Jean-Isidore Harispe
Saint-Etienne de Baïgorry (Htes-Pyrénées) 7 décembre 1768 - 26 mai 1855 Baïgorry
Général de Division - Comte de l'Empire
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Jean-Isidore Harispe
est né á Saint-Etienne de Baïgorry1,
le 7 décembre 1768.
Il entra au service comme volontaire en 1792.
Il fut nommé le 8 mars 1793 capitaine d'une compagnie de chasseurs basques, à la tête de laquelle il entra en Espagne et prit une part glorieuse á l'attaque et à l'enlèvement des Aldules, sur les Espagnols, à l'affaire du Val-Carlos, et au combat de Baïgorry, où il s'empara d'un convoi. Le 15 décembre de la même année, il fut blessé à l'attaque du camp d'Espeguy, ce qui lui mérita le commandement d'un bataillon de chasseurs Cantabres, à la tête duquel il franchit les Pyrénées et prépara les conquêtes de la campagne suivante.
Il contribua à, la prise de Fontarabie, du port du Passage, de Saint-Sébastien, de Vittoria et de Bilbao.
Le 3 juin 1791, il reçut le grade de colonel sur les redoutes de Berdaritz. Après cette victoire il passa dans l'armée des Grisons, puis dans celles d'Italie et des côtes de l'Océan. En 1805 il se signala à la bataille d'Iéna, où il eut la jambe traversée d'une balle. Nommé général de brigade en 1807, il servit dans l'armée d'Allemagne et combattit avec quelque éclat à Gustadt, à Heidelberg et à Friedland, où il fut de nouveau blessé. Rappelé en 1808 sur les frontières des Pyrénées, il fut nommé chef d'état-major du duc de Conegliano, puis commandant de la Légion d'honneur et baron de l'Empire, par lettres patentes du 26 octobre 1808.
Revenu en Espagne, il servit avec distinction sous les maréchaux Moncey et Suchet, pendant les campagnes de 1809 et 1810 en Aragon, en Catalogue, en Navarre et dans la province de Valence. A la suite de ces brillants faits d'armes et de sa conduite au siège de Lérida, il fut nommé général de division le 12 octobre 1810. Sa vigoureuse attaque contre le général O'Donnel et la division qu'il commandait, forcée par Harispe de mettre bas les armes, fut une des actions les plus brillantes de l'armée d'Aragon. Elle lui valut la croix de grand-officier de la Légion d'honneur, le 30 juin 1811. Il contribua puissamment au succès des batailles de Tudela, de Sagonte, en enfonçant le centre de l'armée espagnole, qu'il coupa eu deux, et à celle d'Yecla où il fit 5.000 prisonniers.
Le 13 janvier 1813, il fut nommé par décret impérial comte de l'Empire. Il se signala pendant la suite de cette campagne et pendant la retraite de l'armée, où il eut occasion de repousser les efforts des Anglo-Portugais et les battit deux fois à Saint-Jean-Pied-de-Port et à Baïgorry ; il assista aux batailles d'Orthez, de Tarbes et de Toulouse.
Dans cette dernière affaire (10 avril 1814), il fut atteint par un boulet qui lui emporta la moitié du pied et il resta au pouvoir de l'ennemi,
Il reçut de Louis XVIII le commandement de la 16e division militaire.
Pendant les Cent Jours, l'Empereur lui confia le commandement de la première division de l'armée des Pyrénées, chargée de surveiller contre les Espagnols la frontière depuis Bayonne jusqu'à Saint-Jean-Pied-de-Port.
Après le retour du roi, il quitta le service, se retira dans ses foyers et vécut au château de Baïgorry jusqu'à la révolution de 1830. De 1831 à 1834 il siégea à la Chambre des députés comme député de Mauléon. Le 9 mai 1833 il fut nommé grand-croix de la Légion d'honneur, et le 15 décembre 1835, appelé à la Chambre des Pairs.
Maintenu dans la première section du cadre de l'état-major général, il reçut le commandement de la 10e division militaire à Bayonne, qu'il conserva jusqu'à la fin de 1819. Le 11 décembre 1851, le Prince-Président le récompensa de ses nombreux services par le bâton de Maréchal de France, et le 26 janvier, il eut rang de sénateur comme maréchal.
Il mourut le 26 mai 1855 à Lacarre (H.-Pyrénées).
Le buste du général Harispe, tel qu'il se trouve dans le jardin public, en contrebas du château de Saint-Etienne de Baïgorry.
Un grand merci à M. Pierre Migliorini pour sa collaboration amicale.
Le maréchal Harispe était fils de Jean Harispe et de Marie Harsimendi, fille de N. H. des sieurs d'Eliçabeheve de Saint-Etienne.
Il épousa en 1789 Marguerite d'Echaux, née à Lasse (Basses-Pyrénées), le 5 février 1772, décédée à Saint-Étienne-de-Baïgorry le 10 février 1832, sans enfants.
Le maréchal avait eu un frère et une sœur ;
Charles Harispe,
capitaine, marié et décédé, dont ; Jean-Charles Harispe, né à Saint Etienne de
Baïgorry le 17 juillet 1817, qui fut député des Basses-Pyrénées, en 1876, en
1878 et 1885.
N... Harispe, mariée à M. Dutey dont plusieurs
enfants, entre autres Jean-Louis Adrien Dutey-Harispe, né à Saint-Étienne-de-Baïgorry
en 1800, conseiller à la Cour de Pau, officier de la Légion d'honneur, autorisé,
par ordonnance royale du 6 octobre 1842, à ajouter son nom celui de sa mère et
de son oncle, marié à Madeleine-Adrienne Prieur, dont ; a. Albert Dutey-Harispe,
avocat, marié à Mlle Labbe de Montais ; b. Jeanne-Isidorine Henriette, mariée
le 3 mars 1863 à Henri-Marie-Joseph Marcotte de Sainte-Marie , c.
Marie-Isabelle, mariée en avril 1864 à Eugène-Achille Lacroix Vimeur de
Rochambeau, dont 1. Philippe-Donatien-Paul comte de Rochambeau, marié en
février 1891 avec Valentine Auvray 2. René vicomte de Rochambeau, marié le
7 juin 1894, avec Suzanne Rouxel.
(D'après le Catalogue historique des généraux français, par Louis de la Roque, T.3, Paris, Bureaux du Bulletin héraldique de France, 1902.)
1.
Selon Six et d'autres sources, Baïgorry, selon de la Roque