"Au mois d'avril 1809, le
3e corps arrive à Ratisbonne. Le 18 au matin, le 65e, commandé
par le
colonel Coutard,
reçoit l'ordre de passer la Regen (affluent de gauche du Danube)
et d'attaquer l'avant-garde du 2e corps autrichien qui menaçait
la ville. L'attaque fut vive; l'engagement dura deux heures;
l'ennemi, battu, se retira. La place était dégagée. Quand
l'armée française quitta Ratisbonne, le maréchal Davout,
comptant, disait-il, « sur cet excellent régiment », laissa le
65e avec la lourde mission de garder la ville.
Le 19, le régiment fut
attaqué par un corps d'armée fort de 10.000 à 11.000 hommes.
Pliant d'abord sous le nombre, les bataillons, par un magnifique
retour offensif, bousculèrent les Autrichiens, les chassèrent du
faubourg Stadt-am-Hoff, leur faisant 400 prisonniers dont 10
officiers et leur prenant deux drapeaux.
Mais le lendemain, 20
avril, l'ennemi, renforcé, investissait la place avec 36.000
hommes. La vaillante garnison, décimée, épuisée, sans munitions,
isolée du reste de l'armée, était obligée de se rendre.
L'ennemi, appréciant justement tant de bravoure, accordait les
honneurs de la guerre au 65e, qui sauvait ses aigles et les
drapeaux capturés.
[En fait, le colonel Coutard avait réussi à cacher l'aigle]
Napoléon tenait le 65e en
particulière estime et y puisa souvent des hommes pour sa
garde."
Historique du 65e
Régiment d'Infanterie, Lavauzelle, Paris, 1920.