Campagne de Russie de 1812
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3 novembre 1812 : Viasma
La bataille de
Viazma, (ou Wjasma) se déroule le 3 novembre 1812.
Au cours de cette bataille, les derniers corps de la Grande Armée sont
défaits par les Russes commandés par le général Mikhaïl Andreïevitch
Miloradovitch.
S'étant avancée profondément en territoire ennemi, la Grande Armée
souffre d'un grave déficit d'approvisionnement.
Ravagé, Moscou n'est pas un lieu de résidence idéal pour passer
l'hiver.
L'armée de Napoléon entame donc la première étape de sa retraite.
L'objectif est de mener la Grande Armée à son principal centre
d'approvisionnement de Smolensk, à quelque 430 kilomètres à l'ouest de
Moscou, et de reprendre la campagne au printemps suivant.
Les Français quittent Moscou le 18 octobre 1812, et empruntent la
route du sud qui doit les conduire à Smolensk.
Mais après la bataille de Maloyaroslavets, le 24 octobre, Napoléon
choisit de faire marche arrière et de battre en retraite par la route
utilisée plus tôt dans son avance sur Moscou.
Le territoire bordant cet itinéraire ayant été précédemment ravagé, la
retraite se déroule dans des conditions extrêmes de privation et de
fatigue.
Le manque de nourriture démoralise les hommes et sème le désordre dans
leurs rangs.
Le 3 novembre, la Grande Armée s'étire en une longue colonne de 100
kilomètres.
La tête de cette colonne, constituée du 8ème corps de Junot est à
Dorogobouj, alors que le 1er corps de Davout, qui forme
l'arrière-garde, n'est qu'à l'est de Viazma.
D'ouest en est, entre ces deux unités, marchent la Garde impériale,
les troupes de Murat, le 3ème corps de Ney, le 5ème corps de
Poniatowski et le 4ème corps d'Eugène de Beauharnais.
À 8 heures, le matin du 3 novembre, la cavalerie de Miloradovitch
attaque la colonne française qui marche, désorganisée, sur toute la
distance qui la sépare du prince Eugène et de Poniatowski.
Miloradovitch commande à son artillerie, placée sur les hauteurs
voisines, de commencer la canonnade qui se solde par un succès complet
permettant la capture du train de bagages de la 4ème division et
semant le désarroi dans les rangs français.
Miloradovitch place alors ses batteries et l'infanterie au travers de
la route, coupant Davout du reste de l'armée française.
Bien que les Français aient réussi à contrecarrer la tentative
initiale de Miloradovitch d'isoler et détruire le 1er corps du
maréchal Louis Nicolas Davout, ils restent, pendant toute la bataille,
sous la pression des Russes.
Ils se retirent en désordre, sous le feu de l'ennemi qui occasionne
beaucoup de pertes.
Bien que la défaite française de Viazma ne soit pas capitale, elle
demeure remarquable en raison de son impact sur la retraite de la
Grande Armée.
Se retirant loin de Viazma sous la pression russe, les colonnes de
l'arrière-garde sont de plus en plus désorganisées.
Par réaction en chaîne, le chaos s'étend alors à d'autres unités
placées au centre et l'avant de l'armée française, harcelée par des
attaques incessantes des Cosaques.
Davout est en particulier cerné par les Russes.
La veille, le 2 novembre, Napoléon s'est emporté contre la gestion des
activités de l'arrière-garde, et commande à Ney d'assumer les
fonctions d'arrière-garde et de rester à Viazma, pour permettre à
Eugène de Beauharnais, Poniatowski et Davout de l'éviter.
En attendant, les Russes se sont divisés en trois groupes pour
poursuivre les Français.
Davout est étroitement suivi par 5.000 Cosaques commandés par Matveï
Platov.
Ce groupe est lui-même soutenu par les 4.000 hommes de la 26ème
division du général Ivan Paskevitch.
Marchant légèrement au sud, se trouve le général Miloradovitch avec
les 2ème et 4 division d'infanterie, environ 14.000 hommes, et les
2ème et 3ème division de cavalerie, qui comptent ensemble 3.500
hommes.
Miloradovitch coordonne l'activité de toutes ces troupes, y compris
celles de Platov et de Paskevitch.
Le gros de l'armée russe, quelque 70.000 soldats conduits par Mikhaïl
Koutouzov marche plus au sud.
La soirée du 2 novembre, en conduisant une reconnaissance au sud de la
route de Smolensk-Moscou, Miloradovitch, accompagné des généraux Korff
et Sievers, note un espace entre les troupes de Davout, situées à
l'est de Fedorovskoïe, et les troupes d'Eugène et de Poniatowski, à
l'ouest de Viazma.
Identifiant tout de suite l'occasion d'isoler et de détruire la
division de Davout, Miloradovitch décide d'attaquer de bonne heure le
matin suivant.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Viazma
Smolensk, le 11 novembre 1812 : Vingt-huitième bulletin de la Grande Armée.
Le quartier-général impérial était, le 1er novembre, à Viazma, et le 9 à Smolensk. Le temps a été très beau jusqu'au 6; mais, le 7, l'hiver a commencé, la terre s'est couverte de neige. Les chemins sont devenus très-glissans et très-difficiles pour les chevaux de trait. Nous en avons perdu beaucoup par le froid et les fatigues ; les bivouacs de la nuit leur nuisent beaucoup. Depuis le combat de Maloiaroslawetz, l'avant-garde n'avait pas vu l'ennemi, si ce n'est les cosaques qui, comme les Arabes, rôdent sur les flancs et voltigent pour inquiéter. Le 2, à deux heures après-midi, douze mille hommes d'infanterie russe, couverts par une nuée de cosaques, coupèrent la route, à une lieue de Viasma, entre le prince d'Eckmülh et le vice-roi. Le prince d'Eckmülh et le vice-roi firent marcher sur cette colonne, la chassèrent du chemin, la culbutèrent dans les bois, lui prirent un général-major avec bon nombre de prisonniers, et lui enlevèrent six pièces de canon ; depuis on n'a plus vu l'infanterie russe, mais seulement des cosaques. Depuis le mauvais temps du 6, nous avons perdu plus de trois mille chevaux de trait, et près de cent de nos caissons ont été détruits.Le général Wittgenstein ayant été renforcé par les divisions russes de Finlande et par un grand nombre de troupes de milice, a attaqué le 18 octobre, le maréchal Gouvion-Saint-Cyr; il a été repoussé par ce maréchal et par le général de Wrede, qui lui ont fait trois mille prisonniers, et ont couvert le champ de bataille de ses morts. Le 20, le maréchal Gouvion-Saint-Cyr, ayant appris que le maréchal duc de Bellune, avec le neuvième corps, marchait pour le renforcer, repassa la Dwina, et se porta à sa rencontre pour, sa jonction opérée avec lui, battre Wittgenstein et lui faire repasser la Dwina. Le maréchal Gouvion-Saint-Cyr fait le plus grand éloge de ses troupes. La division suisse s'est fait remarquer par son sang-froid et sa bravoure. Le colonel Guéhéneuc, du vingt-sixième régiment d'infanterie légère a été blessé. Le maréchal Saint-Cyr a eu une balle au pied. Le maréchal duc de Reggio est venu le remplacer, et a repris le commandement du deuxième corps.
La santé de l'empereur n'a jamais été meilleure
Cartes : Johnston, Alex. Keith, Atlas to Alison's History of Europe, William Blackwood and Sons, Edinburgh and London, 1848 et 1850.