Étienne-Jacques-Joseph-Alexandre MACDONALD

(1765-1809-1840)

maréchal de l'Empire
duc de Tarente

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Macdonald en Capitaine, Aide de Camp du Gén. de Beurnonville en 1792,
par L.E. Rioult

 

I. - L'HOMME ET SON CARACTÈRE1

La grande vertu qui, de la vie de Macdonald, se dresse devant la postérité respectueuse, c'est la droiture.

Son caractère n'a rien d'oblique ; sa conscience ignore les habiles transactions qui permettent de contourner un serment sans pourtant y forfaire. Une parole donnée, selon lui, n'appartient plus au donateur, et l'on n'en saurait disposer sans l'aveu du bénéficiaire. Aussi Macdonald a-t-il toujours pratiqué la fidélité dans ce qu'elle a de plus honorable et de plus haut. On le voit fidèle à son ami Moreau, compromis par une terrible accusation; fidèle à Napoléon puissant, qui le tient en disgrâce ; fidèle à Napoléon vaincu, qui le comble d'amitiés; puis l'Empereur le délie de sa foi, qu'il porte au Bourbon  rétabli ; et Louis XVIII, qui ne rend pas, lui, les paroles données, le trouve immuablement fidèle dans la fortune comme dans les revers.

Les exemples ne sont pas nombreux de cette dignité de cœur et de cette conduite, qui ne règlent pas exclusivement les intérêts du jour et les caprices du destin. Il ne faut pas manquer, en conséquence, de saluer en Macdonald un homme tel, que le chemin des honneurs et même de la gloire n'est pas encombré de ses pareils.

Pour le surplus, voici le portrait que trace de lui le comte de Ségur, son ancien aide de camp.

«Il était de ceux dont les dehors heureux sont d'une âme pure et généreuse, la digne et fidèle image. Rien en lui ne dissimulait. Soin âme ressortait dans tous les traits de sa noble figure ; elle s'annonçait à tous les yeux, dans   toutes les habitudes de sa personne ; sa bienveillance , dans le charme de son accueil ; la vive et trop inquiète tendresse de son cœur pour les siens, dans l'ardeur expressive de ses regards et de ses caresses ; la spirituelle et parfois malicieuse gaieté de son esprit, dans la finesse d'un sourire presque habituel ; et, s'il est permis de s'exprimer ainsi, l'élévation, la loyauté, la droiture de ses sentiments et son inébranlable et audacieuse valeur, dans sa noble et haute démarche, dans son port de tête remarquablement élevé, dans la fermeté mâle , et souvent prête à devenir fière , de son regard franc , calme et assure.

« D'autres diront la constance de ses amitiés, la douceur de ses relations de famille, à la fois si tendres dans leur expansion et leur exigence, qu'un excès de sensibilité en put seule quelquefois troubler le cours... Non, les fortes, les rudes et sanglantes émotions de la guerre n'endurcissent pas ces nobles cœurs; j'en attesterais les touchants souvenirs des siens, les miens même aussi... »

Le maréchal Macdonald mesurait 1,70 m.

II. - SON ORIGINE ET SA JEUNESSE

Jacques-Étienne-Joseph-Alexandre Macdonald est né à Sedan, le 17 novembre 1765, au 18, rue du Ménil. Il descendait d'une ancienne et noble maison écossaise, qui avait, au siècle précédent, suivi Jacques II d'Angleterre dans son exil en Franceaprès Culloden (1746).. La fidélité, comme on voit, était de tradition dans la famille.

 

La maison natale de Macdonald, 18 (et non 8), rue du Ménil à Sedan, en travaux depuis quelques années (photo 2008). A l'époque, c'était l'hôtel des Trois Rois, où ses parents logaient.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et la modeste plaque qui l'ornait.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Malheureusement, la plaque a été retirée pour les travaux et elle n'a jamais été replacée ! (photo 2010)

Une fois ses études terminées, Macdonald entra comme cadet dans la légion de Maillebois, chargée d'alter appuyer les efforts des patriotes hollandais, mais dont l'intervention, combattue par la Prusse, n'eut aucun succès. De là il passa en qualité de sous-lieutenant dans le régiment irlandais de Dillon, au service de la France. La Révolution l'y trouva.

Macdonald ne s'insurgea point contre ce formidable mouvement d'idées. Son principe même ne lui était point antipathique ; mais comme rien, ni dans son éducation, ni dans son caractère, ni dans le milieu où il avait vécu, ne le portait à en approuver l'excès et la précipitation, il demeura toujours et très ouvertement un révolutionnaire aussi tiède que circonspect.

Son régiment, d'ailleurs, émigra tout entier dès les premières alertes ; et comme Charles X s'étonnait plus tard que Macdonald seul fût demeuré, malgré l'entraînement de ses propres idées, celui-ci répondit :
« Sire, c'est parce que j'étais amoureux ; et je m'en applaudis beaucoup, puisque c'est à cela que je dois d'être à table à côté de Votre Majesté ; car si j'avais émigré, j'aurais probablement vécu dans la misère, et j'y serais encore. »

Cette passion, qui nous valut un de nos plus illustres maréchaux, était inspirée par Mlle Jacob ; Macdonald ne tarda pas, du reste, à l'épouser.

Il fut d'abord placé sous les ordres de Beurnonville, puis sous ceux de Dumouriez. Telle fut la bravoure qu'il déploya à Jemmapes, qu'il fut nommé colonel de l'ancien régiment de Picardie. Il fit en cette qualité la première campagne de Belgique.


Il participe à la bataille de Jemappes et devient déjà général de brigade en août 1793.

Malgré son attachement pour son général, il ne le suivit pas dans sa trahison, et sa constance dans le devoir lui valut le grade de général de brigade. Placé à l'armée du Nord, sous Pichegru, il se distingua aux affaires de Wervicq, de Menin, de Comines et de Courtrai.

Il poursuivit ensuite les Anglais en Hollande, passa le Waal gelé malgré l'artillerie de Nimègue, et fut promu général de division.

Envoyé plus tard à Cologne, à l'armée du Rhin, il quitta celle-ci pour passer à l'armée d'Italie. Bonaparte venait d'y remporter ses premiers grands succès ; mais Macdonald ne fut pas rendu à temps pour en prendre sa part. Il se dédommagea du moins en 1798, en allant avec Berthier et Masséna conquérir Rome et les États de l'Église.

On doit lui reprocher d'avoir alors manqué d'humanité. En effet, au cours d'une insurrection locale qui avait éclaté à Frosinone, il fit passer par les armes tous les révoltés pris les armes à la main, comme si ces hommes, qui, après tout, défendaient leurs foyers, eussent été de vulgaires brigands.

Sur l'entrefaite, quatre-vingt mille Napolitains, accourus au secours du pape, forcèrent Macdonald à quitter Rome. Celui-ci se retira sur Otricoli, et, se retournant tout à coup contre le général Mack, qui l'avait poursuivi avec des forces trois fois supérieures, il lui infligea une complète et honteuse défaite.

Macdonald et le général en chef Championnet poursuivirent les fuyards jusque sous les murs de Capoue, dont, après une première tentative infructueuse, ils finirent pourtant par se rendre maîtres.

De graves dissentiments divisèrent alors Macdonald et Championnet. Le premier donna d'abord sa démission ; puis, quand le second eut été brusquement destitué, il fut mis à son lieu et place en tête des troupes.

Devenu libre de ses actions, Macdonald entreprit et mena à bien la conquête de tout le royaume et de Naples même. Comme ces populations turbulentes et patriotes se prêtaient mal à une telle domination, lie général dut prendre une série de mesures assez peu libérales, mais qui du moins furent efficaces.

Il ordonna notamment que « toute ville ou village qui lèverait l'étendard de l'insurrection fût réduit par la force, soumis à d'énormes contributions et traité militairement ; que les prêtres, religieux et curés fussent personnellement responsables de la rébellion ; que tout individu pris les armes a la main fût fusillé à l'instant même et sans procès ; que quiconque dénoncerait ou ferait saisir un émigré français ou un agent du roi de Naples reçût une forte récompense ; qu'en cas d'alarme, il fat défendu sous peine de mort de sonner les cloches, de répandre de fausses nouvelles... »

Au surplus, dès que le calme fut un peu rétabli, Macdonald et le représentant Abrial, qui n'étaient ni l'un ni l'autre des hommes de sang, se hâtèrent d'adoucir de si cruelles consignes. Beaucoup de Napolitains reçurent leur grâce, et la délicieuse petite ville de Sorrente, qui devait être détruite comme ayant pris part au soulèvement, fut épargnée.

Les Autrichiens et les Russes, unis par une nouvelle coalition, venaient d'envahir derechef l'Italie septentrionale. Macdonald accourut avec son corps pour se joindre à l'armée principale. Souvorov voulut l'en empêcher, et vint l'attendre avec cinquante mille Russes au bord de la Trebbia, à l'endroit même où Annibal avait jadis battu les Romains. Vingt-huit mille Français lui tinrent tête pendant trois jours, et durent enfin se retirer accablés par le nombre. Mais la lutte avait été si chaude et si meurtrière, que Souvorov s'écria :
«  Encore un semblable succès, et nous aurons perdu la Péninsule. »

Cependant, dit le comte de Ségur, Macdonald a été trompé dans son attente. Son armée est épuisée, il est blessé lui-même, et quand faut qu'il recule, le torrent, grossi derrière lui, s'oppose à sa retraite. Derrière ce torrent d'autres ennemis l'attendent. Autour de lui les courages s'étonnent ; mais lui, calme et serein, les relève :
« — Pour des gens de cœur, dit-il, rien n'est impossible ! »  
Alors se retournant, il arrête encore les efforts des Russes, protège le passage de ses débris, et au delà, rencontrant les Autrichiens sur une étroite chaussée, seule voie de salut qui lui reste, il crie à ceux des siens dont il veut prendre la tête de lui faire place. En ce moment, une décharge à mitraille renverse la moitié du rang qu'il vient de commander, et ceux qui sont restés debout, montrant la brèche, lui répondent héroïquement :
« — Passez, général ; voilà de la place ! »
« Ce fut par cette trouée sanglante qu'il s'élança, qu'il entraîna sa colonne, et s'ouvrit jusqu'à la rivière de Gênes la plus glorieuse des retraites. »

Rappelé aussitôt, il commandait à Versailles le 18 brumaire. Si sa participation au coup d'État ne fut pas active, du moins l'approuva-t-il sans réserve, et ne fit-il rien pour la contrecarrer. Bonaparte, devenu premier consul, le nomma en 1800 général en chef de l'armée des Grisons, destinée à refouler les Autrichiens et à servir de trait d'union entre l'armée d'Allemagne et celle d'Italie.

Ses succès furent d'autant plus remarquables que, dans ce pays montueux et accidenté, la nature et les éléments n'étaient pas moins redoutables que les ennemis.

Un jour notamment, au passage du Splügen, une tourmente de neige s'éleva si soudaine et si violente, qu'une avalanche formidable roula sur la colonne en marche, engloutissant tous ceux qui se trouvèrent sur son passage. Le vent faisait rage dans le défilé ; la neige, soulevée, s'amoncela si rapidement, que les jalons de la route disparurent et qu'il devint aussi périlleux d'avancer que de reculer, à cause des précipices qu'on n'apercevait plus, et où l'on risquait à chaque pas de s'abîmer. Les guides refusaient de continuer, et les hommes, de leur côté, n'avaient plus de courage... Tout à coup Macdonald s'empare d'une pioche, s'élance en avant, se creuse son chemin dans la neige accumulée, et par l'exemple irrésistible de son activité et de son courage entraîne toute sa troupe, qui bientôt arrive à l'hospice du Splügen et se trouve en sûreté.

A la paix de Lunéville, Macdonald fut envoyé à Copenhague en qualité de ministre plénipotentiaire. Il y demeura jusqu'en 1803, époque à laquelle Bonaparte le fit grand officier de la Légion d'honneur.

Il eut alors le mérite aux yeux de l’histoire, et l'impardonnable tort aux yeux du premier consul, de prendre chaleureusement la défense de Moreau son ancien ami, gravement engagé et compromis dans la conspiration de Georges et de Pichegru. Il ne l'excusait point ; il refusait seulement d'admettre comme possible sa culpabilité. La franchise qu'il mit à formuler une opinion, qui était elle-même presque compromettante, lui aliéna entièrement l'es rit de Bonaparte. Ainsi s'explique qu'il n'ait eu aucune part à la distribution de titres et d'honneurs dont l'avènement de l'Empire fut le signal.

 

III - SA CARRIÈRE SOUS L'EMPIRE

Macdonald, mis tout à fait à l'écart, vécut à la campagne, loin des grandes guerres, de la cour et des affaires jusqu'en 1809, époque où Napoléon, que menaçaient à la fois l'Espagne et l'Autriche, lui confia une division dans l'armée d'Italie, alors dirigée par le prince Eugène. Il s'y distingua dans le passage de l’Isonzo, à la prise de Goritz, et il alla se réunir à la Grande Armée prête à livrer la bataille de Wagram.

C'est à Wagram qu'il va connaître son heure de gloire.  Son corps d'armée, formé en carré, va décider de la bataille tout en subissant de très lourdes pertes.  Il sera un des trois maréchaux de la campagne d'Autriche de 1809 (celui nommé "par la France").


Le Marschfeld, plaine au sud de Wagram


Champ de bataille de Wagram : vue sur Aderklaa le long de l'axe d'attaque de la colonne de Macdonald, en regardant en arrière. La colonne partit des environs d'Aderklaa.



Axe de l'attaque de la colonne de Macdonald.


Plus loin, le long du même axe.

Au cours de cette dernière action, comme pour regagner le temps qu'il avait perdu de 1804 à 1809 à la campagne, il fit éclater son bouillant courage. A la tête de deux divisions, il se lança contre le centre autrichien avec tant d’impétuosité, que les ennemis, rompus, dispersés, s'enfuirent et abandonnèrent la victoire à nos troupes. Napoléon, de son côté, parut vouloir faire oublier la longue et trop sévère disgrâce où il avait tenu Macdonald. Sur le champ de bataille même, il le nomma maréchal de l'Empire, et cette promotion fut la seule de tout son règne à laquelle l'empereur donna cette martiale et glorieuse mise en scène.

Peu après, le maréchal Macdonald reçut encore le titre de duc de Tarente.

Chargé ensuite du commandement de Graz en Styrie, son administration fut admirable de justice et de modération. Il parvint à occuper ce pays sans y laisser commettre aucun excès, et sans presque donner aux habitants l'impression d'une conquête. Ceux-ci en éprouvèrent une si vive et si flatteuse reconnaissance, qu'au départ du maréchal ils lui offrirent un présent de deux cent mille francs et un superbe bijou pour une de ses filles près de se marier. Macdonald, avec autant de noblesse que de simplicité, refusa l'un et l'autre en disant :
« Messieurs, si vous croyez me devoir quelque chose, je vous laisse un moyen de vous acquitter par les soins que je vous prie de prendre de trois cents malades que je ne puis emmener, et que je laisse dans votre ville. »

En avril 1810, le duc de Tarente fut envoyé en Catalogne à la place d'Augereau, disgracié ; or si ses qualités militaires parurent une fois, de plus à la prise de Figuières, ses vertus civiques et son humanité semblèrent plus précieuses encore dans un pays que des généraux indignes venaient de rançonner avec l'âpreté la plus odieuse. Il quitta l'Espagne en 1811.

En 1812, mis à la tête du 2e corps de la Grande Armée, composé en majeure partie de Prussiens, il passa le Niémen, prit Dunaborg et occupa toute la ligne de Riga, où il eut à soutenir plusieurs combats meurtriers. Quand vint la débâcle, après Moscou, les Prussiens quittèrent avec éclat le drapeau français, et le corps de Macdonald dut se replier aussitôt sur Königsberg, ce qu'il fit d'ailleurs dans le plus grand ordre et sans se laisser entamer.

Le 29 avril 1813, il battit à Merseburg ces mêmes Prussiens qu'il commandait un an auparavant.

Ce sera ensuite la campagne de Saxe en 1813, où il subira une grave défaite sur la Katzbach contre Blücher, perdant plusieurs milliers d'hommes.

26 août 1813 : bataille de la Katzbach

 

 

À LA MÉMOIRE
DES SOLDATS TOMBÉS
DANS LA BATAILLE DE KACZAWA
LE 26 AOÛT 1813

 

 

 

 

Le monument le plus important de la bataille se trouve près du confluent de la Wütende Neisse et de la Katzbach, où était disposée l'aile gauche française à la fin de la bataille. Érigé en 1908, détruit en 1945, il fut réédifié en 1996.  Il est constitué de blocs de pierre, surmonté de boulets, et porte en quatre langues (polonais, allemand, français, russe) une inscription aux soldats tombés.


A Krayn (Krajow), un autre obélisque authentique de 1913 existe encore. Il indique l'emplacement du gué, toujours intact, utilisé par les troupes françaises pour atteindre le champ de bataille, puis, au soir, pour s'en échapper. Dans le même village, le château servit de QG à Macdonald et comme hôpital de campagne. Une plaque apposée en 1998 à l'entrée le rappelle.

 


16- 18 OCTOBRE 1813 : BATAILLE DE LEIPZIG

A Leipzig, il figura bravement. Chargé, après cette dernière bataille et la défection des Saxons, d'organiser le départ des bagages et des ambulances, afin de faciliter la retraite de l'armée, il trouva coupé le pont de Leipzig.

Sans hésiter, il se jeta dans l'Elster et le franchit à la nage, plus heureux en cela que Poniatowski, dont on ne retrouva que le cadavre. Macdonald eut le temps d'arriver pour se battre une fois de plus à Hanau.  

Apelstein 07 Macdonald (Seifertshain, Kolmberg)

L'Apelstein 7 se trouve à une centaine de mètres du monument sur le Kolmberg.  Elle indique les positions de Macdonald (XIème Corps, 15.000 hommes) le 16, face à celles de Klenau (Apelstein 8).  Macdonald est également mentionné sur l'Apelstein 27.

N

 

MACDONALD

Herzog von

Tarent

IX. Corps

15.000 M.

 

 

7.

 

 

 

N

Schlacht
bei
WACHAU
am

16. October
1813

 

7.
Dr. Theodor Apel 1863

 

Le monument sur le Kolmberg - Combats entre Klenau et Macdonald le 16 octobre 1813.

Non loin du monument se trouve l'Apelstein 7 de Macdonald.

Stätte

der Kampfe

zwischen

KLENAU

und

MACDONALD

Lieux des combats entre Klenau et Macdonald.

Den 16. October

1813

Panorama des lieux des combats près du Kolmberg.
(cliquez pour agrandir).

 

Vue à partir de la partie est du Kolmberg vers le sud. (51°17'24.04"N 12°29'30.35"E)

 

Vue à partir de la partie ouest du Kolmberg vers le sud. (51°17'21.46"N  12°29'23.99"E)
Attention, la colline à droite de la photo est un terril récent, il n'existait donc pas en 1813.

 

Apelstein 27 Macdonald (Holzhausen, Stötteritzer Strasse/ Mölhauer Strasse)

Cette stèle indique la position du XIe Corps de Macdonald le 18 octobre. Celui-ci était opposé aux troupes du général Benningsen (Apelstein 28). (La position de Macdonald le 16 est indiquée par l'Apelstein 7.)

N

 

 

MACDONALD

XI. Corps

12000 M.

 

 

 

 

 

27.


Combats dans Leipzig.

V

Schlacht

bei

LEIPZIG

am

18. October

1813

 

27.
Dr. Theodor Apel 1863

A Leipzig, il aura plus de chances que beaucoup d'autres car, isolé avec ses troupes sur la rive orientale de l'Elster, il réussira à traverser le fleuve à la nage pour rejoindre les lignes françaises.

A peine sorti de tant de désastres, on l'envoya à Cologne afin d'y formel une nouvelle armée ; mais le pays, épuisé, n'avait plus de ressources. L'ennemi assaillait de toutes parts la frontière ; le duc de Tarente dut quitter une position intenable et regagner l'intérieur. Il suivit toute la campagne de France, se battit presque partout, et se fit principalement remarquer à Nangis.

Ayant suivi Napoléon à Fontainebleau, il fut envoyé auprès de l'empereur Alexandre de Russie, avec Ney et Caulaincourt, afin d'y plaider la cause de Napoléon II. Son attitude au cours de ces négociations fut de la plus inattaquable dignité, et ce ne fut qu'après l'insuccès définitif, après que Napoléon l'eut formellement relevé de son serment, qu'il adressa au nouveau gouvernement l'adhésion suivante :
« Maintenant que je suis dégagé de mon devoir envers l'empereur Napoléon, j'ai l'honneur de vous annoncer que j'adhère et me réunis au vœu national qui rappelle au trône de France la dynastie des Bourbons. »

Il faut dire encore, pour achever de rendre cette démarche parfaitement honorable et naturelle, que Macdonald, n'ayant jamais été ni républicain exalté, ni révolutionnaire militant; n'était pas, comme tant d'autres, dans la nécessité de renier d'anciennes convictions, ou de fouler aux pieds des principes jadis respectés pour se proclamer royaliste sincère.

Nommé chevalier de Saint-Louis et pair de France, il chercha à concilier les exigences des vieux serviteurs des Bourbons, qui voulaient recouvrer tout ce que la Révolution leur avait fait perdre, avec les protestations des hommes nouveaux, qui entendaient conserver ce que cette même Révolution leur avait fait gagner.

Il proposa en conséquence l'établissement d'une rente annuelle de douze millions, dont bénéficieraient les émigrés, que ceux-ci se partageraient au pro- rata de leurs pertes, de leurs besoins et des services rendus. Une combinaison analogue eût en partie dédommagé les serviteurs de l'Empire pour tout ce que la chute du régime impérial leur avait enlevé.

Mais les esprits n'étaient pas à la conciliation : sa voix n'eut aucun écho.

Au retour de Napoléon, il demeura résolument fidèle à Louis XVIII. A Lyon même, où il avait été envoyé près du comte d'Artois pour entraîner les troupes, son dénouement à la cause royale lui fit courir de sérieux dangers lors de la fameuse revue, où le prince fut accueilli par les soldats avec la plus glaciale et la plus insultante froideur.

Il accompagna la fuite du roi jusqu'à Menin, puis revint à Paris, où il refusa de se rallier à l'empereur. Il se contenta de servir comme simple grenadier dans la garde nationale, et Louis XVIII, à son retour, le trouva sous son nouvel et démocratique uniforme.

 

IV - SA CARRIÈRE après L'EMPIRE ET SA MORT

La seconde Restauration le chargea de présider au licenciement de l'armée retirée derrière la Loire après la nouvelle capitulation de Paris. Le duc de Tarente s'en acquitta avec le plus grand tact.

Bien vu de Louis XVIII lors de la deuxième Restauration, il a néanmoins le courage de défendre le général Drouot, le "Sage de la Grande Armée".

Nommé ensuite grand-chancelier de la Légion d'honneur à la place de M. de Praedt, ancien archevêque de Malines, il reçut aussi le gouvernement de la 21e division militaire.

Rentré à la chambre des pairs, il s'y occupa beaucoup de la question du recrutement, et fit prendre d'utiles mesures à ce sujet.

Le duc de Tarente, qui avait été déjà marié deux fois, à Mlle Jacob et à Mlle de Montholon, épousa en troisièmes noces, en 1824, Mlle de Bourgoing. Il mourut de maladie dans son château de Courcelles, dans le Loiret, le 25 septembre 1840.

 

Le château de Courcelles-le-Roi, de style renaissance, construit sur les bases du château féodal, était la propriété du maréchal Macdonald. C’est ici qu’il meurt le 25 septembre 1840. (Propriété privée).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




Dans l’église paroissiale, PC apposée en souvenir du maréchal Macdonald :

EN MÉMOIRE DE JACQUES
ÉTIENNE JOSEPH ALEXANDRE
MACDONALD DUC DE TARENTE
MARÉCHAL DE FRANCE
NÉ À SEDAN LE 17 9BRE 1765
DÉCÉDÉ EN SON CHÂTEAU
DE COURCELLES LE ROI,
LE 25 7BRE 1840.
LA MÉMOIRE DU JUSTE SERA ÉTERNELLE.

 

Il sera enterré au cimetière du Père-Lachaise (37e division).

 

 

Jacques-Étienne-Joseph-Alexandre

Macdonald  duc de Tarente

pair et maréchal de France.

né à Sedan le 17 novembre 1765,

décédé le 25 septembre 1840,

en son château de Courcelles-le-roi,

près de Gien.

 

La mémoire du juste sera éternelle.

 

IV. — JUGEMENT DE NAPOLÉON

Après Wagram, Napoléon dit à Macdonald :
« C'est à vous et à l'artillerie de ma garde que je dois une partie de cette journée... A présent, c'est entre nous à la vie et à la mort. »

Quand le duc de Tarente vint rendre compte à l'empereur de ses infructueuses négociations avec le tsar en 1814, une scène émouvante eut lieu.
« Je ne suis plus assez riche, dit Napoléon, pour récompenser vos derniers services. Je vois maintenant comme on m'avait trompé sur votre compte ; je vois aussi les desseins de ceux qui m'avaient prévenu contre vous. Mais puisque je ne puis vous récompenser comme je le voudrais, je veux au moins qu'un souvenir puisse vous rappeler que je n'ai pas oublié ce que vous avez fait pour moi. » Et il envoya chercher un sabre que lui avait autrefois donné Mourad- Bey en Égypte, et qu'il avait porté à la bataille du Mont-Thabor.

« Voilà, dit Napoléon en le présentant à Macdonald, une récompense qui, je crois, vous fera plaisir.

- Si jamais j'ai un fils, répondit le maréchal, ce sera son plus bel héritage ; je le garderai toute ma vie.

- Donnez-moi la main ! » s'écria Napoléon.

Et s'étant jetés dans les bras l'un de l'autre, ils ne se quittèrent que les larmes aux yeux.

 

ÉTATS DE SERVICE DE MACDONALD
(JACQUES - ÉTIENNE - JOSEPH - ALEXANDRE)
DUC DE TARENTE, NÉ LE 17 NOVEMBRE 1765,  A SEDAN (ARDENNES)

GRADES, CORPS ET DESTINATIONS
A servi dans la légion de Maillebois, de 1784 à 1786 ; sous-lieutenant de remplacement au régiment de Dillon, 12 juin 1787 ; sous-lieutenant, 1er décembre 1787, lieutenant, 10 octobre 1791; aide de camp du général Beurnonville, 17 juin 1792 ; capitaine, 19 août 1792 ; aide de camp près le général Dumouriez, 29 août 1792 ; lieutenant-colonel au 94e régiment, 12 novembre 1792 ; chef de brigade au 2e régiment d'infanterie, 1er mars 1793 ; général de brigade provisoire, 26 août 1793 ; général, de division, employé à l'armée du Nord, 28 novembre 1794; employé près des troupes stationnées en Hollande , en 1797 ; employé à l'armée d'Italie , 24 avril 1798 ; commandant les troupes françaises à Rome, 11 juillet 1798; commandant en chef l'armée de Naples, 13 février 1799; inspecteur général d'infanterie, 21 janvier 1800 ; employé à l'armée de réserve, 29 mars 1800 ; en mission en Danemark, en 1801 ; autorisé à passer au service de Naples, 28 février 1807; employé à l'armée d'Italie, 28 mars 1809 ; maréchal de l'Empire, 12 juillet 1809 ; commandant en chef l'armée de Catalogne et gouverneur de cette province, 24 avril 1810 ; passé à la Grande Armée, 3 avril 1812 ; commandant le 10e corps , en 1812 ; commandant le 11e corps, 10 avril 1813 ; commandant le 11e corps (nouvelle organisation), janvier 1814 ; gouverneur de la 21e division militaire , 21 juin .1814 ; commandant l'armée de Paris sous les ordres de S. A. R. le duc de Berry, en mars 1815; grand chancelier de la Légion d'honneur, 2 juillet 1815 ; commandant en chef' l'armée de la Loire, 26 juillet 1815 ; major général de la garde royale, 8 septembre 1815; gouverneur de la 21e division militaire, du 3 octobre 1815 au 15 novembre 1830. Mort le 24 septembre 1840.

CAMPAGNES
Aux armées du Nord, de Sambre-et-Meuse, d'Italie, de Naples et des Grisons, d'Italie, d'Espagne et Grande Armée.

BLESSURES ET ACTIONS D'ÉCLAT
Blessé à Modène.

DÉCORATIONS
ORDRE DE LA LÉGION D'HONNEUR

Chevalier, 16 octobre 1803 ; grand-officier, 14 juin 1804 ; grand-croix, 14 août 1809.

ORDRE ÉTRANGER
- Malte : grand-croix, 31 octobre 1825.

ADDITION AUX SERVICES ET DÉCORATIONS
Duc de Tarente, 1809 ; grand-croix de Saint-Louis, 1820 ; chevalier du Saint-Esprit, 1820.

 

On trouve à Paris, rue de Rivoli, sa statue par Joyeux sur la façade Nord du Louvre.


Texte : d'après de Beauregard, Gérard, Les Maréchaux de Napoléon, Mame, Tours, s.d. (1900).


Collection Hachette : Maréchaux d'Empire, Généraux et figures historiques (Collection de l'auteur)

 

 

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