CAMPAGNE D'ALLEMAGNE 1813
BATAILLE DE LEIPZIG
LES
TOMBES DE LA BATAILLE DE LEIPZIG
(page pas encore terminée)
Il faut savoir que de très nombreux corps de victimes des guerres de l'Empire ont été déterrés par les compagnies -e. a. une bavaroise- qui ont écumé les champs de bataille napoléoniens pour déterrer les os des victimes des batailles et les broyer pour les vendre comme engrais pour l'agriculture en Grande-Bretagne. Cette pratique écœurante a vidé un très grand nombre de fosses communes des batailles de l'Empire.
Relevé dans le livre "Guide des champs de
bataille oubliés" de Pierre Jarnac 1993,un récit écœurant:
--"Il ne s'agit pas non plus de renouveler les errements de jadis en ne
considérant les champs de bataille que comme des lieux de récupération. Ainsi au
siècle dernier, un peu partout en Europe, recueille-t-on les ossements enfouis
sur les champs de bataille de l'Empire, à Leipzig, à Waterloo et en Crimée. Une
fabrique de Herfald*, en Bavière, transformait cette matière en engrais. Il
paraît
que l'Angleterre était grande importatrice de cet abominable fertilisant"
Bien sinistre histoire. Elle fut e.a. rapportée par Hugo :
« Les journaux anglais racontent qu'il est arrivé du continent à Hull plusieurs
millions de boisseaux d’ossements humains. Ces ossements mêlés d'ossements de
chevaux, ont été ramassés sur les champs de bataille d'Austerlitz, de Leipsick,
d'Iéna, de Friedland, d'Eylau, de Waterloo. On les a transportés dans le
Yorkshire, où on les a broyés et mis en poudre, et de là envoyés à Duncaster où
on les vend comme engrais.
Ainsi, dernier résidu des victoires de l'empereur : engraisser des vaches
anglaises. »
(Journal de ce que j’apprends chaque jour-5 décembre 1847)
Les journaux français en parlèrent également :
« Une cargaison d'ossements humains est arrivée le 25 octobre de Hambourg à
Lossiemouth, pour un agriculteur qui doit les faire broyer et les employer comme
engrais. Ces os ont été recueillis dans les plaines et marais de Leipsick, et
faisaient partie des restes de milliers de braves qui périrent dans les
sanguinaires batailles d'octobre 1813, entre la France et les puissances
alliées.
Quel commentaire sur la gloire militaire ! Et combien est vraie cette réflexion
du poète : « A quels vils usages nous pouvons être destinés, Horatio ! »
(L'Echo de la Frontière, 11 novembre 1829)
« "L’engrais" de Leipsick continue d'arriver en Grande Bretagne…
Un bâtiment chargé d'une nouvelle cargaison d'ossements humains est arrivé à
Lossiemouth, en Ecosse. Le capitaine dit que ces ossements ont été recueillis
dans les plaines voisines de Leipsick et appartiennent ainsi que le premier
chargement dont on a parlé il y a quelque temps, à ces milliers de braves tombés
dans la bataille sanglante entre les Français et les Alliés, au mois d'octobre
1813. On destine ces débris humains à faire du noir ivoire. »
(L'Echo de la Frontière, 26 mai 1830)
Pour info, ce type de pratique a continué bien au-delà du début du XXe siècle : à la fin des années 20, la France a importé des dizaines de tonnes d'ossements de victimes du génocide arménien, pour le même usage...
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* Il y a un problème, en ce sens
qu'il n'existe aucune ville de ce nom en Bavière. Par contre, il existe une
ville du nom de Herfa en Hesse...
J'ai aussi un problème avec la mention de la Crimée. Dans ce cas, ce devrait
être longtemps après 1854-1856.
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Leipzig - Alte Johannisfriedhof
Le Prince Joseph-Antoine Poniatowski, Maréchal de l'Empire
Le prince sera tout d'abord inhumé dans le "Ratsgruft" (caveau des personnalités) du Johannisfriedhof (cimetière St-Jean) de Leipzig
La pierre marquant sa première tombe a été replacée contre un mur dans le secteur IV du Johannisfriedhof de Leipzig.
JOSEPHO PRINCIPI
IN PUGNA AD ELYSTRUM
- COMMILITONES -
À Joseph, Prince Poniatowski Commandant en chef de l'Armée polonaise noyé lors des combats sur l'Elster, le XIX octobre MDCCCXIII après la retraite des alliés, alors qu'il résistait à un sort inévitable
-ses camarades de combat- |
Un petit mot d'explication : le "R" de "FOEDERATORUM" a été mal repeint, donnant l'impression qu'il s'agit d'un "P". "Foederatus" signifie "membre d'une alliance", "confédéré" ou, dans le sens antique, "barbares alliés aux Romains". Pour cette raison, nous avons traduit "alliés", à comprendre dans les sens "alliés de l'Empire", et non Alliés de la 6ème coalition !
Le capitaine John Motherby
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Le Kugeldenkmal (monument aux boulets)
Le monument, situé à l’angle de la Chopin Strasse et de la Reudnitzer Strasse,
fut érigé sur l'emplacement d'une tombe commune de plus de 100 combattants.
ZUR ERINNERUNG |
En souvenir de la détresse et de la
délivrance de Leipzig en octobre 1813. Ce monument fut érigé par Carl Lampe le 5
juillet1845 pour l’anniversaire des derniers combats de la libération pour
Paris.
Rénové en 1863 grâce à une contribution publique pour le 50ème anniversaire de
la bataille des Nations.
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« À la mémoire des vingt-deux mille guerriers russes tombés pour la libération de l’Allemagne en 1813 à la bataille des nations à Leipzig, du 16 au 19 octobre 1813. Ont pris part : cent vingt-sept mille Russes, quatre-vingt-neuf mille Autrichiens, soixante-douze mille Prussiens, dix-huit mille Suédois. Dans cette bataille tombèrent vingt-deux mille Russes, seize mille Prussiens, douze mille Autrichiens et trois cents Suédois. »
Lieutenant-colonel Jurgenew. Il appartenait au régiment des grenadiers de Tauride à la 1re division du 3e corps d’infanterie russe du général Raïevski
Toujours devant l’église, pierre à la mémoire d’un soldat inconnu russe, érigée en septembre 1998. Inscription en allemand et en russe dont la traduction est la suivante : « À la fin de la Seconde Guerre mondiale, un soldat inconnu russe a été inhumé ici comme symbole des liens qui unissent les soldats tombés lors de la bataille des Nations . » |
Leipzig - Nordfriedhof
Tombe commune
Theresien Strasse, cimetière Nord, pierre couvrant la tombe évoquant lesde combattants de 1813, trouvés lors de travaux pour le gaz à Eutritzsch : « FREUND UND FEIND / IM TOD VEREINT / 18. OKTOBER / 1813. » Traduction : « Ami et ennemi unis dans la mort. »
Tombe commune
Dans le cimetière, grande PC à l’emplacement où reposent cent trente-sept combattants, dont le général autrichien Samuel von Giffing (mentionné sur le monument comme Kiffing, commandant une brigade de la division Wimpffen du corps du général Colloredo-Mansfeld),le général d’artillerie russe Ivan Polétaïev (mentionné comme Polytheow, employé dans l’armée de Bohême, mort des suites de ses blessures le 29 octobre 1813), Ici reposent également un colonel russe inconnu, le 1er lieutenant Matty, le 1er lieutenant Laba, le 1er lieutenant Karl von Haake, le sous-lieutenant Müller, l'enseigne Priesterberger et 129 soldats inconnus des armées coalisées, tombés entre les 13 et 18 octobre 1813 ou – plus nombreux - morts de leurs blessures.. |
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Seifertshain
Alberty de Poja
• Dans le cimetière, derrière l’église, obélisque surmonté d’un casque de cavalerie. Ici repose Alberti de Poja, tombé lors de l’attaque du Kolmberg le 14 octobre. Inscription dont la traduction est la suivante :
Ici repose le comte Caj. Alberti de Poja, sous-lieutenant impérial et royal des dragons autrichiens, né en 1791 à Pergine – Sud Tyrol – tombé le 14 octobre 1813
Derrière : « 1813 – 1898 – Blessé mortellement par un boulet ennemi, lors de la remise d’une dépêche au général Klenau sur le Kolmberg. » (Monument érigé par l’association pour l’entretien des sépultures et monuments des combattants de Leipzig en 1898). |
Tombe commune
– Pierre avec inscription « 1813 », qui marque l’emplacement
d’une fosse commune.
Güldengossa
Tombe commune
Schulstrasse, en face de la Störmthaler Strasse, la pierre datée « 1813 » marque l’emplacement d’une fosse commune de combattants françaisalliés .
Cela s'appelle Franzosenstein, mais cela veut dire "pierre de l'époque des Français" Selon Munch et la situation géographique, ce sont bien des alliés.
Schkeuditz
Tombe commune de
• Teichstrasse, dans le cimetière communal, monument constitué de deux cubes de pierre, érigé le 16 octobre 1855 et restauré en 1999 : « » Traduction : « À la mémoire des combattants morts et inhumés ici lors de la bataille de Leipzig en 1813. » (À droite en entrant, puis à gauche dans l’allée).
ZUM ANDENKEN / AN DIE IN DER SCHLACHT BEI LEIPZIG / 1813 VERWUNDETEN / HIER GESTORBENEN UND BEGRABENEN / KRIEGER.
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Lindenthal
Tombe commune
• Lindenthaler Hauptstrasse, à proximité de l’église, stèle surmontée de la croix de fer, érigée en 1913 : « » Traduction : « » Les boulets ont été volés.
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Ici reposent dans une tombe commune des combattants qui trouvèrent une mort héroïque dans la bataille des Nations le 16 octobre 1813, dans la campagne de Lindenthal. Amis et ennemis unis dans la mort.
Möckern
Tombe commune de
• Cimetière communal, accès par la Slevogt Strasse, stèle érigée en 1997 : « » Traduction : «
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16 octobre 1813. Près du mur du cimetière se trouve une fosse commune, tombe des morts de la bataille des Nations, qui furent trouvés par des paysans dans la campagne de Möckern et transférés ici en 1914. »
Wachauer Gut
PC en mémoire des soldats français du 37e régiment d’infanterie de ligne. Elle se trouve à l'arrière du monument autrichien à Nostitz, Weiβenwolf et Bianchi.
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« Ici reposent les ossements de soldats français tombés le 16
octobre 1813. Que personne ne dérange à nouveau notre repos. Mai 1984 »
Bornaische Strasse, dans le Wachauer Gut, inscriptions sur une
stèle érigée en souvenir des troupes autrichiennes conduites par les généraux
Nostitz, Weissenwolf et Bianchi. Traduction : « Corps de réserve autrichien.
Divisions Nostitz, Weissenwolf et Bianchi. À la mémoire des héros tombés dans
les combats de Gröben, Markkleeberg et Auenhain. » (Cette stèle remplace le
monument du Vierzig Äcker, aujourd’hui détruit ).
– Derrière la stèle, contre le mur, PC à la mémoire de six soldats russes qui
reposent en ce lieu : «»
– À côté, : « » Traduction :
1813 / HIER RUHEN / 6 RUSSISCHE SOLDATEN / OKTOBER 1983. |
TAUCHA (NE de Leipzig)
Cimetière de Taucha, tombes du général russe Manteuffel et du capitaine anglais Bogue. Au moins un troisième officier allié a été enterré ici, le lieutenant Friedrich Georg von Kleist, membre de la Garde russe. Malheureusement, sa tombe a été perdue.
Traduction :
A l'avant :
"Ici reposent en Dieu les ossements du comte Gotthard Johann Manteuffel, jadis décédé, général de la Russie impériale, commandant du régiment des Dragons de Saint-Pétersbourg, chevalier de plusieurs ordres, né en Livonie le 10 juin 1771, mortellement blessé à la bataille de Leipzig le 16 octobre 1813 et le 18 octobre 1813 et décédé de ses blessures, ayant accompli sa glorieuse carrière au service de sa Patrie et de son Souverain. Son épouse tendrement aimée qui le pleure, Catherine, comtesse Manteuffel, née Zalesky."A l'arrière :
"Pénétrée de douleur, la malheureuse épouse observe avec effroi l'impitoyable mort, qui a soudainement arraché à son amour l'ami le plus fidèle et le meilleur des pères. Elle lui a érigé ce monument. Le monde honorera en lui le héros qui est tombé, victime au champ d'honneur, dans la bataille à jamais mémorable sous les murs de Leipzig. Ses services restent inoubliables à sa Patrie. Puisse le passant bénir sa mémoire."
Sacred to
Richard Bogue Captain in his Brittannic Majesty's Regiment of Royal Horse Artillery who fell in the 31st. year of his age, gloriously fighting for the combined cause of Germany and her allies at the Battle of Leipzig, On the 18th of October 1813, while commanding the Congreve Rocket Brigade, having by distinguished services at the village of Paundsdorf fought a most conspicuous part in
the victory of
that memorable day.
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Traduction:
"Dédié à Richard Bogue, natif du Hampshire en Angleterre et capitaine au régiment d'Artillerie à Cheval de sa Majesté, qui tomba dans sa 31e année, en combattant glorieusement pour la cause conjointe de l'Allemagne et de ses alliés à la bataille de Leipzig, le 18 octobre 1813, alors qu'il commandait la batterie de fusées Congreve, après avoir contribué d'une façon remarquable à la victoire de cette journée mémorable en combattant de façon brillante près du village de Paunsdorf."
Pour retrouver ces monuments avec facilité, je ne peux que vous recommander le livre de Reinhard Münch mentionné ci-dessous (si vous comprenez l'allemand) ou, tout simplement, comme toujours, le Guide Napoléon.
Bibliographie :
- Münch, Reinhard, Marksteine und Denkmale der Völkerschlacht in und um Leipzig, Verlag Dr. Bartel, Borsdorf, 2000.
- Cottin, M., Klank, G., Kretzschmar, K.-H., Kürschner, D., Petzold, I., Leipziger Denkmale, Sax-Verlag Beucha, 1998.
- B. Charton et X. Frandon, Champs de Bataille Thématique N° 19, Leipzig 1813, La bataille des Nations, mars 2011.
- Alain Pigeard, Hors Série N° 11, Napoléon 1er, Leipzig, La bataille des Nations, Juin 2009.
- Pierre Juhel, Tradition magazine Hors Série N°15, Automne 1813 Napoléon et la bataille des Nations, 2000.
- OdB de Nafziger.