Bon-Adrien JANNOT de MONCEY

(1754-1804-1842)

maréchal de l'Empire

duc de Conegliano

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Moncey en Capitaine du 7e de Ligne en 1792, par P.J. Dedreux-Dorcy.

   

I. - L'HOMME ET SON CARACTÈRE1

Il n'est pas de vie empreinte d'une plus grande dignité que celle de Moncey, et nul homme n'a laissé une mémoire plus inattaquable.  

Sa seule vue imposait d'abord le respect. Il était grand (Note : 1,74 m), robuste, droit et calme d'extérieur comme de caractère. Son visage, aux traits fins et aristocratiques, donnait l'impression d'une constante sérénité. Ses yeux très doux, qui regardaient sans détour, ne se baissèrent jamais de crainte. Sa bouche, d'un beau dessin, gardait, jusque dans les plus graves conjonctures, une ombre de sourire. Enfin son front, que des cheveux rejetés en arrière découvraient tout entier, achevait de donner à cette noble figure un singulier caractère de gravité affable et de fierté modeste.  

Et il fut tout cela, sérieux, modeste, affable et bon.  

Lorsque le général Muller renonça à son commandement sur la frontière d'Espagne, il proposa Moncey pour le remplacer. « Celui-ci, dit M. le baron Dupin, s'en défend. Afin d'élever une armée française à toute la gloire qu'elle est digne de conquérir, son patriotisme rêve une expérience qu'il ne croit pas avoir acquise, un génie qu'il n'ose pas s'avouer; c'est peu que sa modestie le condamne de la sorte en secret, en silence. Ce qu'il pense contre lui-même, il le dit, il l'écrit; il le signe avec l'énergique franchise d'un citoyen qui préfère à tout son pays. La médiocrité qui serpente avec art jusqu'au sommet de toutes choses, la médiocrité va refuser de comprendre et trouver étrange cette abnégation de héros : Aristide et Catinat l'auraient trouvée tonte naturelle. »

Moncey, d'ailleurs, en se défendant d'accepter une charge qu'on lui imposa malgré tout et qu'il remplit à son honneur, n'était que sincère et se   rendait justice, ce qui est une des plus hautes preuves de droiture que l'homme puisse donner, car il faut une bien grande force d'âme pour se dissimuler soi-même.  

Il manquait du coup d'œil rapide, de l'initiative soudaine qui décident en un instant des plus grandes entreprises. Les tâches dont le succès dépend de la réflexion et de la patience convenaient mieux à son esprit rassis, plus méthodique et plus observateur que spontané. Il n'en rapporta pas moins de nombreuses victoires, mais sur un théâtre spécial, où la seule bravoure avait de beaucoup la grande part, .et cette vertu, certes, ne lui manquait pas.

Sa probité était proverbiale en 'un temps où tant d'autres ne songeaient qu'à s'enrichir sans trop- s'arrêter aux moyens ; et, comme tous ceux dont l'âme intacte n'est pas rendue fantasque par les troubles du remords, il était bon dans la plus respectable et la plus haute acception de ce mot, utilisé si souvent pour tant d'objets avec lesquels il est sans rapport.  

Il en donna la preuve en implorant du Comité de salut public lui-même un peu de miséricorde pour ces Espagnols qu'il venait de vaincre et qu'il ne songeait qu'à consoler, au lieu de les réduire au désespoir et à la ruine. C'est qu'il entendait à sa façon les droits de la victoire, et là encore il faut saluer cette interprétation inattendue, d'autant plus admirable qu'elle lui était, hélas! bien personnelle.  

Après sa mort, il laissa douze mille francs à la petite commune de Moncey, dont il avait déjà illustré le nom, à charge par elle de fonder une école.  

Une plaque commémorative sur le mur de l'école rappelle que celle-ci fut fondée en 1837 par le Maréchal.

Les largesses du Maréchal pour son village ne s'arrêtèrent pas là, et en 1840, il finança la construction d'un pont sur l’Ognon. Une plaque le rappelle :

Ce pont
fut construit en 1840
grÂce À la gÉnÉrositÉ du
marÉchal Moncey"

Le monument  contre le mur de l'église se trouvait à l'origine ici.

Mais ce qu'il faut inscrire avec un soin pieux et dans le plus grand détail sur les tables de l'histoire à l'éternelle gloire du maréchal Moncey et de son caractère, c'est son refus de participer au jugement de son frère d’armes, le maréchal Ney.  

On trouvera plus loin les faits ; mais il semble à propos de placer ici la lettre à Louis XVIII que lui inspira la circonstance, et dont chaque mot est, pour la fierté de ses sentiments, le plus magnifique et le plus glorieux commentaire.  La voici :  

Sire,

Placé clans la cruelle alternative de désobéir à Votre Majesté ou de manquer à ma conscience, je dois m'expliquer à Votre Majesté.  

Je n'entre pas dans la question de savoir si le maréchal Ney est coupable; votre justice et l'équité de ses juges en répondront devant la postérité, qui pèse dans la même balance les rois et les sujets. Ah ! Sire, si ceux dirigent vos conseils ne voulaient que le bien de Votre Majesté, ils lui diraient que l'échafaud ne fit jamais des amis. Croient-ils donc que la mort soit si redoutable pour ceux qui la bravèrent si souvent?

Sont-ce les alliés qui exigent que la France immole ses citoyens les plus illustres? Mais, Sire, n'y a-t-il aucun danger pour votre personne et votre dynastie à leur accorder ce sacrifice? Et après avoir désarmé la France, à ce point que, dans les deux tiers de votre royaume, il ne reste pas un fusil de chasse, pas un seul homme sous les drapeaux, pas un canon attelé, vos alliés veulent-ils donc vous rendre odieux à vos sujets, en faisant tomber les têtes de ceux dont ils ne peuvent prononcer le nom sans rappeler leur humiliation?

Quoi! moi, j'irais prononcer sur le sort du maréchal Ney ! Mais, Sire, permettez-moi de demander à Votre Majesté où étaient les accusateurs tandis que Ney parcourait tant de champs de bataille? Ah ! si la Russie et les alliés ne peuvent pardonner au prince de la Moscova, la France peut-elle donc oublier le héros de la Bérézina?

C'est à la Bérézina, Sire, que Ney sauva les débris de l'armée. J'y avais des parents, des amis, des soldats enfin qui sont les, amis de leurs chefs, et j'enverrais à la mort celui à qui tant de Français doivent la vie, tant de familles leurs fils, leurs époux, leurs pères? Non, Sire ; et s'il ne m'est pas permis de sauver mon pays et ma propre existence, je sauverai du moins l'honneur !

S'il me reste un regret, c'est d'avoir trop vécu, puisque je survis à la gloire de ma patrie. Quel est, je ne dis pas le maréchal, mais l'homme d'honneur qui ne sera pas forcé de regretter de n'avoir pas trouvé la mort dans les champs de Waterloo? Ah! Sire, si le malheureux Ney eût fait là ce qu'il avait fait tant de fois ailleurs, peut-être ne serait-il pas traîné devant une commission militaire, peut-être ceux qui demandent aujourd'hui sa mort imploreraient sa protection !

Excusez, Sire, la franchise d'un vieux soldat qui, toujours éloigné des intrigues, n'a jamais connu que son métier et la patrie. Il a cru que la même voix qui a blâmé la guerre d'Espagne et de Russie pouvait aussi parler le langage de la vérité au meilleur des rois. Je ne me dissimule pas qu'auprès de tout autre monarque ma démarche serait dangereuse, et qu'elle peut m'attirer la haine des courtisans ; mais si, en descendant dans la tombe, je peux m'écrier avec un de vos illustres aïeux : Tout est perdu fors l'honneur, alors je mourrai content.

On a constaté l'existence de cette lettre, que, naturellement, le roi n'a jamais publiée. Tout permet d'en considérer le texte comme authentique ; en tous cas, la démarche du maréchal, aussitôt suivie de sa destitution, est une page d'histoire impossible à révoquer en doute.

Le maréchal Moncey mesurait 1,74 m. (On notera que de Beauregard qualifie de "grand" Moncey et Suchet ("de taille avantageuse") et de "moyen" Oudinot, alors que les trois ont exactement la même taille !)

II. - SON ORIGINE ET SA JEUNESSE

Bon-Adrien Jeannot de Moncey est né le 31 juillet 1754 à Palise, à 3 km au NO de Moncey, près de Besançon,dans le Doubs.  Palise est un hameau de la commune de Moncey dont il a pris plus tard le nom.

 

Un petit panneau marque cette maison, même s'il y a une polémique locale avec le village voisin de Moncey, qui prétend également avoir vu naître le Maréchal.

En tout cas, Moncey n'oublie pas son illustre fils, et de nombreux souvenirs y rappellent sa mémoire.

Il y a tout d'abord son château, où le Souvenir Napoléonien a inauguré une plaque en 2001.  Elle rappelle, si besoin en était, que Moncey a été LE Maréchal de la Gendarmerie impériale.

 

De belles armoiries ornent les grilles de ses propriétés.

 

 

 

 LA COMMUNE
AU MARECHAL
MONCEY
RECONNAISSANTE

 

 

 

 

 

À MONSEIGNEUR LE

MARÉCHAL MONCEY

DUC DE CONEGLIANO

PAIR DE FRANCE GOUVERNEUR

DES INVALIDES

Contre le mur de l'église se trouve un monument à la mémoire du maréchal Moncey. Ce monument est orné des armoiries et surmonté du médaillon du maréchal. Il était initialement positionné sur le pont principal du village, qui avait été construit à l'initiative du maréchal Moncey, puis il a été déplacé à son emplacement actuel pour être préservé.

 

Son père était avocat au parlement de Franche-Comté, homme cultivé, d'ailleurs, qui naturellement rêva pour son fils une éducation de lettré, suivie de quelque magistrature honorable et tranquille.

La destinée en ordonna autrement, en suggérant au jeune Jeannot la plus précoce et la plus tenace des vocations militaires.

A quatorze ans, il interrompait ses études, brava les remontrances paternelles et s'engagea au régiment de Conti-Infanterie. Six mois étaient à peine écoulés, que son père, Franc-Comtois aussi et fort persévérant dans ses volontés, acheta son congé, et voilà le beau soldat remis à l'étude du droit.

Apparemment, le juriste malgré lui n'était pas résigné ; car l'année suivante il se rengage dans le régiment de Champagne, où, grâce à sa belle prestance, on l'admet comme grenadier, et avec lequel il fait en 1773 la campagne des côtes de Bretagne.

Cette fois, ce fut lui qui, dépité par quelque passe-droit, demanda à revenir aux codes. Son père, dont ce caprice inattendu secondait les desseins, repaya pour lui obtenir un second congé, et, de nouveau, Bon-Adrien réintégra la maison paternelle.

Enfin l'amour des armes eut le dessus, et il s'engagea pour la troisième fois et définitivement dans le corps lorrain de gendarmerie.

Après quatre ans de service dans ce corps de gendarmerie, il fut fait sous-lieutenant de dragons dans la légion des volontaires de Nassau-Siegen en 1778, lieutenant en second en 1782, lieutenant en premier en 1785 ; et en 1791 la Révolution, après l'avoir pris capitaine, l'éleva au grade de chef de bataillon en 1793, puis au commandement de cette légion célèbre, le 5e d'infanterie légère, connue sous la dénomination de Chasseurs Cantabres. Placé à la droite de l'armée des Pyrénées occidentales opposée à l'attaque des Espagnols, et bien que malade de la fièvre, il déjoue une surprise noc- turne de l'ennemi qui avait franchi la Bidassoa. Il culbute les assaillants et refoule au delà de la rivière les débris de leur colonne. Il est vrai que dans son bataillon se trouvait La Tour d'Auvergne, le premier grenadier de France.

Cependant chacun avançait autour de lui, et il demeurait chef de bataillon sous l'étrange prétexte que, se faisant appeler M. de Moncey, il devait être noble et conséquemment peu digne de la sollicitude du gouvernement. Par bonheur, l'armée entière, témoin de sa vaillance, réclama en sa faveur, et le cri fut si unanime, la conduite de Moncey, au surplus, fut un si éloquent plaidoyer, qu'un décret finit par arriver qui le nommait général de division, après qu'il eut rapidement escaladé pour la forme les grades de maréchal de camp et de général de brigade.

Presque aussitôt il justifia cette distinction, prit Fontarabie, s'empara du port de Passage, surprit Saint-Sébastien, où il saisit toute une escadre avant qu'elle ait eu le temps de déployer ses voiles.

Par malheur, la Révolution envoie ses proconsuls et ses guillotines jusqu'à Saint-Sébastien, et le peuple, exaspéré, se soulève dans toutes les montagnes. « Je pense, disait Moncey, qui avait remplacé Muller comme général en chef, que par des moyens doux, des procédés touchants, si naturels aux Français, nous devons faire revenir les habitants apeurés des montagnes. »

Moncey, avec les vingt bataillons qui constituaient la colonne « infernale », franchit les escarpements, marche quarante-trois heures sur quarante-huit, et bat les Espagnols à Villanova. Il les poursuit jusqu'à Roncevaux et en profite pour abattre une pyramide qui rappelait la défaite de Charlemagne, dix siècles auparavant, dans la fatale vallée.

Durant l'hiver si rude de 1794-1795, il partage les souffrances de son armée, bivouaque dans la neige, marche par les tempêtes et, en dix-neuf jours, prend les immenses arsenaux de Vittoria et de Bilbao. C'est ici le lieu de rappeler que Moncey, réduit, faute de solde, à subvenir à sa propre nourriture en épuisant son patrimoine, renonça au profit 'de l'État à toutes ses parts de prise dans ces riches conquêtes.

Enfin, après ses succès de Castellane, de Villa-Real et de Mondragon, il signe à Saint-Sébastien une trêve qui confirme le traité de Bâle.

C'est en Bretagne qu'il va ensuite rétablir la paix et la concorde, quand sa mission l'y envoyait pour faire la guerre. Sa modération apaise les paysans armoricains, mais elle déchaîne les fureurs révolutionnaires. On l'accuse de tout à la fois, on le déclare suspect, et tandis qu'on le met en réforme, bien loin de se taire, trop heureux de sauver sa tête, il lance ces fières paroles : « Je ne suis pas un homme de parti; je suis l'homme des lois et de la constitution... L'armée des Pyrénées occidentales m'a reçu simple capitaine ; elle m'a fait monter par tous les grades, toujours sur le champ de bataille. Par un bonheur qui passait mon espérance, je suis devenu général en chef; j'ai vaincu, et ma fortune a égalé mon amour pour la patrie. »

Après le 18 brumaire, où Moncey soutint nettement Bonaparte, celui-ci le nomma commandant de la 15e division, puis lui confia un corps de vingt mille hommes avec lesquels devait se lier à l'armée de réserve au moment où elle franchirait les Alpes pour se rendre en Italie et inaugurer le Consulat par la victoire de Marengo.

Il franchit le Saint-Gothard, entreprise pour le moins aussi ardue que le passage du Saint-Bernard, prit Bellinzona et Plaisance, et s'installa à Milan, au milieu de cette Lombardie qui allait devenir l'éphémère République cisalpine.

Il s'y montra le chef probe et généreux qu'il avait toujours été, et, bien loin d'exploiter tant de richesses, il se borna à réclamer son arriéré de solde afin de pouvoir payer ses dettes.

Il trouva le temps de remporter encore un avantage à Roveredo, et la paix de Lunéville le fit commandant des départements de l'Oglio et de l'Adda.

Le premier Consul, qui se connaissait en hommes, jugea que Moncey, avec ses facultés d'ordre et d'observation, pouvait être utilement employé ailleurs que sur les champs de bataille, et il le nomma, en 1801, inspecteur général de la gendarmerie. « C'était, dit M. Camille Leynadier, une création nouvelle, une sorte de second ministère de la police, ayant ses agents, ses espions, ses rapports particuliers transmis sans intermédiaire au chef du gouvernement. Dans cette charge de confiance, il rendit de grands services au premier Consul, montra un grand dévouement pour sa personne, et des faveurs signalées furent le prix de ces services et de ce dévouement. »  

Non loin de là, à Aulx-les-Cromary, en Haute-Saône, à 17 km de Besançon, on trouve le château de Vaivre, une autre ancienne propriété du maréchal Moncey, où l'Empereur serait même passé.  Je n'ai trouvé nulle trace de ce passage, et suis preneur de toute information à ce sujet.

III - SA CARRIÈRE SOUS L'EMPIRE

Moncey fut de la première promotion des maréchaux, celle de 1804. A partir de ce moment, sa part active dans les grandes guerres sera singulière- ment réduite. Absorbé par son inspection générale de la gendarmerie, très utile dans les fonctions spéciales et délicates qu'elle lui impose, il est presque constamment maintenu par l'empereur.

Pourtant, comme sa pratique des lunes en Espagne le désignait tout spécialement, Napoléon l'envoya en 1807 conduire un corps d'armée organisé  sous le titre de "Corps d'observation des côtes de l'Océan". Dans une révolte à Madrid, son humanité évita une catastrophe. Puis il fit sur Valence cette  marche admirable que jalonnent six victoires.

Cependant ses blessés et ses malades, impuissants à le suivre, tombaient aux mains des Espagnols, furieux et rendus implacables par l'injuste et sauvage agression française.   

 « Nous sommes soldats de Moncey ! » s'écrièrent-ils comme dernière chance de salut. Et, bien loin de les massacrer, les Espagnols, reconnaissants pour tant de marques de générosité données par le maréchal, les recueillaient et pansaient leurs blessures.

« Parmi toutes les victoires qu'il a remportées, dit M. le baron Dupin, celle-ci touche le plus son cœur. »

Lui-même d'ailleurs en recueillit les fruits ; car, regagnant la France presque seul en grande hâte, sur l'ordre de Napoléon, il fut saisi par les Guérillas dans les défilés du Guadarrama. Or, au lieu de le maltraiter, les ennemis lui firent eux-mêmes escorte et l'acclamèrent le plus longtemps qu'ils purent. Quel témoignage et quel homme que celui qui le mérite !

Il trouva, au retour, le titre de duc de Conegliano, qui lui rappela l'un de ses succès de Lombardie.

En 1809, il reçut le commandement de l'armée du Nord, destinée à contenir l'Angleterre prête à entrer dans la coalition autrichienne. Mais Essling et Wagram ôtèrent à la Grande-Bretagne toute envie d'entrer dans la lice, et Moncey n'eut pas à conduire de nouvelles batailles.

Il ne prit non plus aucune part à la guerre de Russie, qu'il avait vivement désapprouvée.

 

MONCEY (2ème partie)


Texte : d'après
de Beauregard, Gérard, Les Maréchaux de Napoléon, Mame, Tours, s.d. (1900).

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