CAMPAGNE DE 1815
18 juin 1815
LES MONUMENTS PRUSSIENS
Au vu de leur rôle dans la bataille, les Prussiens sont les parents pauvres en matière de monuments. Seuls deux monuments prussiens se trouvent sur le champ de bataille. Il n'y a pas la moindre plaque, ni ici, ni à Ligny ou Wavre.
1) La "pyramide" de Schinkel : monument prussien
La "pyramide" - c'est le nom convenu, même si ce n'en est pas une - du grand architecte Schinkel, auteur de nombreux splendides monuments, est un des plus anciens monuments du champ de bataille, car il a déjà été construit en 1818 (après le monument Gordon (1817) et le monument hanovrien (1818)). Elle monument mesure 26 pieds de haut. Selon certaines sources, il a été érigé sur une hauteur occupée pendant la bataille par une batterie française chargée d’enrayer l’avance prussienne ; elle occasionna de lourdes pertes dans les rangs prussiens, vers 18 heures. La grande érudition du regretté Claude Van Hoorebeek nous append que le monument est en fait situé à l'endroit même où se trouvait le 2e bataillon du 15e Régiment d'infanterie en Ligne (le 2/15 R.I.) du major Wittig.
Celui était par ailleurs présent à la cérémonie d'inauguration du 18 juin 1818, avec un détachement de cette troupe. Il y eut un Te Deum dans l'église de Plancenoit chanté par le curé et les festivités se terminèrent par un banquet qui réunit tout le monde à la Ferme Cuvelier.
Peu de gens - à part les spécialistes et les Allemands - savent que ce monument n'est pas unique, il en existe un exemplaire sur les lieux de la plupart des grandes "victoires" prussiennes de 1813-1815. Dès que j'en aurai le temps, je vous présenterai les autres pyramides de Schinkel, à Grossgörschen - qui n'est pourtant pas une victoire prussienne-, Gross-Beeren, Kulm et Dennewitz.
La sixième, celle de la Katzbach, n'existe plus, ayant été détruite pas les Soviétiques en 1945. Il en est très vraisemblablement de même pour celles de Haynau et de Wartenburg, qui n'existent plus non plus, mais je ne possède pas plus de précisions à leur sujet.La légende qui veut que les troupes de Gérard ont cassé la queue du lion de Waterloo est dû à une confusion avec ce qui est arrivé à ce monument. En effet, ces troupes ont cassé la croix de fer du monument. Gérard est immédiatement intervenu pour faire cesser le vandalisme. Certains ont transformé cet épisode en disant que les Français avaient cassé la queue du lion, ce qui est tout à fait faux, car celle-ci est encore comme sur les premières ébauche de l'artiste.
Suite à ce événement, on a ensuite entouré le monument d'une grille (qui n'existait pas de 1818 à +/- 1832).
DIE GEFALLENEN
HELDEN EHRT DANK-
BAR KÖNIG UND
VATERLAND
SIE RUHN
IN FRIEDEN.BELLE-ALLIANCE
am 18. Juni 1815.
2) Le monument au Colonel von Schwerin
Le colonel comte von Schwerin fut sans doute une des premières victimes - si pas la première (sûrement le premier officier) - de l'engagement des Prussiens sur le flanc droit français.
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Wilhelm comte von Schwerin
Colonel royal prussien et Chevalier
tombé
à la victoire du 18 juin
1815
à l'étranger pour la Patrie.
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(Cliquez 2X pour
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En haut de la pente raide que les troupes prussiennes
eurent beaucoup de difficultés à escalader, surtout avec leur artillerie.
A gauche, le bois de Paris ; à droite, le monument Schwerin.
Panorama des environs du monument Schwerin.
La route visible dans le lointain (à gauche) est la rue de Genleau, qui
conduit de Lasne à la Marache, mais qui n'existait pas à l'époque. Le monument est au milieu des champs et
également accessible à partir la rue... du vieux monument !
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Bibliographie :
- An., The Waterloo Medal Roll, Compiled from the Muster Rolls, The Naval and Military Press, 1992.
- Mark Adkin, The Waterloo Companion, Aurum Press, 2001.
- Alain CHAPPET - Roger MARTIN - Alain PIGEARD, Le Guide Napoléon - 4000 lieux pour revivre l'épopée, Bibliothèque Napoléonienne, Tallandier, 2005.
- Hofschröer,Peter, Waterloo 1815 - Wavre, Plancenoit & the race to Paris, Pen & Sword, 2006.
- Martinien, Aristide, Tableaux par corps et par batailles des Officiers tués et blessés pendant les guerres de l'Empire (1805-1815), Editions militaires européennes, Paris + les Suppléments.
- G. Speeckaert et I. Baecker, Les 135 vestiges et monuments commémoratifs des combats de 1815 en Belgique, Waterloo, relais de l'histoire, 1990. (INDISPENSABLE pour trouver les monuments !) Attention, il ne mentionne évidemment que les monuments antérieurs à 1990. Il existe une nouvelle édition de 2006.
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