Au cœur du Brabant wallon
Dans la grasse plaine limoneuse brabançonne (1) Waterloo se situe juste au sud de la forêt de Soignes qui, dès le VIIème siècle, a constitué le sud de la frontière linguistique entre les mondes germanique et latin. Waterloo figure parmi les pointes avancées de la francophonie, tout comme les trois autres communes du champ de bataille, Lasne (Plancenoit), Braine-l'Alleud et Genappe.
Genappe (Baisy-Thy), c'est également le lieu de naissance de Godefroid de Bouillon, et, au haut Moyen Age, la capitale du Lothier. Ces quatre communes ont relevé du duché de Brabant depuis sa création au XIIe siècle, comme composante importante de la Lotharingie.
Elles font donc partie du « wallon païs » ou « roman païs de Brabant ». Ce terme désigne le territoire roman, c'est-à-dire de langue française et de dialectes wallons. Il se situe à l'extrême sud du duché qui s'étendait jusqu'à 150 km plus au nord.
Pendant les vingt ans de période française de l'histoire, ces quatre communes relèvent du département de la Dyle. Après la création de l'Etat belge en 1830 et jusqu'en 1994, elles seront sur le territoire d'un Brabant beaucoup plus petit, une province parmi neuf.
Waterloo se situe plus précisément dans l'arrondissement de Nivelles, ville situées à 12 km du champ de bataille. C'est une vieille cité illustrée par l'abbesse Gertrude, détenant au VIIe siècle le pouvoir temporel, et par sa collégiale romane de style otonien. Sous cette majestueuse église, on a retrouvé les lieux de cultes mérovingien et carolingien avec les tombes de Berthe au grand pied, mère de Charlemagne et de Ermentrude, petite-fille du premier des rois de France, Hugues Capet.
Depuis le début de 1995, ces quatre communes relèvent de la nouvelle province du Brabant wallon; retour en somme à l'appellation première. En matière religieuse, elles ont fait partie de l'archidiocèse de Cambrai jusqu'en 1559, ensuite de celui de Namur jusqu'au Concordat de 1802, enfin, du diocèse de Malines rebaptisé Malines-Bruxelles en 1962. Et demain?
J.E. Humblet
(1) Erreur du cinéaste russe Sergueï Bondartchouck que de situer la bataille dans un cadre de collines !
|