Ainsi âgé de 24 ans, le Maréchal-des-logis-Chef Agoub étant déjà décoré,
avait l’honneur de commander dans la Vieille Garde des hommes qui
comptaient plus d’années de services qu’il n’avait d’âge.
Il prit part à la bataille de Waterloo avec le Régiment des Chasseurs à
cheval de la Garde Impériale, et il fut blessé d’un coup de sabre au petit
doigt de la main gauche.
Après la défaite, il rejoindra les deux corps du maréchal Grouchy, qui
retraitait vers Laon avec un nombre considérable d’isolés venant de
Waterloo, concourant à doubler l’effectif d’origine.
Après l’abdication de Napoléon, l’armée française, mise sous les ordres
maréchal Davout, se retira derrière la Loire.
Licencié à Périgueux avec l’armée de la Loire, il lui fut proposé de se
retirer comme Sous-Lieutenant avec la demi-solde ou de rentrer comme
retraité au dépôt des réfugiés égyptiens. Il adoptât le deuxième parti.
Étant à l’armée le 25 juin 1815, il échappe au massacre des mamelouks et
de leur famille à Marseille, lors de la Terreur blanche.
Rendu à la vie civile, il rejoignit la ville de Marseille.
En 1833, Gaspard Agoub fut nommé Capitaine commandant une compagnie dans
la garde nationale de Marseille. Il y remplit ses devoirs pour le maintien
de l’ordre et la tranquillité publique.
Il retournera quelques années en Égypte, y sera nommé député du commerce
français à Alexandrie avec le sieur Jean-Baptiste Pastré.
En 1854, le Gouverneur égyptien ayant établi un tribunal du commerce
mixte, il sera désigné parmi les notables négociants français pour y
siéger en qualité de juge.
En 1856, compte tenu de son âge, il se retirera entièrement des affaires.
En 1858, il sera invité à une cérémonie en préfecture avec d’autres
notables de la ville de Marseille par Monsieur Besson, Préfet des
Bouches-du-Rhône. Après un long discours à la gloire des vétérans de la
Grande Armée, il sera décoré de la médaille de Sainte-Hélène, et recevra
son brevet des mains du préfet, ainsi que son frère
Jacques
Agoub,
qui fut interprète dans l’Armée d’Orient lors de la campagne d’Égypte et
de Syrie.
Il décédera le 18 juin 1861, à onze heures du soir, à l’âge de
soixante-dix ans, au N° 33 de la rue Marengo.
Louis Brun
Archives du S.H.A.T. Dossier Mamelouks N° 218.
Archives Nationales, dossier Agoub Gaspard L-H 10/64.