L'armée reconstruite

 

 

En arrivant aux Tuileries, Napoléon avait déclaré à la Nation: « L'empire, c'est la paix». Mais la position prise par le Congrès de Vienne a vite ruiné ses espoirs. Napoléon doit se résoudre à la guerre, en faisant face à de nombreuses rébellions à l'intérieur, tout en gardant ses frontières surtout à l'Est et au Sud-Est. En effet, il a des renseignements précis sur les objectifs des coalisés; la prise de Paris.

 

L'exécution de leur plan devrait commencer le 24 juin. Napoléon se trouve donc dans l'obligation de reconstituer très rapidement une armée dans la hâte et l'improvisation. Il lui reste quelques chefs mais certains se détestent…

 

Le 12 juin

 

Napoléon choisira de concentrer rapidement dans le Nord une armée apte au combat en vue de détruire successivement Wellington et Blücher. Leurs armées sont indépendantes et les plus proches. Le 12 juin, peu avant l'aube, l'Empereur part en campagne. Le soir même, il est à Laon. Son armée est aguerrie, mais la logistique laisse à désirer. Les dotations sont incomplètes et les livraisons se font attendre.

L'armée française du Nord, forte de 126.000 hommes, est appuyée par au moins 344 bouches à feu. Elle couvre le Nord et l'Est de la France, de Metz jusqu'à Lille. Les coalisés disposent dans le Sud des Pays-Bas de l'armée dite « anglo-néerlandaise » de 94.000 hommes appuyée par 186 bouches à feu., ainsi que de l'armée prussienne forte de 118.000 hommes aidée par 312 bouches à feu.

 

Le 13 juin, Napoléon est à Avesnes et le 14 à Beaumont. Pendant ce temps, le IVe Corps de Gérard, parti de Metz le 7 juin, a rejoint Philippeville. Le 1er Corps de Drouet d'Erlon a quitté Lille le 9 juin pour Valenciennes. Le IIe Corps de Reille et le IIIème Corps de Van Damme atteignent Maubeuge. La Garde, le VIème Corps de Lobau et la Réserve de Cavalerie de Grouchy marchent au dernier moment vers Beaumont où Napoléon arrive le 14. Il y installe son quartier général. A cette date, il lance sa dernière proclamation qui se termine par cette phrase : « Pour tout Français qui a, du coeur, le moment est arrivé de vaincre ou de périr ».

 

Début des hostilités

 

L'ordre de mouvement est donné. Les trois colonnes de l'armée française prêtes à l'offensive sont formées et implantées. Le lieu de concentration, fer de lance de l'offensive dans les Pays-Bas, avait échappé à Wellington. En effet, pendant que se réalisait le mouvement de l'armée du Nord, les Gardes nationaux du Nord de la France opéraient de fréquentes incursions dans la partie Ouest de la Belgique actuelle.

Ces manoeuvres de harcèlement furent un problème pour Wellington. Il ne savait pas sur quel point porter le gros de ses troupes. D'après Jomini, cette entrée en campagne doit être considérée comme l'une des plus belles opérations stratégiques de Napoléon.

L'idée de manœuvre de Napoléon n'a pas changé: battre Blücher et Wellington séparément. Après avoir passé la Sambre dans la région de Charleroi, l'aile gauche de l'armée s'appuiera sur les Quatres-Bras, l'aide droite sur Sombreffe. La Réserve s'établira à Fleurus et attaquera de là l'adversaire qui se présentera le premier. 




 

 

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