Monuments napoléoniens en péril dans le Haut-Rhin (68)
Intervention de l'ACMN en 2017 pour la sauvegarde de cette tombe.
Neuf-Brisach
Dans le cimetière communal (à l'extérieur de la ville) est inhumé le colonel Gheneser.
Jean-Antoine Gheneser, dit Frédéric, est né le 12 septembre 1766 à Riga, en Lettonie.
Il entre au service du roi de France dès 1787, à la compagnie de chasseurs du régiment Royal-Italien. Caporal en 1788, ce bon soldat est déjà sergent en 1790. Il fait les campagnes de 1792 à 1795 à l'armée du Rhin et est nommé sous-lieutenant en septembre1792, puis lieutenant 17 mois plus tard. Il se retrouve le capitaine deux ans plus tard, est blessé d'un coup de feu au bras gauche à Ingolstadt en 1796 et à nouveau à Berne deux ans plus tard. Il se distingue au siège du château de Seravalle par les Russes en 1798. Grièvement blessé, il ne rend la place qu'après avoir perdu les trois quarts de ses hommes.
Il fait les campagnes de 1805-1807 et est blessé à nouveau à Golymin en décembre 1806. Il termine la campagne de Pologne comme chef de bataillon au 16ème Léger.
Ensuite, c'est l'Espagne : l'Empereur le cite en exemple comme un des officiers d'avant-poste les plus distingués de l'Armée à la revue de Burgos, le 22 novembre 1808. Gheneser se distingue une nouvelle fois à la prise de Madrid, le 3 décembre 1808, est blessé au bras gauche par un biscaïen à Talavera en 1809. Le 6 novembre 1811, à Bornos, son régiment, fort de 800 hommes, repousse les attaques de 7500 Espagnols.
Il est nommé major en 1813, quand il rejoint la Grande Armée en Saxe. Il y est blessé devant Dresde, le 27 août 1813, puis encore deux fois dans les jours qui suivent !
Il est enfin nommé colonel le 14 septembre 1813, après 26 ans de bons et loyaux services, et commande le 32ème Léger, puis le 37ème Léger. C'est avec ce régiment qui participe à la campagne de France de 1814.Il se distingue à Paris, où, avec deux cents hommes qui occupaient encore le parc de Brières, il tombe sur les derrières des grenadiers russes. Ce coup audacieux ralentit la marche de l'ennemi qui, perdant du temps à s'emparer du parc, laisse le duc de Raguse se dégager et rallier ses corps épars sur la butte du Télégraphe.
Lors des Cent-Jours, il commande le 85ème de Ligne, qui devient le 104ème le 25 avril 1815. Avec ce régiment, il participe à la défense de Strasbourg.
Neuf fois blessé au cours de sa carrière militaire, il est mis à la retraite
en juillet 1816 et est naturalisé français deux mois plus tard.
Il décède à Neuf-Brisach le 24 septembre 1851.
À
J. A. EN RETRAITE
COMMANDEUR DE LA LÉGION D'HONNEUR CHEVALIER DE ST-LOUIS NÉ LE 12 SEPTEMBRE 1766 DÉCÉDÉ LE 24 SEPTEMBRE 1851. |
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(Croix en grès, dans la première moitié de la partie droite du cimetière, en
partie cachée par une tombe moderne).
Il me semble urgent d'intervenir, de nombreuses tombes anciennes de ce cimetière historique ayant déjà été déplacées ou relevées.
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