Il entra au service, en qualité de lieutenant
d'artillerie, en 1781; fit la guerre de Hollande, en 1787, et y fut fait
prisonnier par les Prussiens, puis échangé. Sa naissance, sa position, ses
connaissances, ne lui procurèrent pas un avancement très rapide.
L'an 1795, il fut employé dans son arme, en Italie, en qualité de chef de
bataillon, sous le général en chef Kellermann, et il fut l'un des 4
officiers chargés, au mois de juillet, de faire une reconnaissance
générale dans ces montagnes escarpées; opération dont le succès fut loué
publiquement, pour les difficultés sans nombre qu'elle présentait à chaque
pas.
Il concourut aux opérations de l'armée d'Italie, sous
le général en chef Bonaparte et, le 6 mai 1796, il contribua à arrêter sur
le Pô, près de Plaisance, un convoi chargé de riz, d'officiers, de 500
malades, et de toute la pharmacie de l'armée autrichienne. Employé au
siège de Mantoue, Bonaparte le choisit, le 30 messidor an IV (le 18
juillet 1796) pour commander cinq chaloupes canonnières
(1) qui, simulant une
fausse attaque contre Mantoue, devaient attirer sur elles tout le feu de
la place, pendant que Murat et Dallemagne dirigeraient la véritable
attaque sur d'autres points. Tout réussit comme on l'avait prévu.
Andréossy resta immobile sous le feu de toutes les batteries, et la place
fut emportée d'un autre côté.
La bataille du Pont d’Arcole, les 15-17 novembre 1796, par
le général (alors capitaine) baron Louis Albert Guislain Bacler d'Albe.
De droite à gauche : Bonaparte recevant la nouvelle du succès de l’assaut
de la 32e demi-brigade (corps d’Augereau), Berthier chef d’état-major
ordonnant de faire soigner les blessés, le général Robert, ancien de la
prise de la Bastille, blessé à mort et, à gauche sur la jetée, Masséna
repartant à l’assaut. Au centre, le pont de bateaux construit par les
pontonniers d’Andréossy, écroulé à plusieurs reprises. Dans le lointain,
Arcole en flammes, avec le fameux pont si durement défendu par les Croates
de l’armée autrichienne, ainsi que les troupes d’Augereau achevant de
repousser l’ennemi. Dans le fond, la retraite autrichienne. D'après le
livret du Salon de 1804.
L'an 1797, il se distingua, le 19 mars, lors du
passage de l'Isonzo, et dans toutes les opérations qui suivirent ce
passage.
Nommé chef de brigade, il continua à se distinguer de
telle manière, que Bonaparte, frappé de son intelligence et de son
courage, se l'attacha particulièrement. Andréossy vint à Paris, au mois de
décembre, accompagné du général Joubert, conjointement avec lequel il
était chargé de présenter au directoire exécutif le drapeau que le corps
législatif avait décerné à l'armée d'Italie, et sur lequel des
inscriptions rappelaient les principaux exploits de cette armée; il
prononça un discours éloquent, auquel le président répondit en louant
d'une manière honorable les talents et la conduite militaire de cet
officier (2) Lorsque le directoire ordonna les préparatifs d'une descente
en Angleterre, il fut choisi, le 14 mars 1798, pour être l'un des 4
membres de la commission do marine destinée à l'organisation et à
l'armement des troupes.
Le 24 ventôse an VI, il fit partie de la commission
de la marine chargée d'organiser une descente en Angleterre.
Ce projet ayant avorté, il suivit Bonaparte en
Égypte, en qualité de général de brigade; dirigea avec succès la flottille
française opposée à celle des Arabes, sur le Nil, en face de Chebreiss ; y
soutint un combat meurtrier, le 15 juillet ; et avec les équipages de
quelques-uns de ses bâtiments coulés bas ou dégréés, il se porta sur
Chebreiss, et s'en rendit maître. Il fut nommé membre de l'institut
(classe de mathématiques), que Bonaparte créa, le 21 août, au Caire; et eu
cette qualité, il fut chargé de plusieurs missions importantes, entre
autres de reconnaître et de sonder les rades de Damiette, de Bougasie, du
cap Bouger, l'embouchure du Nil , le lac de Menzaleh et la vallée de
Natron. La relation qu'il fit de cette expédition est une des
plus curieuses des mémoires de l'Institut. Le 16 septembre, il prit part
au combat de Schouara, et la prise de ce village, qui fut livré aux
flammes. Le 4 septembre, poursuivant le cours de ses observations sur le
bogaz de Dibeb, avec une flottille de 16 djermes, dont trois armées
chacune d'un canon, il fut atteint par une flottille ennemie de plus de
100 barques, qui l'attaqua par une vive fusillade; mais les bonnes
dispositions qu'il sut prendre, et la résistance vigoureuse qu'il opposa
aux Arabes, les étonnèrent, et ils disparurent pendant la nuit.
Bonaparte étant parti du Caire, le 18 août 1799 Andréossy le suivit en
France, où il arriva le 9 octobre, et le seconda efficacement dans la
journée du 18 brumaire et le général Bonaparte le nomma, le 15
nivôse an VIIIl (5 janvier 1800), général de division, chef de la 3e
division du ministère, commandant de l'artillerie de Strasbourg, et plus
tard de celle de Mayence.
Devenu chef de l'état-major de l'armée Gallo-Batave,
il rendit compte d'une action meurtrière qui eut lieu, le 18 décembre
1800, entre Lauffenbourg et Marienberg, et dans laquelle l'ennemi ,
quoique supérieur en nombre, avait été repoussé avec perte. Lors de la
paix de Lunéville, en février 1800, le général Andréossy fut chargé
d'arrêter les bases du plan général de défense sur la rive gauche du Rhin,
et fut nommé directeur-général du dépôt de la guerre, le 10 août; lors du
traité d'Amiens, il fut nommé ambassadeur en Angleterre,
En l'an XII il fut nommé membre de la Légion
d'honneur, puis grand officier de l'ordre.
A son retour d'Angleterre, il fut nommé inspecteur
général de l'artillerie et commandeur de la Couronne.
Il fit la campagne de 1805, et resta à Vienne jusqu'à
la paix comme ministre plénipotentiaire.
Le 1er septembre 1806, il fut nommé président du
collège électoral du département de l'Aude, et fut candidat au
Sénat, qui ne l'admit pas dans son sein. Pour le consoler de cet échec,
l'Empereur le nomma comte de l'Empire par lettres patentes du 24 février
1809.
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Au mois de novembre suivant, il fut finalement élu
candidat au sénat; fut nommé ambassadeur auprès de l'empereur d'Allemagne,
lors de la paix de Presbourg, et on lui conféra le gouvernement de Vienne,
le 10 mai 1809, après la bataille d'Aspern-Essling.
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Il fut créé Grand-Aigle de l'ordre de la Légion
d'honneur, le 14 août de la même année. Appelé au Conseil d'état, au mois
de février 1810, il fut nommé, peu de temps après, Grand-Chancelier de
l'ordre des Trois-Toisons d'or, et commandeur de l'ordre de la
Couronne-de-Fer, et envoyé, en 1812, ambassadeur auprès de la Porte
Ottomane, où il défendit les intérêts de la France, contre les agents de
la coalition de 1815. Après la restauration, il fut nommé chevalier de
Saint-Louis, le 13 août 1814, et fut remplacé dans son ambassade, au mois
de novembre, par le marquis de Rivière. Il avait recueilli de
nombreux mémoires qui donnèrent lieu aux mémoires communiqués à
l'Institut.
Louis XVIII anoblit le comte Andréossy et le décora
de la croix de Saint-Louis.
Lors des événements du mois de mars 1815, il signa,
en qualité de conseiller d'Etat, la délibération du 25, et fut l'un des
membres de la commission chargée de faire les rapports, sur la déclaration
des plénipotentiaires, au congrès de Vienne. Nommé pair de France, le 2
juin, par l'Empereur, le 23 du même mois, la commission du gouvernement
lui conféra le commandement de la 1ère division militaire. Le 25 juin, il
fit partie de la commission chargée de faire un rapport sur la loi
concernant les mesures de sûreté générale, et le 27, il fut nommé l'un des
commissaires chargés d'aller proposer un armistice aux généraux alliés.
Parvenu au quartier-général du duc de Wellington, il insista, dès la
première entrevue, pour le rappel immédiat de S. M. Louis XVIII; mais M.
de Flaugergues, revêtu des mêmes pouvoirs, s'y opposa fortement, et fit
échouer toute négociation. Le comte d'Andréossy a publié sur l'Égypte -un
grand nombre d'ouvrages et de mémoires fort estimés. (Moniteur, annales du
temps.)Au 20 mars, il se rallia à Napoléon. Président du conseil de
guerre, membre du conseil d'État, il signa la fameuse délibération du 25
mars, et fut chargé du rapport sur la déclaration du congrès de Vienne.
L'Empereur le fit pair de France le 2 juin, et le gouvernement provisoire
le nomma commandant de la première division' militaire. Le 26 juin, il fut
un des commissaires chargés d'aller proposer un armistice à Wellington, et
seul il demanda le rappel de Louis XVIII.
Le 23 janvier1821, le comte Andréossy fut nommé
directeur général des subsistances militaires et en 1823, il fut élu
académicien libre à l'Académie des Sciences. En 1827, il devint député de
Castelnaudary
Il est mort le 10 - et non le 13 - septembre 1828 à Montauban, d'une
fièvre cérébrale.
Son nom a été inscrit sur l'Arc de Triomphe de
l'Étoile.
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