Pierre André Grobon (parfois écrit Grosbon) naît le 5 janvier 1767 à
Saint-Méen (Ille-et-Vilaine).
Il s'engage dans le régiment de Penthièvre (infanterie), le 26 mars 1784,
puis passe dans les grenadiers, le 5 juin 1785 et obtient son congé le 11
novembre 1790.
Il est nommé capitaine de la garde nationale de son
canton le 24 décembre, et major le 1er janvier 1791. Il entre comme
volontaire dans le 3e bataillon d'Ille-et-Vilaine le 10 août 1792 et y est
élu capitaine au moment du départ de ce bataillon pour l'armée des côtes
de Brest, le 25 août de la même année.
Chef de bataillon à l'armée des côtes de La Rochelle
le 25 septembre 1793, il est blessé, le 8 novembre 1793, d'un coup de feu à la cuisse droite à
l'affaire du bois de Chenet (Bois-de-Céné ?), en Vendée, en attaquant une
colonne de 800 Vendéens qu'il défait, et auxquels il enlève deux pièces de
4 et un caisson.
A l'armée des côtes de Cherbourg, il reprend aux
environs de Mortagne, le 28 floréal (17 mai 1794), un convoi considérable
de munitions et un détachement de cent volontaires de la Côte-d'Or, dont
les Vendéens s'étaient emparés le matin.
Le 20 fructidor (6 septembre 1794), se trouvant au
Pont-Charron avec quatre hommes, il fait mettre bas les armes à vingt-cinq
rebelles et, le 4 messidor an III (22 Juin 1795) il met en déroute, avec
300 hommes, une colonne de 1 200 royalistes, lui fait soixante
prisonniers, et reprend cinquante voitures chargées de grains provenant du
pillage de la ville de Josselin.
Le 18 germinal an IV (7 avril 1796), près de
Quiberon, il s'élançe dans l'eau avec son cheval, retient une chaloupe
remplie d'émigrés qui sont faits prisonniers, et reçoit, le même jour,
dans une charge, un coup de sabre à l'épaule gauche. (Selon Mullié, ces
événements ont lieu lors du débarquement de Quiberon, mais cela semble
impossible, car tout était déjà terminé à cette date. Alors, erreur de
date ou autre événement?)
Il épouse une Nantaise en 1796. Compris, avec son
grade, dans l'organisation de la 52e demi-brigade de bataille, à l'armée
des côtes de l'Océan, le 1er vendémiaire an V (22 septembre 1796) comme
chef de bataillon, démissionnaire le 5 octobre 1796. Réintégré dans son
emploi sur ordre de Brune. 23 octobre 1799. il fait partie de l'armée
d'Angleterre pendant les ans VI, VII et VIII, et part en Italie en l'an
IX.
A l'armée de Batavie en 1799 et 1800. Au passage du Mincio, le 5 nivôse (26 décembre 1800),
il franchit le fleuve sur le premier pont, à la tête de trois compagnies
de grenadiers de la 52e (compris dans la brigade Bisson), enlève de vive
force les avant-postes de Valeggio, s'y maintient malgré le feu de
l'ennemi, et, dans la journée, il se porte le premier sur le pont du
château en tête de la brigade Buisson, s'empare de deux pièces de canon,
et contribue beaucoup à la reddition de cette forteresse.
Compris, comme membre de la
Légion d'Honneur, dans la promotion du 25 prairial an XII (14 juin 1804),
il fit, avec distinction, la campagne de 1805 en Italie à la tête d'un
régiment de grenadiers dont le maréchal Masséna lui avait confié le
commandement.
Passé dans le pays de Naples en 1806, il passe en
Toscane en 1808, fait la campagne de 1809 sous les ordres d'Eugène, reçoit
une balle dans le bas-ventre au passage de la Piave le 8 mai, et est promu
au grade de major dans le 60e régiment le 30 du même mois.
Baron de l'Empire par lettres patentes du 1er juillet
1809, il assiste le 5 à la première journée de la bataille de Wagram, où
une balle lui fracassa la jambe gauche.
Le 27 du même mois, il est promu colonel du 53e de
ligne qu'il commande dans les États-Romains jusqu'à la fin de 1811, et
fait, à sa tête, la campagne de Russie dans les rangs du corps.
Il rentre en Italie au commencement de 1813, est
nommé officier de la Légion d'honneur le 12 février, et vient concourir à
la formation du corps d'observation de l'Adige.
Blessé d'un coup de feu à la main droite, à l'affaire
de Tchernotz (Tcharnitz?), au delà de la Piave (ou près de la Save - ceci
est douteux ?), le 15 septembre. Il est nommé général de
brigade par décret du 1er janvier 1814. Employé à l'armée d'Italie, rentre en France à la paix et est
mis en
non-activité.
Au retour de Napoléon Ier, le général Travot lui
confie, le 26 mai 1815, le commandement des gardes nationales actives de
Nantes.
A la tête de ces troupes, il marche sur les insurgés
qu'il défait à Saint-Gilles-sur-Vie, le 3 juin. Mais il est mortellement
blessé dans le clocher de l'église par un tirailleur vendée, le paysan
Debry, avait parié une bouteille de vin, qu'il descendrait le républicain
qui était dans le clocher. (À l'époque il n'y a avait pas les
abattants des cloches, ce qui peut expliquer la vision plus nette du
général, qui regardait de l'autre côté de la Vie avec sa lunette.)
Le général Grobon meurt -selon les sources- le 5 ou le 7 du même mois.