Jean-Roch COIGNET (1776-1865)

Jean-Roch Coignet, bel exemple de la méritocratie de l'Empire - où un simple garçon d'écurie analphabète pouvait devenir officier par son seul courage -  est né le 16 août (le lendemain de l'anniversaire de l'Empereur !) 1776 dans le magnifique petit village de Druyes-les-Belles-Fontaines, dans l'Yonne.

Sa maison natale, actuellement le 8 de la rue du Capitaine Coignet, porte une plaque où figurent les premier mots de ses célèbres "Carnets" :

« JE SUIS NÉ À

DRUYES LES BELLES FONTAINES

EN 1776, LE 16 AOÛT»…

CAPITAINE JEAN-ROCH COIGNET

MAISON NATALE.

 

Une palme de la Légion d'honneur a été apposée sous la plaque en 1984.

Un grand merci à M. Dominique Contant qui nous a communiqué l'acte de naissance de Jean-Roch (source A.D. 89):

L'an Mil Sept Cent Soixante et Seize et le Seizième aout est né
et a été Baptisé Jean Roch fils naturel et légitime
de Pierre Coignet Aubergiste au Bourg et de Marie Anne
Pelé son épouse, le parrain a été Jean Coignet Manœuvre
ayeul paternel et la Marraine Cécile Gentilhomme femme
d'Edme Coignet lesquels ont déclaré ne savoir signer,
excepté le père présent et soussigné, de ce enquis.
                                                                P. Coignet
                                                                Boyer Curé

 

Le lycée de Courson-les-Carrières, à 10 km au N.E. de Druyes, porte le glorieux nom de Coignet.

Finalement, il existe un seul monument, sur les champs de bataille de l'Empire, qui porte le nom de Coignet.  Et il s'agit de ce champ de bataille dont il refusait de voir le nom figurer sur sa tombe (cf. infra) : Waterloo !

En effet, il figure avec la fonction de vaguemestre sur la plaque commémorative portant les noms de tous ceux qui étaient présents au Caillou, les 17 et 18 juin 1815, dans l'antichambre de la chambre de l'Empereur, pièce qui était sans doute la salle à manger en 1815.

Au

Caillou

Quartier Général Impérial

ont été présents

les 17 et 18 juin 1815 :

 Napoléon Ier

 Empereur des Français

 

Le prince Jérôme

 

Le major général de
l'Armée, Maréchal Soult
duc de Dalmatie.

 

 

Le maréchal Ney, duc
d'Elchingen, Prince
de la Moskowa.

 

 

Le Grand-Maréchal du
Palais, Général
                         Bertrand.

 

Le Chef d'État-Major
Général, Général

BAILLY de MONTHION

Les généraux

Corbineau J.B.

DEJEAN

DROUOT

FLAHAUT

GOURGAUD

LA BEDOYÈRE

LEBRUN

MILHAUD

MORAND

MOUTON

PELET

PETIT

REILLE

ROGNIAT...

 

Les Colonels

 BUSSY

de  FORBIN

LAURENT

ZENOWICZ...

 

 

Le Secrétaire d'État
MARET duc de Bassano

 

Le grand prévôt de
l'armée, Général RADET

 Les Écuyers

de CANISY

de MesGrigny

FOULER de RELINGUE

 

Les Secrétaires

 FAIN

FLEURY de CHABOULON

 

Les Chirurgiens

 LARREY

PERCY

 

 

Les Pages

 de TURENNE

GUDIN...

 

 Le Vaguemestre

Capitaine COIGNET

 

Le Valet de Chambre

MARCHAND

Le Mameluk

ALI

 

 

De garde, dans le verger

Le 1er Bataillon

du 1er Chasseurs de la

Garde Impériale

Commandant

                       DUURING

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après la magnifique carrière qu'on lui connaît -et qu'il décrivit lui-même- il se retira à Auxerre, au 5 de la place Saint-Eusèbe, près de l'église du même nom.

 

 

Sur la façade de cette belle maison, au coin de la rue qui porte son nom, figure une plaque commémorative avec le texte suivant :

 

EN CETTE MAISON

LE 10 DÉCEMBRE 1865 EST DÉCÉDÉ

LE CAPITAINE COIGNET

NÉ LE 16 AOÛT 1776 À DRUYES

GRAND SOLDAT ET CHRONIQUEUR DES GUERRES

DE LA RÉPUBLIQUE ET DE L'EMPIRE

DÉCORÉ L'UN DES PREMIERS

DE LA LÉGION D'HONNEUR, À PARIS, AUX INVALIDES

LE 14 JUILLET 1804

PAR L'EMPEREUR.

 

En 2002, une deuxième plaque, rappelant qu'il fut le parrain de la promotion 2000-2002 de l'EMIA, a été apposée sous la première :

IL EST LE PARRAIN

DE LA PROMOTION 2000 - 2002

DE L'ÉCOLE MILITAIRE

INTERARMES.

 

Voici son acte de décès (source A.D. 89) :

                                                                                                                                            (Egalement merci à M. Contant)

 

L'an mil huit cent soixante cinq, le lundi onze décembre à
trois heures et demie du soir, devant nous Bernard Victor Laurent,
Chevalier de la Légion d'Honneur, adjoint au maire de la ville
d'Auxerre, officier de l’État Civil par Délégation, sont
comparus Alphonse Emilie Milon, Limonadier, âgé
de quarante six ans et Jean Emile Lorin, Architecte, âgé
de cinquante ans, tous deux demeurant à Auxerre, le
premier parent du décédé, ci-après nommé, qui nous ont
déclaré que hier, à sept heures et demie du soir, est décédé à
Auxerre en son domicile, Rue Thérèse N° 7, Jean Roch
Coignet, Capitaine retraité, Officier de la Légion d'Honneur,
âgé de quatre vingt neuf ans et trois mois, natif de Druyes (Yonne), fils
des défunts Pierre Coignet et de Marie Pelé, sa femme : veuf de
Anne Marie Baillet, décédée à Auxerre. De quoi nous
avons après constatation du décès, dressé le présent acte
que les déclarants ont signé avec nous, après lecture
                A. Milon                               Laurent


                J. Lorin            
                      
 

 

Après une cérémonie en l'église Saint-Eusèbe, Coignet fut enterré au cimetière Saint-Amâtre,

boulevard du 24-Août à Auxerre, dans la section E, contre l'allée montante.

 

 

La dernière fois que je me suis rendu sur sa tombe, on avait apposé sur la porte de la chapelle... un immense coeur de violettes (symbole bonapartiste).  Le brave Jean-Roch n'est pas oublié !

 

        

CI-GÎT

Jean-Roch Coignet, Capitaine en retraite.

Né le 16 Août 1776 à Druyes (Yonne), décédé à Auxerre le 10 Décembre 1865.

Soldat de la République et de l'Empire du 6 fructidor an 7 (23 Août 1799) au 16 Juin 1815.

Il assista sous les ordres de NAPOLÉON LE GRAND, tant en ITALIE qu'en AUTRICHE,

PRUSSE, ESPAGNE, RUSSIE, FRANCE et BELGIQUE à 34 batailles, dont les

principales sont MONTEBELLO, MARENGO, ULM, AUSTERLITZ, IENA, EYLAU, FRIEDLAND,

SOMO-SIERRA, ECKMÜHL, ESLING, WAGRAM, SMOLENSK, MOSCOWA, LÜTZEN, DRESDE, BRIENNE, MONTMIRAIL,

MONTEREAU, CRAONNE, CHARLEROI, LIGNY (WATERLOO), à 15 combats WITEPSK, KRASNOË, CHAMP-AUBERT, etc.

Il fut décoré le premier Chevalier de la Légion d'Honneur le 25 prairial an 12 (14 Juin 1804),

nommé Officier le 3 Juillet 1812, Capitaine de l'État-Major général le 14 Septembre 1813.

Il rentra dans ses foyers le 1er Novembre 1815, après 16 années de service et 16 Campagnes. Et fut élevé au rang d'Officier de la Légion d'Honneur le 28 Novembre 1831.

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 UN DE PROFUNDIS.


J'ai toujours été étonné de la date du 16 juin, qui figure sur le mur de la chapelle... Comme s'il avait voulu que sa carrière se termine le jour de la dernière grande victoire : Ligny !

Il est d'ailleurs mentionné Ligny (Waterloo) !

La date du 25 prairial an XII est erronée, la cérémonie eut en fait lieu le 26 messidor an XII, soit le 15 juillet 1804.

Anecdote : jusque dans les années 1960, la chapelle contenait encore son sabre ! ...  Hélas, comme on peut s'y attendre, ce n'est plus le cas.

 

Ses Cahiers sont bien sûr très célèbres et ont connu de nombreuses éditions.  Mais il y a aussi "Jean-Roch Coignet, capitaine de Napoléon 1er" de Thierry Rollet, aux Editions Sol'Air, 1998, le seul livre SUR Coignet !

 

Sachez que le magnifique feuilleton  tiré en 1969 de ses Cahiers, avec Henri Lambert (dans le rôle de Coignet) et Pierre Santini, feuilleton dont on a attendu en vain la rediffusion ou la parution en DVD, est maintenant librement enfin disponible en DVD

ou en téléchargement : http://www.napocinepedia.net/t153-jean-roch-coignet-en-telechargement-direct

 

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