdun, Dhien-Bien-Phu et Katyn ? Ne doit-on pas européaniser un important champ de bataille de l'Europe ? N'y a-t-il pas d'autres défis de cultures et de langues ? Ne faut-il pas, là aussi, conclure la «paix des braves» ?

J.E. HUMBLET





 

 

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