Le Prince Joseph-Antoine Poniatowski (1763 - 1813) (suite)

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III - SA CARRIÈRE SOUS L'EMPIRE (suite) et sa mort

Le 18 octobre 1813

Apelstein 33 Poniatowski - Augereau - Oudinot (Dölitz, Rembrandtplatz)

Au nord-ouest de Dölitz, la stèle 33 regroupe de très nombreuses unités :  le VIIIème Corps de Poniatowski, le IXème Corps d'Augereau et les 3ème et 4ème divisions du Ier Corps de Jeune Garde d'Oudinot.  Le 18, ces troupes défendirent les environs de Connewitz et de Lössnig contre les attaques autrichiennes. (Cf. aussi les Apelsteine 3, 11 et 13.) Cette nouvelle stèle fut placée en 1997, l'ancienne fut transférée dans la cour de la Torhaus Dölitz.

On la trouvera non loin de l'Österreicherdenkmal de Lössnig.

N

 

PONIATOWSKI

AUGEREAU

VIII. u. IX. CORPS

OUDINOT

III. u. IV. DIVISION

D. JUNG. GARDE

30000 M.

 

 

33

N Schlacht bei LEIPZIG am 18. October 1813  33. (?)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La stèle 33 d'origine a été placée dans la cour de la Torhaus Dölitz.

Poniatowski ne porta que trois jours ce titre si noblement conquis. Chargé, après la bataille de Leipzig, de former l'arrière-garde avec Macdonald, et de protéger la retraite en se maintenant le plus longtemps possible dans les fau- bourgs de la ville, il exécuta vaillamment cette périlleuse consigne.

Pourtant il fallut se retirer ; il commençait son mouvement rétrograde avec le plus grand ordre, lorsque le pont de l'Elster sauta, le laissant en présence d'une armée victorieuse, avec sept cents hommes et soixante lanciers.

Il vit le péril, brandit son sabre et s'écria :
« Il ne nous reste plus de salut. Braves compagnons, mourons comme il convient aux soldats de la patrie ; mais vendons chèrement notre vie. »

Ayant dit, il se jeta comme un fou sur une colonne prussienne et reçut un coup de feu à l'épaule gauche.

Des soldats l'entouraient, tentaient de l'emmener en le suppliant de se conserver pour la Pologne, à laquelle sa vie pouvait être précieuse encore. Mais le prince, dont la défaite avait dissipé le dernier espoir, répondit simplement :
« Non. Dieu m'a confié l'honneur des Polonais, c'est à lui seul que je veux le remettre ! »

Blessé de nouveau, bousculé, poussé vers la Pleiss, il s'y jeta et put la franchir à la nage ; arrivé au bord de l'Elster, plus large et plus profond, dont les eaux roulaient mille débris de bataille, il s'y jeta de même. Mais à bout de forces, épuisé par ses blessures, entraîné par le courant, il disparut dans un tourbillon et se noya avec son aide de camp Blechamp, qui avait fait d'héroïques et vains efforts pour l'aider à gagner l'autre rive (19 octobre 1813).

 

Le 19 octobre 1813

Poniatowski est encore blessé deux fois le 19, lors de la retraite.  Et lorsque le seul pont sur l'Elster saute prématurément, isolant 20 000 hommes sur la rive orientale du fleuve, il refuse de se laisser capturer.

Le "Brückensprengungsdenkmal" à Leipzig a été érigé à l'endroit où se trouvait le seul pont sur l'Elster disponible pour la retraite des troupes françaises. Il se trouve actuellement en pleine ville, car le fleuve a été depuis canalisé et une partie est même souterraine.

 


Panorama de l'emplacement du Brückensprengungsdenkmal à Leipzig.
Cliquez pour agrandir.

 

Il guide donc son cheval dans le fleuve et réussit à le traverser. Malheureusement, en abordant la rive occidentale, celle-ci est trop abrupte et la malheureuse bête ne réussit pas à l'escalader, glisse et renverse son cavalier dans le fleuve. Poniatowski, gravement blessé, ne réussit pas à se rattraper et se noie.  Son corps est retrouvé dans l'Elster par des pêcheurs le 24 octobre, soit cinq jours après sa mort. Il est positivement identifié par des généraux polonais le lendemain.

 

Le monument érigé à l'endroit où Poniatowski descendit dans l'Elster avec son cheval.

Ici,

le 19 octobre 1813,

le Prince Joseph Poniatowski,

Commandant en Chef de l'Armée polonaise

Maréchal de France,

couvrant la retraite de la Grande armée française

et quittant le champ de bataille en dernier,

trois fois mortellement touché,

a perdu la vie

dans les flots de l'Elster.

Il a sacrifié sa vie pour la gloire est pour sa patrie.

Il est mort à l'âge de 52 ans.

Un soldat a laissé ce monument

couvert de larmes

à son chef.

 

Un Polonais à son compatriote

 

 

Prince Joseph

Poniatowski

6-V-1761 - 19-X-1813

Commandant en Chef

de l'Armée Polonaise

noyé dans les flots de l'Elster

Le monument indique 1761 comme date de naissance, ce qui est erroné. Il faut lire 1763. Certaines sources indiquent cependant bien le 6 mai au lieu du 7. La date exacte est bien le 7.

Un autre monument, aujourd'hui malheureusement disparu, était consacré au prince Poniatowski à Leipzig. Il s'agit sarcophage Poniatowski.  Érigé en 1834, il fut orné en 1875 d'un casque antique comparable à celui qui orne le monument Moreau à Dresde. En septembre 1939, ce beau monument fut couvert de goudron et détruit le 22 décembre de la même année. Un monument provisoire édifié après la guerre ne dura que jusque dans les années 60.

 

Buste du Prince Poniatowski.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques souvenirs du Prince Poniatowski nous sont présentés dans le petit musée du Völkerschlachtdenkmal à Leipzig. Il s'agit de plus que de souvenirs, presque des reliques.

En effet, cet intéressant (et trop petit) musée nous présente la schabraque du cheval du maréchal, ainsi qu'un de ses pistolets.

 

 

Si les responsables de se musée ont des objections à ce que ces objets soient présentés ici, qu'ils me le fassent savoir, et je retirerai ces photos, mais je crois au contraire que cela ne peut qu'inciter les gens à aller voir ce musée.

Le 26, ses funérailles ont lieu dans la Johanniskirche, avant son inhumation dans le "Ratsgruft" (caveau des personnalités) du Johannisfriedhof (cimetière St-Jean) de Leipzig. Le 14 juillet 1814, l'armée polonaise qui va se mettre au service du Tsar est de passage à Leipzig et elle procède à son exhumation.

Une copie de la pierre marquant sa première tombe a été placée contre un mur dans le secteur IV du Johannisfriedhof de Leipzigdans les années 1960.
La pierre d'origine a été transférée à la porte Grodsky du palais royal de Varsovie en 1945.

 

JOSEPHO PRINCIPI
PONIATOWSKi
EXERCITUS POLONI
DUCI SUPREMo

IN PUGNA AD ELYSTRUM
POST FOEDERATORUM
secessionem
D. xix OCTOBR. MDCCCXIII
URGENTIA QUUM SISTERET FATA
SUBMERSO

 

- COMMILITONES -

 

 

 

 

 

 

À Joseph, Prince

Poniatowski

Commandant en chef

de l'Armée polonaise

noyé lors des combats sur l'Elster,

le XIX octobre MDCCCXIII

après la retraite des alliés,

alors qu'il résistait à un sort inévitable

 

-ses camarades de combat-

Un petit mot d'explication  : le "R" de "FOEDERATORUM" a été mal repeint, donnant l'impression qu'il s'agit d'un "P". "Foederatus" signifie "membre d'une alliance", "confédéré" ou, dans le sens antique, "barbares alliés aux Romains". Pour cette raison, nous avons traduit "alliés", à comprendre dans les sens "alliés de l'Empire", et non Alliés de la 6ème coalition !

Le général Reminski vient le recevoir à la frontière, avec de grands honneurs. Des funérailles grandioses ont ensuite lieu dans l'église Sainte-Croix de Varsovie le 9 septembre 1814. La foule innombrable de ses admirateurs - et aussi de ses adversaires politiques - lui rendit un dernier hommage. Le corps est ensuite déposé dans la chapelle souterraine de cette église.

Finalement, il trouvera le repos définitif dans la crypte Saint-Léonard de la cathédrale de Cracovie, où il est transféré le 23 juillet 1817.  Il y repose désormais parmi les rois de Pologne, aux côtés de Tadeusz Kosciuszko.

 

Joseph Prince

PONIATOWSKI

 




























Plaque mentionnant toutes les personnalités inhumées dans la crypte St-Léonard de la cathédrale du Wawel ou Basilique-cathédrale Saints Stanislas et Venceslas de Cracovie.

IV. — JUGEMENT DE NAPOLÉON

De l'ordre du jour qui annonçait à l'armée sa promotion au maréchalat :
« Voulant donner au prince Poniatowski une dernière marque de notre haute estime, et en même temps l'attacher plus étroitement aux intérêts de la France, nous l'avons élevé au rang de maréchal de l'Empire. »

A Sainte-Hélène :
« Le vrai roi de Pologne, c'était Poniatowski; il en réunissait tous les titres. Il en avait tous les talents... Poniatowski était un homme d'un caractère onéreux, plein de droiture et de bravoure. Je l'aurais fait roi de Pologne si j'avais réussi en Russie. »

ÉTATS DE SERVICE DU PRINCE JOSEPH PONIATOWSKI
NE A VARSOVIE LE 7 MAI 1762

GRADES, CORPS ET DESTINATIONS
Maréchal de l'Empire, octobre 1813. Mort let) octobre 1813.

DÉCORATIONS
ORDRE DE LA LÉGION D'HONNEUR

Officier, 22 juillet 1807 ; grand-croix, 14 juillet 1809.


ADDITION AUX SERVICES ET DÉCORATIONS

Volontaire dans l'armée polonaise, 1792 et 1794 ; ministre de la guerre du grand-duché de Varsovie et commandant en chef les troupes françaises et polonaises, 1808 commandant en chef le 5e corps de la Grande Armée dans la campagne de Russie, 1812 ; général en chef de l'arrière-ban de Pologne, dans la campagne de Saxe et de Silésie, 1813.

 

Un sabre et les miniatures des ordres du Prince Poniatowski, conservés au musée de la cathédrale.

 

Le prince Poniatowski figure bien sûr parmi les généraux et maréchaux morts pour la France dans la galerie des batailles du château de Versailles.


Sa statue équestre, devant le palais présidentiel à Varsovie.

Il est également représenté rue de Rivoli. Il s'agit d'une œuvre de Besnard.


Texte : d'après de Beauregard, Gérard, Les Maréchaux de Napoléon, Mame, Tours, s.d. (1900).


Collection Hachette : Maréchaux d'Empire, Généraux et figures historiques (Collection de l'auteur)


Collection Del Prado : Les plus grands commandants des Guerres napoléoniennes (Collection de l'auteur)

Sources:

Reinhard Münch, Marksteine und Denkmale des Völkerschlacht in und um Leipzig, Verlag Dr Andreas Barthel, 2000.

Cottin, Klank, Kretzschmar, Kürscher, Petzold, Leipziger Denkmale, Sax Verlag Beucha, 1998.

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