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Le général Belliard est né à Fontenay-le-Comte (Vendée) le 25 mai 1769, fils du procureur ès cour royale de Fontenay. Sa maison natale se trouve au numéro 11 de l'actuelle place Belliard. Elle est signalée par deux plaques, apposées à gauche de la porte d'entrée :
AUGUSTIN DANIEL BELLIARD COMTE LIEUT-GAL NÉ À FONTENAY 25 MAI 1769 CAP AUX VOLONTAIRES DE LA VENDÉE 18 7BRE 1791 OFFr D'ÉTAT-MAJOR DE DUMOURIEZ À JEMMAPES ADJ.Gal À NERWINDE Gal DE BRIGADE À ARCOLE : GOUVr DU CAIRE ET Gal DE DIVISION EN ÉGYPTE COMMANDt DE LA 24e DIVISION À BRUXELLES 1801 CHEF D'ÉT-MAJ DE LA CAVALERIE DE MURAT, 1805 Gd OFFr. DE LA LÉGION D'HONNEUR À AUSTERLITZ GOUVERNEUR DE MADRID ET COMMANDt DE LA COURONNE DE FER 1808 Cel-Gal DES CUIRASSIERS À SMOGORNI, 1812 AIDE-MAJ. Gal DE L'ARMÉE À DRESDE ET À LEIPSICK 1813 COMMt-Gal DE TOUTE LA CAVALERIE ET Gd AIGLE 1814 APRÈS L'ABDICATION DE NAPOLÉON CHEVr DE ST-LOUIS PAIR DE FRANCE ET MAJ.-Gal, Mtre PLEre AUPRÈS DE MURAT COMMANDANT DES 3e ET 4e DIVI MILITAIRES DÉTENU EN 1815 RÉINTÉGRÉ PAIR LE 3 MARS 1819 AMBr DE VIENNE AOÛT 1830 MORT Mtre PLEre À BRUXELLES ÂGÉ DE 62 ANS, 28 JANVIERS 1832. |
LE GÉNÉRAL BELLIARD SE DISTINGUA À JEMMAPES NERWINDE, ARCOLE, CIVITA VECCHIA, ALEXANDRIE, CHEBREISSE LES PYRAMIDES, COSSERE, HELIOPOLIS, BENAUTH LE CAIRE, ULM, AUSTERLITZ, EYLAU, FRIEDLAND, IÉNA, FREUTZIAW MADRID, 2 MAI 1808, SMOLENSK, LA MOSKOWA MOJAIST, DRESDE, LEIPSICK CRAONNE, FONTAINEBLEAU LOUVAIN, ANVERS, BRUXELLES AUGUSTE DANIEL BELLIARD NAQUIT EN CETTE MAISON LE 25 MAI 1769 LES PLAQUES COMMÉMORATIVES Y FURENT APPOSÉES PAR DÉLIBÉRATION MUNICIPALE DU 16 MAI 1898. |
*Mtre PLEre : Ministre plénipotentiaire, de nos jours, ambassadeur.
Sur la même place qui porte son nom, son buste par de Suc, inauguré une première fois en 1836, puis en 1906, après une relégation dans la salle de la mairie.
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LA VILLE DE FONTENAY À AUGUSTIN-DANIEL BELLIARD VOLONTAIRE DE 1791 GÉNÉRAL DE NAPOLÉON AMBASSADEUR 1769-1832
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Ce nom est un de ceux dont l’illustration appartient tout entière à la révolution de 1789. Issu d’une famille obscure, Belliard faisait ses études dans une petite ville du Poitou, lorsqu’éclatèrent les grands événements qui allaient changer les destinées de la France. L’enfant du peuple s’élança des bans de l’école, courut sous les drapeaux et figura magnifiquement pendant vingt ans sur tous les grands théâtres de notre gloire. Jamais carrière ne s’ouvrit sous de plus beaux auspices. Engagé volontaire en 1791, il s’essaya aux combats dans les grandes journées de Grand-Pré, Sainte-Menehould, Jemmapes et Neerwinden, où il servit comme aide-de-camp de Dumouriez. Placé, à Jemmapes à la tête des hussards de Bercheni, il enleva successivement plusieurs redoutes ennemies, et conquit sur le champ de bataille le grade d’adjudant-général. Mais ce début faillit être fatal à sa fortune militaire. Compromis par la défection de Dumouriez, Belliard fut arrêté après le départ de ce général, transféré à Paris et cassé. Sans doute, les sévérités révolutionnaires ne se seraient pas bornées à une destitution, si le jeune adjudant-général n’eût immédiatement demandé à servir son pays comme volontaire. Il entra dans le 3e régiment de chasseurs, et fit tout une campagne comme simple soldat.
Cet acte d’abnégation patriotique le réhabilita dans l’estime du pouvoir ombrageux qui l’avait frappé pour un crime qui n’était pas le sien ; il fut réintégré dans son grade et placé sous les ordres du pacificateur de la Vendée, le célèbre Hoche, qui le compta bientôt au nombre de ses plus braves et plus habiles officiers. Depuis ce moment, sous la République comme sous l’Empire, la vie de Belliard ne fut qu’une succession continuelle des plus brillants faits d’armes. Par une faveur providentielle de sa destinée, il prit part à toutes les grandes guerres, combattit sur tous les champs de bataille, partagea tous les revers et tous les triomphes de la France.
En 1796, il fit sous Bonaparte l’immortelle campagne d’Italie, et se couvrit de gloire à Castiglione, à Vérone, à Caldiero, à Arcole, à Saint-Georges, au passage du Larvis, à Neumark, Brixen, Tramen, etc. A Arcole, il eut deux chevaux tués sous lui et fut nommé général de brigade ; à Tramen, il mit en pleine déroute le corps autrichien de Landon ; partout il déploya une intrépidité et une intelligence qui lui méritèrent les applaudissements de l’armée et les suffrages de Bonaparte. En 1798, il contribua, sous Championnet, à la conquête de Naples, de la Sicile et des États de l’Église.
Ici commence la carrière diplomatique de Belliard. Envoyé extraordinaire près du gouvernement napolitain, il sut, par l’autorité de son nom, maintenir les conquêtes de son épée. Lors de la révolte de Rome contre les troupes françaises, son attitude énergique empêcha Ferdinand de franchir la frontière pour appuyer l’insurrection.— Il accompagna Bonaparte en Égypte, contribua, en passant, à la prise de Malte, décida celle d’Alexandrie, combattit héroïquement aux Pyramides, où, à la tête d’un carré d’infanterie, il eut la gloire de recevoir la première charge des Mamelucks ; à Banou, où, avec cinq cents hommes il détruisit cinq mille Mecquais, Mamelucks ou Arabes ; à Sapht-Rachin, où soutenu par deux bataillons seulement, il défit plusieurs milliers de révoltés, et contraignit Mourad-Bey à demander la paix. C’est Belliard qui, le premier, franchit les limites de l’empire romain, pénétra en Abyssinie, et porta la gloire de nos armes jusqu’en Calafché. Il remporta avec Desaix la victoire d’Héliopolis, et marcha avec douze cents hommes contre l’armée ottomane qu’il chassa de Damiette. Assiégé dans le Caire par les forces combinées des Anglais, des Turcs et des Mamelucks, assailli par terre et par mer, aux prises avec une population nombreuse et fanatique, il obtint, par son énergie, une capitulation honorable, et ramena en France les troupes placées sous ses ordres. Rentré en Europe, il commanda en Belgique où il laissa une grande réputation de justice et de loyauté. En 1805 et 1806, il prit une large part aux campagnes d’Allemagne et de Prusse, en qualité de chef d’État-major de Murat, contribua puissamment à la victoire d’Ulm, et s’immortalisa à Austerlitz, à Iéna, à Erfurt, à Lubeck, à Heiberg, à Hoff, à Eylau et à Friedland. Employé ensuite à l’armée d’Espagne, il fut nommé gouverneur de Madrid, dont, après la désastreuse bataille de Talavera, il apaisa l’insurrection en se jetant seul au milieu de la population soulevée.
Aussi humain que brave, Belliard eut le courage de suspendre, malgré les ordres réitérés de Napoléon, l’exécution du marquis de Saint-Simon, et de laisser à la piété de sa fille le temps d’obtenir la grâce de son père. Devenu major général du roi Joseph, il dirigea toutes les opérations des divers points de l’armée péninsulaire, et commanda ensuite l’armée du centre. En 1812, il lit la mémorable campagne de Russie, et combattit à Vitebsk, à Smolensk, à Mojaïsk, avec sa valeur accoutumée. C’est lui, qui, après la retraite de Moscou, réorganisa, en Russie, la cavalerie française. Dangereusement blessé à Leipzig, il continua la lutte, eut deux chevaux tués sous lui à Hanau, et rentra à Mayence avec les glorieux, débris de l’armée.
Grandissant au milieu des dangers de la patrie, Belliard combattit en héros sur le sol envahi de la France. Tour à tour major-général de l’armée, et commandant en chef de la cavalerie, il disputa pied à pied le terrain aux alliés, et resta jusqu’au dernier moment fidèle à la France et à l’Empereur : il ne quitta Fontainebleau qu’après le départ de Napoléon pour l’île d’Elbe.
La renommée de Belliard était trop éclatante pour que la Restauration ne crût pas devoir la rattacher à sa cause. Louis XVIII le nomma pair de France, chevalier de Saint-Louis, et, après le débarquement de l’île d’Elbe, major général de l’armée que le duc de Berri devait opposer à Napoléon. Fidèle à ses nouveaux devoirs, Belliard accompagna la famille royale jusqu’à Beauvais, et ne rentra à Paris que sur l’ordre exprès de Louis XVIII.
Affranchi de ses engagements, il accepta de Napoléon une mission auprès de Murat ; mais quand il arriva à Naples, la ruine de ce prince était consommée. Rentré à Paris, il prit le commandement de l’armée de la Moselle, et se battit une fois encore pour l’indépendance de son pays. Après la seconde abdication de Napoléon, il fut dépouillé de son titre de pair de France et jeté dans un cachot où il languit six mois, sans pouvoir obtenir des juges. Cependant, en 1822, cet homme dont l e sang avait coulé dans cent combats fut réintégré dans ses dignités.
La révolution de 1830 à Paris permit au général Belliard d'entamer un belle
carrière diplomatique : il fut chargé en août 1830 de notifier à l'Empereur
d'Autriche l'avènement de Louis-Philippe, puis fut nommé ambassadeur à Bruxelles
en mars 1831, donc cinq mois avant la campagne des Dix-Jours (août 1831).
Son intervention personnelle sauva Anvers prêt à succomber sous le canon des
Hollandais. Le 28 janvier 1832, il tomba frappé d’une attaque d’apoplexie
foudroyante, au moment où il sortait du palais de Léopold.
Bon, intègre, juste et affable, la mort de Belliard ne fut pas moins un sujet de deuil pour la Belgique que pour la France.
Sa dépouille mortelle fut transportée à Paris et déposées au cimetière du Père Lachaise, le 14 mars de la même année.
Son nom est inscrit à l’arc de triomphe de l’Étoile, côté sud.
D'après "Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850", de C. Mullié
La statue du général Belliard, à Bruxelles, tout près du Parc royal, en haut de la rue baron Horta, au croisement avec la rue Royale. C'est en fait, pour ceux qui connaissent Bruxelles, le prolongement de la rue Belliard, mais de l'autre côté du parc. Pour ceux qui ne connaissent pas notre capitale, je signale que la rue Belliard est une des artères les plus fréquentées de la ville. Bel hommage au grand homme.
Le choix de cet emplacement n'est pas le fruit du hasard. En effet, le général Belliard est mort le 28 janvier 1832, dans le parc, en sortant du Palais du Roi, d'une apoplexie foudroyante, comme on disait à l'époque. De nos jours, on dirait une hémorragie cérébrale ou AVC.
Sa mort provoqué une vive émotion en Belgique, car sa charge d'ambassadeur de France auprès du tout jeune royaume de Belgique était pour nous d'une importance vitale, car le soutien de la France était à l'époque indispensable à la survie du pays.
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Augustin-Daniel Comte Belliard Général de l'armée française, diplomate Ministre plénipotentiaire de France Né en 1769, décédé à Bruxelles en 1832
Augustin-Daniel Graaf Belliard Generaal van het Franse leger, diplomaat Gevolmacht minister voor Frankrijk Geboren in 1769, overleden te Brussel in 1832 |
La statue est l'œuvre du grand Guillaume Geefs. L'inauguration du monument eut lieu dès 1836.
Le document qu'il tient dans sa main droite est en fait le texte de notre première Constitution, qu’il est venu notifier, signifiant ainsi son approbation par le grand voisin qu’il représentait. (Réf.: Canard des Neiges n° 21, p. 4)
Après des funérailles grandioses à Bruxelles, son corps fut emmené à Paris et enterré au cimetière du Père-Lachaise, dans la 35e division, chemin Dabadie.
LE COMTE AUGUSTE
BELLIARD
LIEUTENANT-GÉNÉRAL
PAIR DE FRANCE
NÉ EN 1769
MORT EN 1832
ITALIE - ÉGYPTE - ALLEMAGNE
ESPAGNE - BELGIQUE
La Belgique, ne pouvant avoir sa dépouille, lui érigea un cénotaphe au cimetière de Laeken.
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À LA MÉMOIRE DU GÉNÉRAL BELLIARD
COMMUNE DE LAEKEN 1833. |
Collection Hachette : Maréchaux d'Empire, Généraux et figures historiques
(Collection de l'auteur)