Michel Abdelal Aga (Abd al-Al Aga)

Général de brigade

Le Grand Caire (Egypte) 1763 - 1828 Marseille

Marseille, cimetière Saint-Pierre
Carré 17 est, rang N° 2  tombe N° 17 C-P N° 412

 

 

Aga, ou agha, est un général en chef de la cavalerie de Mourad Bey (*), il s’opposera avec vaillance à « l’expédition d’Egypte », prendra part aux combats d’El-Romniieh, effectuera plusieurs charges brillantes à la bataille de Shubrâkhit, et harcèlera l’armée française dans sa marche sur Embabeh.

Il fera des prodiges lors de la bataille des Pyramides (Imbaba), qui permettra aux armes à feu et à l’artillerie française d’écraser la cavalerie mamelouke, le 21 juillet 1798.

Il se joindra à Ibrahim-Bey, qui observait à la bataille sans intervenir depuis l’autre rive du Nil.

Lors du combat de Salayeh, il pénétrera dans un carré d’infanterie française, se battant au corps à corps, il sera criblé de blessures, et fait prisonnier.  Conduit au Caire, où il sera soigné et traité avec les plus grands égards, il ralliera la cause des Français.

Le général Bonaparte lui fera prêter serment de fidélité, le maintenant dans ses fonctions d’Aga des Janissaires, puis le nommera Gouverneur du Caire sous les ordres du général Belliard.

Il se liera d’amitié avec plusieurs officiers français, et en particulier avec le commandant Savary.

Après le départ de Bonaparte, il servira fidèlement Kléber, mais ne pourra modérer l’insurrection du 27 mars 1801, qui donnera lieu au massacre de 400 soldats français dans les rues du Caire. Il participera à la répression de la révolte et soumettra Mourad Bey(*).

L’assassinat du général Kléber par un fanatique syrien à Azbekyeh, le 14 juin 1800, marquera la fin des illusions, et le temps de la négociation, préalable de la reddition.

Il embarquera, le 8 juillet, à Gizeh, pour la France à bord de la « Pallas », navire anglais, avec sa nouvelle épouse Haoua.

À Marseille, il débarque au Lazaret, il sera chargé du dépôt des réfugiés égyptiens, qui formeront le noyau des Mamelouks de la Garde Impériale.

Il prendra la nationalité française, sera baptisé, et choisira le prénom de Michel.

Ses nombreuses blessures l’obligeront à renoncer à la vie active en 1803.

Retraité avec le rang de général de brigade, il sera gratifié par le Premier Consul d’une pension de 12 000 Francs or, la plus importante accordée aux anciens serviteurs de la France en Egypte.

Décédé le 16 juin 1828, sa dépouille sera inhumée au cimetière communal de Saint-Martin dans le tombeau familial,  puis transférée au cimetière Saint-Pierre en 1871, dans le nouveau tombeau acheté par les familles Abdelal-Agoub.

Louis Brun

 

(*), Mourad Bey, titre « Shaykh al-balad », qui fut un des derniers chefs des Mamelouks en Egypte, régnait concurremment avec Ibrahim-Bey, titré « Amiral hadji », sur un pays soumis à la guerre civile et ruinée après l’assassinat en 1775 par un agent ottoman de Mohamed Bey, « Abû al-dhahab ». Pour être complet, ce dernier avait trahi le sultan Ali Bey al-Kabir, qui aspirait à l’indépendance de l’Egypte, et mourut prisonnier, et probablement empoisonné le 8 mai 1773.

 Bibliographie : « Le général Abdelal » par M. Jean Mateu.

 

 

ICI REPOSE
MICHEL ABDELAL AGA
DÉCÉDÉ LE 16 JUIN 1828
ÂGÉ DE 62 ANS
CE MONUMENT
A ÉTÉ ÉLEVÉ À SA MÉMOIRE
PAR SA VEUVE SES DIX ENFANTS
ET SON BEAU FILS
INCONSOLABLES DE SA PERTE.


Tombe restaurée et entretenue par M. Louis Brun.

Dans ce tombeau repose aussi :

 Louis, Alexandre, Désiré Abdelal

Général de division

Commandeur de la Légion d'honneur
Commandeur du Nichan Iftikar de Tunisie
Officier de l’Ordre du Medjidie de Turquie
médaille de la Valeur Militaire de Sardaigne
, du Piémont, et de Crimée,
Grand Officier de l’Ordre de la Couronne de Chêne des Pays-Bas.

Marseille 1815 - 1882 Marseille

 

Fils de Michel Abdelal et de Joséphine Haoua. Il né à Marseille le 16 juillet 1815.

À  16 ans, il est engagé comme interprète de 3ème classe à l’État-major de l’Armée d’Afrique, qui le fait rejoindre le corps des Zouaves, puis l’État-major du général Camille Trézel à Bôme (aujourd’hui Annaba).

Le 3 juin 1837, il est engagé volontaire aux Spahis régulier de Bôme.

Il gravit les échelons de sous-officier, et devient Sous-Lieutenant « indigène ».

Il sert dans le corps de cavalerie indigène de Constantine. Il passe Lieutenant Français,  sert au 1er Régiment de Spahis à partir de 1845, et puis est promu capitaine le 5 août.

Le 23 avril 1853, il épouse Mathilde, Marie, Joséphine Agoub, native de Marseille, fille de Gaspard Agoub et de Basilisse Abdelal.

En Algérie jusqu’au début de 1854, il est nommé Chef d’escadron aux Chasseurs d’Afrique.

Participant à la guerre de Crimée du 10 mai 1854 au 2 août 1856, il se fait particulièrement remarquer par le général Canrobert à la charge de Balaklava (Ukraine), le 25 octobre 1854.

De retour en Algérie, il sera promu colonel du 1er Régiment de Spahis le 4 juin 1854.

Son supérieur, le général Louis Durrieu, apprécie cette nomination : « très intelligent, et connaissant à fond le caractère arabe, parlant parfaitement la langue ».

Il servira en Algérie jusqu’à la déclaration de la guerre, soit onze ans. En 1863, le général Yousouf (Joseph Vantini, dit), considère qu’il a pris à cœur la tâche difficile de commander un corps aussi dispersé que le 1er Spahis.

Le général baron Félix de Wimpffen, qui sera son supérieur de 1865 à 1868, ne tarit pas d’éloges à son égard.

C’est le général Mirandol qui le juge digne d’une récompense en commandant une brigade d’avant-garde.  Promu commandeur de la Légion d’honneur, le 7 juin 1865.

L’Empereur, sensible aux qualités de cet « ex-indigène », le nomme général de brigade, le 23 août 1870. Il sera l’un des derniers promus par Napoléon III.

Après la capitulation de Sedan, il se trouve dans l’armée de la Loire.  La III ème République le traitera d’une façon particulièrement désagréable : nommé général de division à titre temporaire, le 24 novembre 1870, puis à titre définitif, le 5 février 1871, il sera rétrogradé général de brigade, le 7 mars 1871 !!!

De 1872 à 1877, il commandera différentes subdivisions à Cahors (Lots), puis à Constantine (Kabylie).

Dans la section de réserve à compter de 1877, il sera admis à la retraite  en janvier 1879, et décédera à Marseille, le 25 août 1882.

 

Décoration : chevalier de la Légion d’honneur, en 1845, Officier, en 1854, Commandeur, le 7 juin 1865.

Décorations étrangères : Commandeur du Nichan Iftikar de Tunisie, Officier de l’Ordre du Medjidie de Turquie, médaille de la Valeur Militaire de Sardaigne, du Piémont, et de Crimée, Grand Officier de l’Ordre de la Couronne de Chêne des Pays-Bas.

 

Louis Brun

Biographie : « Le général Abdelal » par Jean Mateu 1997. « Dictionnaire du second Empire »  sous la direction de M. Jean Tulard, Membre de l’Institut. Page 3, article rédigé  par M. Bernard Petit.

 

Avec l’aimable autorisation de Madame & Monsieur Jean Mateu. ©

Gaspard Agoub

Cérémonie sur la tombe des généraux Abdelal et de Gaspard Agoub en avril 2002


 

Après avoir sauvé de la démolition les deux tombeaux d’Abdelal Aga et d’Agoub Gaspard, une cérémonie a été organisée par le Souvenir Napoléonien Provence en avril 2002. Monsieur le docteur Jean-Baptiste Renucci, président, a organisé au cimetière Saint-Pierre de Marseille cette prise d’arme entouré des porte-drapeaux des associations d’anciens combattants et du 1er Régiment des Grenadiers de la Garde Impériale, en présence des descendants des deux familles Abdelal Aga et Agoub Gaspard.

Je voudrais remercier les descendants de la famille d’Agoub Gaspard. Madame & Monsieur Jean Mateu, Madame Marie-Claude Abdelal et Monsieur Bernard Caviglioli.

lire : le livret que M. Jean Mateu a réalisé sur les ancêtres de son épouse « Le général Abdelal ».

Louis Brun

 

 


 

 

 

 


 

Marseille, cimetière Saint-Pierre

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