Claude Auguste Court

Sous-Lieutenant
Ult. Général au Pendjab

 Officier de la Légion d’honneur
Médaillé de Sainte-Hélène
chevalier du Grand Ordre du Soleil et Khan de Perse
membre de plusieurs ordres étrangers

Saint-Cézaire-sur-Siagne (06) 24/09/1793 - 21/01/1880 Paris
 

Marseille, cimetière Saint-Pierre

Carré 6 nord, 4ème rang, tombe N° 13, CP N° 1912.
Tombeau des familles du général Court et Marin de Valdes, 4e rangée, accès par un escalier, 13e monument à gauche

 

Fils d’Amboise Court et de Marguerite Diagues, il passe toute sa jeunesse dans son village natal.

Le 24 août 1812, âgé de 19 ans, il entre à l’École Spéciale Militaire.

Nommé sous-lieutenant au 15ème régiment de Ligne le 30 janvier 1813, il rejoint son corps le 9 février 1813.

En 1813, certains bataillons du régiment sont aux armées d'Espagne et de Portugal.

Au 6ème corps de la Grande Armée et au corps d'observation de Bavière.

Court participe aux campagnes de 1813-1814.

Le 28 avril 1813 : Affaire de Halle (Westphalie)

Le 2 mai 1813 : Prise de Leipzig

Le 19 mai 1813 : combat de Weissig/Königswartha

Le 20 mai 1813 : bataille Bautzen

Le 21 mai 1813 : bataille de Würschen (2e jour de Bautzen)

Le 26 mai 1813 : combat de Haynau (Silésie)

Le 28 septembre 1813 : combat de Meissen

Les 16-18-19 octobre 1813 : bataille de Leipzig

Le 29-30 octobre 1813 : bataille d’Hanau

Le 10 février 1814 : bataille de Champaubert

Le  11 février 1814 : combat de Sens

Le 14 février 1814 : combat de Vauchamps

Le 27 février 1814 : combat de Bar-sur-Aube

Le 5 mars 1814 : combat devant Soissons

Le 6 mars 1814 : combat de Provins

Le 14 mars 1814 : bataille de Reims

Le 8 avril 1814 : défense de Strasbourg

Au cours d’un combat, il reçut à la jambe gauche une blessure qui continuera à le faire souffrir de temps en temps.

Le Guide Napoléon mentionne qu'il combat en 1814 près de Courtrai, ce qui excluerait les combats de février 1814 en France et le siège de Strasbourg.

 

 

Après la chute de l’Empire, comme plusieurs de ses compagnons, il cherchera fortune à l’étranger.

Par un contact en Perse, il entre en relation avec Aditabile.

Il donnait l’impression d’un grossier marin, bien qu’il fût doué d’une profonde culture, et d’un esprit fort apprécié. Passionné de géographie, il étudie avec attention le territoire du pays, et fait des recherches sur la composition minéralogique, la nature, dressant des plans et dessinant des esquisses qui se sont révélées précieuses, l’Europe ignorant presque totalement ces lieux à cette époque.

Avec Jean-François Allard(*), il se rend à Lahore en 1827.

 Le Maharadja Ranjit Singh(**), Pacha du Royaume du Pendjab, doué d’un flair infaillible, reconnaîtra les talents de ceux qui se mettaient à son service.

Artificier expérimenté,  sera nommé directeur des fonderies, avec mission d’organiser l’artillerie et la fabrication des canons selon les modèles européens.

Leur engagement par le Maharadja était évidemment dû à leurs compétences et à leurs expériences militaires.

Allard et Ventura, dès 1822, créèrent et commandèrent pour le souverain du Pendjab le Fauj-i-khas, ou brigade spéciale (au sens de royale), forte de cinq régiments d’infanterie, trois de cavalerie et d’une puissante unité d’artillerie (le Top Khana). En 1826, Court et Avitabile les rejoignirent, créant chacun leur propre brigade et, dans le cas de Court, remodelant toute l’artillerie de l’armée du Pendjab. Ces unités “françaises”, et appelées telles tant par les populations penjâbies (Francisi kampu, Francisi sarwar) que par les services de renseignements britanniques (the French Legion), montèrent jusqu’à 15.000 hommes de troupes d’élite, soit le tiers environ des forces régulières du royaume du Pendjab.

A ces unités spéciales et parfaitement disciplinées furent confiées des missions particulièrement délicates ou dangereuses, allant de la surveillance des frontières sensibles, par exemple la frontière anglo-sikhe ou celle avec le Baloutchistan, à l’occupation militaire de la dernière grande province du royaume, celle de Peshawar, annexée par le général Court, qui commandait alors deux brigades françaises lors d’une opération particulièrement rapide en 1834. A de rares exceptions près, la province de Peshawar restera sous commandement “français”, de 1834 à 1843, quand les généraux français quittèrent le service du Pendjab pour rentrer en Europe.

Ces commandements militaires étaient donc étroitement liés, on le voit, à des responsabilités politiques. Le général Allard, commandant l’ensemble des unités françaises du royaume, était aussi conseiller politique du Maharadja dans le domaine des affaires étrangères. Un nombre restreint d’obligations étaient imposées à ces officiers étrangers dont les plus élevés en grade, les généraux français et italiens, occupaient des postes-clefs au sommet de la hiérarchie militaire et politique de l’État: porter la barbe, ne pas fumer et se marier avec des dames locales était ce que Ranjit Singh leur demandait courtoisement, mais fermement. Le moyen le plus sûr, pensait-il en songeant à cette obligation dernière, de les attacher plus étroitement à cette terre où ils servaient. Et le Maharadja ne s’était guère trompé sur ce point.

Allard et Court avaient chacun une seule femme.

Le général Court, veuf, dit-on, d’une première épouse musulmane dont nous ne savons rien, épousa vers 1836 la jeune et extrêmement jolie cachemirienne Fezli Azam Joo. En 1843, Court emmena avec lui en France sa jeune épouse et leurs trois premiers enfants. 

Court quitte le service du Maharadja Ranjit Singh du Pendjab en 1843.  Il rejoint Marseille accompagné de sa jeune compagne Fezli Azam Joo, dont il avait déjà eu trois enfants :
1) Pauline, Marie, Joséphine Court,
2) Alexandre, Louis-Philippe Court,
3) Marie, Amélie court, née au Pendjab.
Un quatrième enfant, Marie Court, naît à Marseille le 3 janvier 1845.

Le général Court se marie à Marseille le 17 juin 1844 avec la fille majeure de Fezli Azam-Khan et de Rani. Un des témoins était le frère du général J.F. Allard, Benjamin Allard, Chevalier de la Légion d’honneur.

Madame Court (Fezli Azam Joo), décédera le 4 février 1869 et sera inhumée dans le tombeau de famille au cimetière Saint-Martin, puis transférée au cimetière Saint-Pierre, où elle repose avec le général Court, ainsi que ses enfants.

 


Fezli Azam Joo, épouse du général Court.
L’artiste : Schoefft, à peu près
vers 1841, Lahore, huile sur toile, 89.5 70.5 cm x. La cour (le tribunal), le général était un des officiers européens principaux dans l'Armée Khalsa du Maharadja Ranjit Singh.
De l'annexe SikhMuseum.com - le Maharadja dans le Gourou Darbar.

Court C.A., général au Pendjab, de 1827 à 1843, où il reçut un nombre considérable d’honneurs, il était officier de la Légion d’honneur, chevalier du Grand Ordre du Soleil et Khan de Perse, membre de plusieurs ordres étrangers. Il se retira à Marseille, où il résidera au N° 144 de la rue Sylvabelle en 1859. Il fut décoré de la Médaille de Sainte-Hélène en qualité de vétéran de la Grande Armée.

Il décèdera à Paris, le 21 janvier 1880 au N° 207 de l’Avenue Daumesnil, à l’âge de 86 ans.

Il sera inhumé au cimetière Saint Pierre de Marseille le 25 janvier 1880, dans le carré 6 nord, 4ème rang, tombe N° 13, CP N° 1912.

Louis Brun

 

 


La concession du général C. A. Court avant...


... et après restauration.


(*) Général français, commandant des troupes du Maharadja de Lahore, puis chargé d’affaires de la France auprès de celui-ci.


(**)
Ranjit Singh (Pendjab 1780-1839).
Chef d’une branche de la confédération Sikhs à la mort de son père en 1792, il annexa Lahore la même année, puis Amritsar en 1802. En 1809, le traité d’Amritsar avec les anglais, qu’il aidera contre les Afghans, consolidera sa puissance. Aidé par les instructeurs européens, il constituera une armée moderne, solide, bien organisée, et étendra ses possessions jusqu’au Cachemire inclus (1823). Les difficultés, et désordres de sa succession feront tomber le Pendjab entre les mains de la Compagnie anglaise des Indes. (Guerre des Sikhs de 1845 à 1846).

 

Marseille, cimetière Saint-Pierre

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