Jean-Antoine MALHERBE
Cornesse (Prov. de Liège) 1782 - 1858 Mons
chef de bataillon - aide De camp du Maréchal davout
Lieutenant-Général
dans l'Armée belge - commandeur de l'ordre de Léopold
officier de la légion d'honneur - Médaillé de Ste-Hélène
Restauration ACMN - Belgique
Jean-Antoine Malherbe est né à Cornesse (à l'ouest de Verviers), le 27 septembre 1782.1
Sa carrière militaire est un bel exemple des revirements qu'eurent à subir pas mal de nos compatriotes à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle.
Débuts au service de l'Autriche
Il commence sa carrière militaire au service de l'Autriche, le 20 mai 1799, , comme cadet dans le régiment de Murray.
De 1799 à 1809, il participe à toutes les batailles qui opposent l'Autriche à la France. il est nommé enseigne le 16 février 1800. Moins de quatre mois plus tard, il se couvre de gloire à Marengo. comme le dit le général Capiaumont :
" Malherbe assista à la sanglante
bataille de Marengo, événement militaire qui eut une influence si décisive sur
les destinées de l'Europe.
Le régiment dont le jeune Malherbe faisait partie, s'y couvrit de gloire.
C'est, en effet, grace à l'intrépidité et à la constance inébranlable de ce
corps qui expulsa les Français de Marengo et de Spinetta ; grâce à l'audace et à
la haute intelligence d'un de nos compatriotes (un Montois), le général-major
baron de Wolf de la Marcelle, que l'armée autrichienne put franchir le Fontanone
et " se déployer dans la plaine.
La perte du régiment wallon fut énorme, et Malherbe, atteint d'un coup de feu au
ventre, assista néanmoins aux succès puis aux revers de l'armée autrichienne,
produits par l'arrivée inattendue de la division Desaix, sur le champ de
bataille."
Nous trouvons à ce sujet chez le général Guillaume, citant Jomini :
"Au milieu de cette lutte sanglante, un
bataillon parvint à atteindre la rive droite du ruisseau, le Fontanone; le
général de la Marcelle amène promptement son artillerie sur les bords opposés
pour abriter par son feu la poignée de braves qui demeure seule exposée au
milieu de la division Chambarlhac ; les pionniers se hâtent de jeter un petit
pont de madriers, pendant que d'autres bataillons viennent seconder celui qui se
sacrifiait pour couvrir cette construction. [...]
Aussi les pertes de ce corps furent-elles énormes : "443 hommes, au nombre
desquels se trouvaient plus de vingt officiers, furent tués ou blesses.
Parmi les officiers subalternes blessés à Marengo, se trouvait l'enseigne Jean-
Antoine Malherbe qui reçut un coup de feu dans le ventre."
L'épaulette de sous-lieutenant dans le régiment wallon Archiduc-Joseph, vient récompenser, le 18 janvier 1801, la bravoure de Malherbe.
La seconde
sanglante bataille à laquelle Malherbe assista fut celle d'Austerlitz, livrée le
2 décembre 1805.
Là encore, le jeune officier se comporte avec un courage hors ligne, et il y est
blessé d'un autre coup de feu, cette fois à la hanche droite. L'année suivante,
Malherbe était employé au levé topographique de la carte militaire, en qualité
d'agrégé à l'état-major général. Il est nommé lieutenant aux pionniers, le 16
mai 1808, mais il doit quitter le service de l'Autriche, le 21 juillet 1809,
après Wagram.
Au service de l'Empire
Ayant obtenu la démission honorable de son emploi, il entre dans les rangs de
l'armée française, le 10 septembre suivant, avec le grade qu'il avait occupe
dans l'armée autrichienne. Nommé capitaine d'état-major, le 26 juin 1812, il
fait toute la campagne de Russie. Il prend part au combat de Santanovka et aux
batailles de Smolensk et de la Moskowa. Lors de la désastreuse retraite
qui suit l'incendie de Moscou, Malherbe assiste aux affaires de Malojaroslawetz,
de Wiaszma, de Krasnoïe et au passage de la Bérésina.
Revenu en Prusse, accablé de misères supportées avec un rare héroïsme, une
abnégation et un dévouement dignes d'admiration, le capitaine Malherbe entre
dans la forteresse de Thorn, mais, après un siège terrible, celle-ci doit
capituler.
Prisonnier de guerre, Malherbe est choisi pour porter la capitulation à
l'empereur Napoléon, à Erfurt. Celui-ci, désirant garder un officier du mérite
et de la valeur de Malherbe, le fait immédiatement échanger contre un autre
officier ennemi également prisonnier.
Libre, Malherbe assiste au blocus de Hambourg, puis à la campagne de 1814 qui
suivit les inutiles triomphes de Lützen et de Bautzen et le désastre glorieux de
Leipzig.
Nommé chef de bataillon, le 30 mars 1814, en récompense de sa conduite héroïque
pendant la campagne de France, Malherbe est choisi, le 15 février 1815 -donc
avant les Cent-Jours- comme aide-de-camp, par le maréchal Davout, prince
d'Eckmühl. C'est en cette qualité qu'il fait la campagne des Cent-jours,
étant bien entendu que Davout est à ce moment-là ministre de la Guerre à Paris.
À la seconde chute de l'Empire, le major Malherbe donne sa démission, qui est
acceptée honorablement le 31 mars 1816
Au service du royaume de Hollande
Il est admis dans l'armée des Pays-Bas, le 17 avril 1817, avec le grade de capitaine d'état-major. mais le roi Guillaume n'est pas généreux avec les anciens braves de Napoléon. Malherbe reste bloqué à ce grade jusqu'au 10 juillet 1830, date à laquelle il obtint enfin le brevet de major qui lui avait déjà été conféré dans l'armée française. Mais nous ne sommes à ce moment plus qu'à quelques semaines de la révolution de 1830.
Et enfin au service de la Belgique indépendante
Malherbe se
hâte de donner sa démission et passe, avec son grade, le 19 octobre 1830, au
service de la jeune Belgique. Il est nommé lieutenant-colonel le 10
novembre suivant, et obtient le commandement de la province de Liége, le 20 du
même mois. Le 26 décembre de la même année, Malherbe est promu au grade de
colonel et prend le commandement du 5e régiment de ligne.
Attaché, le 1er mars 1831, à la personne du Régent2 en
qualité d'aide-de-camp, il était, peu après, désigné pour commander la province
de Brabant. Le 17 mai, Malherbe est élevé au rang de général-major, chef
d'état-major à la 2e division militaire.
Dans le courant de cette même année 1831, il prend successivement le
commandement des 2èmes brigades de la 1ère, puis de la 2e division de l'armée.
Il exerçe le commandement de la Flandre orientale, depuis le 28 avril 1832,
lorsque, par suite de suppression d'emploi, il est mis en disponibilité de
service, le 21 avril 1839.
Le 15 décembre 1833, il avait été créé chevalier de l'ordre de Léopold et
officier du même ordre le 14 décembre 1837, en considération des services qu'il
rendait dans l'exercice des fonctions spéciales qui lui étaient confiées. Nommé
de nouveau commandant militaire de la Flandre orientale le 18 juin 1839, il
passa au commandement de la province du Hainaut, le 8 mars 1841.
Élevé au rang de lieutenant-général, commandant la 4e division territoriale, le
21 juillet 1842, il est admis à la pension de retraite le 11 août 1847. Le
même jour, le Roi conférait au général Malherbe la dignité de commandeur de
l'ordre de Léopold, comme marque de la satisfaction particulière de Sa Majesté
et pour lui témoigner tout le prix qu'elle attachait à ses longs et honorables
services.
Il était également officier de la Légion d'honneur et décoré de la médaille de
Sainte-Hélène.
Le
lieutenant-général Malherbe s'éteignit à Mons, le 21 décembre 1858.
Il repose au cimetière de cette ville, non loin de ses frères d'armes, les frères Duvivier.
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La tombe a été restaurée par la famille Richard pour l'A.C.M.N. Belgique.
ici repose |
1. De Laroière commence sa
biographie de Malherbe par les phrases suivantes:
"Lorsque le général Malherbe mourut, il était le seul survivant des vieilles et
illustres phalanges wallonnes qui combattirent avec tant de gloire sur la fin du
XVIIle siècle et au commencement du XIX. Il n'est personne qui ne sache ce que
furent ces corps wallons au service de l'Autriche et qui portaient les noms
immortalisés de régiment de Clerfayt, de régiment de Prince de Ligne, de
régiment de Wurtemberg, de régiment de Murray et de régiment de Vierset,
auxquels se joignaient le régiment de Latour et les légendaires chasseurs Le
Loup."
Hélas, il n'en est plus ainsi et ces glorieux noms sont aujourd'hui bien
oubliés !
2. Erasme Louis, baron Surlet de Chokier, Régent du 24 février au 21 juillet 1831.
Source :
BERNAERT, F., Fastes militaires des Belges au service de la France (1789-1815), Lamertin éditeur, Bruxelles, 1898.
DE LAROIère, Louis, Panthéon militaire ou Mémorial des Généraux belges, Inspecteurs Généraux du Service de Santé & Intendants en Chef, décédés depuis 1830, Établissement typographique et lithographique de C. De Laroière, 1880.
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