Joseph Morand est né à Allemans, en Dordogne, le 18 juillet 1757. Volontaire au Régiment de Guyenne (infanterie), le 20 janvier 1774. Cadet gentilhomme, le 6 juin 1776, au Régiment de Picardie, devenu Régiment du colonel-général de l'infanterie. Sous-lieutenant, le 2 juin 1777. Lieutenant en second, le 4 juin 1780, et lieutenant en premier, le 15 juin 1783. Capitaine, le 28 janvier 1787. A abandonné, le 6 mai suivant. Entré dans la Garde nationale de Besançon, en 1789, il est nommé, en avril 1790, commandant de la Garde nationale de Saint-Etienne-de-Puycorbier (district de Mus­sidan). Commissaire du district de Mussidan pour la formation des Volontaires nationaux, le 2 juillet 1791. Capitaine au 56e régiment d'infanterie, le 12 janvier 1792. Aide de camp du général Ruault, le 20 août 1792, et employé à l'armée du Nord. Se distingue particulièrement à la bataille de Neerwinden, le 18 mars 1793, et y est blessé de deux coups de feu au bras droit. Adjudant général, chef de bataillon, employé à l'armée des Pyrénées-Occidentales, en mars 1793. Se signale par une action d'éclat, le 17 octobre 1794. Est nommé provisoirement général de brigade, le 14 novembre suivant, par les représentants du peuple près l'armée des Pyrénées-Occidentales, et le 25 du même mois se fait encore remarquer à l'enlèvement des cantonnements d'Olague. Confirmé dans son grade de général de brigade, le 13 juin 1795, il passe le 10 septembre suivant à l'armée de l'Ouest, et le 30 octobre à l'armée de l'Intérieur. Employé à l'armée du Nord et commandant la place de Cambrai, le 20 décembre 1795. Passe à l'armée de l'Intérieur, le 24 mai 1796. Commandant la place de Metz, le 1er octobre 1796, et la place de Luxembourg, le 21 mars 1797. Sert, en 1797, 1798 et 1799, à l'armée de Sambre et Meuse. Commandant la place de Paris, le 24 juillet 1799.   Joseph Morand en général de la République.

Général de division, le 27 avril 1800. Employé à l'armée d'Italie. Commandant la place d'Alexandrie, le 18 juillet 1800. Commandant la 1^ère division de l'armée d'Italie, le 20 avril 1801. Passe au commandement de la 23^e division militaire (Corse), le 22 décembre 1801. Membre de la Légion d'honneur, le 11 décembre 1803 ; commandant de l'Ordre, le 14 juin 1804.

Disponible, le 10 avril 1811. Baron de l'Empire, lettres patentes du 30 août 1811.

Employé au 1^er corps d'observation de l'Elbe, le 7 février 1812 ; commandant la Poméranie suédoise, le 29 du même mois. Commandant la 34^e division d'infanterie au 11^e corps de la Grande Armée, le 22 juillet 1812. Commandant la 1^ère division du 1^er corps d'armée, le 24 mars 1813.

Le 1^er avril 1813, le général Morand reprend la ville de Lüneburg et installe une commission militaire qui condamne à mort deux habitants qui avaient pris les armes.

Tombe des 2 habitants de Lüneburg exécutés le 1er avril 1813 pour leur participation au soulèvement armé. (angle de la Dahlenburgerlandstrasse et de Zielgelkamp)

 

2 avril 1813 : Combat de Lüneburg

Les troupes de Morand se composent d'environ 2.400 hommes (un régiment saxon, un bataillon du 152^ème de ligne, un demi-bataillon de douaniers, une cinquantaine de cavaliers et dix pièces d'artillerie).
Dès le 2, vers midi, Morand est attaqué par les forces de Dörnberg et de Czernichef composées de 3 à 4.000 hommes.

Lieux des combats du 2 avril 1813 à Lüneburg. Le monument est visible sur la gauche. (Reichenbachbrücke)

Hier kämpften am 2. April 1813 die ersten Lüneburger freiwilligen Jäger und halfen an der Seite pommerscher Füsiliere den ersten Sieg der Befreiungskriege erringen. Seiner ersten Stammtruppe zum ehrende Gedenken errichter am 2. April 1813 vom 5. Hannoverschen Infanterie Regiment NR. 165 uns seinen ehemaligen Angehörigen.           Traduction : "Ici combattirent, le 2 avril 1813, les premiers chasseurs volontaires de Lunebourg. À côté des chasseurs poméraniens, ils ont aidé à remporter la première victoire des guerres de Libération. A la glorieuse mémoire de leurs prédécesseurs, ce monument a été érigé le 2 avril 1913, par le 5e Régiment d’Infanterie hanovrien n° 165 et ses anciens membres."

L'assaut principal, alors que des diversions avaient lieu au sud et à l'ouest, fut dirigé sur les deux portes orientales.
Repoussé, Morand continua la lutte à l'intérieur de ville. Submergé par la masse, et assailli par une partie de la population, il préféra fuir la cité, suivi de 5 à 600 hommes.

Après deux kilomètres, bloqué par Dörnberg au village de Reppenstädt, il dut finalement rebrousser chemin et tenter d'entrer à nouveau dans Lüneburg où une partie de ses forces continuait de batailler.
Il attaqua alors la porte par laquelle il était sorti. Ce fut là qu'il fut mortellement blessé par un boulet. Il décéda 3 jours plus tard à Boitzenburg, où sa tombe existe encore et est protégée.

MORAND FRANZÖSISCHER DIVISIONSGENERAL, IM STRASSENKAMPF IN LÜNEBURG VERWUNDET, GESTORBEN IN BOIZENBURG 2. APRIL 1813 Traduction : "Morand, général de division français, blessé mortellement dans un combat de rue à Lunebourg, mort à Boitzenburg le 2 avril 1813."

Le combat s'acheva vers 17 heures. Les soldats de Morand encore debout furent tous faits prisonniers (400 Saxons désertèrent alors et intégrèrent la légion russo-allemande).
Le lendemain, les Russes, face à l'avance de Davout, évacuèrent la ville.

 

(Charavay, Jacques,  "Les  Généraux morts pour la patrie 1792 - 1871, Notices biographiques" , tome 2, 1893)