La matinée du 16 juin
Les renseignements reçus au cours de la nuit, au quartier général, ont conforté l'Empereur dans ses intentions d'attaquer séparément Blücher et Wellington et de rejeter le premier sur Liège et le second sur la mer. La concentration de l'armée dans un triangle de ± 12 km de côté devrait lui permettre de manœuvrer en conséquence.
Les Prussiens ont abandonné Fleurus et ont pris la direction de Brye, Saint-Amand et Sombreffe. Blücher a quitté son quartier général de Namur et s'est installé au presbytère de Sombreffe d'où il peut suivre le mouvement de ses troupes autour de Ligny. Il est sans nouvelle de Wellington.
Napoléon a consacré les premières heures de la matinée à transmettre ses ordres aux chefs de corps.
Grouchy a pour mission d'attaquer les Prussiens à Sombreffe et même à Gembloux et de s'emparer de cette position, tout en gardant la liaison avec Ney. Quant à celui-ci, il reçut l'ordre de réunir les corps de Reille, de d'Erlon et de Kellerman, de s'emparer des Quatre-Bras et d'ouvrir la route vers Bruxelles où l'Empereur espère faire son entrée, le lendemain à 7 heures du matin.
10 heures, Napoléon a quitté Charleroi pour Fleurus, à la tête de sa Garde. Grouchy et sa cavalerie occupent cette ville. Gérard et le 4e corps ont quitté Châtelet pour prendre position au centre. La chaleur devient étouffante et rend très pénible la marche des troupes. «Dans la traversée de Fleurus », écrit le sergent Mauduit, « tous les habitants faisaient la haie d'un bout à l'autre de la rue principale. Tous nous regardaient d'un air mêlé d'inquiétude et de sympathie.»
Des ovations accueillent l'Empereur à l'entrée de la ville. Une fillette s'avance vers lui et lui offre un petit pot de bouillon.
Ce pot en faïence orné d’un décor bleu a été conservé par la famille ; il est exposé au musée de Ligny.
Léon Ruquoy
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