Marie Marchand

 

Montainville 1769 – 1829 Paris

Première berceuse du Roi de Rome

Père Lachaise

39e division

Restauration ACMN 2008-2009

Financement d'une grande partie par les adhérents de l'ACMN

dont une partie importante

par le Souvenir Napoléonien, aussi membre

 

 

La sépulture de Marguerite Broquet, veuve MARCHAND, risquait de disparaître, … !

 

La concession de cette sépulture avait été reprise par la Ville de Paris pour mauvais état, abandon, etc.  L’opération consécutive à la reprise prononcée - exhumation des 14 corps se trouvant dans la sépulture (et dont nous connaissons l’identité), démolition de celle-ci, et revente de la concession - n’avait pas encore été effectuée, comme pour de nombreux autres cas de la même division. 

 

Nous sommes intervenus à temps en souhaitant être autorisé exceptionnellement à faire procéder rapidement à la restauration de la concession ; l’autorisation a été accordée pour exécution dans un temps limité.

 

Née Marie-Marguerite Broquet  le 9 mars 1769 à Montainville, mère de Louis Marchand, premier valet de chambre de l'empereur, elle était devenue la Première des trois berceuses du Roi de Rome.

Elle avait toute la confiance de la « Gouvernante des Enfants de France », Mme de Montesquiou.

C'est elle qui se trouvait désignée de préférence pour emmailloter l'enfant impérial, le faire manger et veiller la nuit, assise auprès de son lit.

Elle était vêtue comme les femmes de chambre véritables de l'Impératrice, celles que Napoléon appelait lui-même les femmes noires, parce qu'elles portaient toujours un tablier de soie noire, tandis qu'il désignait les « filles de garde-robe » sous le terme de femmes blanches, parce qu'elles portaient un tablier blanc.

 Des trois filles de garde-robe, l'une, Henriette Marchand, était précisément la fille de la première berceuse, et la sœur du fidèle Marchand des années d'exil.

Grâce à l'appui de sa mère et surtout de Mme de Montesquiou, Louis Marchand entra en 1811 dans la Maison impériale comme garçon d'appartement. Nous savons même que c'est à la prière de la gouvernante qu'il reçut de l'Empereur en 1812, la somme de 4.300 francs pour acheter un remplaçant au titre militaire.

Marie Marchand accompagna à Vienne le roi de Rome, fils de l'empereur Napoléon, après sa première abdication. On avait décidé que le roi de Rome ne quitterait pas Vienne ou Schönbrunn.

Début 1816, Mme Marchand reçut l'ordre de se retirer.

Ainsi cette femme dévouée, qui avait veillé le prince depuis sa naissance, qui passait toutes les nuits dans sa chambre et recevait le matin ses premières caresses, qui était chargée du soin de le vêtir et qui lui faisait répéter ses prières en y mêlant, elle aussi, le nom de son père, — cette personne si modeste et si simple était devenue suspecte à son tour.

Marie Marchand quitta la dernière, le château de Schönbrunn et l'enfant au soir du 28 février 1816 après avoir encore couché et bercé le petit prisonnier de Schönbrunn.

Femme dévouée et fidèle, elle fit remettre à l'empereur déchu une mèche de cheveu de son fils.

     Elle est décédée le 6 mai 1829 à 60 ans.

 

 

 

La famille Marchand est de bonne, de vieille race française.

Son berceau, comme celui de ses diverses ramifications, se situe dans la Beauce, l'ancien pays gaulois des Carnutes, parmi les rares et fraîches vallées qui sillonnent le plateau découvert où règne en été l'opulence proverbiale des mois- sons. Un canton de l'Eure-et-Loir, le canton de Maintenon, groupe les communes rurales, où se retrouve toute l'ascendance du compagnon d'exil de l'Empereur : d'abord Hanches, dans un vallon riant de la Drouette ; puis, plus à l'est, près de Gallardon, Ymeray et Montlouet, dans la vallée charmante do la Voise.

 

Sur son lit de mort, le jeune duc se souviendra de sa berceuse préférée et de son berceau d'enfant.
Victorien Sardou dans L’Aiglon, nous livre les dernières répliques du fils de Napoléon avec sa mère Marie Louise d'Autriche.

« J'étais plus grand dans ce
berceau que dans ce lit !
Des femmes me berçaient...
Oui. J’avais trois berceuses
Qui chantaient des chansons
vieilles et merveilleuses !
Oh ! les bonnes chansons
de madame Marchand !..
Qui donc, pour m'endormir,
me bercera d'un chant ? ».

 

Détails curieux à noter. Euphrasie, une petite fille d'Anne-Brigitte Marchand, qui était la tante du futur comte Marchand, avait épousé Jean-Baptiste Painlevé, le grand-père de Paul Painlevé, le grand savant et homme d'État, dont les restes reposent au Panthéon. D'autre part Mme Paul Painlevé, née Petit de Villeneuve, avait une tante qui était l'arrière-nièce, par les Broquet, de la mère de Louis

 

Suite à un courriel de M.Jean-Luc Fontaine et aux recherches de M. David Pelletier, nous pouvons corriger une erreur figurant sur la plaque. En effet, Marie Broquet n'est pas la mère d'Henriette, comme mentionné sur la plaque. Le couple Marchand-Broquet eut quatre enfants, dont aucun ne se prénommait Henriette. Il s'agit en fait de Charlotte Henriette Thibout, qui a épousé Louis Constant Marchand en octobre 1811.

 

La sépulture Marchand, avant la restauration

 

 

Pendant les travaux.

Texte:  Robert Chénier

Sources :

Mémoires de Marchand,

Le Roi de Rome de Henri Welschinger,

Deux siècles d’histoire au Père-Lachaise de Paul Bauer,
  

 

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