François Joseph KIRGENER, baron de PLANTA
Paris 1766 - 1813 Markersdorf (Saxe)


François Joseph Kirgener, baron de Planta, est né le 8 octobre 1766 à Paris (Seine).

Le 4 août 1793, il entra au service comme lieutenant dans le corps royal du génie et fit aussitôt partie de l'armée du Nord; il dirigea pendant huit mois les opérations de son arme dans la place de Guise, et assista aux affaires du Cateau-Cambrésis, de Lesgruelles et de La Capelle.

À la fin de 1793, il était depuis trois jours dans Bouchain (Nord), lorsqu'il fut arrêté comme suspect par ordre du Comité de salut public et conduit à Arras : sa détention dura quatre mois. Capitaine le 16 brumaire an II (6 novembre 1793), il retourna à l'armée du Nord et prit part au combat de Grandrang, au passage de la Sambre, aux sièges de Charleroi, de Landrecies, du Quesnoy et de Maestricht, et fut désigné, à la fin de la campagne, pour prendre le commandement du génie dans la place de Landrecies.

Le 11 frimaire an III (1er décembre 1794), il devint chef de bataillon. Appelé à l'armée des côtes de Brest, il se signala à la bataille de Quiberon, où il eut le bras cassé d'un coup de feu. Le temps de sa convalescence, qu'il passa à Paris, fut utilement employé. Il assista au cours de l'École polytechnique, y perfectionna son instruction dans l'arme à laquelle il s'était voué et fit la campagne de l'an IV à l'armée du Rhin. Il se trouvait à Landau, dans les premiers mois de l'an V ; pendant le blocus de cette place, il assista au passage du Rhin, à la bataille de Neuwied et au blocus d'Ehreinbrestein dont il devait diriger le siège si la paix n'eût arrêté le cours de nos victoires.

Désigné en l'an V pour remplir les fonctions de chef d'état-major du génie, il dirigea les travaux exécutés à Boulogne par ordre du général Napoléon Bonaparte, et fit ensuite partie de la seconde expédition d'Irlande, commandée par le général Humbert. Chargé d'une reconnaissance sur les côtes de la Grande-Bretagne, il prit part au combat qui eut lieu sur la côte du nord de l'Irlande, entre le bâtiment français "le Hoche" et cinq vaisseaux britanniques. Fait prisonnier dans cette affaire, il rentra en France sur parole, après deux mois de captivité.

Le 1er prairial an VII (20 mai 1799), commandant du génie à Besançon, il y remplit, pendant six mois, les fonctions de directeur des fortifications. Après le passage du mont Saint-Bernard, il fut chargé de l'attaque du fort de Bard et assista volontairement au premier assaut livré à cette place. Resté devant ce fort, après le départ de l'armée, pour diriger les travaux de siège, il rejoignit l'avant-garde, porteur de la capitulation, le même jour qu'elle passait le Pô, à Pavie, en présence de l'ennemi, prit part au combat livré devant ce fleuve, et fit des prodiges de valeur aux batailles de Montebello et de Marengo.

Après avoir rempli les fonctions de directeur du génie à Milan du 1er messidor au 1er thermidor, il reçut l'ordre de rentrer dans sa résidence, à Besançon, où il avait été nommé sous-directeur le 7 germinal. Il y reçut le 29 vendémiaire an IX (21 octobre 1802) le brevet de chef de brigade.

Envoyé à l'armée des côtes de l'Océan en l'an XII, il fut nommé membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire et officier de cet ordre le 25 prairial même année. À la fin de l'an XIII, les troupes de l'expédition d'Angleterre ayant reçu l'ordre de se porter sur le Rhin, le colonel Kirgener fut employé au 5e corps de la Grande Armée, commandé par le maréchal Lannes, obtint le 4 nivôse an XIV (25 décembre 1805) le grade de général de brigade, et se distingua au passage du Danube, à Lintz, au combat de Saint-Polten, à l'affaire d'Hollabrunn et à la bataille d'Austerlitz.

Les campagnes de 1806 et 1807 ne furent pas moins brillantes pour lui : il assista à celle d'Iéna, au combat de Golymin et à la bataille d'Eylau; il dirigea les travaux d'investissement de la place de Graudenz, et fut chargé d'une partie des attaques dirigées contre les fortifications de Dantzig. Napoléon, sur le compte qui lui fut rendu par le maréchal Lefebvre de la conduite distinguée de Kirgener, pendant toute la durée de ce siège, lui conféra en 1808 le titre de baron de l'Empire. Déjà il avait reçu, le 26 mai 1807, le cordon de commandeur de la Légion d'honneur.

Employé en Espagne en 1808, il prit part aux batailles de Cardeden et de Molino del Rei, les 16 et 21 décembre de 1808, et au combat de Wals le 25 février 1809. Le général Kirgener quitta la Péninsule quelques mois après, et se rendit à l'armée du Nord pour y diriger les travaux du génie de l'expédition de l'île de Walcheren. Le 1er janvier 1810, l'Empereur lui confia le commandement du génie de sa Garde et le nomma colonel de ce corps. Employé peu de temps après aux travaux du Helder, il eut en même temps le commandement de l'île de Texel.

Avec son ami le colonel Joseph Puniet de Montfort, ils sont les premiers à avoir posé le pied en Russie le 23 juin 1812, ayant traversé seuls le Niémen la veille de l'offensive. L'Empereur l'apprendra et les menacera du peloton d'exécution pour cette incartade, leur bravoure et l'offensive aidant, cet épisode leur sera finalement pardonné.

Il fut nommé général de division le 13 mars 1813, à l'issue de la campagne de Russie. Le 22 mai 1813, à  après le combat de Reichenbach, il fut tué dans le village de Markersdorf d'un coup de
 

Le général du génie Kirgener fut tué à Markersdorf, le 22 mai 1813, vers sept heures du soir, par le boulet qui blessa également mortellement le Grand-Maréchal du Palais Duroc, aux côtés de l'Empereur. Le boulet lui traversa le corps à la hauteur de la ceinture.


Markersdorf. Lieu où furent mortellement touchés Duroc et Kirgener.

 

La mort du général Kirgener.

Une autre vue du même endroit. A gauche, le mur de la ferme d'Hanspach (Hanspaches Gut), où Duroc expira le lendemain.

Ruhestätte

des Generales Kirchner

der unter Napoleon I

am 22. Mai 1813

in Markersdorf

den Tod fand.

                                                                              Gesellschaft für Heimatkunde

                                                                                                              Reichenbach.

 

 

 

 

Dernière demeure

du Général Kirchner (sic),

qui trouva la mort sous Napoléon 1er,

le 22 mai 1813

à Markersdorf.

                                                                           Association pour l'étude du patrimoine local

                                                                             de Reichenbach.

 

La tombe du général se trouve à gauche de l'entrée de la ferme, au pied du sapin. Selon certaines sources, l'endroit ne serait pas certain, car la stèle a été érigée bien longtemps après les faits.

L'urne contenant son cœur a été déposée dans la chapelle familiale au cimetière de Montmartre, à côté de la chapelle de la famille Lannes (avenue de Montmorency).

Son nom est inscrit sur l'arc de triomphe de l'Étoile, côté Est.

D'après Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852

 

 

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