Charles césar Etienne GUDIN DE LA SABLONNIÈRE

 Montargis (Loiret) 1768-1812 Smolensk

GÉNÉRAL de DIVISION

comte de l'Empire

Grand-aigle de la légion d'honneur

Restauration ACMN 1988

D'argent au coq au naturel, soutenu d'un croissant d'azur, surmonté de trois étoiles de gueules et accompagné en pointe d'un dextrochère d'azur, mouvant du flanc senestre ; au franc-quartier des comtes militaires.


Charles César Etienne GUDIN DE LA SABLONNIÈRE naquit à Montargis, le 13 février 1768, dans une famille ancienne et distinguée du Morvan, qui avait donné au siècle précédent un lieutenant général au bailliage de Château-Chinon. Il était donc noble et fils d'un officier au régiment d'Artois; son oncle devint le général Etienne Gudin. 

La maison natale du général Gudin, datée de 1631, 7, rue Gudin, à Montargis :

À LA MÉMOIRE
DU GÉNÉRAL CHARLES ÉTIENNE GUDIN
COMTE DE L’EMPIRE
GRAND AIGLE DE LA LÉGION D’HONNEUR
NÉ DANS CETTE MAISON
LE 13 FÉVRIER 1768
MORT PENDANT LA CAMPAGNE DE RUSSIE
LE 22 AOÛT 1812

 

Plaque inaugurée par l’ACMN, délégation du Loiret, le 4 octobre 1987.

Photo aimablement communiqué par M. Jacques L'Azou :   http://www.galaxidion.com/napoleon/ 


Charles-Etienne fit ses études à l'École militaire de Brienne,


L'école, telle qu'elle se présente de nos jours. Seule l'aile de droite est d'époque.

La plaque mentionnant les noms prestigieux des élèves de l'école se trouvait auparavant à droite de la porte d'entrée de l'ancien bâtiment.

 

Elle se trouve maintenant à droite du bâtiment de gauche (entrée du musée).

Ecole Militaire
1776 à 1793
Sont sortis de cette école :
Bonaparte
Bourrienne
Pichegru
Davout
Nansouty
d’Hautpoul
Gudin
Sorbier
Marescot
La Bretèche
Bruneteau
Valée.

Il devint ensuite gendarme surnuméraire de la Garde du Roi le 28 octobre 1782.

Sous-lieutenant de remplacement au régiment d'Artois-infanterie (devenu en 1791 48e d'infanterie), 2 juillet 1784; sous-lieutenant titulaire, 14 juin 1786; lieutenant, 1er janvier 1791; embarqué pour Saint-Domingue avec le 2e bataillon de son régiment, 28 janvier ; y combattit les indigènes insurgés; rentra en France le 5 juillet 1792, et rejoignit son dépôt à Strasbourg; aide de camp du général Etienne Gudin, son oncle, mai 1793; adjoint provisoire aux adjudants généraux de l'armée du Nord à Maubeuge, 30 juin 1793; aide de camp du général Ferrand à l'armée des Ardennes, 31 octobre ; nommé adjudant général chef de bataillon provisoire par les représentants du peuple près l'armée des Ardennes, 26 décembre 1793 ; à l'état-major général de l'armée du Nord au 19 avril 1794; adjudant général chef de brigade employé à l'armée de Rhin-et-Moselle, 13 juin 1795; division Duhesme en avril 1796; s'empara de Wolfach, 14 juillet 1796; chef d'état-major de Gouvion-Saint-Cyr, puis chef d'état-major de la garnison de Kehl en novembre 1796; à l'état-major de Gouvion-Saint-Cyr en janvier et avril 1797; division Ambert au 20 avril 1797; l'armée d'Angleterre, 12 janvier 1798; à l'armée de Mayence sous Lefebvre, octobre 1798 ;

Général de brigade employé à l'armée d'observation sous Mannheim, 5 février 1799 ; commandant une brigade de la division Souham à l'armée du Danube, avril 1799; à la 4e division du centre sous Soult à l'armée d'Helvétie, 30 avril 1799; commandant une brigade de la division Lecourbe à ladite armée, 9 juillet; s'empara du Grimsel, 14 août; rejoignit Lecourbe au combat de l'Oberalp, 16 août ; fut chassé d'Airolo et du Saint-Gothard par Souvorov, 23-24 septembre ; franchit la Furka et le Grimsel puis revint dans la vallée de la Reuss et reprit le Saint-Gothard et l'Oberalp ; division Loison, 2 octobre ; nommé chef d'état-major de Lecourbe à l'armée du Rhin, 5 octobre; quitta l'armée d'Helvétie le 25 octobre ; prit part à la bataille devant Philips-bourg; servit à l'armée du Rhin comme chef d'état-major du corps de droite sous Lecourbe, 1800; servit à Stein, Stockach, 3 mai 1800, Moesskirch, 5 mai, Memmingen, 10 mai; commanda provisoirement une division sous Lecourbe à la place de Vandamme 23 mai; servit au passage du Lech, 12 juin, à Hochstädt, 19 juin, Neubourg, 27 juin; commandant la 2e division de l'aile droite sous Lecourbe, 4 juillet; confirmé général de division à la date du 6 juillet 1800, par arrêté des consuls du 22 août 1800; s'empara de Füssen, 11 juillet; servit au passage de l'Inn, 8 décembre ; au combat de Salzbourg, 14 décembre. Général de division en 1801.

Commandant la 10e division militaire à Toulouse, 22 août 1803 ; employé au camp de Bruges, par permutation avec Durutte, comme commandant la 3e division d'infanterie sous Davout, 23 août 1804. Dès lors, son sort est indissociablement lié à Davout. Au 3e Corps de la Grande Armée, 30 août 1805; servit en Autriche, 1805; en Prusse, 1806 ; blessé à Auerstaedt, 14 octobre 1806; s'empara de Custrin, 1er novembre; entra à Varsovie le 29 novembre; combattit à Nasielsk et à Pultusk, 26 décembre ; à Eylau, 8 février 1807.

Il est nommé comte de l'Empire par lettres patentes du 7 juin 1808, donataire (r. 70000) en Westphalie et en Hanovre, 10 mars 1808, en Poméranie suédoise, 15 août 1809, et en Galicie, 16 janvier 1810 ; commandeur de l'ordre de Saint-Henri de Saxe, 1808; gouverneur du château de Fontainebleau, 1809; l'armée d'Allemagne, 12 octobre 1808; servit en Autriche, 1809; à Thann; 19 avril 1809, Abensberg, 20 avril, Eckmühl, 22 avril, Ratisbonne, 23 avril, Wittenau, 25 avril; s'empara de la tête de pont de Presbourg et des îles du Danube, 30 juin; blessé de 4 coups de feu à Wagram, 6 juillet 1809; grand aigle de la Légion d'honneur, 14 août 1809; cantonna en Westphalie, puis à Magdebourg en février 1810.

Commandant la 3e division du 1er Corps de la Grande Armée sous Davout, 1er avril 1812.

Le 16 août 1812, c'est la bataille de Smolensk.  Gudin et la brigade Desailly attaquent la porte de Mecislaw, à trois heures précises. Devant eux, six mille Russes forment un mur impénétrable. Alors Gudin ordonne une charge à la baïonnette.  « Sur les hauteurs de Smolensk », raconte de Ségur, « l’armée contemplait, avec une silencieuse anxiété, ses braves compagnons d’armes s’élancer tout au travers d’une grêle de balles et de mitraille, et persévérer avec une ardeur, une fermeté, un ordre admirables ; alors, saisis d’enthousiasme, on entendit battre des mains. Le bruit de ce glorieux applaudissement arriva jusqu’à nos colonne d’attaque ».

La division Friant vient de faire jonction avec celle de Gudin et l’offensive redouble d’ardeur. L’ennemi accablé défend ses positions avec acharnement. Le combat n’est qu’un horrible carnage.

Le 19 août 1812, à Valoutina Gora, Gudin reçoit l’ordre de Napoléon : « Portez votre division au pas de course auprès du Maréchal Ney, voyez la situation et concertez-vous avec lui sur les mesures à prendre. »   Le général Gudin suit le plan offensif de Ney, il doit passer avec sa division sur un pont avant d’atteindre le champ de bataille. « Peu confiant à cheval », selon Ségur, il descend de sa monture pour passer sur la Kolowdnia, c’est alors qu’un boulet ennemi vient lui emporter la cuisse et lui fracasser un mollet. Il fut transporté à Smolensk.  Le 21 août, Napoléon est au chevet de son ancien condisciple de Brienne. Il demande aux chirurgiens Larrey et Percy d’amputer en sa présence la jambe droite du général. Mais la gangrène a déjà amorcé son œuvre destructrice et l’opération ne ferait que précipiter son ami, qui mourra le 22.

Napoléon lui fit cette oraison dans son 14e Bulletin, daté du 23 août 1812 : "Le général Gudin était un des officiers les plus distingués de l'armée; il était recommandable par ses qualités morales autant que par sa bravoure et son intrépidité."

La dernière consécration vint de ses soldats : associée à toute l’armée, sa division éleva un mausolée en forme d’étoile, faite de fusils brisés lors des combats de Valoutina Gora, symbole éternel de la grandeur impériale.  Gudin fut enterré à Smolensk, dans le grand bastion au sud est de la ville, le long des murailles, à ou près de l'emplacement actuel d'une grande tour de télévision, dans un square. Après sa mort, sa division fut confiée à Gérard.

Seul son cœur fut ramené en France, pour être déposé dans une urne dans une chapelle de la 40e division du Père-Lachaise.

C'est un peu là que l' "aventure" de l'ACMN commença !

En effet, c'est en voyant l'état de délabrement de cette chapelle que M. Christian Caron, soutenu en cela par M. Robert Lecreux, eut l'idée de créer une association pour la sauvegarde et la restauration de monuments napoléoniens. La chapelle Gudin fut restaurée par l'ACMN en 1988.

Hélas, il y a quelque temps, la chapelle - comme tant d'autres- fut vandalisée et l'urne brisée, détruisant le cœur du brave général...1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Seules restent ces inscriptions à la mémoire de ce brave.

Charles César Étienne

Comte GUDIN

Général de Division

Commandant la 3e Division du Ier Corps

de la Grande Armée.

Né à Montargis (Loiret)

le 13 février 1768

tué à Valoutina-Gora (Russie)

le 19 août 1812.

Son corps a été inhumé dans la citadelle

de Smolensk (Russie)

son cœur rapporté en France par ordre

de l'Empereur Napoléon 1er repose ici.

 


Gudin était marié à Marie-Jeannette-Caroline-Christine Creutzer, décédée au château de Rentilly (Seine-et-Marne), 26 juillet 1866, avec qui il eut cinq enfants, dont :

- Charles-Gabriel-César comte Gudin, général de division (3 janvier 1852), député de la Moselle (1847-48), sénateur (26 décembre 1865), Grand Officier de la Légion d'Honneur ; né à Bitche, 30 avril 1798, décédé à Paris, 10 janvier 1874 ; marié, 6 avril 1836, à Eve-Sophie-Stéphanie Mortier de Trévise, décédée en 189

- Jules-Pierre César, baron de l’Empire, fils puîné ; le 2 décembre 1808.
 
- Charles-Napoléon-César comte Gudin, chef d'escadron, Chevalier de la Légion d'Honneur, marié à N. Dubut de Saint-Paul.


Le nom du général Gudin est inscrit au côté Est de l'Arc de Triomphe de l'Étoile.

Il est également mentionné sur les tableaux de marbre de la salle des Batailles à Versailles, où il a son buste.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

GUDIN

(César-Charles-Étienne Comte)

Général de Division

Tué à Valentina (sic)__1812


1. Une fiche du regretté Jean-Pierre Bibet - souvent bien informé - mentionne que, contrairement à ce qui est écrit sur la chapelle, "le coeur du Général, Comte de l'Empire GUDIN de la Sablonnière a été déposé dans une urne funéraire dans la chapelle du presbytère, rue Triqueti, près de l'église de la Madeleine, à Montargis (Loiret)".
Cette information est cependant erronée. M. Caron nous en a donné l'explication :
1/ il n'y a pas de chapelle au presbytère de Montargis (qui a d'ailleurs appartenu au général d'Empire Clément de la Roncière)
2/ il y a eu une confusion avec le coeur de Girodet, qui lui se trouve dans une urne déposée dans une chapelle latérale de l'église Sainte-Madeleine de Montargis.

Bibet mentionne aussi :"Inhumé dans une fosse située dans celui des 5 bastions de la citadelle de Smolensk (Russie), qui est à droite de la porte en entrant. Le colonel Marion avait commencé à lui ériger un mausolée composé de quatre canons de fer supportant la toiture de métal.[...] La sépulture du Comte de l'Empire GUDIN a été perdue, en raison des bombardements successifs de la Wehrmacht et du pilonnage intense de la Luftwaffe sur Smolensk en juin 1941 lors de l'invasion de l'Union soviétique et en 1944 lors de la débâcle allemande consécutive aux défaites de Stalingrad (1942), de Koursk (1943) et de l'offensive de l'armée rouge (1944)."

 

http://lesapn.forumactif.fr/t4526-gudin-de-la-sablonniere-charles-etienne-general-d-empire

 

Biographie d'après Six.


Collection Hachette : Maréchaux d'Empire, Généraux et figures historiques (Collection de l'auteur)

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