Désiré-Joseph LOIX

Wodecq (Belgique) 1784- Mons 1852

Désiré-Joseph LOIX est né le 1er septembre (comme l'auteur de ces pages !) 1784 (non, quand même pas) à Wodecq, un petit village à 40 km au NE de Tournai et à 11 km au N d'Ath, actuellement dans la province de Hainaut, mais à l'époque dans les Pays-Bas autrichiens.

Il s'engage le 10 octobre 1805 comme volontaire au 82ème régiment d'Infanterie de Ligne.  Il rate donc bien évidemment les campagnes de 1805, mais aussi de 1806 et 1807, car son régiment reste affecté aux côtes de l'Ouest. Son régiment, ou plus précisément le bataillon dont il fait partie, car une autre partie du 82ème (le 3ème bataillon) est à cette époque en Martinique. (Il y perdra d'ailleurs 3 aigles lors de la capitulation du fort Desaix !)

L'essentiel de sa carrière sous les aigles impériales se déroulera dans les difficiles conditions de la guerre d'Espagne.

En 1807, son régiment est envoyé dans la péninsule ibérique, où il reste jusqu'en 1813.  Le 21 août 1808, le chef de bataillon Petavy est tué à Vimeiro.

En août 1810, Désiré Loix se comporte vaillamment devant Almeida et est même proposé pour la Légion d'honneur. Mais la proposition restera sans suite.  

Le siège d'Almeida (24 juillet au 28 août 1810)

Rappelons que la ville fortifiée d'Almeida, clé du Portugal, a été assiégée par les troupes de Masséna du 24 juillet au 28 août 1810.  C'est donc sûrement alors que Loix a dû se faire remarquer.  La date du 31 août, donnée par Ridelle comme celle des événements, est peut-être tout simplement celle de la proposition. Ou bien, les faits datent de la suite de la chute de la ville, ce qui est moins probable. Pendant le siège, le 82ème de Ligne a un officier tué.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Almeida, l'entrée sud de la ville, porta da S. Francisco.

Une vue vers l'est et le sud sur les fortifications de la ville, prise à partir du baluarte de S. João de Deus (bastion Saint-Jean de Dieu) : la demi-lune au centre est le revelim dos Amores avec, à l'extrême droite, le bastion de Saint-François (Baluarte de S. Francisco).

Quelques canons sur le bastion de Saint-François (Baluarte de S. Francisco).

La ville dut se rendre quand, en début de soirée, le 26 août 1810, un obus français particulièrement chanceux pénétra dans la réserve de poudre du vieux château d'Almeida et fit sauter 75 tonnes de poudre noire et plus de 100.000 cartouches. Cette explosion, à ma connaissance sans pareille dans les guerres napoléoniennes, fit de très nombreuses victimes dans la ville et projeta même des canons de gros calibre du haut des remparts !

Plus de 600 fantassins, 200 artilleurs et 500 habitants de la ville furent tués.  Une grande partie de la ville fut rasée. De très gros blocs de pierre furent projetés dans les airs et même quelques soldats français furent tués, à des kilomètres de la ville !

Cette scène apocalyptique a été représentée par Patrice Courcelle dans Bussaco 1810, par René Chartrand, chez Osprey.

Tout ce que je peux vous montrer, c'est le même endroit, l'ancien château, ou plutôt ce qu'il en reste, dans toute sa quiétude, de nos jours...

Mais revenons à notre Désiré Loix.  Pour lui, comme pour ses camarades, c'est la poursuite de la campagne.  Le régiment combat à Bussaco, à Fuentes de Oñoro (1811),  Salamanca (1812).

Bon sujet, Loix passe sous-lieutenant le 15 mars 1813.  Le régiment combat à Vitoria le 21 juin et Loix devient lieutenant le 22 septembre . Il passe même capitaine le 18 décembre de la même année.  Cela témoigne de ses bonnes capacités au commandement, mais en même temps des graves problèmes de cadres dans l'armée impériale.

Ensuite, c'est le repli sur les Pyrénées, où il combat encore en 1814.

Il se comporte une nouvelle fois d'une façon exceptionnelle, cette fois devant Bayonne. Il est plusieurs fois blessé et est à nouveau proposé pour la Croix. Mais l'Empire tombe et la proposition est à nouveau oubliée.

Il est alors intégré dans l'armée des Pays-Bas avec son grade de capitaine et combat un certain 18 juin 1815...

Nouveau changement d'allégeance, il démissionne de l'armée des Pays-Bas le 12 novembre 1830 et devient lieutenant-colonel de l'armée belge le 11 mai 1831, peu de temps avant la Campagne des Dix-Jours. Il est colonel le 15 mai 1832, Général-Major le 9 avril 1841 et pensionné avec ce grade le 15 avril 1843.

Il décède le 15 décembre 1852, quelques jours après l'avènement du Second Empire, mais trop tôt pour recevoir la médaille de Sainte-Hélène...

Ah oui, j'oubliais : sa Légion d'honneur, qui lui était deux fois injustement "passée sous le nez", il la reçut enfin en... 1833 !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Désiré Joseph Loix repose à l'ombre de la tour de l'église de son village natal

 

A la mémoire

de M. D. J. Loix, général-major

Officier de l'ordre de Léopold

Chevalier de la Légion d'hon-

neur, né à Wodecq le 1er 7bre 1784

décédé à Mons le 15 Xbre 1852.

Entré au service en 1805,

il fit les campagnes d'Ouest,

celles d'Espagne

et de Portugal.

R.I.P.

 

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© D. Timmermans