Ignace Louis duvivier

 

Mons (Belgique) 1777 – 1853 Mons (Belgique)

 

chevalier de l'Empire - colonel de cavalerie

Baron du Royaume des Pays-bas

Lieutenant-Général de l'Armée belge

Commandant de la Légion d'honneur

 Grand-Officier de l'ordre de Léopold

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ignace Louis Duvivier en Lieutenant-Général de l'Armée belge.

Ignace Louis Duvivier naît à Mons (Belgique) le 13 mars 1777*, le cadet des 3 frères qui ont embrassé la carrière des armes, dans une vieille et honorable famille de la ville.

Les débuts

Il est encore au collège des Oratoriens quand ses deux frères aînés, Philippe et Vincent s'engagent, respectivement en janvier et en mars 1793.  Mais l'appel des armes est trop fort et, malgré son jeune âge -il a à peine 16 ans - il s'échappe du collège et entame le 15 juillet 1793 sa longue carrière militaire au service de la France, comme hussard au 5e Régiment.  Ce régiment appartient alors à l'armée de Hollande et Louis combat à Bois-le-Duc, Nimègue et Bentheim, où il est blessé une première fois.  Le jour de Noël 1795, il passe, comme son frère Vincent, au 3e Dragons (armée d'Italie). Contrairement à ses deux frères, il ne participe donc pas à la campagne d'Orient, où il perd son frère Philippe, le 2 juin 1799.

Ignace Louis entame la lente escalade des grades et passe par tous les grades de sous-officier avant de devenir enfin sous-lieutenant le 15 avril 1800. Entre-temps, il aura combattu à Caldiero et Montenotte et passé le Saint-Bernard.  Il se distingue à Marengo au cours de la célèbre charge de Kellermann, est cité à l'ordre du jour et est récompensé en étant admis, le 26 octobre 1800, dans la cavalerie de la Garde des Consuls, où devient lieutenant en second en décembre 1801 et lieutenant en premier le 23 septembre 1804.  Entre-temps, le 14 juin 1804, il reçoit la Légion d'honneur. Comme son frère Vincent, il est donc de la glorieuse première "fournée".

 

A la Grande Armée

Après le camp de Boulogne, il prend logiquement part aux campagnes de la Grande Armée de 1805-07.  A Austerlitz, il prend un drapeau ennemi, mais il aurait été gravement blessé à Iéna, le 14 octobre 1806, en pénétrant un des premiers dans un carré prussien.**  Il est à nouveau deux fois blessé à Eylau, le 8 février 1807.

Pour tous ces glorieux faits d'armes, il obtient le grade de capitaine adjudant-major au Régiment des Chevau-légers polonais, le 7 avril 1807.  La Garde n'étant pas engagée à Friedland, il assiste en spectateur à cette grande victoire.

C'est en cette qualité de capitaine adjudant-major au Régiment des Chevau-légers polonais qu'il fait la campagne d'Espagne de 1808. Selon toute vraisemblance, il participe à la charge de Somosierra où, en sept minutes, 150 cavaliers polonais ouvrent la route de Madrid en mettant en déroute 15.000 Espagnols ! Un des plus beaux faits d'armes des guerres napoléoniennes.  Suite à cette démonstration de courage, les chevau-légers polonais sont admis dans la Garde.

Celle-ci est ensuite appelée pour la campagne du Danube de 1809 (Armée d'Allemagne). A Essling, il fond avec son escadron sur les masses autrichiennes et "fait un véritable carnage".  Blessé, il est remarqué par l'Empereur qui, pour ce fait d'armes, le fera officier de la Légion d'honneur, le 13 décembre 1809.  Il est une nouvelle fois blessé à la bataille de Wagram en tombant de son cheval. 

Il est nommé Chevalier de l'Empire par décret du 15 mars 1810 et lettres patentes du 4 juin 1810. Il n'y a cependant nulle trace qu'il ait été nommé baron de l'Empire en 1813.

 

Le déclin de l'Empire

Comme cela arrive souvent, il est promu en passant dans la ligne, qui a besoin de cadres compétents.  Il devient major au 4e Régiment de Chasseurs à Cheval le 20 février (ou le 1er juillet) 1811, participe à la funeste campagne de Russie de 1812. Il est à Smolensk, Valoutina, Borodino, Malo-Jaroslawetz, Krasnoé, la Bérézina...

Ensuite, c'est la campagne de Saxe de 1813 : Lützen, Bautzen.

Son parcours, ensuite, est moins clair. Ridelle et Degrave disent qu'il est fait colonel et commandant du 3ème Cuirassiers (du 2ème selon Degrave), le 19 mai 1813, la veille de la bataille de Bautzen.  Ce passage de la cavalerie légère à la lourde peut surprendre... Peut-être est-il nommé après la bataille, car il est cité à l'ordre du jour de l'Armée.

Cependant, je n'ai trouvé nulle part son nom parmi les commandants d'un régiment de cuirassiers, ni le 2ème, ni le 3ème...

Il est établi qu'il participe à la funeste bataille de la Katzbach, le 26 août 1813.  Il y charge plusieurs fois contre la cavalerie prussienne, mais il est sérieusement blessé de 4 coups de sabre et 3 coups de lance à la tête. Il est retrouvé mourant sur le champ de bataille, mais, miraculeusement, il échappe à la capture. Il aura 4 chevaux tués sous lui pendant cette campagne de 1813 .

Le problème, c'est que ni le 2ème, ni le 3ème Cuir ne participent à la bataille de la Katzbach. Par contre, le 4ème Chasseurs à Cheval, lui y participe. Personnellement, je pencherais donc pour cette version. De plus, les 2ème et 3ème Cuirassiers sont à ce moment, le 26 août 1813, à Pirna, à 200 km de la Katzbach...

Au début de la campagne de France, il est promu adjudant commandant. Il est nommé chef d'état-major de la division de cavalerie du général Pajol, puis passe colonel au 16e Régiment de Chasseurs à Cheval le 3 avril 1814. 

 

Après l'Empire

A la chute de l'Empire, il est brièvement nommé au Régiment des Chasseurs de la Reine, mais servir les Bourbons n'est rien pour lui et il quitte le service de la France (le 23 ou) le 30 novembre 1814.

A peine 15 jours plus tard, il est désigné à la tête du 8e Régiment de Hussards du Royaume des Pays-Bas.

Le retour de l'Empereur est alors pour lui un véritable coup de tonnerre, mais un doit continuer à servir sa nouvelle patrie contre ses anciens compagnons d'armes. C'est pour lui un déchirement, mais il sert "à contrecœur et avec honneur".

Il commande ce régiment à Waterloo et est promu général-major le 24 novembre 1816.

Chevalier de 3e classe de l'ordre militaire de Guillaume Ier des Pays-Bas le 18 juillet 1815 et baron du Royaume des Pays-bas en 1823.

A la Révolution belge de 1830, le gouvernement provisoire lui accorde les étoiles de lieutenant-général, le 5 octobre 1830, donc à peine quelques jours après les journées de septembre. Il est nommé commandant supérieur des deux Flandres, puis commande la 2e division militaire, ensuite la division de cavalerie et devient inspecteur-général de l'arme. Plus tard, il commande la 3e division territoriale.

Le roi Louis-Philippe le fait Commandant de la Légion d'honneur le 10 décembre 1833. Il est Grand-Officier de l'ordre de Léopold 15 novembre 1843

Admis à la retraite le 12 mars 1842, il décède à Mons le 5 mars 1853.

D'après Quintin, Op.cit. et Ridelle, Op. cit..

On notera également un intéressant article dans le numéro 117 de mai-juin 2007 de la revue de l'Association Belge Napoléonienne (ABN) : "Les frères Duvivier" par A. Degrave.

La superbe tombe des Duvivier au cimetière de Mons (section 8).

Il s'agit d'une des plus belles tombes napoléoniennes hors de France, aussi, je n'ai pas résisté à vous la montrer plus en détails.

Vincent Marie Constantin Duvivier

Lieutenant-Général Officier des Ordres

[de] Léopold et de la Légion d'Honneur

Chev. de 4ème classe Ord. Mil de Guillaume Ier

Né à Mons le 12 décembre 1774

y décédé le 8 novembre 1851

 

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Ignace Louis Baron Duvivier

Lieutenant-Général Grand-Officier de l'Ord. de Léopold

Commandeur de l'Ord. de la Légion d'honneur

Chev. de 3ème classe Ord. Mil de Guillaume Ier

Né à Mons le 13 mars 1777

y décédé le 5 mars 1853

 

 

Si la chapska rappelle effectivement son passage dans les chevau-légers polonais de la Garde impériale, et le casque de dragon son appartenance à cette branche de l'arme, la cuirasse -toujours un ornement spectaculaire- ne renvoie à rien de spécial.

A moins que... rappelons qu'Ignace-Louis Duvivier fut Inspecteur-général de la cavalerie belge et qu'il eut ainsi, sous ses ordres, des cuirassiers !

Voilà du moins ce que je croyais en me basant sur la biographie de Quintin. Cependant, Ridelle mentionne que Duvivier prit le commandement du 3ème Cuirassiers le 19 (?) mai 1813. La cuirasse ferait donc allusion à ce commandement !

Personnellement, j'ai des doutes concernant cette version.

 

 

 

 

 

 

Les inscriptions rappellent les plus belles... et les plus tristes pages de l'épopée impériale...
On notera cependant l'absence de la bataille de la Katzbach, où Louis fut grièvement blessé.

Attention, ces noms de batailles sont à considérer d'une façon particulière, en ce sens qu'il s'agit des batailles des deux frères, Louis et Vincent -à la rigueur également du troisième, Philippe- et non d'un seul ! (Louis n'a en effet jamais combattu en Egypte)

 

Liège, Bentheim, Arcole, Les Pyramides,

Aboukir, St-JEan-d'Acre, Mont-Thabor,

Héliopolis, Marengo, Austerlitz,

Iéna, Eylau, Somo-Sierra, Wagram,

Moscow, Leipzick, Paris, Waterloo.

 

Un petit clin d'oeil sympathique : côte à côte, le lion belge et l'aigle impériale...                                                                      

A part les grilles, le monument est en assez bon état. Il a été remis en état il y a quelques années par M. Yves Meesen de l'ACMN, section belge.

 

* Le 3 mars selon Ridelle, mais c'est sans doute une erreur, toutes les autres sources indiquant le 13, sauf la base Léonore, qui donne le 12. Celle-ci donne d'ailleurs le 1er décembre 1774 comme date de naissance pour Vincent, au lieu du 12 décembre 1774.

** Certaines sources ne mentionnent pas cette blessure, il y a peut-être confusion avec la suivante.

 

 

Vincent Marie Constantin duvivier

MONS 1774 – 1851 Mons

 

Chevalier de la Légion d'honneur

Général de Brigade de l'Armée belge

 

Vincent Duvier naît à Mons le 12 décembre 1774. Il s'engage dans la cavalerie française en mars 1793, comme simple volontaire. Après la campagne de Hollande, il est affecté à l'armée d'Italie sous le commandement du général Bonaparte. Il est nommé sous-lieutenant au 3e Dragons, où son frère Louis le rejoint. Il fait la campagne d'Italie est se distingue à Montenotte, Rivoli et Castiglione. Il quitte alors son frère Louis pour retrouver Philippe à Toulon, en partance pour l'Égypte.

Il se comporte brillamment, passe capitaine en l'an VIII, toujours au même régiment, et, sur recommandation du général Menou, reçoit un sabre d'honneur le 21 nivôse an VIII (11 janvier 1800) pour sa conduite le 22 ventôse (12 mars 1799). Cette joie est cependant obscurcie par la perte de son frère Philippe.

Au retour en France, il doit quitter le 3e Dragons et est nommé chef d'escadron au 21e Dragons, le 10 vendémiaire an XII (3 octobre 1803).

Titulaire d'un sabre d'honneur, il reçoit, parmi les premiers, la croix de la Légion d'honneur.

Il sert à Austerlitz. à Iéna et à Eylau.

Au cours de la campagne de Pologne,il défend brillamment une tête de pont contre un ennemi dix fois supérieur en nombre et est cité à l'ordre du jour pour cette action d'éclat. Les blessures qu'il encourt sont pourtant d'une telle gravité qu'elles mettent fin à sa carrière et il est admis à la retraite en juillet 1807.

Il reprend cependant du service dans la jeune armée belge, quand il est nomme général de brigade, le 6 octobre 1830, et commandant de la place de Mons. Il est retraité lieutenant-général le 16 janvier 1841 et décédé dans sa ville natale le 3 novembre 1851 (et non le 8 comme inscrit sur le monument). (Merci à M.Pequet pour cette correction).

Son épitaphe figure ci-dessus.

 

Philippe-Ghislain duvivier

 

MONS (?) 1771 – 1799 Haute-éGYPTE

Philippe-Ghislain Duvivier, l'aîné, naît, peut-être à Mons - il ne figure cependant pas dans les registres de la ville- le 6 septembre 1771.  Il a déjà une expérience militaire de l'armée autrichienne quand il s'engage, en janvier 1793, dans les hussards. Cette expérience lui vaut le grade de capitaine.  Au 20e dragons, il retrouve son frère Vincent pour l'expédition d'Orient.  Le climat est nuisible à sa santé et il souffre de fièvres, comme bon nombre de soldats français.  C'est cependant un stupide duel qui lui est fatal, le 14 prairial an VII (2 juin 1799). Un belle carrière, comparable à celle de ses frères, lui était pourtant promise...

Une inscription à sa mémoire figure au dos du monument.

A la mémoire

de

Philippe Ghislain Duvivier

Né à Mons le 6 7bre 1771, décédé capitaine

au 20e Dragons dans la Haute-Egypte

le 14 prairial L'an 7.

 

Charles-Maximilien HUBERT duvivier

 

Mons 1767 – 1846 Mons

Charles-Maximilien Hubert Duvivier naît à Mons le 8 mai 1767, l'aîné de la famille.

Avocat, il même une brillante carrière dans l'administration, devenant déjà administrateur du département de Jemmapes, sous la période française donc.

Il décédé dans sa ville natale le 5 octobre 1846, quelques mois après son frère Auguste.

 

Charles-Maximilien Hubert Duvivier

avocat, administrateur du dépaent de jemmapes

Officier municipal à mons

agent du caissier de l'état

Né à Mons le 8 mai 1767

y décédé le 5 octobre 1846.

 

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auguste joseph Duvivier

Ministre d'état, membre de la chambre

des représentants, officier des Ordres

[de] Léopold et de la Légion d'honneur

Chev. de 3ème classe Ord. Mil de Guillaume Ier

Né à Mons le 12 décembre 1773

décédé à bruxelles le 1er juillet 1846

 

auguste joseph duvivier

 

Mons 1771 – 1846 Mons

Auguste Joseph Duvivier naît à Mons le 12 décembre 1773, le troisième des frères.

Lui, c'est en politique qu'il aura une brillante carrière, devenant député et même ministre.

Sa partie du monument affiche ses "titres de gloire".

Il décédé à Bruxelles, le 1er juillet 1846.

 

Arrêté du 15 9bre 1832,

N° 997,

Loi du 16 février 1833,

N° 137,

Loi du 1er juillet 1834,

N° 330,

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur le socle :

Arrêté du 18 juillet 1831 N° 181,

Loi du 18 juillet 1833, N° 864,

Arrêté du 30 Nbre 1833, N 1681,

Arrêté du 15 mars 1834, N° 403,

Loi du 26 juillet 1834, N° 613

La partie droite du monument est surtout dédiée au ministre Auguste Duvivier.

On notera pourtant, sur cette partie du monument, la présence d'armes comme les haches et le glaive et même, en bas à gauche, un mortier ! Mais il s'agit de celui de celui du magistrat.
On remarquera également la main de justice, le compas et l'équerre, sans doute en tant que symboles maçonniques.

 

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