Félix Nicolas Joseph BOUSSART

Binche 1771 - 1814 Pest

chef d'escadron de gendarmerie
Chevalier de l'empire
Officier de la Légion d'Honneur

 

 

D'or à un pin terrassé de sinople au lion rampant de gueules tenant de la patte dextre une épée haute et de la senestre un étendard turc en barre, le tout de sable, et brochant sur le fut de l'arbre ; le tout surmonté en chef de deux croissants de gueules ; à la bordure de gueules chargée du signe des chevaliers légionnaires

Félix Boussart est né à Binche, le 1er mars 1771. Il est le jeune frère du futur général André-Joseph Boussart.

Volontaire dans les troupes belges en 1789 au moment de la première révolution belge, il entre au service de la France le 9 novembre 1791.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le monument de Binche "à ceux qui ont lutté et souffert pour la Liberté et l'Indépendance de la Patrie", devant la gare, comprend la statue d'un révolutionnaire belge de 1789.  C'est donc également un hommage aux frères Boussart. Malheureusement, le sabre est cassé.

 


Sous-lieutenant dans le 2e bataillon d'infanterie belge, il fait les campagnes de l'armée du Nord de 1792 et 1793, est nommé capitaine dans les dragons du Hainaut le 7 avril, sous le commandement de son frère aîné André-Joseph. Dans la même compagnie sert Isaac, le beau-frère d'André-Joseph. Félix est incorporé le 5 juillet dans le 20e régiment de Dragons, avec lequel il fait la guerre, de l'an II à l'an VI, aux armées des Alpes et d'Italie.

Il participe avec son régiment à la campagne d'Égypte, de l'an VII à l'an IX, et obtient, le 8 brumaire an VIII, le brevet de chef d'escadron.

Rentré en France après la capitulation d'Alexandrie, il est nommé le 25 prairial an XII Chevalier de la Légion d'honneur.

Il sera nommé officier de cet ordre le 18 février 1808.

Le 18 novembre suivant, il passe avec son grade dans la 33e légion de Gendarmerie.

Chevalier de l'Empire par lettres patentes du 19 janvier 1812, donataire (r. 2000) en Westphalie.

Désigné le 12 avril 1813 pour faire partie de la force publique dirigée sur la Grande Armée, il est fait prisonnier de guerre lors de la capitulation de Dresde, le 11 novembre 1813.

La convention de  capitulation de Dresde, signée par Gouvion-Saint-Cyr et l'émissaire du prince Schwarzenberg, prévoyait que la garnison française puisse rejoindre ses lignes. Elle avait donc pris le chemin de la France, mais fut stoppée à Altenburg (à 125 km à l’ouest de Dresde) jusqu’au 2 décembre, car Schwarzenberg refusa de reconnaître les termes de la reddition pourtant signés par son émissaire.  Les Autrichiens proposèrent alors à la garnison de retourner dans Dresde pour continuer le siège. Entre-temps, cependant, les Alliés avaient soigneusement repéré toutes les défenses de la ville, ce qui la rendait de facto indéfendable.  Gouvion-Saint-Cyr n'eut plus qu'à s'incliner devant la traîtrise et son armée fut conduite prisonnière en Bohême.  Beaucoup d'officiers, comme le général Mathieu Dumas furent internés à Tyrnau, aujourd’hui Trnava en Tchéquie. Certains des officiers malades (en particulier de phtisie1 qui s’était répandue dans Dresde assiégée) et blessés furent transportés à Pest (qui fait maintenant partie de Budapest) en Hongrie  pour y être soignés en la Maison des Invalides. C'est la que Félix Boussart mourut de phtisie1 le 23 janvier 1814, comme le prouve l'acte de décès de la maison des Invalides de Pest, qui nous a été aimablement communiquée par M. Serge Corbier, descendant de la famille Boussart. 2

Félix Boussart avait épousé Thérèse Gabrielle Elisabeth Picot, originaire d’Abbeville et apparentée au célèbre navigateur Picot (baron de La Peyrouse), au peintre François Picot et au poète Millevoye.  Leur fille, Caroline Boussart-Pop, fut pendant un demi-siècle rédactrice en chef du Journal de Bruges.

Dans le parc communal de Binche, au verso de la stèle au général André Boussart, inscription au lieutenant-colonel Félix Boussart et à leurs frères d'armes binchois.

Le grade de lieutenant-colonel - qui n'existait pas à l'époque dans la Gendarmerie - semble la transposition "belge" du grade de chef d'escadron.3
On notera l'erreur sur le monument, il est mort en 1814 et non en 1813.

1. Phtisie : Toute maladie chronique fébrile et suppurante, ou avec fonte corporelle, et lentement mortelle, peut être une forme de phtisie. La phtisie pulmonaire est la plus commune, elle correspond dans de nombreux cas à la tuberculose pulmonaire.

2. Ce document prouve donc que les sources qui affirment que Boussart est parvenu à s'échapper et franchir plus de 500 km pour venir mourir, épuisé, à Groningen, en Hollande, sont erronées.  Wikipedia, dans l'article consacré à sa fille, affirme qu'il serait mort à Tirnau, en Hongrie, ce qui est donc erroné.  Ce lieu s'explique par le fait que d'autres officiers prisonniers de Dresde y furent effectivement internés. Merci à M. Corbier d'avoir corrigé nos erreurs. 

3. Voir à ce sujet la note de l'article dans la revue de l'A.B.N., n°126, p. 18.

 

 

 

Sources :

BERNAERT, F., Fastes militaires des Belges au service de la France (1789-1815), Lamertin éditeur, Bruxelles, 1898.

http://toutsurlheraldique.blogspot.com/2010/11/noblesse-imperiale-n42.html

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© D. Timmermans