Paul Charles Thiébault (1769-1846)

Paul charles françois thiébault

BERLIN 1769 – 1846 paris

baron de l'Empire - Lieutenant-général

Père Lachaise

39^e division

Chemin Masséna

Restauration 2006- 2007

Financement Mme Michèle Lesiak-Thiébault, descendante

La brève notice de Jean Tulard dans le Dictionnaire Napoléon est on ne peut plus éloquente : "La plus mauvaise langue de l'armée! (...) Sa réputation est venue moins de ses exploits guerriers que de sa plume féconde. " ! Et il est vrai que ses mémoires (e. a. disponibles sur Gallica) sont encore lus et réédités de nos jours. Malheureusement, pas toujours avec l'esprit critique avec lequel il serait nécessaire d'aborder ce personnage.

Paul-Charles-François-Adrien-Henri-Dieudonné THIÉBAULT est né à Berlin, le 14 décembre 1769.
Employé à la liquidation de la dette, il devient volontaire au bataillon de la Butte-des-Moulins en août 1792. Il est une première fois renvoyé dans ses foyers pour raisons de santé fin novembre de la même année. Commissaire adjoint du pouvoir exécutif à Tournai le 15 janvier 1793, il passe lieutenant au 1er régiment de Tournai le 22 février 1793, puis capitaine un mois plus tard. Capitaine au 2e Hussards, il est arrêté par ordre du comité de sûreté générale comme complice de Dumouriez le 9 avril. Il est même emprisonné le 20 avril, mais remis en liberté le 27 mai. Il combat aux armées du Rhin, puis du Nord en 1793-1794. Il est à la reprise du Quesnoy en juillet 1794, devient capitaine au 2ème bataillon de tirailleurs à l'armée du Nord en octobre 1794, puis commande un bataillon de tirailleurs belges sous Dumonceau au siège de Breda, 27 décembre 1794.

Il devient ensuite adjoint à l'adjudant général Solignac à l'armée d'Italie le 29 novembre 1795. Sert à Rivoli, 14 janvier 1797, devient chef de bataillon le 7 novembre 1797 et exerce diverses fonctions d'état-major en Italie. Il se signale à l'attaque de Naples et est nommé provisoirement adjudant général chef de brigade sur le champ de bataille le 20 janvier 1799. Confirmé dans ce grade par le Directoire exécutif. Sert à Manfredonia, San Germano, Isola. Mis en congé en juin 1799, il est rappelé à l'armée d'Italie, 4 janvier 1800. Employé à l'état-major de Masséna au siège de Gênes, avril 1800 ; nommé provisoirement par Masséna général de brigade lors de la reprise du fort de Quezzi, 30 avril 1800. À nouveau mis en congé le 9 août 1800, confirmé général de brigade par arrêté des consuls le 6 mars 1801. En 1801, il écrit un Journal des opérations militaires du siège et du blocus de Gênes.

Il occupe diverses fonctions en France de 1801 à 1805, et est appelé à la Grande Armée le 31 août 1805. Il y commande la 2ème brigade de la division Saint-Hilaire à la place de D'Aultanne, 25 septembre. Il combat à Austerlitz, où il est blessé au bras droit et à l'épaule

Devient gouverneur du pays de Fulda le 23 octobre 1806 et commandant de la 3ème brigade de la 3ème division (Gudin) du 3ème Corps de la Grande Armée, 23 mai 1807

C'est ensuite pour lui une longue période dans la Péninsule, où il est d'abord chef d'état-major de Junot au 1er corps d'observation de la Gironde, puis à l'armée de Portugal en août 1807.

Il sert à Vimeiro le 21 août 1808, passe général de division le 17 novembre 1808. Chef d'état-major du 8ème Corps de l'armée d'Espagne sous Junot, 15 décembre. Commande ensuite les 3 provinces basques, puis la province de Burgos .

Autorisé à rentrer en France en février 1810. Gouverneur de Salamanque, mai 1810; chef d'état-major du 9ème Corps en Espagne sous Drouet d'Erlon, 28 octobre 1810-1er avril 1811. Gouverneur de la Vieille Castille en février 1811; puis de Toro, Zamora, Ciudad-Rodrigo et Almeida;

Baron de l'Empire le 30 juin 1811 (sans lettres patentes). Il remporte une victoire à Aldea de Ponte le 27 septembre 1811. Chargé de ravitailler Ciudad-Rodrigo, il part de Salamanque le 29 septembre et réussit dans son entreprise. Commandant une division à l'armée du Nord sous Dorsenne en Espagne, 27 janvier 1812, il est renvoyé en congé en France par suite de dissentiments avec son général en chef Caffarelli en janvier 1813

Il est ensuite envoyé à Mayence en mars et devient commandant de la 3ème division d'infanterie à la Grande Armée en Allemagne le mois suivant, puis de la 3° division (bis) sous Davout à Hambourg, 18 juin-1er juillet.

Il commande la 40ème division d'infanterie du 13ème Corps de la Grande Armée sous Davout à Hambourg et Lubeck, juillet 1813- mai 1814.

Nommé chevalier de Saint-Louis le 31 juillet 1814, il est mis en non-activité le 1er septembre 1814, mais il est employé à la défense de Paris en juin 1815, puis commande la 18ème division militaire à Dijon en septembre.

Il est mis en non-activité le 24 octobre 1815, mais occupe diverses fonctions (e.a. président du comité d'état-major) jusqu'à son admission à la retraite à compter du 1er janvier 1825. En 1817, il écrit une Relation de l'expédition du Portugal faite en 1807 et 1808.

Relevé de la position de retraite et passé au cadre de réserve en février 1831, il est définitivement retraité en octobre 1834. Grand officier de la Légion d'honneur le 24 avril 1843.

Il meurt à Paris, le 14 octobre 1846.

Il doit une grande part de sa célébrité à ses mémoires, injustes et féroces - pour ne pas dire calomnieux - à l'égard de ses supérieurs (e.a. Junot), mémoires qui seront seulement connus près d'un demi-siècle après sa mort, suite à leur publication par Fernand Calmettes sous les auspices de sa fille Claire en 1893. Ses autres œuvres, qui figurent pourtant en bonne place sur son tombeau, sont, elles, bien plus tombées dans l'oubli (bien qu'elles soient également disponibles sur Gallica).