Étienne-Jacques Travers, baron de Jever

Saint-Georges de Néhou (Manche) 1765 – 1827 SAINT-TROND (Limbourg - Belgique)

pair du Royaume de Hollande

général de Brigade -- Baron de l'Empire - Grand-Croix de l'Ordre de la Réunion

 

 

Ecartelé : aux 1er et 4e, d'or au lion rampant de gueules, la tête contournée et tenant de la dextre une épée haute de sable et de la sénestre cinq flèches croisées du même ; au 2e, des barons militaires ; au 3e, de gueules à cinq grenades d'argent, posées en sautoir

 

 

Étienne-Jacques Travers est né à Saint-Georges de Néhou (département de la Manche), le  22 octobre 1765, fils d'Étienne et Susanne TRAVERS, dans une famille de potiers. Il a 3 sœurs et 2 frères, tous plus âgés que lui.
 

Débuts dans l'armée française 1790-1806

Refusant l’état ecclésiastique auquel ses parents le destinent, tout comme son frère aîné Julien,  Etienne-Jacques s’engage dès 1787 au régiment Colonel-général des dragons (plus tard, 5ème Dragons), le 11 mai 1790.  Il sert à l'armée du Nord et en Belgique, 1792-1793. Brigadier-fourrier le 1er mai 1792.  Il est blessé d'un coup de feu près du Quesnoy en 1793.  

Vue sur les douves du Quesnoy, ville près de laquelle Travers fut blessé en 1793.

Il sert ensuite à l'armée de Sambre et Meuse en 1794-1795, puis à  l'armée d'Italie en 1796-1797.  Maréchal des logis le 20 avril 1796; maréchal des logis chef, le 22 avril 1796.

Élu sous-lieutenant  le 6 janvier 1797. Passe à l'armée d'Angleterre en 1798, sert en Belgique en 1799.

Élu  lieutenant le 12 janvier 1799; nommé capitaine, 2 février 1800. Sert en Vendée, puis au camp d'Amiens en 1800.

Affecté au corps d'observation de la Gironde, 1801; puis à l'armée des Côtes de l'Océan, 1804;

Chef d'escadrons le 22 juin 1804, il est à la Grande Armée de septembre 1805 à 1806; au 3e régiment de Dragons à pied, 2e brigade (Boussart), division Baraguey-d'Hilliers, le 26 août 1805.  Autorisé à passer au service du roi de Hollande le 7 juin 1806.
 

À l'Armée du  Royaume de Hollande 1806-1810

Transféré à l'armée du nouveau Royaume de Hollande, Travers y monte rapidement en grade. Lieutenant-colonel le 3 juillet 1806, le lendemain, Il passe colonel au Regiment Garde-Cavalerie (1ste Regiment Cavalerie  le 17 septembre 1806; 1ste Regiment Kurassiers (régiment de Cuirassiers de la Garde royale hollandaise) le 1er mars 1807).

Le 13 septembre 1806, il fait partie du corps expéditionnaire sous Dumonceau au Camp Zeist.  Il part pour l'Allemagne avec une partie de son régiment le 29 octobre 1806 et sert en Westphalie jusqu'au 13 novembre.  Le 1er janvier 1807, il est nommé chevalier du Koninklijke Orde van Verdienste (Ordre royal du Mérite) (qui devient le 14 février de la même année le Koninklijke Orde van Holland (Ordre royal de Hollande)).  Le 16 février 1807, il est nommé commandeur du Koninklijke Orde van Holland (qui devient le 23 novembre 1807 le Koninklijke Orde der Unie (Ordre royal de l'Union).  Son régiment est dissous le 1er novembre 1807 et il se retrouve sans commandement. Le 2 décembre 1807 il devient commandant du Regiment Gardehuzaren - Régiment des Hussards de la Garde (qui devient, trois jours plus tard, le Regiment Garde te Paard- Régiment de la Garde à Cheval).

Travers passe général-major et aide de camp du roi Louis le 5 mars 1808, puis colonel-général de la Gendarmerie et des troupes à cheval le 6 août 1808.  Premier aide de camp du roi, 10 août 1808. Grand-croix du Koninklijke Orde der Unie le 12 août 1808, Capitaine des gardes du Roi le 27 mars 1809, il est naturalisé hollandais le 30 mars 1809. 

Au moment du débarquement anglais à Walcheren, il est nommé commandant de la réserve de l'armée dans le Brabant septentrional le 7 août 1809.  Le 17 août, il est envoyé en Hollande septentrionale, avec une partie de la garde, pour renforcer les défenses côtières.  Deux jours plus tard il est nommé commandant de la défense côtière.  Le 18 septembre 1809, il est nommé Opperritmeester (premier capitaine) et commandant des Lijfwacht te Paard (Gardes du corps à cheval).  Il est élevé à la pairie du Royaume de Hollande par le roi Louis et est créé baron de Jever par lettres patentes du roi de Hollande du 1er juin 1810. Jever est une ville allemande en Frise orientale, en Basse-Saxe. Il reçoit également le château de Jever et une rente annuelle de 6.000 florins des domaines privés du roi. Après l'abdication du roi Louis, il accompagne ce dernier en Bohême le 2 juillet 1810.

 

Le retour à l'Empire (1810-1814)

Rentré au service de France comme général de brigade, le 11 novembre 1810; commandant le département de la Dyle dans la 24ème division militaire le 24 décembre.  Inspecteur temporaire des Remontes dans les 16e, 24e et 25e divisions militaires le 7 mai 1811;

Grand-Croix de l'Ordre de la Réunion le 22 février 1812.  Commandant les cohortes de gardes nationales du premier ban, 6 avril.

Reprit le commandement du département de la Dyle le 15 juin.  Commandant la 9e brigade des Gardes nationales du premier ban, 21 août.  Reconnu baron de l'Empire sous la dénomination de JEVER, par lettres patentes du 3 janvier 1813, avec dotation de 4.000 francs sur les biens réservés du département de Rome par décret impérial du 5 mars 1813.

Il commande la brigade des Lanciers du Grand-Duché de Berg le 10 février 1813. Cette unité est formée des survivants de la campagne de Russie, augmentés de 750 hommes venant de Hamm (Westphalie) et des escadrons ramenés d'Espagne. Pour la campagne de Saxe de 1813, les Lanciers de Berg (6 escadrons, 448 hommes) sont joints au 2ème Régiment de Chevau-Légers lanciers (hollandais) pour former, sous les ordres de Colbert, la 1ère Brigade de la 1ère Division de cavalerie de la Garde (d'Ornano).  Ces unités combattent à Dresde et à Leipzig. Travers est fortement contusionné à la poitrine par une balle (selon Six) ou par un boulet (selon d'autres sources), le premier jour de la bataille de Leipzig,  le 16 octobre 1813.

N'ayant pu situer la position de la 1ère Division de Cavalerie de la Garde le 16 octobre, je vous présente le panorama de l'emplacement choisi par l'Empereur à cette date, le Galgenhügel à l'est de Wachau.
Lors de mon dernier passage, en 2007, le monument marquant l'observatoire de Napoléon (Napoleonstein) avait disparu !


Travers sert en France en 1814 et est nommé commandant supérieur de Condé par le général Maison, 5 février 1814.  

Condé, place forte importante aussi bien en 1814 qu'en 1815.

Mis en non-activité, 20 juin 1814; adjoint à l'inspection générale de cavalerie dans les 18e et 21e divisions militaires, 30 décembre 1814 ; chevalier de Saint-Louis le 17 janvier 1815.
 

Les Cent-Jours... et après (1815-1816)

Aux Cent-Jours, il se rallie à l'Empereur et reçoit le commandement de la 2e brigade (Cuirassiers) de la 13e  Division de Cavalerie (Watier[i] de Saint-Alphonse) au IVème  Corps de Cavalerie (Milhaud) de l'Armée du Nord, le 12 mai 1815[ii].  Il s'agit cependant de la brigade de cavalerie lourde la plus faible en effectifs, chaque régiment étant seulement composé de deux escadrons par manque de montures. Le 7ème Cuirassiers ne comptait que 180 hommes, le 12ème, 258, ce qui donne donc une brigade de ... 438 cavaliers.

Le 16 juin, sa brigade est gardée en réserve à Ligny [iii] et ne participe que de façon limitée à la poursuite, en fin de journée.

Le 18 juin 1815, elle est installée initialement sur la droite du dispositif français, en deuxième ligne, à l'est de la route de Charleroi.  Après 15h30, elle participe aux grandes charges de cavalerie, durant lesquelles Travers est encore une fois blessé.

On ne présente plus le lieu des grandes charges du 18 juin 1815...

Il est mis en non-activité le 6 août 1815. Il quitte alors la France et s'installe à Bruxelles, où il reçoit une pension du roi Guillaume de Hollande à partir du 24 mars 1816. Il démissionne alors de l'Armée française le 5 avril 1816.

 

Au service de l'armée du royaume de Hollande (1816-1827)

Il entre au service de l'Armée du royaume de Hollande le 24 novembre 1816 en tant que général-major. Il est nommé commandant de la 1ère brigade de la Division de Cavalerie lourde à Zutphen le 25 février 1817. Il est chargé de l'instruction de la cavalerie dans le Groot Militair Commando le 25 février 1819.  Il est nommé commandant de la province de Gelderland le 16 janvier 1821 et baron du royaume des Pays-Bas par décret royal du 21 septembre1824. Il devient lieutenant général et inspecteur de la gendarmerie le 20 octobre 1825.  Il décède le 10 septembre 1827 dans son château de Nieuwenhoven, près de Saint-Trond.

Le château de Nieuwenhoven sur Wikipedia http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6e/Kasteelnieuwenhoven.jpg

Travers était également commandant de la Légion d'honneur. Il était marié à Symphorose-Félicité-Constance Niesse, dont il eut deux filles, Laure-Françoise-Antoinette Travers, née à Bruxelles, 22 avril 1812 et N. Travers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La tombe de la famille de Travers, dans le cimetière autour de l'église de Melveren, Sint-Godfriedstraat, à 3 km au nord de St-Trond.

 

 

Malgré de belles armoiries, que l'on retrouve aussi bien sur le monument néogothique que sur la stèle, la tombe est maheureusement anonyme. On notera qu'il ne s'agit pas de ses armoiries de baron de l'Empire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Sources :

- Geert van Uythoven (http://home.wanadoo.nl/g.vanuythoven/Biographies/Travers.htm) (ce site n'est plus en ligne)

- SIX, Georges, Dictionnaire biographique des Généraux & Amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814), Saffroy, éditeur, Paris,1934.

- Une biographie du général, sur le site des Amis de l'Ancienne Baronnie de Néhou, par M. Yves Marion : http://aabaronnienehou.jimdo.com/célébrités/  et son ascendence : http://aabaronnienehou.jimdo.com/généalogie/

- Dronkers, J.M.G.A.,De generaals van het Koninkrijk Holland 1806-1810. Een bijdrage tot de studie van de krijgsgeschiedenis van Nederland, 's-Gravenhage, 1968.

- Schutte, O. , De Orde van de Unie, Zutphen, 1985.

[i] Et non Wathier, comme il est parfois écrit.

[ii] Et non commandant de la 2e brigade (cuirassiers) de la 1e  division de réserve de cavalerie au 1er Corps de l'armée du Nord, comme l'écrit Six

[iii] Et non au Quatre-Bras, comme le disent Six et, se basant sur ce dernier, Van Uythoven.

 

 

 

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