Piotr Ivanovitch Bagration
(1765 à Kizliar -1812 près de Mojaïsk)PRINCE
GENERAL D'INFANTERIE
Chevalier des Ordres de St-André, de St-Alexandre-Newsky, de St-George de 3ème classe, de Ste-Anne et de St-Wladimir de 1ère Classe,
Commandeur de St-Jean-de-Jérusalem, décoré de l'épée en diamants pour la bravoure, Commandeur de l'Ordre de Marie-Thérèse,
Grand-Croix de St-Lazare et de St-Maurice, Chevalier de l'Aigle-Noire et de l'Aigle-Rouge de Prusse.
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En 1798, le 22 avril, en Italie, par les ordres du Feld-maréchal Souvorov, avec un bataillon de grenadiers de son régiment et deux régiments de Cosaques, il força les Français à rendre Brescia, fit prisonniers 1.800 hommes, un colonel et leur commandant, et s'empara de 42 canons. Le 26, à 8 heures du matin, il fait monter 200 chasseurs sur des chevaux de Cosaques, les joint à ses Cosaques, poursuit les Français, commandés par le général Sérurier. La vigueur de son attaque les force à s'arrêter jusqu'à l'arrivée de ses renforts ; il combat jusqu'à 8 heures du soir, tue 3.000 hommes, fait 200 prisonniers, et est blessé d'une balle au pied droit. Le 17 mai, il passe le Po, à la tête de 5 bataillons de grenadiers, de son régiment de chasseurs, et de deux régiments de Cosaques, se mesure, à Marengo (?), avec le général Moreau, commandant 12.000 hommes, le défait complètement, tue ou noie, dans la Berilo, 2.000 hommes et fait 300 prisonniers. Du 18 au 22 juin, sur les rivières Tidena, Trébie, et Noura, commandant toujours l'avant-garde contre un formidable ennemi, dans plusieurs combats qu'il livre, il tue 1.824 hommes, fait prisonniers 1.606 soldats, un général, 3 colonels, 116 officiers, enlève 15 drapeaux et 2 canons. Le 5 juillet, dans les États de Gênes, avec 1.000 hommes d'infanterie et 100 de cavalerie, il bloque un fort, et le 10, il l'oblige à se rendre. Le 16 août, commandant l'avant-garde contre un grand corps français, il fait des prodiges de valeur, tue 2.000 hommes, en prend 500, 4 généraux, 21 canons, et grand nombre de caissons.Le 18 septembre, il entre en Suisse. Du 25 septembre au 6 octobre, marchant à la poursuite de l'ennemi, depuis le défilé souterrain Ounzerlogue, jusqu'au-delà de Glaris, il le combat dans cinq rencontres, a Montendali, près du lac Sérouti, au bourg Nafalse, où il reçoit une contusion de mitraille, et enfin près du village de Schwadin; partout il en triomphe, lui tue et lui enlève beaucoup de monde. Le 21 juin 1800, il est nommé chef des Chasseurs de la Garde.
À la suite de quelques revers, il fut disgracié avec Souvorov par Paul Ier.
Rappelé en 1805 par Alexandre Ier, il commanda un corps de l'armée envoyée au
secours de l'Autriche sous les ordres de Koutouzov, fit une belle retraite sur
la Moravie. Le 16 novembre 1805, il participe à la bataille de Schöngraben, où
il se distingue. Encerclé par les corps de Murat et de Soult, il doit affronter
une force numérique quatre fois supérieure. Bagration refuse de se rendre. Il
met le feu au village d'Hollabrunn et combat au corps à corps. Enfin, stratagème
de désespéré, il fait marcher en colonne sur l'ennemi et s'écrie "Ne tirez pas,
nous sommes Français". Il passe, bien qu'il ait perdu près de la moitié de ses
hommes. Quatre jours plus tard, le 20 novembre 1805, il est fait
lieutenant-général pour cet exploit.
En 1807, le 26 janvier, il prend le commandement de l'avant-garde de l'armée
russe. Le 27, il marche à la poursuite de l'ennemi ; il le chasse de Zambora. Le
7 février, il combat à Preussisch-Eylau ; le 14 février, sur le flanc gauche, il
défait la cavalerie ennemie, et le 17, sur le flanc droit, un détachement plus
fort que le sien. Le 6 juin, il attaque le corps du Marechal Ney, le chasse des
travaux faits à Altenkirchen et de Godstadt, le poursuit jusqu'au village Kwetz;
le 7, il le jette au-delà de la Passarge ; le 8 et le 9, le poursuit au-delà de
la rivière, atteint son arrière-garde, lui prend 5 officiers et 160 hommes; le
11 et le 12, il combat à Heilsberg; le 14 juin à Friedland, puis couvre la
retraite jus¬qu'au Niémen.
Le 17 février 1808, commandant la 2ème division, il entre sur les frontières de
la Finlande suedoise; s'avance par la ville de Tavasthous, et occupe le pays
situé sur le golfe de Botnie, depuis le grand Carbelli jusqu'a Abo, et au-delà,
ainsi que les Îles d'Aland. Le 17 mars, près du village Castille, il attaque
5.000 hommes enretraite, commandés par le maréchal Klingsporre, et
l'aide-de-camp-général Löwenhielm, les chasse d'une forte position, les poursuit
jusqu'à Kirka-Outfébo. Le 22, commandant 2 bataillons incomplets du 25ème
régiment des chasseurs, 2 pièces d'artillerie légère, et un détachement de
hussards et de Cosaques, il occupe Abo, ville capitale de la Finlande.
En 1809, il commande armée en Moldavie, et prend la forteresse Hirsova. Le 20 mars de cette année, il est nommé général d'infanterie.
En 1812, il commande, contre les Français, la première armée d'Oc¬cident ; il la
transporte de Grodno à Smolensk, avec une rapidité, qui passerait encore pour
impossible, si on n'en avait cet exemple; en opère la jonction avec celle du
général en chef, Barclay de Tolly, et déconcerte les projets de l'ennemi, qui,
ayant déjà plusieurs marches sur lui , s'avançait en grande hâte, se croyait
déjà sûr de couper ces deux armées russes, et y aurait infailliblement réussi ,
si le Prince n'eût fait un prodige. Le 6 septembre 1812, à Borodino, commandant
le Banc gauche des Russes, sur lequel sont dirigées toutes les forces de
l'ennemi , au milieu du plus terrible choc , du plus épouvantable feu, dont le
génie de la guerre eût jamais donné l'horrible spectacle, toujours calme et
inébranlable , il déploie une valeur supérieure à tous les dangers. Une balle le
frappe à la jambe gauche et le met hors de combat. II survécut peu à cette
blessure. Sa mort fut un sujet de deuil pour les soldats, qu'il avait souvent
conduits à la victoire, pour sa patrie et son Souverain, qui le comptaient au
nombre de leurs serviteurs les plus zélés, de leurs plus intrépides défenseurs.
D'après :
An., Galerie des portraits gravées des Généraux, Officiers, etc. qui par
leurs valeur, leurs talens militaires et leur patriotisme, ont contribué aux
succès des armées russes pendant la guerre commencée en 1812,
St-Pétersbourg, Imprimerie de Pluchat et Cie, 1813.
Attention, le texte russe (!) est livré tel quel, mais il a été complété,
l'orthographe a été modernisée et les dates converties au calendrier grégorien.
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