pierre augustin berthemY

montier en der (haute-marne) 1778 - 1855 paris


chevalier de l'Empire - général

Père Lachaise

28e division

                   1ère ligne, chemin St-Louis près 27e

Restauration 2004

 Financement Souvenir français

Maîtrise d’œuvre : ACMN

                                                                                                                                                         

 

 

 

Avant restauration : Après restauration (novembre 2004) :

blason de la plaque couleurs          
dessiné par Maurice Brunet          
photographies : Dominique Médard           

Pierre-Augustin Berthemy est né le 16 mai 1778 à Montier-en-Der (et baptisé le lendemain), fils du perruquier Pierre Berthemy et de Marie-Anne Lurat.
 

Le jeune homme, qui semble avoir fait des études, s’engage le 20 décembre 1798 dans le 8e régiment de cavalerie, le seul de l’arme qui porte la cuirasse.  Deux de ses frères sont sous les armes et mourront en campagne. Selon Paul Percheron, auteur de notes biographiques qui lui sont consacrées (déposées aux Archives départementales de la Haute-Marne), il s’agit de Joseph et Remi, morts l’un en Italie, l’autre à Turckheim. Jean-Baptiste (sic), brigadier au 8e hussards, blessé d’un « coup de balle », mort le 22 messidor an VIII (11 juillet 1800) à Saint-Gall (Suisse).

Servant à l’armée du Rhin (1799-1801), Pierre-Augustin est promu successivement fourrier (30 mars 1800) puis, après les batailles d’Engen et Messkirch (3 et 5 mai 1800), maréchal des logis (11 mai), enfin, à titre provisoire, sous-lieutenant (14 août 1800), par le général Moreau (commandant l’armée du Rhin), sur proposition du conseil d’administration du 8e de cavalerie et en vertu des notes flatteuses du général d’Hautpoul, qui commande la division de grosse cavalerie de l’armée dont fait partie le régiment.

C’est le 12 septembre 1800 que l’officier de 22 ans est attaché comme aide de camp à la personne d’Hautpoul. Après Hohenlinden, il est confirmé sous-lieutenant le 8 février 1801.
Pour une raison inconnue, il quitte le service le 24 septembre 1803, et le reprend le 3 mars 1804, toujours comme aide de camp du général. Il se bat à Austerlitz où il reçoit un coup de feu au côté gauche. Membre de la Légion d’honneur le 14 mars 1806, promu lieutenant le 5 septembre 1806, il est à nouveau blessé le 8 février 1807 à Eylau, d’un coup de biscaïen. « Bien que sa blessure soit considérée comme mortelle, il est pansé et transporté au village de Grossmurjng (sic) », écrira Paul Percheron.

Passé capitaine le 14 février 1807, Pierre-Augustin Berthemy reçoit l’insigne honneur de figurer parmi les officiers d’ordonnance de Napoléon, aux côtés du futur général Deponthon.

 

Puis le Dervois est choisi pour accompagner, avec le lieutenant de Talhouet, le général Savary dans sa mission de plénipotentiaire (entre juillet 1807 et janvier 1808) à Saint-Petersbourg.
C’est le maréchal Murat qui, en 1808, l’envoie à son tour en mission aux Baléares.

Diminué par ses blessures, par ces épreuves, promu chef d’escadron (soit en son absence, soit rétroactivement) à compter du 17 juillet 1808, Berthemy reçoit un poste un peu plus reposant : celui de gouverneur du château de Valençay (propriété du ministre Talleyrand) où sont « logés » les princes d’Espagne depuis l’avènement sur le trône de cet Etat de Joseph Bonaparte.
C’est en mars 1810 que cet officier de 32 ans entre en fonction. Selon P. Ollendorf, auteur d’un ouvrage sur les « Aventuriers politiques », c’est à la protection de généraux distingués (Savary, Duroc) que Berthemy doit cette fonction. « Sa santé s’était délabrée, ses blessures d’Austerlitz et d’Eylau s’étaient rouvertes dans la prison d’Espagne, le faisaient si affreusement souffrir que l’usage du cheval lui fut totalement défendu », écrira l’historien, qui souligne, de la part du Haut-Marnais, certes, de « nombreuses qualités », une « instruction assez soignée », mais qui « manquait de cette distinction native caractéristique de race ».Durant sa mission – « veiller à la sécurité des princes » (selon les instructions de Duroc), Berthemy « gagne l’estime des princes », offrant à Ferdinand des dessins qu’il a faits à la façon d’Isabey. Il entre dans l’Histoire en faisant arrêter un aventurier piémontais se faisant passer pour un baron irlandais, Kolli, soupçonné de vouloir enlever les princes d’Espagne. C’est le 6 avril 1810 que Berthemy annonce cette arrestation à Fouché, ministre de la Police.

Chevalier d’Empire en septembre 1810, le Dervois cesse ses fonctions en février 1811, « à la suite d’une intrigue avec Mme d’Amezaga, femme de l’écuyer du roi », précisera Percheron.
Promu major en second le 19 avril 1812, Berthemy entre, le 10 mai, au service d’un autre monarque européen : le maréchal Joachim Murat, comme aide de camp. Il prend part à ses côtés à la Campagne de Russie. Promu colonel le 4 août, le Haut-Marnais est blessé pour la troisième fois lors de la bataille de La Moskowa. Ce qui ne l’empêche pas d’être choisi pour porter à Koutousov, général en chef de l’armée russe, une lettre signée du maréchal Berthier, les 21 et 22 octobre 1812. Commandeur de la Légion d’honneur le 5 décembre 1812, Berthemy est toujours au service de Murat qui, le 5 juillet 1813, demande au général Clarke la mise en retraite de son aide de camp, officier « distingué », dont « le froid et la fatigue ont augmenté les douleurs que lui causent les blessures, de manière à ne plus lui permettre de monter à cheval ».

Non seulement Berthemy n’est pas mis en retraite, mais il est promu maréchal de camp (général de brigade) à titre napolitain le 14 décembre 1813. Fidèle à son souverain, il remplit une mission auprès de la grande-duchesse Elisa, puis signe, le 25 janvier 1814, une convention avec le général Graham, aide de camp de lord Bentinck. Contre les intérêts de l’Empire français…

Rappelé en France en juillet 1814, Berthemy va s’employer à obtenir les faveurs des Bourbon. C’est même, en décembre 1814, Kolli lui-même qui intercède en sa faveur, soulignant la « délicatesse » du Haut-Marnais !

Le 23 janvier 1815, il obtient du maréchal Soult un congé de deux mois pour « régler » des affaires à Naples. Il démissionne de ce service le 4 mars 1815, avant que Murat ne soit fusillé.
Redevenu colonel français, Berthemy sert à l’état-major royal après avoir été fait chevalier de Sant-Louis (1818). Chef d’état-major de la division de cuirassiers Roussel d’Hurbal, il prend part à l’expédition d’Espagne et est fait maréchal de camp (à titre français).

Mis en disponibilité jusqu’en 1830, il reprend du service sous Louis-Philippe et commande successivement, jusqu’en 1840, les départements des Basses-Alpes, de la Manche, de la Mayenne, de l’Aisne.

Il décède le 31 janvier 1855 et est inhumé au Père-Lachaise, dans la 28e division.

De son union avec Claire-Félicité-Caroline Greswold (auteur de souvenirs portant sur la Restauration – elle est qualifiée de baronne), qui a vu le jour en France en 1797 d’un père Américain, Edward Greswold, sont nés, à partir de 1822, trois enfants, dont Jules-François-Gustave (1826-1902), qui sera ministre plénipotentiaire en Chine.

 

 Retour à la page de récapitulation des restaurations

    Retour à la page d'accueil