André MASSENA

(1758-1804-1817)

Maréchal de l'Empire
duc de Rivoli
prince d'Essling

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Massena en 1792,
par F. Waschmuth.

I. - L'HOMME ET SON CARACTÈRE1

D'aspect et de caractère comme de naissance, Massena était tout méridional. De taille moyenne (Note : 1,72 m), svelte, agile, d'une activité tenant du prodige, alternant avec des périodes de nonchalance et d'abandon, il représentait exactement le lieu d'où il sortait : mi-français, mi-italien, avec les qualités et les défauts des deux nationalités.

L'expression de son visage avenant et mobile était toute dans les yeux, qu'il avait fort grands et les plus beaux du monde. On y trouvait, en vertu de l'antithèse dont j'ai parlé, tour à tour la flamme guerrière du soldat exalté ou la mièvre langueur de l'homme sentimental et voluptueux.

Il portait volontiers à l'extrême ses opinions et la façon de les traduire. C'est ainsi que, devenu chaud partisan de la Révolution, il bouda longtemps Bonaparte consul et Napoléon empereur. Il ne s'en contraignait pas d'ailleurs, et s'en remettait plutôt à la victoire qu'à la diplomatie de faire oublier son opposition 'et ses boutades; car en dehors de ses mérites, qui étaient réels, il fut, à la guerre, un homme heureux, au point que ses soldats l'avaient sur  nommé l'Enfant chéri de la Victoire. Mais tout, dans son caractère, était contraste et revirements : c'est ainsi que le farouche démocrate se vit avec assez de plaisir changé en duc de Rivoli et en prince d'Essling, qu'il se soumit aux Bourbons, qu'il avait naguère vilipendés, sans compter ses autres caprices de conscience.

Beaucoup de ceux qui l'ont connu, et ont été en situation de le juger à bon escient, s'accordent à faire assez peu de cas de sa probité. Le général de Marbot notamment, dans ses Mémoires, le représente comme un homme enivré de gloire, pressé de jouir et d'une cupidité scandaleuse. Même en faisant la part des exagérations qu'ont pu provoquer les jalousies et les rivalités de ses contemporains, il paraît avéré que ses conquêtes n'allèrent pas sans d'immenses profits pour sa bourse. Du moins doit-on reconnaître que s'il dépouillait ses ennemis, il commençait par les vaincre : ce qui après tout n'est pas sa moins bonne excuse.   

Le maréchal Massena mesurait 1,72 m.

II. - SON ORIGINE ET SA JEUNESSE

André Massena est né le 6 mai 1758 à Nice, dans une maison aujourd'hui détruite, près de l'endroit où se trouve maintenant sa statue, et fut baptisé 2 jours plus tard à la cathédrale Sainte-Réparate. Son père est Giulo Cesare Massena, un petit marchand qui avait épousé Marguerite Fabre en 1754. À sa naissance, André est donc piémontais, c’est pourquoi son nom devrait plutôt s’écrire sans accent.

NICE
À
MASSENA
1809 – 1909

Sa ville natale lui a rendu hommage en 1869 avec cette belle statue par Albert-Ernest Carrier-Belleuse, square Général-Leclerc,.

Il reçut une éducation bilingue (italien et français), mais sa jeunesse fut plutôt malheureuse. Très tôt orphelin de père - celui-ci décède en 1764 - il est presque abandonné par sa mère. Celle-ci se remarie peu de temps après la mort de Giulio, et abandonne ses 5 enfants (dont André est troisième) à sa famille. André passe alors quelque temps chez sa grand-mère à Levens.

13-15, rue Massena à Levens, on trouve la maison de la famille Massena, bâtie en 1722. Sur la façade a été apposée, à l'occasion du bicentenaire de sa naissance, une grande plaque avec son buste et son blason en bas-relief

L’AUTHION
ESSLING
BREC D’UTELLE
RIVOLI
GÊNES
SAORGE
ZÜRICH
SEMPER FIDELIS.
DANS CETTE MAISON, CELLE DE SES AÏEUX
A GRANDI ANDRÉ Massena, L’ENFANT CHÉRI
DE LA VICTOIRE.
6 MAI 1758
6 MAI 1958

 


Buste du Maréchal, square Massena à Levens.

LEVENS
À
ANDRÉ MASSENA
MARÉCHAL DE FRANCE.
1758-1817

Ensuite, il est employé par son oncle Agostino Massena, fabricant de savon à Nice.

À 13 ans, en 1771, il s’engage comme mousse sur un vaisseau marchand. Il voyage sur la Méditerranée et l'Atlantique, allant jusqu'en Guyane.

Le 18 août 1775, à 17 ans, il s’engage comme volontaire au régiment Royal-Italien (plus tard bataillon des chasseurs royaux de Provence) où son oncle Marcel était adjudant. Caporal le 1er septembre 1776, il est attaché au peloton d'instruction ; sergent, le 18 avril 1777; fourrier, 14 février 1783 ; adjudant sous-officier, 4 septembre 1784; congédié par ancienneté, 3 août 1789; se retira à Antibes et s'y livra, dit-on, à la contrebande.

Le 10 août 1789, il épouse à Antibes Marie Rosalie Lamarre, la fille d'un chirurgien, née en 1765.

21, cours Massena, à Antibes, la maison, où habita le futur Maréchal.

Dans cette maison demeura
AndrÉ MassEna
ancien adjudant au rÉgiment
des chasseurs royaux de Provence
devenu marÉchal de France
duc de Rivoli
Prince d’Essling.
Il avait épousÉ
le 10 aoÛt 1789
Marie Rosalie Lamarre
MAI 1758            MAI 1958


Portrait (anonyme) de Massena en général de division en 1796
.


Portrait de Marie Rosalie Lamarre.

Adjudant-major dans la garde nationale d'Antibes ; adjudant-major au 2e bataillon de volontaires du Var, 21 septembre 1791; élu à Vence le 1er février 1792, lieutenant-colonel en 2nd du 2e bataillon de volontaires du Var, puis lieutenant-colonel en premier, 1er août 1792, à la 3e brigade de l'armée du Var sous l'adjudant-général La Salcette en septembre 1792 ; chargé de réprimer une insurrection des paysans à Levens, commanda un bataillon de grenadiers à l'avant-garde lors de la prise de Sospel.

Il servit à l'armée d'Italie de 1792 à 1798 ; commanda le camp de Baolet, puis le camp de Fougasse ; chargé de faire arrêter et conduire à Nice le général Dortoman et nommé commandant du camp des Fourches, 19 août. Chef de brigade du 51e d'infanterie (ci-devant de la Sarre), 17 août 1793; général de brigade, 22 août 1793; vainqueur à Castelgineste, 24 novembre. Le 14 décembre 1793, il reçut l'ordre de se rendre au corps de siège de Toulon. Le 16, il marcha à l'assaut des forts de Toulon avec La Poype.


Le 16 décembre, comme précédemment le 8 septembre, les troupes du général Lapoype tentent de s'emparer des forts à l'est de Toulon. Le 17 décembre, Massena s'empare des forts Lartigue (ou d'Artigues) et Sainte-Catherine.
Malgré la construction d'HLM, il subsiste quelques éléments du fort Sainte-Catherine, construit en 1764 et renforcé ultérieurement.


Le fort d’Artigues fut construit en 1710, après le siège de 1707, mais il fut détruit après la Seconde Guerre mondiale. Vue sur Toulon à partir de l'emplacement de ce fort
.

Le 17 décembre, Massena s'empara des forts Lartigue et Sainte-Catherine ; nommé provisoirement général de division par les représentants du peuple, le 20 décembre 1793 ; commandant de Toulon, le 22 décembre.

1794

Le 2 janvier 1794, il est désigné pour commander l'aile droite de l'armée d'Italie sous Dumerbion ; remit le commandement de Toulon au général Durand, 15 janvier ; Chargé du commandement de la division du Tanaro dans l'expédition d'Oneille, 2 avril ; chargé de diriger l'expédition de Saorgio, 15 avril ; s'empara d'Ormea et de Garessio, 17 avril ; servit à la prise de Saorgio, 29 avril ; occupa le col de Tende, 8 mai ; confirmé dans le grade de général de division par le comité de salut public, 29 août 1794 ; commanda la division d'Albenga en septembre 1794; prit part au combat de Cairo, 21 septembre; occupa Dego, 22 septembre ; quitta son commandement pour cause de maladie, 22 décembre.

1795

Prit le commandement de la 1ère division de l'aile droite de l'armée d'Italie, avril 1795; repoussé par les Autrichiens à Melogno, 25 juin ; échoua à l'attaque de la redoute de Melogno, 27 juin; prit part à la bataille de Loano, 23-24 novembre.

1796

Commandant l'avant-garde de l'armée d'Italie (2 divisions, Laharpe et Meynier) au 27 mars 1796; combattit à Montenotte, 12 avril, Dego, 14 avril; prit Cherasco, 25 avril; commandant la 3e division de l'armée d'Italie, 29 avril. Franchit le pont de Lodi le 10 mai 1796.


L'emplacement exact du pont de Lodi.

Entra le premier à Milan ; occupa Vérone, 3 juin ; vainqueur à Lonato, 3 août 1796.

3-5 août 1796 : Bataille de Lonato/Castiglione

 


Le combat de Lonato, par Jean-Baptiste Mauzaisse.

Servit à Castiglione, 5 août. 

5 août 1796 : bataille de Castiglione

Plaque commémorative de la bataille de Castiglione du 5 août 1796 et de la bataille de Solférino du 24 juin 1859, sur le monte Medolano.

5 AGOSTO 1796
COMBATTENDOSI
LA BATTAGLIA DI CASTIGLIONE
IL GENERALE VERDIER
ESPUGNAVA
IL VICINO COLLE MEDOLANO
---
24 GIUGNO 1859
DALLO STESSO COLLE
VISITATO DA NAPOLEONE III
IL MARESCIALLO MAC-MAHON
CONDUCEVA IL SUO ESERCITO
ALLA VITTORIA DI SOLFERINO.

 

Traduction : "Le 5 août 1796 lors de la bataille de Castiglione le général Verdier enlevait la colline voisine de Medolano. Le 24 juin 1859 de la même colline visité par Napoléon III le maréchal Mac-Mahon mena son armée à la victoire de Solferino. "



La bataille de Castiglione, par Victor Adam. 5 août 1796, 10h00. Bonaparte donne ses ordres à partir du mont Medolano. Marmont y amène l'artillerie, tandis que la division Augereau a commencé l'attaque centrale dans la plaine.

 
Panorama du champ de bataille de Castiglione près du monte Medolano.

 
 Panorama du champ de bataille de Castiglione près du monte Medolano.

Débloqua Peschiera, 6 août; servit à Bassano, 8 septembre; repoussé à Due Castelli, 14 septembre; servit à Saint-Georges, 15 septembre, puis sur la Brenta, 8 novembre, à Caldiero, 12 novembre, Arcole, 15-17 novembre;


La bataille du Pont d’Arcole, les 15-17 novembre 1796, par le général (alors capitaine) baron Louis Albert Guislain Bacler d'Albe.
De droite à gauche : Bonaparte recevant la nouvelle du succès de l’assaut de la 32e demi-brigade (corps d’Augereau), Berthier chef d’état-major ordonnant de faire soigner les blessés, le général Robert, ancien de la prise de la Bastille, blessé à mort et, à gauche sur la jetée, Masséna repartant à l’assaut. Au centre, le pont de bateaux construit par les pontonniers d’Andréossy, écroulé à plusieurs reprises. Dans le lointain, Arcole en flammes, avec le fameux pont si durement défendu par les Croates de l’armée autrichienne, ainsi que les troupes d’Augereau achevant de repousser l’ennemi. Dans le fond, la retraite autrichienne. D'après le livret du Salon de 1804.


Sur la rive droite de l’Alpone, obélisque érigé en 1810 qui commémore la victoire française sur l’armée autrichienne.
Restauré par le Souvenir français en 1992. Ci-dessus, le nouveau pont d'Arcole.

 

1797

Vainqueur à San-Michele, 12 janvier 1797 ; prit une grande part à la victoire de Rivoli, 14 janvier, à celle de la Favorite, 16 janvier, où il mérita d'être appelé par Bonaparte « l'Enfant chéri de la Victoire » (« l'Enfant pourri de la Victoire », selon d'autres sources)  ; commandant la 1ère division de l'armée d'Italie, 5 mars; s'empara du fort de la Chiusa, 19 mars, de Tarvis, 22 mars ; vainqueur à Neumarkt, 2 avril, à Unzmarkt, 3 avril; présenta au Directoire les préliminaires de Leoben, 9 mai ; revint en Italie avec la ratification, 12 juillet ; commandant la 1ère division à la réorganisation de l'armée d'Italie au 14 juin 1797.

Le monument de Rivoli, victoire où Massena eut une part importante. Erigé en 1806, détruit par les Autrichiens en 1814, remplacé par un nouveau monument en 1967 par le Souvenir français.
Ce monument a été érigé à l’emplacement d’un point de lutte acharnée entre les soldats de Joubert et ceux de la réserve autrichienne du général Alvinczy.


Massena à Rivoli


Le général Bonaparte à la bataille de Rivoli, par Henri Félix Emmanuel Philippoteaux.

1798

Nommé à l'armée d'Angleterre, 12 janvier 1798 ; commandant les troupes détachées de l'armée d'Italie pour occuper les états du pape, 3 février. Accusé de dilapidations par les soldats, obligé de sortir de Rome et de laisser le commandement au général Dallemagne à la suite d'une sédition militaire, 23-25 février 1798 ; appelé à Gênes par ordre du Directoire, 8 mars, et remplacé par Gouvion-Saint-Cyr, 26 mars ; retiré à Antibes ; nommé commandant une division à, l'armée de Mayence, 16 août 1798 ; nommé commandant en chef l'armée d'Helvétie, 9 décembre; arriva à Zurich le 11 décembre et fut subordonné à Jourdan le même jour.

1799

De nouveau subordonné à Jourdan le 2 mars 1799 ; envahit le pays des Grisons, 6 mars ; s'empara de Coire, 7 mars ; échoua devant Feldkirch, 22 mars ; nommé le 31 mars commandant en chef provisoire des armées du Danube et d'Helvétie réunies à la place de Jourdan ; en' prit le commandement à Strasbourg, 9 avril ; confirmé définitivement dans son commandement par le Directoire exécutif, 29 avril ; vainqueur des Russes et des Autrichiens à Zurich, 25-26 septembre,


La victoire de Zurich, bas-relief sur son monument à Nice.


La bataille de Zurich, par François Bouchot.

Força Souvorov, qui avait franchi le Saint-Gothard, à exécuter une retraite désastreuse sur Coire; vainqueur à Andelfingen, 7 octobre; nommé commandant en chef de l'armée d'Italie à la place de Championnet, 23 novembre; quitta le commandement de l'armée d'Helvétie, 28 novembre; quitta Paris le 27 décembre.

1800

Le 17 janvier 1800, il établit son quartier général à Nice, puis se rendit à Gênes ; coupé par les Autrichiens de sa ligne de retraite sur le Var ; fut séparé de Suchet et de la moitié de son armée et enfermé dans Gênes, 5 avril; lutta héroïquement contre l'ennemi, la maladie, la famine ; capitula le 4 juin avec les honneurs de la guerre et le droit de se retirer avec ses troupes, sur le Var.


Entrevue sur le pont de Cornigliano, le 4 juin 1800, pour la reddition de Génes.


La glorieuse capitulation de Génes, bas-relief sur son monument à Nice.

Général en chef des armées d'Italie et de réserve réunies, 24 juin ; dut céder le commandement de l'armée d'Italie à Brune à cause de ses déprédations, 13 août; quitta le commandement, 21 août; obtint une pension de 30.000 francs par an, 23 septembre, et se retira à Rueil ;

République Française
Le Premier Consul
au Général en Chef Massena.
Batailles de Lody, Rivoly, Arcole, St. Georges,
Passage du Tagliamento, combat de Tarvis,
Conquête du Pays Grison, Bataille de Zurich,
et Destruction de l'Armée Russe en Helvétie.

Armes (carabine et paire de pistolets dans un coffret et acajou avec accessoires) de Boutet  offertes par le Premier Consul au général Massena pour ses actions au cours des campagnes d'Italie et de Suisse (1796-1799).

1801-1803

Il obtint un sabre d'honneur, 6 octobre 1801; député de la Seine au Corps Législatif du 28 juillet 1803 au 31 décembre 1807.

 

III - SA CARRIÈRE SOUS L'EMPIRE ET SA MORT

Maréchal de l'Empire, 19 mai 1804.


Le bâton de maréchal de Massena.

Grand aigle et chef de la 14e cohorte de la Légion d'honneur, 2 février 1805 ; commandant en chef l'armée d'Italie à la place de Jourdan, 30 août ; prit le commandement de l'armée à Milan, 6 septembre; s'empara de Vérone, 18 octobre ; livra à l'archiduc Charles une bataille indécise à Caldiero, 30 octobre ; nommé commandant du 8e Corps de la Grande armée, 11 décembre, et rejoignit la Grande Armée ; nommé commandant en chef de l'armée de Naples, 28 décembre ; en prit le commandement à Bologne, 9 janvier 1806 ; envahit le royaume de Naples ; s'empara de Capoue, 12 février ; entra à Naples avec Joseph Bonaparte, 14 février ; commandant le 1er Corps de l'armée de Naples sous Joseph, roi de Naples, 21 février ; mit le siège devant Gaète, 26 février ; s'empara de Gaète par capitulation, 19 juillet ; dirigea l'expédition de Calabre en août 1806 ; revint à Naples, 21 décembre 1806 ; quitta Naples pour rejoindre la Grande Armée, 12 janvier 1807; commandant le 5e Corps de la Grande Armée à la place de Lannes, 24 février ; prit possession de son commandement à la place de Savary, 6 mars ; obtint un congé, 15 juillet 1807 ; et se retira à Rueil ; duc de Rivoli, 19 mars 1808 ; confirmé dans ce titre par lettres patentes du 24 avril 1808.

 

Le maréchal Massena qui, comme tous les autres maréchaux, avait si souvent affronté le danger, ne fut qu'un seule fois blessé.  En 1808, lors d'une partie de chasse, il fut gravement blessé à l'œil par Napoléon qui, de très mauvaise foi, en accusa Berthier. Cette accusation est de nos jours encore reprise dans certains livres ! (An., Les Maréchaux de Napoléon, Trésors du Patrimoine, 2003, p.109)
 

1809

Nommé commandant le corps d'observation de l'armée du Rhin, 23 février 1809 ; devenu 4e Corps de l'armée d'Allemagne, 11 avril; se signala à Landshut, 21 avril.


Vue actuelle du pont de Landshut, du nord vers le sud.

Le lion (bavarois) de la victoire d'Eckmühl.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Massena combat à Eckmühl, le 22 avril 1809, occupa Straubing, 23 avril.

Le 26 avril, il débloqua Passau puis, le 3 mai, ils'empara de la ville, du pont et du château d'Ebelsberg au prix de lourdes pertes.

 

Le pont sur la Traun à Ebelsberg.

21-22 mai 1809 bataille d'Aspern-Essling.

Massena se couvre de gloire à la bataille d'Essling en défendant Aspern et en couvrant la retraite, le 22 mai.


Massena à Essling.

 

Une des rares parties encore préservées du champ de bataille, au nord d'Aspern.

 

 

 
Près du grenier d'abondance d'Essling.

A la bataille de Wagram, il commanda l'aile gauche de l'armée ; eut à soutenir vers Aspern-Essling le principal effort des Autrichiens, 6 juillet. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il fut nommé prince d'Essling. On croit généralement que c'est pour la bataille des 21-22 mai, mais Napoléon n'aurait pas donné un titre princier pour un échec. Il y a cependant une ambiguïté claire de la part de l'Empereur.

Quelque jours plus tard, le 11 juillet,il dégagea Marmont à Znaïm. Autorisé à rentrer en France, novembre 1809.


Un intéressant objet, une pipe ayant appartenu à Massena.

1810

Prince d'Essling avec majorat, 31 janvier 1810 ; quitta son commandement par suite de la dissolution du 4e Corps, 1er mars ; commandant en chef l'armée de Portugal, 17 avril; quitta Paris le 29 avril; prit possession de son commandement à Valladolid, 10 mai; prit Ciudad Rodrigo par capitulation, 10 juillet, puis Almeida, 28 août.

24 juillet - 28 août 1810 : Siège d'Almeida

La ville fortifiée d'Almeida, clé du Portugal, a été assiégée par les troupes de Masséna du 24 juillet au 28 août 1810. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Almeida, l'entrée sud de la ville, porta da S. Francisco.

Une vue vers l'est et le sud sur les fortifications de la ville, prise à partir du baluarte de S. João de Deus (bastion Saint-Jean de Dieu) : la demi-lune au centre est le revelim dos Amores avec, à l'extrême droite, le bastion de Saint-François (Baluarte de S. Francisco).

Quelques canons sur le bastion de Saint-François (Baluarte de S. Francisco).

La ville dut se rendre quand, en début de soirée, le 26 août 1810, un obus français particulièrement chanceux pénétra dans la réserve de poudre du vieux château d'Almeida et fit sauter 75 tonnes de poudre noire et plus de 100.000 cartouches. Cette explosion, à ma connaissance sans pareille dans les guerres napoléoniennes, fit de très nombreuses victimes dans la ville et projeta même des canons de gros calibre du haut des remparts !

Plus de 600 fantassins, 200 artilleurs et 500 habitants de la ville furent tués.  Une grande partie de la ville fut rasée. De très gros blocs de pierre furent projetés dans les airs et même quelques soldats français furent tués, à des kilomètres de la ville !

Cette scène apocalyptique a été représentée par Patrice Courcelle dans Bussaco 1810, par René Chartrand, chez Osprey.

Tout ce que je peux vous montrer, c'est le même endroit, l'ancien château, ou plutôt ce qu'il en reste, dans toute sa quiétude, de nos jours...

 

27/09/1810 Bataille de Buçaco/Bussaco

Le moulin de Moura près de Bussaco,  postes de commandement du Maréchal Masséna lors de la bataille.

 

Deux plaques commémoratives se trouvent sur les ruines du moulin.

Une première, en portugais, inaugurée le 27 septembre 1960, signale  qu'il s'agit du poste de commandement du maréchal André Masséna, commandant en chef des forces françaises pendant la bataille Bussaco,  livré le 27 septembre 1810.

La seconde,  en français, inaugurée en 1989, mentionne :

 

N

AUX SOLDATS DES ARMÉES
DE JUNOT DE SOULT ET DE MASSÉNA
MORTS EN SERVANT NAPOLÉON IER
DANS LES CAMPAGNES DU PORTUGAL
DE 1807 À 1811

CENTRE D’ÉTUDES NAPOLÉONIENNES
FERNAND BEAUCOUR, DIRECTEUR

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le PC de Wellington à Buçaco, occupé par un officier bien moins célèbre...

 

A Buçaco, le 27 septembre, il est repoussé par Wellington, mais tranforme cet échec en victoire en tournant la position de l'ennemi; entra à Coimbra le 1er octobre et obligea les Anglais à se replier derrière les lignes de Torres-Vedras qu'il ne put forcer malgré un blocus de 5 mois, octobre 1810-mars- 1811;

1811

Battit en retraite vers la frontière espagnole, 6 mars 1811. Les 3 et 5 mai 1811, il livre la bataille indécise de Fuentes de Oñoro, pour dégager Almeida.

03-05/05/1811 bataille de Fuentes de Oňoro - Poço Belo - Nave de Aver

 

Panorama du champ de bataille de Fuentes de Oñoro, vue vers l'ouest, vers le village, axe de l'attaque des divisions Claparède (Drouët) et Ferey (Loison).

(Cliquez pour agrandir.)

Vue de centre du village de Fuentes de Oñoro. De très durs combats eurent lieu ici.

Les troupes françaises venaient de la droite, le bas du village.

 

 

Détail du monument.

 

A la mémoire des troupes
Anglo-Luso-Germano-Espagnoles
qui, lors de la bataille du 5 mai 1811,
sous le commandement de Lord Wellington,
mirent en déroute les Français de Masséna.
Fuentes de Oñoro, le 28-6-1986

Il fut alors disgracié par l'Empereur, rappelé en France et remplacé par Marmont, 7 mai 1811.

1812-1817

Gouverneur de la 8e division militaire à Toulon, 16 avril 1813; essaya d'arrêter la marche de Napoléon aux Cent-Jours ; fit arborer le drapeau tricolore, 10 avril 1815, et se rallia à regret au gouvernement impérial, 11 avril; appelé à Paris, fin avril 1815 ; pair de France, 2 juin 1815 ; commandant en chef la garde nationale parisienne du 22 juin au 8 juillet 1815 ; gouverneur de Paris, 3 juillet 1815 ; remplacé à la rentrée des Bourbons. Avait été pourvu de lettres de grande naturalisation par la Chambre à la Première Restauration.

Il meurt à Paris le 4 avril 1817, "de chagrin", dit-on, ou plutôt des suites d'une phtisie pulmonaire, c'est-à-dire de tuberculose. Son épouse lui survit jusqu'en 1829.

Il repose au cimetière du Père-Lachaise, dans la 28e division, sous le même monument que le général Reille. Celui-ci avait en effet épousé Victoire, la fille du maréchal.  Quand on sait que le surnom de ce dernier était précisément "l'enfant chéri de la Victoire"...

 

 

Le nom du maréchal Masséna est inscrit au côté Sud de l'Arc de Triomphe de l'Étoile.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Portrait en maréchal de l'Empire.

 

IV. — JUGEMENT DE NAPOLÉON

D'une lettre de Bonaparte, pendant la campagne de 1796 :
« Vous comptez pour six mille hommes de plus dans votre commandement, et puis vos braves comptent double de vos forces réelles.

« Masséna, a dit Napoléon à Sainte-Hélène, était d'un rare courage et d'une ténacité remarquable. Son talent croissait par l'excès du péril. Vaincu, il était toujours prêt à recommencer, comme s'il eût été vainqueur. C'était un homme très supérieur, qui, par un privilège tout particulier, possédait au milieu du feu une des qualités les plus essentielles à un général d'armée : l'équilibre moral, qui semblait lui naître au milieu du danger... Une audace, un coup d'œil que je n'ai vu qu'à lui. Il était avide de gloire et ne souffrait pas qu'on le frustrât des éloges qu'il croyait avoir mérités. Il ne trouvait pas que les services qu'il avait rendus devant Mantoue fussent suffisamment appréciés : il réclama. »

 

 

 

RIVOLI

 

ZURICH

 

GÊNES

 

ESSLING

 

 

 

MASSÉNA

 

 

De 1898 à 1901, son petit fils construit à Nice la Villa Massena, maintenant le musée d’Art et d’Histoire Masséna, (65, rue de France), installé en 1921 dans cette villa. Ce magnifique musée présente de très nombreux souvenirs et oeuvres d'art en rapport avec la vie du maréchal et l'histoire de la ville.

Buste du Maréchal dans le jardin de la villa Massena.

Une série de bustes du Maréchal, les 4 premiers sont dans son musée.

 


A l'antique.

En civil, par Gustave Bonardel.

 


Vêtu à l'antique ou "en empereur romain", par François Masson.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au musée du Risorgimento de Turin.


Autre hommage de Nice à son enfant : le Lycée Massena.

ÉTATS DE SERVICE D'ANDRÉ MASSÉNA
DUC DE RIVOLI , PRINCE D'ESSLING
NÉ LE 6 MAI 1 758 , A NICE (ALPES - MARITIMES)

GRADES, CORPS ET DESTINATION
Soldat au 1er bataillon d'infanterie légère, 18 août 1775 ; caporal , 1er septembre 1776 ; sergent, 18 avril 1777; fourrier, 14 avril 1783 ; adjudant sous-officier, 4 septembre 1783 ; congédié, 30 septembre 1789 ; adjudant-major au 2e bataillon du Var, septembre 1791 ; chef de bataillon au 2e bataillon du Var, 1792 ; général de brigade , 22 août 1793 ; général de division , 20 décembre 1793 ; commandant en chef en Helvétie, 19 décembre 1798 ; commandant en chef de l'armée du Danube, 17 juillet 1799 ; maréchal de l'Empire , 19 mai 1804 ; général en chef de l'armée d'Italie, 30 août 1805 ; commandant le 1er corps de l'armée de Naples , 1800 ; commandant le corps d'observation du Rhin , 13 mars 1809 ; général en chef de l'armée de Portugal , 17 avril 1810 ; gouverneur de Toulon, 14 avril 1813 ; gouverneur de Paris , 3 juillet 1815, jusqu'au 8 juillet 1815. Décédé à Paris, 4 avril 1817.

CAMPAGNES
A fait les campagnes de la Révolution jusqu'en l'an IX, aux armées des Alpes, d'Italie, du Rhin et d'Helvétie ; en Italie, à Naples, à la Grande Armée, en Allemagne, en Portugal.   

DÉCORATIONS
ORDRE DE LA LÉGION D'HONNEUR

Chevalier, 11 décembre 1803 ; grand-officier, 14 juin 1804; grand-croix, 2 février 1805.
ORDRES ÉTRANGERS
- Bavière : Saint-Hubert, chevalier, 27 février 1806.
- Bade : Fidélité, grand-croix, 17 juin 1809.
- Hesse: grande décoration, 3 août 1809.
- Autriche: Saint-Étienne, 4 avril 1810.

ADDITIONS AUX SERVICES ET DÉCORATIONS
Duc de Rivoli, en 1808 ; prince d'Essling, 1809 ; commandant supérieur de la 8e division militaire, 1813 ; gouverneur de la même division, 1814 ; commandant en chef de la garde nationale de Paris, 1815.


La ville où il est décédé possède également sa statue par Frochon, rue de Rivoli.

 

Son buste au château de Versailles.


D’après Six, op. cit., Masséna, l’enfant chéri de la victoire, par le général James Marshall-Cornwall, Plon, 1967 et  de Beauregard, Gérard, Les Maréchaux de Napoléon, Mame, Tours, s.d. (1900).

 

 


Collection Hachette : Maréchaux d'Empire, Généraux et figures historiques (Collection de l'auteur)

© D.Timmermans

Retour à la page Maréchaux

Retour à la page d'accueil