Jacob-François Marola, dit Marulaz (1769-1842)

Baron de l'Empire, Lieutenant-Général

 

     

Jacob François Marola est né le 6 novembre 1769 à Zeiskam, près de Spire, dans le Palatinat (qui fut aussi, plus tard, le département du Mont-Tonnerre).

Maison natale du général Marulaz, Kronstraße 26, à Zeiskam (en face de l'église).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plaque apposée en juin 1999 sur la maison à l'initiative des amis du Pays d'Albe.

 

Geburtsstätte

von General Baron

Jacob François Marulaz

(1769-1842)

Bedeutender militärischer Führer

unter Napoleon Bonaparte

 

Lieu de naissance du

Général Baron

Jacob François Marulaz

(1769-1842)

Chef militaire important

sous Napoléon Bonaparte



Son père, né en 1740, d'origine savoyarde (Morzine), était lui-même un ancien hussard qui avait participé à la Guerre de Sept Ans.  Prénommé François, il avait épousé une fille de Sarralbe en Moselle et avait gardé tant d'attaches à Sarralbe qu'il s'y était retiré, y devenant même maire à la fin de sa vie.

Jacob commence sa carrière le 16 septembre 1778 comme enfant de troupe dans le régiment de son père, Esterhazy Hussards (qui deviendra le 3ème Hussards).  Le 1er novembre 1784, il s'engage dans ce régiment.

Le 1er janvier 1791, Marulaz est nommé brigadier-fourrier ; il devient maréchal des logis le 23 juin de l'année suivante et assiste à la "bataille" de Valmy.  En octobre 1792, il passe lieutenant au corps de Éclaireurs, qui deviendra plus tard le 8ème Hussards, dont le nom est indissociablement lié pour l'histoire à celui de Marulaz.  Il est nommé capitaine le 1er mars 1793.

En 1793-1794, il combat en Vendée, puis passe à l'armée du Nord en 1794-1795, sous le commandement du général Pichegru et de Vandamme.  Il est blessé d'un coup de sabre à la joue droite le 30 avril 1794, près de Menin.  Désarçonné, il parvient à rejoindre les lignes françaises où il continue à combattre avec l'infanterie.  Nommé chef d'escadrons au 8ème Hussards le 7 mai 1794, il est à nouveau blessé près de Bousbecques le 18 mai suivant.   Le 15 (17?) septembre 1794, au combat de Boxtel, il charge, accompagné d'une trentaine de hussards et fait déposer les armes à deux bataillons hessois, capturant 500 hommes.  Il sera cité à l'Ordre de l'Armée pour ce fait d'armes.

A l'armée de Rhin et Moselle sous le commandement de Beaupuis, puis de Moreau en 1795-1797.  Combat sur le Rhin de septembre 1795 à octobre 1796.  Il se distingue contre les Autrichiens à Mannheim, où il stoppe l'ennemi avec ses hussards et une pièce d'artillerie dans la nuit du 17 au 18 octobre 1795. Capture Oppenheim le 22 octobre 1795.  Il repasse le Rhin en dernier en septembre 1796, et est blessé d'un coup de feu au bras droit à Huningue le 25 octobre 1796.

En avril 1797, le 8ème retraverse le Rhin et c'est le combat de Diersheim, toujours contre les Autrichiens.  Marulaz se bat avec bravoure, comme à son habitude et est blessé d'un coup de feu près d'Offenbourg. Il sera d'ailleurs félicité par ses supérieurs. Le général  Bourrier déclare à son sujet : « Il a toutes les qualités qui distinguent un bon chef . Ce régiment lui doit toute la gloire qu'il s'est acquise pendant la campagne . Son patriotisme est égal à sa bravoure . »

En 1798, il passe à l'armée d'Helvétie.  Sous les murs de Berne, les 7eme et 8eme Hussards, sous les ordres de Marulaz, enfoncent les lignes ennemies.   Le 15 juin 1799, après avoir fait 400 prisonniers, il est blessé de cinq coups de feu, dont 4 à la poitrine, un le transperce même de part en part, lui brisant deux côtes !  Mais notre houzard a la vie dure et en octobre, on le retrouve déjà sur les champs de bataille, plus précisément à Célan près d’Andelfingen où il défait les cosaques.

Début 1800, il est affecté à l'armée du Rhin sous le général Moreau.  Il s'empare d'un canon et de 800 prisonniers au passage du Rhin, le 1er mai 1800.  Le 3 mai les Autrichiens sont écrasés à Stockach.  Au cours de bataille, le 8ème Hussards, sous le commandement de Marulaz, charge les Autrichiens de flanc et presque toute l'infanterie autrichienne est capturée : 2000 prisonniers, 500 chevaux, 8 pièces d'artillerie et beaucoup de ravitaillement sont capturés par les hussards.  Le 10 mai, il surprend la cavalerie ennemie en traversant à gué le lac d'Hérin, fait 100 prisonniers et capture 80 chevaux, s'empare de Landsberg et du pont de Lech.  Le 19 juin, c'est la bataille d'Hochstaedt : avec ses hussards, Marulaz passe le Danube et charge les Autrichiens à plusieurs reprises.  Il capture ensuite 1200 soldats bavarois à Indelfingen.  Marulaz se distingue encore à la bataille de Hohenlinden, le 3 décembre.

Monument commémoratif de la bataille d'Hohenlinden.

Deux jours plus tard, Marulaz repousse l'ennemi sur Kufstein, traverse l'Inn, puis le bat encore près du Chiemsee.   Il combat devant Salzbourg, traverse un gué et charge les dragons de Waldeck, capturant 200 prisonniers.  Pour sa bravoure, il obtient un sabre d'honneur par un arrêté du Premier Consul du 22 mars 1801.

Commandant de la Légion d'Honneur en 1804, général de Brigade le 1er février 1805.

Mais ses blessures le rattrapent, et le privent de la campagne d'Austerlitz et de celle d'Iéna-Auerstaedt.

Commandant de la brigade de cavalerie légère du 3ème Corps de Davout en décembre 1806.  Blessé à Golymin, il charge malgré tout à Eylau (08/02/1807) et le 17 juin 1807, trois jours après le triomphe de Friedland, près de Labiau, il capture 5000 soldats russes.

 

 

 

Marulaz en uniforme de général.


Baron de l'Empire en décembre 1808, commandeur de l'Ordre de Hesse-Darmstadt et de l'Ordre militaire de Bade.  C'est à cette époque qu'il achète le château de Filain, en Haute-Saône.

C'est une ancienne maison forte du XVe, agrandie et remaniée au XVIe, puis au XVIIIe siècle. Marulaz lui-même y fit faire des transformations.

Dans le parc du château, on trouve une stèle surmontée d'une urne et marquée : " F. M. ".

L'année suivante, la guerre reprend, car l'Autriche veut la revanche d'Austerlitz. Marulaz commande la Cavalerie légère du Corps d'Observation du Rhin sous Masséna.  Il sert à Landshut (21-22/04/1809), à Neumarkt (24/04/1809) et à Ebelsberg (03/05/1809).

 

 

Vue actuelle du pont de Landshut. La cavalerie ne fut bien entendu pas immédiatement impliquée dans la prise du pont, mais bien dans la poursuite qui s'ensuivit.

Le pont sur la Traun à Ebelsberg.

(Cliquez pour agrandir.)

Il est blessé d'un coup de feu à la cuisse à Essling (22/05/1809).

Le 6 juillet à Wagram, Marulaz veut venger la mort de son ami Lasalle.  A huit heures du soir, il prend la tête de son ancien régiment, le 8ème Hussards et de sa division de chasseurs et termine le travail de Lasalle.  Cependant, Marulaz est lui-même renversé et son cheval tué sous lui.  C’est son 26ème cheval depuis le début de sa carrière et ce sera aussi le dernier.  Gravement blessé d’un coup de feu à la jambe, son tibia est atteint.  On le remet sur un autre cheval, mais sa blessure ne lui permet pas de tenir.

Il est bien nommé général de division le 12 juillet 1809 et investi du commandement de la division comprenant l’ancienne brigade de Lasalle et la sienne.  Il demande cependant à être déchargé de cette lourde tache et il est appelé au commandement de la 6ème Division militaire à Besançon.
 

Il remporte un dernier combat à Baume-les-Dames, 31 décembre 1813. Le 4 janvier 1814, la place de Besançon est en état de siège, avec le général Marulaz comme gouverneur.  Il tiendra jusqu'après la chute de l'Empire.

Lors des Cent-Jours, il accomplit la même tâche avec le même zèle. Il est admis à la retraite le 6 décembre 1815.  Deux ans plus tard, il a enfin la joie d'être reconnu par le pays pour lequel il a tant donné son sang et il est naturalisé français.

Il s'installe définitivement à Filain, dont il devient maire, ce qu'il restera jusqu'en 1831. Il s'occupe beaucoup des enfants et des pauvres du pays et rédige ses mémoires avec le curé.  Lors d'un dîner chez le préfet, il se dispute avec le marquis de Sorans, maréchal de Camp et ancien émigré, commandant du département.  Le duel qui s'ensuit prouve que Marulaz n'a pas perdu la main. Le marquis reste étendu... définitivement. 

La Révolution de 1830 le fait quitter la retraite pour être placé dans le cadre de Réserve. Il est définitivement retraité en 1834.

Il meurt d'une attaque d'apoplexie au château de Filain (Haute-Saône) le 10 juin 1842, à l'âge -plus que respectable pour un hussard- de 72 ans.

 

ICI REPOSE JACOB FCOIS MARULAZ

LIEUTENANT-GÉNÉRAL BARON DE L'EMPIRE

COMMANDANT DE L'ORDRE ROYAL DE LA LÉGION

D'HONNEUR CHEVALIER DE SAINT-LOUIS

COMMANDEUR DE L'ORDRE DE BADEN NÉ LE

6 9BRE 1769 À ZEISKAM DEPT DU MONT-TONNERRE

DÉCÉDÉ LE 10 JUIN 1842 À FILAIN DANS LA 73e 

ANNÉE DE SON ÂGE. BON FILS BON ÉPOUX BON PÈRE

 JUSTE HUMAIN PIEUX AUSSI MODESTE QUE BRAVE

 IL FUT LE MODÈLE DE TOUTES LES VERTUS

QU'IL REPOSE EN PAIX. SOLDAT COLONEL

GÉNÉRAL DE DIVISION BARON DE L'EMPIRE

COMMANDANT DE LA LÉGION D'HONNEUR

SES GRADES FURENT LE PRIX DE SES HAUTS FAITS

 IL COMBATTIT À BOXTEL À FRANKENTHAL SOUS

 LES MURS DE BERNE À ZÜRICH À LANDSBERG

À STOCKACH AU PASSAGE DU KEEK DU DANUBE

DU BOUCK DE LA SALLE ET DEVANT SALZBOURG

 SES TALENTS ET SA VALEUR DÉCIDÈRENT DU

SUCCÈS DE CZANOVO IL SE SIGNALA À GOLYMIN

À PULSTUSK À OSTROLENKA AUX BATAILLES

D'EYLAU DE FRIEDLAND D'ESSLING ET DE

WAGRAM. EN 1814-15 IL DÉFENDIT LA VILLE DE

BESANÇON BRAVANT LE FER ET LE FEU

DE L'ENNEMI ET MÉPRISANT SON OR. DEUX FOIS IL

PRÉSERVA CETTE PLACE DE L'ATTEINTE DE

L'ÉTRANGER, 26 CHEVAUX TUÉS SOUS LUI  ET

19 BLESSURES ATTESTENT SON INTRÉPIDE

COURAGE ET SON DÉVOUEMENT À LA FRANCE

 

Il est enterré dans l'ancien cimetière de Filain, à côté de son épouse.

Au cimetière communal de Filain repose César Marulaz (1830-1870) chef d'Escadrons, commandant de la place de Péronne. Sans doute un de ses fils ?

 

 

 


Collection Hachette : Maréchaux d'Empire, Généraux et figures historiques (Collection de l'auteur)

Bibliographie :

- Georges SIX, Dictionnaire biographique des Généraux & Amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814), Saffroy, éditeur, Paris,1934

- Tradition magazine, N°s 165-166, Jacob-François Marulaz Baron d'Empire 1769-1842, par Robert Alazet (mars-avril 2001). Attention, cet article contient de nombreuses erreurs dans les noms des lieux, et les dates ne sont pas toujours claires !

 

 

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