Géraud-Pierre-Henri-Julien BESSIÈRES est né le 30 juillet
1777 à Gramat, dans le Lot. Il est cousin du
maréchal
et du
général.
Mais Julien Bessières ne chosit pas la carrière militaire. Cela ne
l'empêche pas de participer - sur la recommandation de son parent - à la campagne d'Égypte dans la Commission des
Sciences et des Arts (à titre de chirurgien). Malade, il doit rentrer
en France le 26 octobre 1798, à bord de la tartane livournaise Madona di
Montenegro.
Parmi ses compagnons de voyage se trouvent les membres de la Commission
François Pouqueville (chirurgien), Pierre-Simon Girard (ingénieur en chef
des Ponts et Chaussées), Alexandre Gérard (naturaliste), et les officiers
Jean Étienne Casimir Poitevin de Maureilhan (colonel du génie) ou Joseph
Claude Marie Charbonnel (chef d'escadron d'artillerie).
Le navire est attaqué et capturé par un pirate albanais, Ourochs, qui
revend ses prisonniers à diverses autorités ottomanes.
Bessières est livré à Ali Pacha de Janina, avec Poitevin et Charbonnel.
Ils effectuent un séjour forcé dans la suite du Pacha, participant à
quelques opérations militaires, mais parviennent à s'échapper à tour de rôle
et à gagner Corfou alors occupées par les troupes russes et ottomanes.
En 1800, les trois hommes sont enfermés dans la Fortezza Nuova de Corfou.
Ils s'en évadent dans la nuit du 21 au 22 novembre mais sont repris et
finalement emprisonnés à Constantinople.
Il est remis enfin en liberté, à la sollicitation des ambassadeurs de Russie
et d'Angleterre.
De retour en France, Bessières est nommé directeur des droits réunis pour
les Hautes-Alpes (1803).
L'année suivante, il débute dans la diplomatie avec une mission auprès
d'Ali, pacha de Janina, dont il avait été l'esclave au cours de sa
mésaventure précédente, auprès de qui il est nommé agent d'affaires.
Il devient ensuite consul général à Venise (1805), commissaire impérial des
îles Ioniennes à Corfou (1807-1810), là même où il avait été enfermé.
Il est ensuite intendant de Navarre (1810), puis intendant de l'armée et des
provinces du nord de l'Espagne.
Après la perte de la bataille de Vitoria, Bessières revient en France.
Il y est fait préfet du Gers (16 décembre 1813); il avait été créé
antérieurement légionnaire et chevalier de l'Empire.
Bessières, à la Restauration, accepte la préfecture de l'Aveyron (15 juillet
1814), souscrit pour la statue d’Henri IV, et, lors des Cent-Jours, envoie
une adresse dans laquelle il renouvelait son serment de fidélité au roi.
C'est probablement ce qui l'empêche d'être compris dans les premières
promotions faites par Napoléon au retour de l’ile d’Elbe.
Néanmoins, au mois d'avril, cédant aux sollicitations des protecteurs de
Bessières, l'Empereur lui confie encore la préfecture de l'Ariège, poste
délicat entre tous, parce que le duc d'Angoulême devait, dit-on, pénétrer
par ce département frontière.
Bessières a beau, dans cette situation difficile, se ménager autant que
possible pour l'avenir, il n'évite pas, lors de la seconde Restauration, une
disgrâce méritée. Il perd sa place, et reste sans fonctions jusqu'en 1818.
Mais il finit par rentrer en faveur, est nommé maître des requêtes au
Conseil d'État, attaché au comité de liquidation des créances étrangères, et
bientôt promu au grade d'officier de la Légion d'honneur.
En même temps il siège à la Chambre des députés.
Une première candidature posée par lui, le 9 mai 1822, auprès des électeurs
de la Dordogne, avait échoué à quelques voix près.
Le 17 novembre 1827, il réussit, dans le 4ème collège de ce département
(Sarlat) à l'emporter sur M. Daussel.
Il est réélu, le 23 juin 1830, contre M. de Mirandol.
Il siège parmi les royalistes constitutionnels, et vote constamment pour le
ministère Martignac.
Lors de l'avènement de M. de Polignac au pouvoir, il vote l'adresse des 221.
Il adhère à la révolution de Juillet 1830 et au gouvernement de
Louis-Philippe Ier, est battu aux élections de 1831 par M. Mérilhou, et ne
revient à la Chambre que le 21 juin 1834, comme l'élu de deux collèges, le
3ème collège du Lot (Figeac), aux dépens de M. Laronfille, et la
circonscription de Sarlat, où il avait, par 154 voix contre 75, regagné son
siège sur M. Mérilhou.
Membre de la majorité conservatrice, il prête son appui aux lois de
septembre, au projet de loi de disjonction, en un mot à toutes les
propositions ministérielles.
La croix de commandeur de la Légion d'honneur, et enfin la dignité de pair
de France, que lui confère l'ordonnance du 3 octobre 1837, mettent le comble
à sa fortune politique.
Il décède le 30 juillet 1840 à Paris, il est inhumé au cimetière du
Père-Lachaise.
Sa chapelle, dans la 41ème division est mal en point (forte érosion,
porte rouillée et cassée,...)